Des outils pour la vie
L’exposition sur les métiers a connu un franc succès auprès des élèves comme des enseignants.

de Helen Dolik

Des élèves se déplacent en vacillant sur une poutre, d’autres, truelle à la main, étendent du mortier sur des briques. D’autres encore mettent d’énormes gants de caoutchouc qui protègent d’une charge électrique allant jusqu’à 40 000 volts.

Certains s’installent au volant d’un Bobcat ou devant un ordinateur où un logiciel simule la manipulation d’une chargeuse frontale.

L’exposition Future Building 2001 au Palais des congrès de Toronto bat son plein et le salon des emplois en construction a reçu l’aval d’Alfred Alaimo, conseiller en orientation à la Father Bressani C.H.S. du Conseil scolaire de district catholique de York. Il transporte déjà trois sacs de dépliants ramassés chez les exposants.

«Ce sont les élèves qui en profitent le plus, déclare Alaimo, qui a assisté à l’exposition de novembre dernier avec Roman Haluszka, un collègue, et 45 élèves. Nous avons voulu les exposer à des carrières dont ils entendent peu parler.»

Ce qui est génial, c’est le côté interactif, ajoute-t-il. «C’est ça qui intéresse vraiment les jeunes et qui peut leur donner le goût d’explorer certains métiers.»

Voilà des remarques qui enchanteraient l’industrie de la construction en Ontario.

Les corps de métiers cherchent à redorer leur blason et à inciter les jeunes à joindre le secteur de la construction qui compte plus de 300 000 employés en Ontario. La construction est la deuxième industrie en importance en Amérique du Nord. Le salon vise essentiellement à briser l’image voulant que seuls les bons à rien apprennent un métier. Cette année, le thème du salon était : It’s cool to use a tool.

MIEUX ORIENTER LES ÉLÈVES

Cette exposition visait à renseigner les élèves, les enseignantes et enseignants, les éducateurs et le grand public sur les métiers de la construction en Ontario. Syndicats, entrepreneurs, associations et professionnels de l’industrie se sont réunis sous le même toit pour présenter leur métier et offrir des démonstrations.

«C’est extraordinaire, s’exclame Haluszka. Je suis particulièrement heureux de voir autant de kiosques et d’information s’adressant aux jeunes qui n’ont pas l’intention d’aller à l’université.»

«Malheureusement, on n’accorde pas assez d’attention à ces jeunes à l’école. La plupart du temps, on les oublie et ils finissent par se désintéresser.»

«L’exposition vise également les enseignantes et enseignants, ajoute-t-il, car elle nous permet de bien conseiller les élèves.»

Le Secrétariat ontarien de la construction, Développement des ressources humaines Canada et le ministère de la Formation, des Collèges et Universités ont parrainé l’édition 2001 du salon. Cet événement a de l’avenir.

«Nous prévoyons organiser ce genre d’exposition aux deux ans à Toronto», précise Scott Macivor du Secrétariat ontarien à la construction. D’autres expositions de moindre envergure se tiendront ailleurs en Ontario.

«Nous voulons encourager les jeunes à envisager sérieusement un métier de la construction, ajoute-t-il. Nous devons changer la mentalité des parents et des enseignantes et enseignants afin qu’ils comprennent la viabilité de ces carrières.»

À LA RECHERCHE D’APPRENTIS

L’industrie a besoin de jeunes pour assurer la relève et développer les compétences que les travailleurs d’expérience peuvent leur transmettre avant qu’elles ne soient perdues. Bien que les chiffres varient d’un métier à l’autre, l’âge moyen du travailleur de métier se situe à environ 44 ans.

Pour mousser l’intérêt envers les métiers, l’industrie a réalisé un DVD de deux disques intitulé Made with the Trades, qui sera distribué à toutes les écoles secondaires de l’Ontario. Le DVD présente plus de 20 métiers allant de chaudronnier à carreleur en passant par celui de marbrier.

