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Mike Weir

Le golfeur professionnel canadien attribue son succès au soutien de beaucoup de gens, mais surtout à celui de Donna Gilhuly, enseignante au jardin, et de Don Hutcheson, enseignant au secondaire.

Même les gens qui ne sont pas amateurs de golf savent que Mike Weir est devenu célèbre après sa victoire au tournoi des Maîtres en 2003. Près de deux millions de Canadiennes et de Canadiens, dont le premier ministre Jean Chrétien et sa femme, ont eu le plaisir de regarder Mike Weir devenir le premier Canadien à gagner ce prestigieux tournoi. Parmi ses plus ardents supporteurs, il y avait deux enseignants qui l’ont bien connu. Ils n’oseraient jamais dire qu’ils ont contribué à sa croissance, mais Mike est conscient de leur soutien.

«C’est fantastique», nous a-t-il dit lorsque nous lui avons parlé au printemps au club Doral Golf Resort and Spa de Miami, où il participait à un tournoi de la PGA. «Quand je retourne à Sarnia, j’ai l’impression de n’avoir rien manqué. On peut facilement reprendre contact avec les gens, même si on ne les a pas vus depuis 20 ans.»

Don Hutcheson, professeur de géographie de Mike Weir en 12e année à l’école secondaire St. Clair de Sarnia, se souvient qu’il était «un jeune homme agréable, calme, plutôt détendu et terre à terre». Il se souvient aussi qu’il avait de la facilité à se concentrer. Les enseignants parlaient à l’époque de «calendrier d’objectifs», et Mike avait décidé très tôt que son objectif principal serait de compétitionner et de devenir le meilleur golfeur possible.

«Les cours de M. Hutcheson étaient amusants, nous dit M. Weir. D’une certaine façon, il était davantage un ami qu’un enseignant.»

Rien de surprenant si l’on sait que M. Hutcheson était lui-même un golfeur amateur de bon calibre et que son fils, Bill, avait pris part à des tournois junior avec Mike, bien avant qu’il ne devienne son élève. En fait, Bill est toujours un ami de Mike. Ce dernier l’a même invité à jouer avant le tournoi Bell Canadian Open de 2006 qui s’est déroulé sur le terrain nord du club de golf Angus Glen à Markham (Ontario). «Ça m’a rappelé le bon vieux temps, quand mes amis de Sarnia et moi nous nous amusions tout en améliorant notre jeu.»

L’enseignante de jardin de M. Weir, Donna Gilhuly, a suivi sa carrière de près lorsqu’il a gagné le tournoi des Maîtres en 2003. Elle était son enseignante à l’école catholique St. Benedict de Sarnia, et a été heureuse d’apprendre qu’il l’avait mentionnée lorsqu’on lui a demandé quels enseignants l’avaient influencé dans sa vie.

«D’une certaine façon, il était davantage un ami qu’un enseignant.»

 

Mike Weir, à 8 ans

«Mike était un gentil garçon, toujours souriant et très amical, explique Mme Gilhuly. Il avait une bonne coordination. Il pouvait faire rebondir une balle et l’attraper facilement. C’était un athlète naturel.»

C’est le cas de le dire! Il a d’ailleurs eu l’occasion de pratiquer divers sports, dont le ballon-volant, le baseball et le hockey. Mais c’est le golf qui l’a particulièrement attiré, un sport où le joueur ne dépend que de lui-même. C’est à cette époque qu’il a commencé à jouer au terrain de neuf trous de 1 399 verges du club Holiday Inn à Sarnia, près du pont Bluewater, qui relie la ville à Port Huron (Michigan). C’est d’ailleurs en y jouant avec son frère Craig qu’il a obtenu son premier oiselet.

«J’ai utilisé un bois de départ sur une normale trois et la balle a dépassé le vert; j’ai fait mon coup d’approche pour envoyer directement la balle dans le trou. Un oiselet!», dit Mike en souriant. Il était déjà compétitif à un très jeune âge. Au ballon-volant, il jouait au centre et aimait récupérer le ballon près du sol pour donner à ses coéquipiers la chance de le frapper par-dessus le filet. Il n’était pas assez grand pour frapper le ballon avec puissance, mais il était assez déterminé pour rattraper le ballon et l’envoyer à ses coéquipiers.

Donna Gilhuly savait que les jeunes aiment les jeux. «Ma théorie est que l’on peut tout apprendre en jouant, ajoute-t-elle. Nous avions des petits jeux même pour les mathématiques. Mike était toujours prêt à se mesurer aux autres.»

Elle a aussi remarqué que, même s’il avait un côté compétitif, il ne se vantait pas. Bien plus tard, lorsqu’il est devenu golfeur professionnel et s’est taillé une place dans les rangs du tournoi canadien de la PGA, elle a remarqué son humilité. Il se contentait de montrer ce qu’il savait faire sur le terrain.

«L’humilité est une des grandes qualités de Mike, dit-elle. Mon mari et moi allons à certains de ses tournois et c’est ce que nous remarquons. Nous sommes allés à l’US Open à Chicago, au tournoi Doral ainsi qu’à plusieurs tournois canadiens.»

Les Gilhuly étaient sur place lorsque Mike Weir essayait de se qualifier pour le championnat de la PGA. Mme Gilhuly s’est approchée de son ancien élève avant son coup de départ.

Donna Gilhuly

«Je suis allée lui dire que je lui avais déjà enseigné, dit-elle. Il a répondu : “Oui, je me souviens de vous, Mme Gilhuly”, et il m’a serrée dans ses bras et m’a dit qu’il dirait à sa mère qu’il m’avait vue.»

Les Gilhuly regardaient avec espoir le tournoi des Maîtres en 2003. «C’était formidable, ajoute Mme Gilhuly. Nous avions plein de gens chez nous et tout le monde regardait attentivement le tournoi.»

En pensant à sa formation scolaire et aux enseignants qui l’ont inspiré, M. Weir nous donne son point de vue. Il sait que les golfeurs, qui jouent un sport individuel, peuvent parfois être égocentriques.

«Le golf est un sport exigeant, explique M. Weir. On est absorbé et on oublie les gens et les choses qui nous ont aidés au fil des années. Mais en vieillissant, je m’y attarde de plus en plus.»

M. Weir parle évidemment de ses «enseignants» et de ce qu’il a appris d’eux. En plus des gens qui lui ont donné des cours, il inclut ses entraîneurs de golf : Steven Bennett, un professionnel du club de golf Huron Oaks à Brights Grove près de Sarnia, et son adjoint, le joueur professionnel David Bedour.

«Ils ont été formidables, a souligné M. Weir. Steve et Dave m’encourageaient beaucoup. Dave m’appelait toujours “champion” et “héros»”.

«Mon succès ne s’explique pas seulement par mon travail individuel. Il y a beaucoup de choses qui se passent en coulisses. Beaucoup de personnes extraordinaires m’ont aidé à me rendre là où je suis.»

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