Un
conseil du «père» de la formation à
lenseignement : concentrez-vous sur la carte de
compétence
Frank Clifford a
temporairement mis un terme à sa retraite pour
présider le comité qui a élaboré le projet de
lOrdre des enseignantes et des enseignants de
lOntario. Il a fourni des conseils inestimables
aux membres du conseil à loccasion dune
séance dorientation.
de Philip Carter
Un des éducateurs les
plus respectés en Ontario a dit aux membres du
conseil de gestion quen concentrant leurs
efforts sur la carte de compétence, lOrdre
empruntait la bonne voie.
Frank Clifford a été
décrit par la registrateure Margaret Wilson comme un
«père pour la formation à lenseignement en
Ontario». Il a enseigné dans les écoles publiques
et catholiques, a été directeur du Peterborough
Teachers College, directeur de léducation au
Conseil des écoles séparées catholiques de
Waterloo, sous-ministre adjoint de lÉducation
et directeur général du Conseil ontarien sur la
formation du personnel enseignant.
Frank
Clifford |
Il
a temporairement mis un terme à sa retraite
pour présider le comité de mise en
uvre de lOrdre des enseignantes
et des enseignants qui a produit le rapport
La reconnaissance professionnelle : un
privilège sur lequel se fondent la
législation et la réglementation créant
lOrdre. |
Aux membres du
conseil, il a parlé de leur mandat à titre de
leaders du nouvel ordre professionnel et ce, à
loccasion dune séance dorientation
à la mi-mars.
«Le rapport et votre
mandat légiféré se concentrent sur quatre aspects
: dabord, comment obtient-on la carte de
compétence; ensuite, comment la conserve-t-on; puis,
comment peut-on la perdre; et enfin, comment
conserver des dossiers à jour sur les titulaires de
la carte de compétence.»
«La loi prévoit que
lOrdre soit lautorité qui établit les
qualifications requises pour lentrée dans la
profession enseignante en Ontario.»
«Le juge McRuer, qui a
présidé la Commission royale sur les droits de la
personne en 1968, a écrit dans son rapport que les
membres responsables et expérimentés dune
profession ou effectuant un travail auquel on accorde
le pouvoir dautoréglementation sont les mieux
placés pour établir des normes et répondre aux
qualifications requises pour entrer dans cette
profession ou effectuer ce travail.»
Léducateur à la
retraite a ajouté quil fallait presque avoir
son âge pour se souvenir de lhumilité avec
laquelle les enseignantes et enseignants demandaient
au gouvernement le droit détablir des normes
dentrée dans la profession.
Il a rappelé aux
membres quils ont «le pouvoir dagréer
les programmes de perfectionnement professionnel
offerts par les établissements denseignement
postsecondaire et dautres organismes.»
«À mon avis, une bonne
partie des activités de perfectionnement
professionnel offertes par le corps enseignant
ontarien demeure méconnue; cette situation doit
changer dès maintenant. Je crois quen vertu de
votre mandat, vous en avez la possibilité.»
La majorité
silencieuse à lavant-plan
«En assurant un
apprentissage pendant toute la carrière et toute la
vie, on met à lavant-plan la majorité
silencieuse et on fait la preuve que de nombreux
professionnels participent déjà à des acti-vités
de perfectionnement professionnel. Et grâce à
limportante représentation du public au sein
du conseil, vous avez la possibilité daller
au-delà de votre mandat et de mettre le reste de la
popu-lation au courant de cette situation.»
«Assurer le suivi des
activités obligatoires de perfectionnement
professionnel oblige aussi certains professionnels à
demeurer à jour. Et cest ici que commence
votre travail : il faut vous assu-rer que la
profession prenne le temps délaborer des
normes avant quun autre gouvernement nous
impose une autre série dexigences dont nous
devrons tenir compte sur-le-champ.»
Il a demandé aux
membres du conseil de sassurer que lOrdre
étudie dun nouvel angle les cours menant à
des qualifications additionnelles. «Je nai
jamais compris pourquoi il devait y avoir un
intermédiaire entre lenseignant qui veut
améliorer ses qualifications et son collègue qui
donne le cours.»
«Pourquoi devons-nous
passer par un établissement denseignement
postse-condaire? Pourquoi un intermédiaire? Et je ne
crois pas me tromper en disant que la majorité, ou
un très grand nombre, de cours menant à des
qualifications additionnelles sont donnés par des
collègues.»
