L’offre et la demande

Réduire le nombre de places dans les facultés : la ministre répond

Kathleen Wynne, ministre de l’Éducation

Dans son discours annuel au conseil de l’Ordre, Kathleen Wynne, ministre de l’Éducation, a déclaré qu’elle ne croyait pas que la façon d’enrayer le surplus d’enseignants était de limiter le nombre de places dans les facultés d’éducation.

Cette déclaration faisait suite aux hypothèses selon lesquelles le gouvernement réduirait le financement de certaines places dans les programmes de formation à l’enseignement.

Il y a dix ans, les recherches menées par l’Ordre montraient qu’une vague impressionnante de départs à la retraite était imminente. Le conseil avait alors demandé au gouvernement de financer temporairement 2 000 places dans les facultés afin de pallier le manque de personnel. En 2007, plus de 8 700 enseignants sont sortis des facultés d’éducation de la province, comparativement à 5 931 en 1999, année à laquelle l’Ordre avait demandé plus de sièges dans les facultés sur cinq ans.

Quelques années après la vague de départs à la retraite, le nombre de nouveaux pédagogues, y compris ceux formés à l’étranger, dépasse de 7 000 le nombre de retraités, et ce, chaque année.

Mme Wynne souligne que le système est assailli par diverses sources de tension et qu’il faudrait discuter davantage de la gestion du surplus de personnel. Elle ajoute que la diminution du nombre d’inscriptions pourrait correspondre à une baisse encore plus importante de la demande, mais que l’atténuation n’est pas uniforme dans les régions, et que la demande est toujours grande dans certains domaines.

Mme Wynne rappelle que certaines initiatives gouvernementales – les journées de classe complètes pour le jardin d’enfants et le financement octroyé aux classes de la 4e à la 8e année, par exemple – pourraient avoir des répercussions imprévisibles sur l’offre et la demande.

«Nous ne connaîtrons les effets qu’une fois ces initiatives mises en place», a-t-elle déclaré.

La ministre a également parlé de la valeur globale de la formation à l’enseignement. Devant le conseil, elle a souligné qu’après avoir obtenu son diplôme de l’Université Queen’s en 1977, elle avait choisi de ne pas suivre de formation à l’enseignement car les perspectives d’emploi étaient sombres.

«Je regrette encore cette décision, a-t-elle dit. Je suis sûre que si j’avais obtenu un tel diplôme, j’aurais trouvé un emploi en enseignement. J’en conclus qu’il faut être prudent et ne pas restreindre le nombre de places dans les facultés en nous basant uniquement sur des calculs mathéma­tiques et démographiques.»

Mme Wynne a fermement maintenu qu’elle ne prévoyait pas de politique, mais s’est montrée convaincue que le baccalauréat en enseignement était très utile et qu’il fallait discuter du sujet plus en profondeur.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était possible que les élèves du jardin d’enfants se trouvent un jour devant du personnel non qualifié, Mme Wynne a répondu que c’était très improbable.

«En fin de compte, nos écoles disposeront de plus d’enseignants du jardin d’enfants. Je ne sais pas jusqu’à quel point, mais il y aura plus de personnel pour travailler auprès des tout-petits. C’est une question d’équilibre.»

À une question sur le rétablissement des cours d’études technologiques et de sciences familiales, des bibliothé­caires et du personnel d’orientation dans les écoles élémentaires, la ministre a répondu que le gouvernement accorderait davantage de ressources aux classes de la 4e à la 8e année.

Mme Wynne a ajouté qu’elle continuerait d’appuyer cette initiative, car ce sont des années qui permettent de prédire si les élèves termineront leurs études ou non. Toutefois, elle ne s’est pas engagée à imposer un nombre limite d’élèves par classe, car cela ne représenterait pas une utilisation optimale des ressources.

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