Une journée dans la vie...

Janine Griffore, Sud-Ouest de l’Ontario

Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest
Surintendante
Certifiée en 1980 Faculté d’éducation, Université de Windsor
de Rose Bergeron

L’aube ne s’est pas encore levée, Janine Griffore, surintendante, café en main, commence le trajet d’une heure qui va l’amener à son premier rendez-vous à Windsor. Un calendrier volumineux et une énorme pile de papiers reposent sur le siège arrière de la voiture.

«J’ai choisi d’habiter à Chatham parce que la ville est située entre les sites qui sont sous ma responsabilité», explique Janine Griffore. De plus, j’organise mes rencontres par région, de telle sorte que je n’ai pas à rebrousser chemin. Par contre, mon bureau est à London: j’essaie d’y passer au moins une journée par semaine pour y faire du travail de bureau. Le territoire de Griffore, soit le Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest, s’étend de Windsor à Owen Sound en passant par London.

Dans l’aube lumineuse, à 7 h 30, Griffore tourne sa voiture dans le stationnement de l’École secondaire E. J. Lajeunesse. La surintendante écoute ses messages à partir de son téléphone portable et retourne quelques appels.

En allant à sa réunion avec le directeur d’école, elle salue plusieurs collègues. Le directeur, Bertrand Fournier, et elle s’assoient à la table du conseil et y étendent leurs dossiers. Elle écoute attentivement le résumé que lui fait Fournier, pose quelques questions et demande des copies de documents. Ensemble, ils procèdent à l’examen de certains projets envisagés par l’école afin d’atteindre les objectifs d’apprentissage professionnel exigés par le conseil. Cette année, l’accent est mis sur la planification et l’évaluation.

Griffore s’exprime avec aisance et retenue. Les 13 années passées à enseigner le français ont laissé leur marque. Au cours de la réunion, elle apporte un nouvel éclairage à la situation de l’école, obtient les renseignements qu’il lui faut pour prendre des décisions, présente de nouvelles idées, recommande des solutions et esquisse un aperçu du conseil dans son ensemble.

Elle occupe son poste actuel depuis janvier 1998. Ses responsabilités comprennent notamment la supervision d’écoles, du curriculum du secondaire et de l’élémentaire, de même que les programmes d’éducation de l’enfance en difficulté. En outre, elle siège à de nombreux comités d’éducation internes et provinciaux.

«Je suis devenue surintendante un peu par hasard, confie Griffore. Lorsque des postes s’ouvraient, les gens qui me connaissaient m’encourageaient à postuler.»

Elle a enseigné à l’École secondaire Pain Court, près de Chatham, ensuite, de 1986 à 1993, elle en a assumé la direction. De consultante en apprentissage aux services de consultation du district du Sud-Ouest du ministère de l’Éducation, elle est passée au bureau de London du Ministère comme agente d’éducation. En 1995, elle est devenue surintendante de la section de langue française du Conseil scolaire de district catholique de London-Middlesex.

«J’adore mon travail, mais parfois je m’ennuie de l’enseignement. J’aimerais y retourner, mais au palier élémentaire cette fois-ci. De cette façon, j’aurai fait le tour du domaine en enseignement.»

Avant de faire le tour des installations sur le point d’être rénovées, elle lance : «Je suis très visuelle, je dois voir les locaux pour me faire une bonne idée de la situation.» Elle donne à Bertrand Fournier le nom de certaines personnes-ressources et promet de soumettre quelques-unes des questions sur lesquelles ils se sont penchés aux responsables compétents du conseil.

Au moment de quitter l’école, Fournier lui donne le titre d’un livre qu’il recommande. Cet ouvrage s’adresse aux nouveaux enseignants à leur première journée de classe.

«Avant je lisais pour le plaisir, mais maintenant, il semble que mes lectures sont surtout reliées au travail. Je considère important de me tenir à jour sur les nouveautés en éducation», affirme Janine Griffore.

Son prochain arrêt est au bureau de Windsor du conseil. Là, elle suivra une séance de formation de plus de deux heures, organisée par l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation sur l’administration des tests provinciaux aux élèves de 10e année. Avant le début de la séance, elle fixe deux rendez-vous pour la fin de l’après-midi, l’un avec Constance Legentil, directrice des services d’apprentissage, et l’autre avec Michel Serré, directeur de l’éducation, et Pauline Morais, directrice des services aux élèves.