«Je ne souhaite
quune chose, cest que lon profite
de loccasion que la législation nous offre
pour créer une toute nouvelle image des agents de
prestation, soit les groupes et organismes et les
personnes.»
Un conseil des autres
professions :
profitez de notre expérience
de Brad Ross
Une société qui perd
confiance en une profession et pour laquelle elle ne
ressent aucune fierté naccordera jamais le
respect aux membres de cette profession et ce,
quoiquils fassent.»
Ce sérieux
avertissement a été prononcé par Hope Sealy,
membre nommée du conseil général du Barreau du
Haut-Canada, organisme autoréglementé de la
profession légale, à loccasion dune
séance dorientation des membres du conseil de
gestion.
Des personnes
représentant les professions médicale, infirmière,
légale et les travailleurs sociaux - depuis
longtemps déjà professions autoréglementées - ont
fortement encouragé les enseignantes et enseignants
à profiter de leur expérience, bonne ou mauvaise.
Shannon McCorquodale,
registrateure de lOrdre des travailleurs
sociaux agréés de lOntario, a ajouté que ses
membres ont travaillé pendant 15 ans avant
dobtenir le statut légiféré dont jouit
dorénavant la profession enseignante.
«Comme tous les membres
de ma profession, je sais que la réglementation se
concentre davantage sur lamélioration des
normes dexercice par la consultation et
lappui des professionnels et le renforcement
des objectifs de formation échelonnés sur une
carrière que sur le processus disciplinaire, souvent
perçu comme lélément dominant.»
Elle a décrit deux
principes fondamentaux de lautoréglementation.
«Dabord, il y a le maintien de la suprématie
de lintérêt du public et ensuite,
lassurance pour le public que les membres de la
profession répondent à des normes communes.»
«Lélaboration de
nos normes se poursuit constamment, a ajouté Mme
McCorquodale. Au fur et à mesure que lOrdre
prend de lexpérience et que la profession
répertorie des domaines dexpansion possible ou
des champs à améliorer, nous révisons nos
normes.»
Cheri Vigar, présidente
de lOrdre des infirmières et infirmiers de
lOntario, a dit aux membres du conseil que
lune des principales fonctions de lOrdre
consiste à continuellement mettre en valeur la
compétence des membres de la profession.
«Je note une
différence marquée depuis mon entrée dans la
profession voilà 25 ans comme infirmière débutante
par rapport à ce que je suis devenue 25 ans plus
tard; je peux vous assurer que je nai cessé de
me perfectionner pour répondre aux besoins de ma
profession.»
Le public
sintéresse au perfectionnement professionnel,
soit au maintien de niveaux de compétence élevés.
Cest là la clé dune crédibilité et
dune transparence continues. Chez ses
collègues, ce concept ne pose aucune difficulté.
La crédibilité et la
transparence, daprès le Dr Ted Broadway de
lOntario Medical Association, peuvent aussi
prendre une toute autre dimension. «Comme
profession, nous avons fait fausse route dans le
traitement des cas dabus sexuel et en avons
payé le prix, a-t-il précisé. Nulle part est-il
dit que vous devez répétez les mêmes erreurs.»
Le Dr Broadway a
rappelé aux membres du conseil de gestion quil
sadressait à eux à titre de représentant
dune association et de membre dune
profession autoréglementée, et non à titre de
représentant de son ordre. Ici, il leur a fait cette
mise en garde : «La gestion des plaintes et du
processus disciplinaire est très délicate. Il est
parfois difficile de sen sortir indemne.»
Il a insisté sur
limportance de faire preuve de dynamisme, entre
autre, dans les situations dabus dalcool
et dautres drogues ainsi que dabus
sexuel. «Vous devez mettre en place un système vous
permettant de devancer les coups ou vous serez pris
à gérer des crises.»
La registrateure
Margaret Wilson a dit aux membres du conseil que
lOrdre des enseignantes et des enseignants de
lOntario tire déjà parti lexpérience
des autres professions.
Les enseignantes et
enseignants nauront pas à passer par le
processus disciplinaire en raison de plaintes sans
fondement. «Au moment de rédiger notre
législation, nous avons puisé à même
lexpérience des travailleurs sociaux, des
infirmières et infirmiers et des médecins; nous
navons pas à nous soucier des plaintes
frivoles ou vexatoires. Nous vous remercions de vos
conseils.»