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Mars 1998

Projet Discovery
La profession-
nalisation de l'enseignement

Projet Discovery

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Les arts, les mots, la musique,
la créativité et... les ordinateurs

Trois enseignants lancent un programme où les arts, la musique, la créativité, la technologie, le personnel enseignant et les écoles peuvent faire équipe en éducation.

de Sandra Boetto

Prenez une idée, ajoutez-y trois enseignants, un surintendant enthousiaste et quatre écoles élémentaires heureuses de s’associer; mélangez le tout et vous obtiendrez des élèves qui travaillent ensemble, selon un thème, pour créer une comédie musicale, préparer des travaux en informatique et présenter leur classe aux parents et à la communauté.

En 1993, George Brasovan, Mary Lou Sicoly et Allan Molnar travaillaient ensemble au département de musique du Conseil des écoles catholiques du Grand Toronto. Ils ont tous senti le besoin de renouveler le programme d’arts et de musique et d’en faire quelque chose de captivant pour le personnel enseignant et les élèves. Ils voulaient non seulement lui donner une place plus percutante au sein du curriculum, mais aussi y incorporer l’utilisation des ordinateurs.

En 1991, George Brasovan a écrit un article qui est devenu la raison d’être de l’équipe. On pouvait y lire : «Cela fait déjà sept ans que j’ai pris place devant mon premier ordinateur pour voir ce dont tout le monde parlait. J’enseignais la musique instrumentale au secondaire et je n’étais pas convaincu que les ordinateurs changeraient vraiment le milieu de l’enseignement. Puis vint la révolution MIDI (Musical Instrument Digital Interface). En liant un clavier électronique à un ordinateur, on venait d’ouvrir la voie à d’innombrables applications capables de révolutionner l’enseignement, l’apprentissage, la présentation, la composition, ainsi que l’arrangement et l’enregistrement de la musique.»

«D’un côté, on a la musique, sa façon d’exprimer les émotions, de créer des images et de communiquer; de l’autre, l’ordinateur, capable de sauvegarder, de rappeler et de manipuler l’information. Ensemble, ils forment un processus d’apprentissage extraordinaire unissant le son, l’image, le texte et la pratique.»

 

 

Mary Lou Sicoly, George Brasovan et Allan Molnar, tous enseignants, sont derrière l’idée d’intégrer la créativité, les arts, la musique et la technologie dans une unité thématique.

Brian Morris, surintendant, a reconnu en cette idée une occasion pour le personnel enseignant et les élèves de travailler ensemble à un projet fascinant et il a demandé au trio d’élaborer un plan à cette fin.

Le projet Discovery

Le projet pilote, intitulé Discovery, est né dans un laboratoire de l’école élémentaire St. Francis de Sales, financé par les quatre écoles participantes et logeant un clavier assisté par ordinateur.

Mary Lou Sicoly, enseignante itinérante des arts de la scène et membre de l’équipe, a choisi un groupe d’enseignantes et d’enseignants de chaque école pour planifier et mettre en œuvre une unité thématique incorporant la musique, le théâtre, les arts visuels et la technologie dans le curriculum de base.

Ces enseignantes et enseignants ont assisté à des ateliers offerts au laboratoire et sont repartis avec un ensemble d’activités et de stratégies pour leurs élèves. Ils ont établi un horaire pour l’utilisation du laboratoire et les élèves ont commencé à explorer le thème retenu.

Au bout de dix semaines, les élèves ont organisé une fête pour présenter aux parents et aux membres de la communauté les résultats de leur recherche. Le public a pu assister à une courte comédie musicale mettant en vedette plusieurs techniques d’arts visuels comme les masques, les marionnettes, les décors et les accessoires.

Grâce aux conseils d’un ingénieur du son sur l’utilisation d’un tableau de bruitage et des microphones, les élèves ont assuré eux-mêmes la réalisation du spectacle. Ils ont aussi présenté leurs travaux d’informatique sur le thème, ainsi que les travaux connexes réalisés en classe comme les journaux et les travaux en arts.

Le rapport de 1995 de la Commission royale sur l’éducation a fait l’éloge de ce projet pilote. Le projet Discovery y est décrit ainsi : «Les enseignants du Conseil des écoles catholiques du Grand Toronto ont un centre de ressources multimédias où ils peuvent se renseigner sur les nouvelles technologies. Ce centre dispose d’ordinateurs, de claviers électroniques, de matériel et de ressources qui servent à offrir des ateliers de perfectionnement en cours d’emploi aux enseignantes et enseignants de quatre écoles. Les ateliers ont lieu pendant et après les heures de classe, et les élèves ont également accès au centre. Le réseautage entre les enseignants a déjà mené au développement d’unités thématiques intégrant les arts et la technologie.»

