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Embauche, retraite et gestes discutablesTransition à l’OuestJ’ai lu avec intérêt «Transition à l’enseignement» (déc. 2007) et les réponses des lecteurs sur la rareté des emplois. J’ai obtenu mon diplôme de l’Université Lakehead en 2001, et le début de ma carrière d’enseignante en Ontario a été plutôt désagréable. J’ai quitté la profession pendant deux ans, période durant laquelle je suis partie vers l’Ouest; j’ai abouti à Calgary et j’ai commencé à y travailler comme suppléante. La variété des écoles publiques alternatives et à vocation unique de même que la quantité de postes offerts m’ont beaucoup étonnée. Moins de quatre mois plus tard, on m’a offert un contrat à temps partiel, qui a été renouvelé l’année suivante, cette fois pour un poste à temps plein, et qui a débouché sur un contrat permanent. En Alberta, une pénurie est imminente : environ 17 000 enseignantes et enseignants prendront leur retraite au cours des 12 prochaines années, et le nombre d’étudiants en enseignement ne suffira pas à combler la demande (Calgary Herald, 5 mars 2008). En raison du nombre de postes de suppléance à long terme, il est déjà difficile de trouver des suppléants disponibles! Un conseil : passez à l’Ouest! Élargissez vos horizons et explorez des collectivités qui accueilleront votre enthousiasme, apprécieront votre expérience et vous offriront des choix. La solution au manque de postes en Ontario n’est peut-être pas de réduire le nombre de places dans les programmes de formation à l’enseignement ni de blâmer les retraités, mais d’accorder davantage d’importance à la mobilité des travailleurs. Johanna Hirons enseigne au secondaire, à Calgary, à des élèves difficiles à motiver qui risquent de décrocher en raison de problèmes affectifs, sociaux ou comportementaux. [Remarque : L’article précisait que les pédagogues pouvant enseigner en français étaient moins touchés par la crise de l’emploi.] Exigences pour la retraiteJ’ai lu avec intérêt les articles sur l’emploi dans le secteur de l’enseignement. Vous avez bien couvert le sujet. On a indiqué que des retraités font de la suppléance, en insinuant qu’il s’agit d’un facteur négatif. J’approche de la retraite et j’aimerais souligner que certains enseignants retraités faisant de la suppléance n’auraient peut-être pas pris leur retraite s’ils n’avaient eu ce choix. Cela réduit les possibilités d’emploi pour ceux qui tentent d’obtenir un poste, mais cela signifie aussi que des postes à temps plein ont été libérés. J’estime que nous serions plus nombreux à prendre notre retraite si la structure du régime était modifiée. Nous avons, en majorité, commencé à enseigner après de nombreuses années sur le terrain et nous devrons enseigner beaucoup plus longtemps que nos collègues pour atteindre notre facteur 85. Pour encourager plus de gens à prendre leur retraite, certains régimes contournent ce problème en éliminant le facteur de pénalité pour ceux qui atteignent 60 ans ou même 55 ans. Je m’interroge sur l’affirmation suivante : «Le marché du travail déçoit les enseignants néo-canadiens.» Le système qui forme de nouveaux enseignants est peut-être à blâmer. Cette année, un nouveau collège de formation à l’enseignement a ouvert ses portes à l’Université Wilfrid Laurier. Nous formons plus de diplômés qu’il n’en faut. Comment se fait-il qu’un nouvel établissement soit agréé? L’Ordre n’a-t-il aucun mot à dire à ce sujet? Des centaines de jeunes adultes dépensent des milliers de dollars dans des établissements qui semblent se préoccuper uniquement d’encaisser leur argent. Robert St. Cyr enseigne les études technologiques, la musique, les affaires, les mathématiques et les arts visuels au Kitchener Collegiate Institute. Affectations de choixJe comprends le sentiment de frustration des nouveaux membres qui peinent à se dénicher un poste dans un marché saturé. Mais je suis froissée qu’on nous dise à nous, enseignants retraités qui choisissons de faire de la suppléance, que nous obtenons toutes les affectations «de choix». J’ai remplacé des pédagogues partis inopinément en congé de maladie et n’ayant laissé aucun plan, et un enseignant absent jusqu’à une date indéterminée. Comme