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Grammaire et psychologieLa grammaire au cour du textesous la direction de Réal Bergeron et de Godelieve De KoninckToute personne qui s'intéresse à l'enseignement et à l'apprentissage de la grammaire devrait lire ce numéro spécial de Québec français, lequel réunit les meilleurs articles parus au cours des dernières années sur le sujet. Dans la première partie, les auteurs nous amènent à réfléchir sur l'enseignement de la grammaire. On y fait d'abord l'historique des principaux mouvements qui ont marqué l'évolution de l'enseignement de la grammaire, puis on le redéfinit. On explique, entre autres, que le développement des compétences langagières va au-delà de la maîtrise de l'orthographe et passe inévitablement par une bonne connaissance de la syntaxe, aspect peu mis à profit dans l'enseignement plus traditionnel de la grammaire. Ces didacticiens nous proposent aussi différentes démarches permettant de développer la réflexion de l'élève. Quels sont les changements réels apportés? Les articles de la deuxième partie répondent à cette question au moyen d'exemples concrets que nous pouvons utiliser en classe. Il faut lire l'article de Marie-Christine Paret sur l'utilité de la phrase de base comme moyen concret d'analyser la structure de ses propres phrases. Véronique Léger et François Morin, quant à eux, expliquent la nécessité de redéfinir la notion de complément circonstanciel. Pourquoi parle-t-on désormais de complément de phrase? À l'aide de procédures stables appelées manipulations syntaxiques, les auteurs nous amènent à observer le comportement des différents compléments du verbe ou de la phrase, et à mieux voir combien la grammaire dite «nouvelle» fait appel à l'observation et au raisonnement. Pour ceux et celles qui désirent améliorer leur enseignement du français, cet ouvrage est incontournable! La grammaire au cour du texte, numéro spécial de Québec français, Québec, 2002; 120 p.; 9,95 $; 418-527-0809; www.revueqf.ulaval.ca/Anciens_nos.html Critique de Guylaine Lachance, conseillère pédagogique au projet FARE Est. La grammaire française du 3e millénairede Michel DavidLa grammaire française du 3e millénaire est un ouvrage de référence qui puise ses exemples dans la littérature québécoise. Michel David a eu le souci de créer une grammaire complète qui s'appuie sur les plus récentes recherches. Destiné aux enseignantes et enseignants, ainsi qu'aux élèves du secondaire, cet ouvrage d'une grande clarté explique les notions et règles grammaticales au moyen d'un vocabulaire simple. Notons que certains exercices pourraient aussi être utilisés pour les élèves des cycles moyen et intermédiaire selon les contenus d'apprentissage. Cette grammaire se divise en plusieurs parties. La première fait la distinction entre la langue parlée et la langue écrite, tandis que la deuxième met l'accent sur l'étymologie, le sens des mots et la relation entre eux. Les 3e et 4e parties expliquent les éléments de la grammaire du texte, de l'énonciation et de la phrase, et traitent des classes de mots et de l'orthographe d'usage. La terminologie adoptée est celle que l'on retrouve dans les ouvrages de grammaire nouvelle. Dans le but de faire le lien avec la grammaire plus traditionnelle, les règles générales sont dégagées des exceptions, lesquelles sont regroupées et présentées dans les remarques à la fin d'un article. L'utilité et l'efficacité de cette grammaire tiennent du fait que tout y est inclus : 393 articles, 411 exercices, 26 tests et le corrigé de tous les exercices et tests. Somme toute, il s'agit d'un outil qui permettra d'améliorer les compétences tant à l'oral qu'à l'écrit. Grammaire française du 3e millénaire, Lidec, Montréal, 2001; ISBN 2-7608-5309-8; 592 p.; 34,50 $; 514-843-5991; lidec@lidec.qc.ca; www.lidec.qc.ca Critique de Manon Valois, enseignante du Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario en prêt de service au MEO comme agente d'éducation de l'équipe de littératie du programme Piliers de l'éducation. Les grammaires (nos 1, 2, 3 et 4)d'Annie DesnoyersVous vous demandez pourquoi le mot «grammaire» se met maintenant au pluriel? Ce que le texte et le lexique ont à voir avec la grammaire? Si l'introduction de la grammaire nouvelle n'est qu'une question de terminologie? Le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) offre gratuitement quatre petits fascicules d'une trentaine de pages chacun dans lesquels vous trouverez réponse à toutes ces questions et à bien d'autres encore. Ils sont conçus pour renseigner le personnel enseignant sur la «nouvelle grammaire» et sur l'esprit des ouvrages qui ont inspiré son adoption dans les écoles. On y explique très bien le principe «des grammaires» et la façon dont elles sont maintenant utilisées pour faire comprendre le fonctionnement de la langue. Ainsi, la nouvelle grammaire exige qu'on change de point de vue et qu'on parte de la phrase et non du mot. Les explications sont simples, claires et concises. En outre, on utilise des textes pour expliquer le genre de corrections propres à stimuler l'apprentissage de l'élève et la façon dont elles s'inscrivent dans la nouvelle philosophie grammaticale. Enfin, même si on y parle très peu de déterminants, de verbes ou d'autres éléments de la nomenclature grammaticale, des tableaux montrent admirablement bien la composition des phrases et la logique de la catégorisation des groupes d'éléments. La lecture de ces livrets m'a permis de comprendre