Expansion du projet

Le modèle de projet thématique a évolué. Pour le maximiser, un autre membre de l’équipe, Allan Molnar, enseignant de musique et du programme multimédia, a commencé à travailler à l’école secondaire Dante Alighieri, ainsi qu’à l’école élémentaire Regina Mundi. Ce partenariat entre une école secondaire et une école élémentaire permet notamment aux élèves du secondaire de prêter main forte aux élèves et aux enseignantes et enseignants de l’école élémentaire.

Jusqu’à présent, des groupes d’élèves de 30 écoles élémentaires ont incorporé des projets multimédias dans leurs unités thématiques grâce à leur visite hebdomadaire au laboratoire.

Dans chaque école titulaire, Mary Lou Sicoly organise des réunions initiales avec le personnel enseignant, les administratrices et administrateurs et les parents pour planifier et réaliser le travail, assurer la collaboration de chacun et établir des méthodes d’évaluation.

L’équipe a préparé un livret intitulé Curriculum Connections à l’intention des parents, des enseignantes et enseignants invités, des administratrices et administrateurs et des conseillères et conseillers pédagogiques énonçant la vision du projet ainsi que son contenu.

Entre-temps à l’école Dante Alighieri, la directrice, Sue Sillery, a aidé le département de musique à se doter d’un laboratoire dernier cri comprenant un clavier assisté par ordinateur. L’école offre maintenant des cours multimédias menant à un crédit en plus du programme de musique habituel.

L’inscription au programme de musique a triplé au cours des trois dernières années. Comme le dit un élève de musique : «Ce n’est que quand je me suis inscrit au programme de musique, que je me suis rendu compte à quel point il est extraordinaire.»

Les enseignantes et enseignants d’autres départements apprécient les possibilités interdisciplinaires offertes par le programme multimédia. Les parents ont aussi constaté l’impact du programme. L’un d’eux fait remarquer que les enseignantes et enseignants ont su cultiver l’intérêt des élèves pour la musique, ce qui replace cette matière dans un contexte actuel.

La vie scolaire à l’école Dante s’est enrichie et le modèle de l’équipe, qui continue de se brancher au laboratoire multimédia chaque semaine, est en expansion. C’est en grande partie parce que l’équipe n’a jamais perdu de vue les objectifs du programme, soit :

  • incorporer les arts et la technologie dans tous les programmes
  • aider les élèves à établir des liens entre les programmes
  • organiser des activités qui permettent d’améliorer les compétences, les connaissances et les valeurs des élèves et qui les aident à développer leur pensée critique et à trouver des solutions créatives aux problèmes
  • permettre aux élèves d’acquérir plus d’autonomie
  • veiller au perfectionnement professionnel du corps enseignant
  • encourager le réseautage entre enseignantes et enseignants d’une même école et entre écoles
  • assurer la transparence du programme en liant les divers programmes et en suivant les progrès des élèves.

À l’heure du multimédia

George Brasovan, un des membres de l’équipe devenu chef des programmes de musique et multimédias à l’école Dante Alighieri, résume pourquoi cette approche multimédia à l’apprentissage a connu un tel succès : «Le logiciel de musique, dit intelligent, a transformé l’ordinateur en un outil de créativité, capable d’interaction avec l’utilisateur. Les tutoriels ont rendu le processus d’apprentissage plus rapide et efficace, car c’est l’apprenant qui le contrôle. L’élève peut passer du son à l’image, à la langue, à la rédaction, au théâtre, au mouvement, aux mathématiques, à la physique et à l’informatique, etc.»

«Je crois qu’il est essentiel d’intégrer l’informatique et les nouvelles technologies dans les programmes traditionnels. Il ne s’agit pas de remplacer ce qui existe déjà, mais de l’améliorer, de le compléter et de le moderniser. Un ordinateur peut être un outil musical tout comme une clarinette ou une trompette, et il n’y a pas de raison pour qu’ils ne puissent pas coexister.»

Mais comme le prouve ce programme unique, ils font bien plus que coexister. Ils ont connu un immense succès parce qu’ils améliorent et augmentent les compétences avec une variété d’outils.

En septembre 1997, un nouveau membre du département d’informatique en éducation s’est joint à l’équipe. Une fois ses cours d’informatique à l’école Dante terminés, Lori Mazza organise des ateliers dans d’autres écoles élémentaires pour le personnel enseignant qui participe au programme.

Cette année, en collaboration avec ces enseignantes et enseignants, les préparatifs pour la fête seront captés sur caméra vidéo, en photo et sur caméra numérique. Les résultats seront consolidés sur disque optique compact.

Cette approche emballante et pratique est le fruit de longues heures de travail assidu, souvent des heures de loisirs, de la part des membres de l’équipe. La mise en commun judicieuse du personnel et des ressources, véritable modèle de collaboration, s’avère bénéfique pour les élèves et le personnel enseignant. Et c’est loin d’être fini!

Sandra Boetto est chef du département d’anglais à la Dante Alighieri Academy. Vous pouvez communiquer avec l’équipe du projet Discovery à msicoly@interhop.net.