Favoriser la mobilité des pédagogues canadiens

Les organismes canadiens de réglementation de la profession travaillent de pair pour que les qualifications des enseignantes et enseignants soient reconnues partout au pays.

de Brian McGowan

Les membres de la profession et les élèves de partout au Canada tireront profit de l’une des initiatives de l’Ordre les plus importantes à ce jour.

Les organismes de réglementation du pays collaborent pour donner vie au concept de plus en plus accepté, partout dans le monde, à l’effet que la mobilité de la main‑d’œuvre qualifiée apporte des avantages économiques et sociaux, tant pour les travailleuses et les travailleurs que pour la communauté dans laquelle ils s’installent.

En d’autres termes, les enseignantes et enseignants ontariens devraient pouvoir, au besoin, exercer leur profession dans les autres provinces et territoires canadiens.

Le défi est maintenant de conclure une entente qui tienne compte des différences entre les territoires de compétence et qui assure la compétence des membres de la profession.

L’un des objectifs de l’Ordre est de parvenir à une entente qui permette aux candidats d’une province canadienne d’enseigner ailleurs au pays sans avoir à suivre de cours supplémentaires ou à subir de tests, à moins de motifs légitimes.

L’initiative a vu le jour en 1994. À l’époque, les gouvernements du pays, des provinces et des territoires ont signé l’Accord sur le commerce intérieur (ACI), dont le but était de «faciliter le déplacement du personnel, des investissements et des services au Canada.» C’est là un aspect primordial auquel on ne peut passer outre. À titre d’organisme de réglementation de la profession enseignante en Ontario, l’Ordre est tenu, en vertu de cette entente nationale, de supprimer les obstacles à la mobilité du personnel enseignant.

Selon les termes de l’ACI, nombre de professions, dont la nôtre, sont tenues d’élaborer un accord de reconnaissance mutuelle. Cette tâche nous a été assignée par l’organisme Teacher Certification Registrars of Canada, dont l’Ordre est membre.

Pour améliorer la situation à court terme, les registrateurs ont élaboré, en 1999, un accord de principe sanctionné par le conseil de l’Ordre.

En ratifiant cet accord de principe, nous avons pu instaurer des mesures provisoires favorisant immédiatement la mobilité de la main-d’œuvre tout en prenant le temps d’évaluer plus en profondeur les défis d’une reconnaissance mutuelle.

Ainsi, en septembre 2001, l’Ordre a-t-il créé la carte de compétence temporaire (limitée) pour les personnes qui répondent aux dispositions de l’accord de principe, mais pas à toutes les exigences de certification en Ontario.

Depuis, nous avons émis un peu plus de 100 de ces cartes. Pendant la même période, près de 4 000 enseignantes et enseignants d’ailleurs au pays se sont aisément installés dans leur profession en Ontario, sans avoir à suivre de cours supplémentaires.

De leur côté, les membres de l’Ordre qui souhaitent enseigner ailleurs au pays profitent de processus semblables, qui reconnaissent leurs qualifications et leur permettent d’exercer leur profession.

Cet accord de principe demeurera en vigueur jusqu’à l’approbation d’un accord de reconnaissance mutuelle.

Pourquoi le processus est-il si lent? Bien qu’on dénote nombre de similitudes entre les provinces et territoires canadiens en ce qui a trait aux normes de travail et aux exigences scolaires et professionnelles, on relève toutefois certaines différences, dont la période d’acquisition de l’expérience professionnelle, les preuves de compétence linguistique, la certification pour les personnes enseignant les études technologiques, et les acceptations ou restrictions ajoutées à certains titres d’enseignement.

«La mobilité de la main‑d’œuvre qualifiée apporte des avantages économiques et sociaux.»

Une fois que les registrateurs auront terminé l’ébauche de l’accord, celle-ci devra être approuvée par les 13 gouvernements au niveau fédéral, provincial et territorial. Selon l’Accord sur le commerce intérieur, l’entente finale devra être en place d’ici le 1er avril 2009.

Cela signifie-t-il qu’il sera de plus en plus facile pour les pédagogues d’ailleurs au Canada de travailler en Ontario? Tout à fait!

Mais il sera également plus facile pour les membres de l’Ordre de se trouver un emploi ailleurs au Canada. L’entente sera donc avantageuse pour tout le monde.

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