Mai 1997

Le conseil en préparation
Le conseil en préparation

Retour à notre
page d’accueil

 

Un conseil du «père» de la formation à l’enseignement : concentrez-vous sur la carte de compétence

Frank Clifford a temporairement mis un terme à sa retraite pour présider le comité qui a élaboré le projet de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. Il a fourni des conseils inestimables aux membres du conseil à l’occasion d’une séance d’orientation.

 

de Philip Carter

Un des éducateurs les plus respectés en Ontario a dit aux membres du conseil de gestion qu’en concentrant leurs efforts sur la carte de compétence, l’Ordre empruntait la bonne voie.

Frank Clifford a été décrit par la registrateure Margaret Wilson comme un «père pour la formation à l’enseignement en Ontario». Il a enseigné dans les écoles publiques et catholiques, a été directeur du Peterborough Teachers College, directeur de l’éducation au Conseil des écoles séparées catholiques de Waterloo, sous-ministre adjoint de l’Éducation et directeur général du Conseil ontarien sur la formation du personnel enseignant.


Frank Clifford
Il a temporairement mis un terme à sa retraite pour présider le comité de mise en œuvre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants qui a produit le rapport La reconnaissance professionnelle : un privilège sur lequel se fondent la législation et la réglementation créant l’Ordre.

Aux membres du conseil, il a parlé de leur mandat à titre de leaders du nouvel ordre professionnel et ce, à l’occasion d’une séance d’orientation à la mi-mars.

«Le rapport et votre mandat légiféré se concentrent sur quatre aspects : d’abord, comment obtient-on la carte de compétence; ensuite, comment la conserve-t-on; puis, comment peut-on la perdre; et enfin, comment conserver des dossiers à jour sur les titulaires de la carte de compétence.»

«La loi prévoit que l’Ordre soit l’autorité qui établit les qualifications requises pour l’entrée dans la profession enseignante en Ontario.»

«Le juge McRuer, qui a présidé la Commission royale sur les droits de la personne en 1968, a écrit dans son rapport que les membres responsables et expérimentés d’une profession ou effectuant un travail auquel on accorde le pouvoir d’autoréglementation sont les mieux placés pour établir des normes et répondre aux qualifications requises pour entrer dans cette profession ou effectuer ce travail.»

L’éducateur à la retraite a ajouté qu’il fallait presque avoir son âge pour se souvenir de l’humilité avec laquelle les enseignantes et enseignants demandaient au gouvernement le droit d’établir des normes d’entrée dans la profession.

Il a rappelé aux membres qu’ils ont «le pouvoir d’agréer les programmes de perfectionnement professionnel offerts par les établissements d’enseignement postsecondaire et d’autres organismes.»

«À mon avis, une bonne partie des activités de perfectionnement professionnel offertes par le corps enseignant ontarien demeure méconnue; cette situation doit changer dès maintenant. Je crois qu’en vertu de votre mandat, vous en avez la possibilité.»

La majorité silencieuse à l’avant-plan

«En assurant un apprentissage pendant toute la carrière et toute la vie, on met à l’avant-plan la majorité silencieuse et on fait la preuve que de nombreux professionnels participent déjà à des acti-vités de perfectionnement professionnel. Et grâce à l’importante représentation du public au sein du conseil, vous avez la possibilité d’aller au-delà de votre mandat et de mettre le reste de la popu-lation au courant de cette situation.»

«Assurer le suivi des activités obligatoires de perfectionnement professionnel oblige aussi certains professionnels à demeurer à jour. Et c’est ici que commence votre travail : il faut vous assu-rer que la profession prenne le temps d’élaborer des normes avant qu’un autre gouvernement nous impose une autre série d’exigences dont nous devrons tenir compte sur-le-champ.»

Il a demandé aux membres du conseil de s’assurer que l’Ordre étudie d’un nouvel angle les cours menant à des qualifications additionnelles. «Je n’ai jamais compris pourquoi il devait y avoir un intermédiaire entre l’enseignant qui veut améliorer ses qualifications et son collègue qui donne le cours.»

«Pourquoi devons-nous passer par un établissement d’enseignement postse-condaire? Pourquoi un intermédiaire? Et je ne crois pas me tromper en disant que la majorité, ou un très grand nombre, de cours menant à des qualifications additionnelles sont donnés par des collègues.»

