Recherche sur la profession
La recherche sur la profession na rien de nouveau. On en discute dans le milieu
universitaire depuis les années 80. Cest la façon dont ces coopératives
sadonnent activement à la recherche sur la profession qui, elle, est nouvelle.
Le modèle se fonde sur lexamen et la réflexion. La salle de classe devient un
laboratoire où lenseignante ou lenseignant observe et analyse le pourquoi et
le comment de son travail. Cest là un modèle pratique qui réunit la théorie de
lenseignement efficace à ce qui se fait de mieux dans la classe.
Lexamen tourne généralement autour dune question qui devient le point
central de la recherche et sapplique à la salle de classe ou au milieu scolaire. Un
enseignant peut, par exemple, se pencher sur sa façon de poser des questions et sur son
incidence sur les garçons et les filles. Une autre peut travailler en collaboration avec
un collègue du secondaire pour étudier les aptitudes à la lecture avec laide
délèves plus âgés.
Les données recueillies de ces recherches proviennent du travail quotidien des
enseignantes et enseignants et sont complétées par dautres sources en théorie de
lenseignement. Ce que révèle la recherche peut ainsi permettre détablir les
conditions propices au changement et à la transformation, au besoin. La recherche offre
donc loccasion de se pencher sur une question et dy réfléchir.
Tout changement qui résulte du processus est le fruit de la réflexion sur des
habitudes denseignement, plutôt que dune directive imposée par la direction.
Ces changements serviraient, par exemple, à modifier la façon de poser des questions aux
élèves en vue dinclure davantage les filles ou à déterminer les efforts
nécessaires pour faciliter le passage des élèves dun palier à lautre du
système scolaire. Les enseignantes et enseignants sont ainsi des agents dynamiques et
engagés de leur propre croissance. De plus, ils évaluent eux-mêmes, comme il est tout
à fait normal, leur propre façon denseigner.
Ils sont les partenaires actifs des gestionnaires de lenseignement qui les
guident plutôt que les dépositaires passifs de linformation qui leur est donnée.
Durée prolongée
Compte tenu des nouvelles attentes suscitées par le programme, les coopératives en
sont rapidement venues à la conclusion que son intégrité exigeait un processus
échelonné sur une période prolongée. Pour intégrer, absorber, partager les
connaissances et y réfléchir, les enseignantes et enseignants ont besoin, pour
améliorer leurs méthodes pédagogiques, du temps voulu pour sy pencher.
Les changements véritables et durables ne se font pas du jour au lendemain. Ainsi, les
coopératives ont façonné un horaire qui commence par une semaine de formation intensive
en août (cinq jours à raison de sept heures par jour) et des séances de formation tout
au long de lautomne et de lhiver, à raison dun soir aux deux semaines,
jusquen février.
Au cours de lautomne et de lhiver, les enseignantes et enseignants
compilent des données et tirent les conclusions de la présentation quils feront à
la fin du programme. Cette structure offre de nombreux avantages, notamment :