La séance de formation par vidéoconférence est destinée aux directrices et directeurs d’école et au personnel enseignant de Windsor, Sarnia, Essex et London, ainsi qu’aux membres de leurs conseils.

Ensuite, Griffore et Pauline Morais se rendent au bureau de Michel Serré. Ce dernier fait remarquer qu’il doit assister à une vidéoconférence à midi; donc, les deux femmes lui exposent en deux temps trois mouvements la situation à laquelle font face certaines écoles. Ils examinent les options qui s’offrent à eux et prennent des décisions fondées sur le budget à leur disposition et sur l’intérêt des élèves. Cette entrevue est suivie d’une discussion entre Griffore et Serré.

En se rendant à la salle du conseil pour rencontrer Constance Legentil, Janine apprend qu’une réunion aura lieu au conseil à 16 h. Pour elle, cela signifie revenir après la visite à l’École élémentaire St-Ambroise à St-Joachim, à 20 minutes en voiture d’où elle se trouve.

Pendant que les deux femmes discutent de perfectionnement professionnel du personnel enseignant, Griffore prend son déjeuner — une pomme. «J’ai toujours quelque chose à manger dans mon sac», dit-elle. Elle fait aussi le travail de messager. Elle tend à Legentil une enveloppe épaisse qu’on lui a confiée à Ottawa la veille à une réunion provinciale.

À l’heure qu’il est, le conseil étudie les nouvelles exigences en matière de perfectionnement professionnel du personnel enseignant. D’après Griffore : «Au Conseil, on fait de la formation; chaque enseignant a deux jours de formation obligatoire, et on lui propose un menu d’ateliers selon les besoins exprimés. C’est dommage que la formation dispensée par le Conseil ne soit pas reconnue. Si on compte toute la formation que nos enseignants suivent, ils atteignent ou même dépassent les exigences gouvernementales de 14 cours.»

«Notre désir est de dispenser cette formation dans tout le conseil et que nos cours puissent répondre aux exigences de l’Ordre, dit Griffore. De plus, on veut s’assurer que nos enseignants reçoivent cette formation en français. Ce n’est pas évident d’aller chercher des cours à l’extérieur de sa région, que ce soit pour des raisons familiales ou financières.»

Au prochain arrêt, Griffore visite l’École élémentaire St-Ambroise à St-Joachim. Une fraîche couche de peinture a rajeuni l’école. La directrice, Mariella Brûlé, a placé toutes les ressources d’apprentissage dans la salle du personnel, le gymnase a été rénové et le terrain de jeu ainsi que la pelouse avaient été réaménagés en partie par les élèves. Elle admire le travail accompli.

Après sa tournée, elle s’assied en compagnie de la directrice pour passer en revue les activités des dernières semaines et les objectifs qu’elles ont fixés. Elles parlent des problèmes propres à l’école et Griffore écoute et propose des solutions. Brûlé lui parle de projets comme la collecte de fonds, les excursions, la correspondance, une visite à une école secondaire, etc. «Oui, opine Griffore, c’est important que, dès l’élémentaire, les élèves pensent au secondaire. Dans la région du Sud-Ouest, on veut que les jeunes soient aussi à l’aise en français qu’en anglais. Pour la plupart des parents, il est très important que leurs enfants soient bilingues. Beaucoup de jeunes vont travailler en anglais, mais il importe qu’ils s’affichent comme francophones.»

De retour au bureau du conseil à Windsor, elle passe une demi-heure dans un bureau prêté pour mettre à jour des documents, revoir des notes et faire des appels. Après, elle est prête pour la dernière réunion de la journée où l’on discute d’ententes sur les services d’éducation de l’enfance en difficulté. Les négociations sont menées avec le plus grand soin. La collaboration est à l’ordre du jour entre les quatre participants.

La journée se termine à 16 h 50. «C’était une journée typique, affirme Griffore. La somme de travail que j’accomplis ne change pas significativement au cours de l’année scolaire.»

«Pour moi, c’est une question de rendre ce que j’ai reçu. J’ai reçu toute mon éducation dans les écoles de langue française de la région. J’ai grandi ici en français et je trouve important pour les jeunes de maintenir leur identité et de parler un français de qualité. Je travaille à la survie de la francophonie.»

Elle conclut : «Il importe que nos écoles soient reconnues pour leur qualité.»

Janine Griffore
Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest
Surintendante
Certifiée en 1980 Faculté d’éducation, Université de Windsor



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