«Je ne souhaite qu’une chose, c’est que l’on profite de l’occasion que la législation nous offre pour créer une toute nouvelle image des agents de prestation, soit les groupes et organismes et les personnes.»

 

Un conseil des autres professions :
profitez de notre expérience

de Brad Ross

Une société qui perd confiance en une profession et pour laquelle elle ne ressent aucune fierté n’accordera jamais le respect aux membres de cette profession et ce, quoiqu’ils fassent.»

Ce sérieux avertissement a été prononcé par Hope Sealy, membre nommée du conseil général du Barreau du Haut-Canada, organisme autoréglementé de la profession légale, à l’occasion d’une séance d’orientation des membres du conseil de gestion.

Des personnes représentant les professions médicale, infirmière, légale et les travailleurs sociaux - depuis longtemps déjà professions autoréglementées - ont fortement encouragé les enseignantes et enseignants à profiter de leur expérience, bonne ou mauvaise.

Shannon McCorquodale, registrateure de l’Ordre des travailleurs sociaux agréés de l’Ontario, a ajouté que ses membres ont travaillé pendant 15 ans avant d’obtenir le statut légiféré dont jouit dorénavant la profession enseignante.

«Comme tous les membres de ma profession, je sais que la réglementation se concentre davantage sur l’amélioration des normes d’exercice par la consultation et l’appui des professionnels et le renforcement des objectifs de formation échelonnés sur une carrière que sur le processus disciplinaire, souvent perçu comme l’élément dominant.»

Elle a décrit deux principes fondamentaux de l’autoréglementation. «D’abord, il y a le maintien de la suprématie de l’intérêt du public et ensuite, l’assurance pour le public que les membres de la profession répondent à des normes communes.»

«L’élaboration de nos normes se poursuit constamment, a ajouté Mme McCorquodale. Au fur et à mesure que l’Ordre prend de l’expérience et que la profession répertorie des domaines d’expansion possible ou des champs à améliorer, nous révisons nos normes.»

Cheri Vigar, présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, a dit aux membres du conseil que l’une des principales fonctions de l’Ordre consiste à continuellement mettre en valeur la compétence des membres de la profession.

«Je note une différence marquée depuis mon entrée dans la profession voilà 25 ans comme infirmière débutante par rapport à ce que je suis devenue 25 ans plus tard; je peux vous assurer que je n’ai cessé de me perfectionner pour répondre aux besoins de ma profession.»

Le public s’intéresse au perfectionnement professionnel, soit au maintien de niveaux de compétence élevés. C’est là la clé d’une crédibilité et d’une transparence continues. Chez ses collègues, ce concept ne pose aucune difficulté.

La crédibilité et la transparence, d’après le Dr Ted Broadway de l’Ontario Medical Association, peuvent aussi prendre une toute autre dimension. «Comme profession, nous avons fait fausse route dans le traitement des cas d’abus sexuel et en avons payé le prix, a-t-il précisé. Nulle part est-il dit que vous devez répétez les mêmes erreurs.»

Le Dr Broadway a rappelé aux membres du conseil de gestion qu’il s’adressait à eux à titre de représentant d’une association et de membre d’une profession autoréglementée, et non à titre de représentant de son ordre. Ici, il leur a fait cette mise en garde : «La gestion des plaintes et du processus disciplinaire est très délicate. Il est parfois difficile de s’en sortir indemne.»

Il a insisté sur l’importance de faire preuve de dynamisme, entre autre, dans les situations d’abus d’alcool et d’autres drogues ainsi que d’abus sexuel. «Vous devez mettre en place un système vous permettant de devancer les coups ou vous serez pris à gérer des crises.»

La registrateure Margaret Wilson a dit aux membres du conseil que l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario tire déjà parti l’expérience des autres professions.

Les enseignantes et enseignants n’auront pas à passer par le processus disciplinaire en raison de plaintes sans fondement. «Au moment de rédiger notre législation, nous avons puisé à même l’expérience des travailleurs sociaux, des infirmières et infirmiers et des médecins; nous n’avons pas à nous soucier des plaintes frivoles ou vexatoires. Nous vous remercions de vos conseils.»