De nos jours, l’industrie recherche une main-d’œuvre qui a un niveau d’éducation élevé et pas seulement de solides gaillards. Certains métiers rapportent des salaires dans les six chiffres.

«Nous n’attirons pas ceux qui ne peuvent trouver autre chose ailleurs, affirme Macivor. Nous devons répondre à la demande, et les compétences requises évoluent.»

Selon le site web du Secrétariat, environ 3 000 apprentis font leur entrée dans les métiers de la construction chaque année.

«L’apprentissage en construction combine un volet pratique et un volet théorique. Environ 75 pour 100 du volet pratique se fait en milieu de travail et un apprenti gagne environ 40 pour 100 du salaire d’un travailleur qualifié.»

Shannon Kemp, 22 ans, travaille comme apprenti depuis trois ans pour Black & Mcdonald à titre de monteur de ligne. Pendant l’exposition, il se tient debout à côté d’une table couverte d’énormes gants de caoutchouc qui semblaient faits pour laver une montagne de vaisselle.

«Avec ces gants, vous pouvez toucher n’importe quoi, même une charge électrique allant jusqu’à 40 000 volts», explique-t-il aux élèves regroupés autour de lui.

PAYÉS POUR APPRENDRE

À sa première année comme apprenti, Kemp gagnait 15 $ l’heure. Il apprenait son métier et après six mois, on lui a accordé les mêmes avantages sociaux qu’aux travailleurs qualifiés. Un de ses amis se trouve avec 40 000 $ de dette à la fin de ses études universitaires et sans emploi.

«Il faudrait promouvoir davantage les métiers dans les écoles, fait-il observer. Tout le monde semble obsédé par l’informatique. On dirait qu’il n’y a que ça.»

«En étant apprenti, on peut gagner de l’argent tout en apprenant. Pas besoin de s’endetter. Pas besoin non plus d’investir dans des études qui ne mèneront à rien.»

Dans son métier, le salaire de base se situe entre 50 000 $ et 70 000 $.

«On exerce un métier intéressant et bien payé, ajoute-t-il. Il y a peu d’inconvénients comparativement à un poste où l’on est enfermé dans un bureau.»

Joe Dowdall est conducteur de grue et coordonnateur de la formation à l’International Union of Operating Engineers, section locale 793. En admirant les édifices de Toronto qu’il a aidé à construire, il sait qu’il a contribué à l’histoire de la ville.

«Pas besoin d’être médecin ou avocat pour faire beaucoup d’argent, fait-il valoir. En tant qu’apprenti, on est payé pour apprendre. Et à la fin de l’apprentissage, on nous donne une carte de compétence.»

Certains métiers peuvent aller chercher de 75 000 $ à 100 000 $ par année, ajoute-t-il.

À l’exposition, on encourage les jeunes à prendre une truelle ou une pince. Jovana Pilgrim, 15 ans, élève à Weston Collegiate, a particulièrement aimé le briquetage et pourrait envisager une carrière dans ce domaine. Elle regardait une démonstration lorsqu’on lui a demandé si elle aimerait essayer de poser quelques briques. En quelques minutes, elle maîtrisait les rûdiments de la technique du mortier.

Pour Leon Sinclair, 18 ans, également élève à Weston Collegiate, le travail de bureau ne l’intéresse pas. Il a rempli son sac à dos de dépliants.

«Un jour, je vais me diriger vers l’un de ces métiers», déclare-t-il.

Steve Toth est enseignant et dirige le programme de technologie de la construction au L’Amoreaux Collegiate Institute de Toronto. Ses élèves, qui ont construit des pavillons de jardin et des puits au trésor, ont érigé un kiosque à l’exposition.

«Ce salon est organisé par de vrais gens de métiers et professionnels, déclare Toth. Il n’y a pas de meilleur endroit pour obtenir l’information désirée. Cette formule plaît aux jeunes.»

«Les écoles devraient être les premières à promouvoir cette exposition. Les conseillers en orientation devraient y venir en grand nombre.»


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