Il n’y a pas que Sympatico
Le Réseau éducatif de l’Ontario est le deuxième fournisseur de services Internet en importance de la province. Et ce service est gratuit pour les enseignants.   

de Rosemarie Bahr

«Voilà cinq ans, déclare Ed Clark, bien peu d’enseignants se sentaient à l’aise avec Internet. Aujourd’hui, rares sont ceux qui ne le sont pas.»

Clark enseigne la technologie de la communication et l’informatique à la John Paul II Catholic Secondary School à London. Depuis dix ans, il est aussi membre du Réseau éducatif de l’Ontario (Educational Network of Ontario — ENO), soit l’équivalent en anglais pour les anglophones.

Les statistiques sur l’évolution de ce réseau corroborent son énoncé. Voilà deux ans et demi, il comptait 55 000 abonnés. Aujourd’hui, ils sont 100 000. Voilà deux ans, le temps de connexion était d’un million de minutes — cela veut dire que le personnel enseignant et d’autres éducateurs étaient branchés pendant un million de minutes chaque mois. L’année dernière, ce taux est passé à dix millions et, à l’heure actuelle, il se situe autour de 20 millions.

Organisme sans but lucratif, le Réseau éducatif de l’Ontario a été créé en 1993 en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de la Formation et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. Aujourd’hui, il est le deuxième plus important fournisseur de services Internet en Ontario, tout juste derrière Sympatico. Le Réseau dispose de 22 points d’accès (numéros de téléphone locaux qu’on compose pour se brancher) dans la province, de même que d’une ligne sans frais pour les régions sans numéros locaux.

Donc, tout enseignant, où qu’il soit en Ontario, peut avoir accès gratuitement à Internet. Bilingue, le Réseau s’adresse au personnel enseignant du jardin d’enfants aux cours préuniversitaires de l’Ontario.

Les membres reçoivent une adresse électronique, en plus de l’accès à Internet, aux conférences en ligne et aux projets de formation à l’enseignement et destinés aux élèves. L’abonnement est gratuit pour le personnel des écoles et des conseils scolaires.

Par ailleurs, le Réseau a signé des contrats avec d’autres organismes. «Ce sont des ententes distinctes, mais tout à fait complémentaires qui mettent le système en valeur», a dit Val Blokowski, directrice générale du Réseau. Par exemple, le contrat qui a été signé avec le ministère de l’Énergie, de la Science et de la Technologie pour la réalisation du projet de robotique destiné aux élèves et l’accord conclu avec Industrie Canada sur la fourniture d’outils pour les groupes de discussion du Réseau scolaire canadien (RESCOL).

PROJETS DESTINÉS AUX ÉLÈVES

D’après André Lisowyk, le Réseau «favorise l’amélioration de la prestation du curriculum en classe et non son remplacement. Les élèves associés à un projet découvrent le côté novateur et fascinant de l’apprentissage.» Enseignant en 7e année et directeur adjoint de la Our Lady Immaculate Catholic School à Strathroy, Lisowyk anime des projets pour les élèves, comme Marsville, le projet communautaire et le projet de robotique.

Le Réseau accueille plusieurs projets et en prépare d’autres. Le Canadian National Marsville Program relie les élèves du cycle intermédiaire qui préparent un environnement destiné aux premiers astronautes et colonisateurs de Mars. Ils téléchargent des pages web sur la représentation de systèmes d’approvisionnement en air, eau et nourriture. Ils reçoivent l’avis de mentors de Spar Aerospace et de l’Agence spatiale canadienne, puis communiquent entre eux pour préparer le jour du branchement.

Dans un autre projet, les élèves du cycle moyen dessinent et construisent un modèle de communauté. Le projet Weather Reporters permet de rassembler des données sur le climat et de les afficher dans un site web interactif.

Le Robotics Challenge s’adresse aux élèves de la 4e à la 12e année. Leur tâche : concevoir, construire et mettre à l’essai des appareils robotisés.

Music CyberFest est un festival de musique scolaire en ligne où les élèves créent une page d’accueil pour leurs productions musicales.

Dans le projet Flat Stanley, ils envoient en visite un Flat Stanley en papier, accompagné d’un journal à remplir. L’hôte de Flat Stanley consigne les activités dans ce journal et renvoie le tout.

RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

Selon Susan Dykstra, enseignante en éducation de l’enfance en difficulté, son adhésion a surtout été motivée par la possibilité d’accès aux ressources pédagogiques du Réseau. Pour elle, celui-ci ressemble à «un portail par lequel on accède à d’autres sites sur l’éducation.»

Avec un moteur de recherche ordinaire, dit-elle, on peut découvrir des centaines de milliers de pistes, mais on peut aussi passer un temps fou à essayer de trouver les bonnes. «C’est là qu’interviennent RESCOL et les discussions animées, souligne-t-elle. Pendant ces discussions, quelqu’un peut dire : "Je connais un site formidable pour la géographie." Il affiche un lien dynamique sur lequel on clique et le tour est joué! On a lu un témoignage de quelqu’un que l’on connaît sans doute en ligne. C’est là l’aspect pratique de la chose.»

Le site contient des liens vers des outils pédagogiques nombreux et utiles, ainsi que vers ceux affichés par les réseaumanes.

La simplicité technique du site évite aux abonnés qui n’ont que de vieux ordinateurs de longues heures de téléchargement. Le soutien technique offert couvre les Mac comme les PC.

PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL

Récemment, l’Ordre a donné son approbation au Réseau comme fournisseur du Programme de perfectionnement professionnel. Selon Blokowski, le réseau prévoit offrir des cours axés sur le curriculum, l’évaluation, l’éducation de l’enfance en difficulté, les stratégies d’enseignement, la gestion de la classe, le leadership, l’utilisation de la technologie et la communication avec les parents et élèves.

«Pour l’Ordre, il est essentiel que le personnel enseignant où qu’il soit dans la province ait accès aux cours de perfectionnement professionnel», a précisé Rick Chambers, chef de l’Unité du perfectionnement professionnel à l’Ordre. «Le Réseau leur en donne la possibilité partout dans la province et ceci, dans les deux langues, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.»

En détachement cette année au Réseau, Suzanne Riverin, coordonnatrice du programme de perfectionnement professionnel, fait partie d’une équipe qui élabore des cours en ligne. «Nous venons d’en mettre un à l’essai, Learn the Web. La version française suivra sous peu», a t-elle poursuivi.

Le Réseau possède des bureaux à Toronto, mais Riverin travaille à Huntsville. Depuis des années, elle anime au Réseau une conférence en français et une en anglais tout en enseignant au secondaire. «Lorsqu’on habite loin, fait-elle remarquer, on croit vivre hors du monde. Les membres de l’Ordre ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme la possibilité de se brancher au Réseau. Désormais, ils peuvent discuter avec des collègues et même se documenter. Dans une grande ville, on tient pour acquis la capacité de communiquer entre collègues.»

RÉSEAU PROVINCIAL

Ed Clark souligne le dynamisme du Réseau. «Le Réseau demeure à la fine pointe de la technologie, au courant des nouveaux développements sur les conférences électroniques.»

Il parle de son rôle d’animateur dans le démarrage des groupes. «Des fois, on a l’impression de faire cavalier seul. Mais, en fait, beaucoup de gens nous accompagnent. S’ils n’envoient pas de messages, ils les lisent. Au début, j’hésitais. Je tapais mon message et quand arrivait le moment de l’envoyer, j’avais le trac. Cependant, une fois que l’on trouve son style propre, tout devient seconde nature. Je sais que cela peut être intimidant.»

Susan Dykstra enseigne à la Wexford Public School à Toronto et anime deux conférences — politique et préoccupations du personnel enseignant. «Ce qui est merveilleux dans tout cela c’est que tout en encourageant le débat, on se nourrit des connaissances des autres, qu’ils soient du système catholique ou public, du palier secondaire ou élémentaire, autochtones ou francophones. J’entrevois ainsi une éducation qui ne tient pas compte que de Toronto. Et c’est bien comme ça!» lance-t-elle, tout en faisant observer que pour les enseignantes et enseignants des régions éloignées, le réseau est peut-être le seul moyen d’accès à Internet.

L’idée de créer un village électronique dans la communauté scolaire ontarienne fait son chemin. La preuve? Flat Stanley peut faire le tour du monde et les élèves de différents coins de la planète peuvent se regrouper pour concevoir un environnement sur Mars.


Vous pouvez vous informer sur le Réseau en accédant à son site web à www.enoreo.on.ca. Le personnel enseignant et les éducateurs de l’Ontario peuvent s’inscrire en ligne pour obtenir une adresse électronique et d’autres services gratuits.

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