Pour parler professionLa revue de L’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario
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Dans ce numéro

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William Shatner

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William Shatner

William Shatner s’est fait un nom en jouant le rôle du capitaine James T. Kirk dans la série télévisée et les films Star Trek. Il est le premier à admettre qu’il n’était pas l’élève le plus brillant.

Il a quelques souvenirs lointains de ses années à l’école, à Montréal. «Il y a si longtemps. Ça remonte à la préhistoire! Nous vivions dans une caverne sur l’avenue Marcil.»


William Shatner n’a pas gardé beaucoup de souvenirs de l’école élémentaire Willingdon ni de l’école secondaire West Hill. Ce qui l’intéressait le plus, c’était le football. Il se souvient de M. Chesney, l’enseignant d’éducation physique et entraîneur de football. «Il a formé une bonne équipe et nous avons gagné toutes sortes de championnats municipaux.»

Rares étaient les occasions de déployer son talent d’acteur, mais il se rappelle pourtant avoir eu la chance de lire Shakespeare à voix haute. «Je commençais à lire Shakespeare devant une classe que cela n’intéressait pas, puis je transformais ma lecture en un jeu théâtral passionné. C’était mémorable!»

Il affirme qu’il a été à la dérive pendant la majeure partie de sa vie scolaire, mais qu’il est pourtant resté agrippé au théâtre. Il fut une époque où le théâtre ne faisait pas partie du programme d’études. Il se doute que c’était l’idée de sa mère de l’envoyer dans une école de théâtre privée. «Le Montréal Children’s Theatre a probablement eu une influence plus grande dans ma vie que n’importe quel autre établissement scolaire, sauf l’Université McGill», confie William Shatner. De 6 à 12 ans, il a fréquenté cette école de théâtre dirigée par Violet Walters et Dorothy Davis. «J’étais follement amoureux de Violet Walters. Elle se teignait les cheveux en noir et avait des lèvres violettes, d’où son nom. Elle ressemblait de façon frappante aux vedettes du cinéma muet, ressemblance qu’elle s’était d’ailleurs fabriquée.» Il ne peut préciser quelles compétences théâtrales elle lui a permis de développer ou même si elle a découvert son talent. «Elle m’a simplement donné une chance. Il y avait beaucoup de filles. Je crois qu’elle cherchait désespérément des garçons pour jouer certains rôles.»

William Shatner déclare qu’il jouait toujours le même genre de personnage. «Le prince charmant sous toutes ses formes.» Et il joue d’ailleurs ce rôle depuis. Plus récemment, dans la série télévisée de la chaîne ABC intitulée The Practice, il incarne Denny Crane, un avocat conservateur, égocentrique, coureur de jupons et collectionneur d’armes. Il a remporté deux trophées Emmy et un Golden Globe pour ce rôle.

«Maintenant, je suis un prince charmant vieillissant, dit-il. Je n’ai qu’à m’allonger dans mon cercueil et à attendre qu’une princesse m’embrasse. Quoique c’est habituellement le contraire qui se produit!»

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«Je suis d’avis que ce n’est pas trop gâter un enfant que de lui permettre de s’épanouir.»

Dorothy Davis
Violet Walters

Violet Walters et Dorothy Davis, toutes deux décédées, ont dirigé l’école jusqu’à ce qu’elles soient âgées de plus de 90 ans. William Shatner se rappelle avoir vu des photos de vedettes d’Hollywood dans le sous-sol où la troupe répétait. «Je rêvais de voir ma photo sur le mur», se rappelle-t-il.

L’école de théâtre existe toujours et s’appelle aujourd’hui The Children’s Theatre. Sheila April dirigeait l’école jusqu’à tout récemment. Elle était élève en même temps que William Shatner. «Il ne m’a jamais remarquée. Il était mince, très beau, et nous nous évanouissions simplement à le voir. Il avait beaucoup d’audace et de confiance en lui. Aujourd’hui, nous le citons en exemple.» Il n’y a toutefois aucune photo de William Shatner ni de mur des célébrités dans la salle de répétition.

Au moment de quitter le Children’s Theatre, William Shatner jouait régulièrement le samedi matin à la radio, à Montréal. Il a beaucoup joué un peu partout dans la ville puis a fréquenté McGill. «J’ai écrit, dirigé et interprété des rôles dans le club Red and White Review de McGill pendant trois de mes quatre années à l’université. En fait, c’est là que j’ai reçu une éducation, ainsi qu’au bureau que j’avais en tant qu’élève du Red and White Review. Il était situé sous la cage d’escalier et des choses terribles s’y sont produites!»

«Elle m’a simplement donné une chance.»

Après McGill, il a joué pour le Canadian Repertory Theatre à Ottawa, le festival de Stratford, et Broadway, avant de décrocher son rôle principal dans Star Trek en 1966. Avec ce rôle, il s’est fait une réputation pour les émissions populaires. Il a joué dans de nombreux films, a été la vedette de la série télévisée TJ Hooker, a écrit plus de 20 livres, et joue maintenant dans les publicités pleines de boutades Priceline.com en plus de personnifier Denny Crane. Et il a élevé trois enfants.

Une chose qu’il n’a jamais essayée, c’est l’enseignement. «Je suis conscient d’en connaître bien peu, et cela me consterne», de dire William Shatner. Cependant, il a quelques conseils à donner aux enseignants : «L’enseignement est une profession noble. En tant qu’élève, j’ai tout vécu, de la discipline la plus sévère à l’indulgence la plus grande. Mais je suis d’avis que ce n’est pas trop gâter un enfant que de lui permettre de s’épanouir et qu’il faut tenir compte de l’individualité de chacun d’eux. C’est plus facile à dire qu’à faire quand on a une classe nombreuse, mais c’est l’idéal».

C’est peut-être exactement ce que son enseignante d’anglais avait en tête quand elle a permis au jeune William Shatner de lire Shakespeare en classe.