j’avais déjà enseigné à ce niveau, j’ai pu poursuivre l’enseignement là où mon collègue s’était arrêté, sans trop de directives et en utilisant mon matériel. J’ai remplacé des enseignantes en congé de maternité. Étant celle qui comptait le plus de jours d’enseignement au cours du semestre, j’étais responsable des bulletins. Parce que je connaissais le système, j’étais en mesure de remplir les bulletins sans grande difficulté. Je ne me plains pas ni ne me vante; j’essaie d’expliquer pourquoi on m’a choisie. J’aime retourner à l’école où j’ai enseigné et renouer avec d’anciens collègues et d’anciens élèves. Je préfère le cycle moyen et intermédiaire et, puisque nombre de suppléants sont peu enclins à accepter le cycle intermédiaire, on m’appelle souvent. Je sais aussi que certains demandent que ce soit moi qui les remplace parce qu’ils me connaissent et savent que le matériel m’est familier. Certes, les nouveaux enseignants doivent avoir l’occasion d’accéder à la carrière qu’ils ont choisie, mais il s’agit de la carrière que j’ai choisie, moi aussi, alors laissez-moi ce qui m’est dû. Il y a peut-être des iniquités, mais on ne m’a jamais assigné la classe «facile» parce que je connaissais quelqu’un dans l’école. Brenda Wessely est une enseignante retraitée ayant enseigné au Durham Catholic DSB. Gestes discutablesL’article «Attirer leur attention et la retenir» (mars 2008) décrivait le travail de plusieurs consultants et était illustré par des photos d’enseignants de l’institut collégial Jarvis, l’une des écoles les plus multiculturelles de Toronto. J’ai été très surprise de n’y voir aucune référence au caractère culturel des gestes. Pourquoi cette lacune? Quiconque a enseigné à des élèves venant des quatre coins du monde sait que les gestes ne sont pas universels. Quelques-uns sont même jugés irrespectueux dans certaines cultures. Il faut certainement y réfléchir deux fois avant d’utiliser certains gestes, comme montrer du doigt ou regarder son interlocuteur dans les yeux. Cet article semblait faire la promotion de l’atelier de l’un des consultants. Je ne comprends pas pourquoi, d’autant plus que le contenu de cet atelier ne semble pas s’appliquer à la majorité de nos élèves. Annice Blake a enseigné le latin, l’anglais et l’ALS à Branksome Hall pendant de nombreuses années, et fait maintenant de la formation en ligne pour la faculté d’éducation continue (ALS) de l’Université Western Ontario. Suite à la retraiteÉtant donné le nombre de plaintes que j’entends et que je lis, y compris dans le courrier des lecteurs (mars 2008), à propos des retraités qui continuent à enseigner, je me sens obligée d’apporter des précisions. Tout d’abord, de nombreux enseignants n’ont pas droit à une pleine pension. Nous ne sommes pas tous mariés à des enseignants et nos conjoints peuvent avoir été au chômage à divers moments, ce qui a pu causer des problèmes financiers en fin de carrière. Dans mon cas, les heures vouées à l’enseignement ont augmenté quand les exigences familiales ont diminué, c’est-à-dire, quand les enfants ont grandi. Je pouvais enfin prendre tout le temps que je voulais après les heures de classe pour planifier mes cours et bonifier les expériences d’apprentissage de mes élèves. On semble balayer du revers de la main le savoir-faire des pédagogues expérimentés. Entendons-nous des appels à la retraite des dentistes, des médecins ou des infirmiers? Beaucoup de ces professionnels réduisent leurs heures de travail, mais continuent de travailler dans leur domaine. Enseigner est ma profession et je continuerai d’enseigner aux enfants aussi longtemps que cela m’apportera de la joie et me permettra de relever des défis. Marina Skory a longtemps enseigné en Ontario et a pris sa retraite en Alberta. Elle enseigne la musique à temps partiel pendant les périodes de planification des enseignants du Jardin et de 1re année du Peel DSB. CorrectionPaul Stone est membre de la Première nation Aamjiwnaang et enseigne à la Walpole Island First Nation Elementary School dans la Première nation de Walpole Island, et non à la Première nation Aamjiwnaang, comme on l’avait écrit à la page 7 du numéro de mars. Votre opinion nous importe…Écrivez-nous à revue@oeeo.ca. |