bien des aspects de la grammaire nouvelle qui m'avaient jusque-là échappé, et je suis certaine que je les consulterai de temps à autre pour vérifier quelques notions. Et à ce prix, personne ne doit s'en passer! Les grammaires (en 4 fascicules), CCDMD, Montréal, 2002; ISBN 2-89470-123-3; 32 à 40 pages; gratuit; 514-873-2200; neogram@ccdmd.qc.ca; www.ccdmd.qc.ca Critique de Lyse Ward, enseignante aux cycles primaire et moyen, et responsable de la présente chronique. Grammaire françaisede Michel DavidCet ouvrage présente en cinq parties les composantes de la nouvelle grammaire : les manipulations syntaxiques, la grammaire du texte, la grammaire de la phrase, les classes de mots et le lexique. Tout y est présenté de façon très claire. C'est d'ailleurs la grande qualité de cet ouvrage. Chaque partie se compose de chapitres subdivisés à leur tour en sections numérotées qui font l'objet de nombreux renvois, ce qui facilite la consultation. Les définitions et explications sont courtes, précises et étayées d'exemples tirés de la littérature canadienne-française. Les tableaux récapitulatifs résument bien sans s'attarder aux exceptions. Enfin, la présentation visuelle de l'ouvrage est tout aussi conviviale que son organisation. En feuilletant cette grammaire de Michel David, qui n'en est pas à son premier ouvrage sur le sujet, on vient à mieux comprendre les fondements et les objectifs de la grammaire nouvelle. Par exemple, dans la cinquième partie, qui traite du lexique, on y parle de la formation des mots, de la relation entre eux, des origines de notre langue, de néologismes, d'emprunts, etc. On y donne les principes de dérivation et de composition des mots, ainsi que la liste des préfixes et suffixes qui en découlent. La grammaire du lexique prend tout son sens : elle explique le fonctionnement lexical de la langue dans le contexte qui lui est propre. Quoique ce livre s'adresse aux élèves du secondaire (de la 7e à la 11e année en Ontario), il fera désormais partie de mes ouvrages de référence. Il est difficile de trouver des ouvrages qui soient aussi précis, concis et faciles à utiliser, et qui donnent autant le goût d'enseigner la grammaire nouvelle. Grammaire française - Multigram, Guérin, éditeur ltée, Montréal, 1999; ISBN 2-7601-5283-9; 296 p.; 29,95 $; 514-842-3481; france.larochelle@guerin-editeur.qc.ca; www.guerin-editeur.qc.ca Critique de Lyse Ward, enseignante aux cycles primaire et moyen, et responsable de la présente chronique. La violence au préscolaire et au primaireLes défis et les enjeux de la collaboration entre l'école et les parentsde Maryse Paquin et Marie Drolet, avec la collaboration de Rachel HasanLa violence en milieu scolaire a des répercussions non seulement sur les autres élèves, mais aussi sur l'enfant agressif, sur le personnel enseignant et la direction de l'école, et sur les parents. Dans cet ouvrage, les deux auteures compilent les résultats de leurs recherches exhaustives faites auprès de parents, d'enfants et d'écoles franco-ontariennes, et présentent de nouvelles pistes d'intervention pour contrer la violence. Selon les auteures, nous faisons face à une nouvelle situation (violence chez les très jeunes) dans une nouvelle société (familles monoparentales, reconstituées, exogames, etc.), tandis que les pratiques disciplinaires du système scolaire demeurent sensiblement les mêmes. Elles insistent souvent sur l'importance de responsabiliser les parents et de dialoguer avec eux afin de créer une relation de coopération soutenue. Elles nous amènent aussi à nous questionner sur le rôle que nous sommes prêts à laisser aux parents et sur la façon dont nous pouvons redéfinir le nôtre dans le nouveau contexte éducatif. Je recommande ce livre à toutes les personnes qui désirent comprendre les causes de la violence au préscolaire et au primaire, et faire évoluer la collaboration entre l'école et la maison pour aider l'enfant à modifier son comportement violent. La violence au préscolaire et au primaire, Presses de l'Université du Québec, Québec, 2006; ISBN 2-7605-1383-1; 320 p.; 35,10 $; Distribution de livres Univers s.e.n.c.; 418-657-4399; puq@puq.ca; www.puq.ca Critique de Chantal Lévesque, enseignante au préscolaire à l'école Patricia-Picknell d'Oakville. Vivre des expériences en sciences et en technologie avec des élèves du primairede Wynne Harlen et Sheila Jelly; adaptation française de Marc-L. PelletierSi vous voulez améliorer votre enseignement des sciences et de la technologie, voici un petit bijou qui vous permettra d'attaquer l'enseignement de ces matières avec plus d'assurance. Les auteures abordent même la peur qui nous habite parfois au moment d'enseigner un sujet qui nous est peu familier. Une distinction importante est faite au départ entre les sciences et la technologie, qui sont toujours si étroitement liées dans nos programmes : l'enseignement des sciences vise la compréhension et l'explication des objets et phénomènes, tandis que la technologie propose des solutions à des problèmes et des façons de créer des objets. L'ouvrage comporte toutes sortes d'activités à faire en classe, que l'on dispose de beaucoup ou de peu d'équipement, ainsi que des outils d'analyse des activités et des solutions aux problèmes possibles. Un chapitre traite de la planification et du potentiel des questions-actions. Ailleurs, on discute de l'organisation humaine et matérielle de la classe et d'une évaluation propre à aider les enfants à développer leurs idées et à acquérir des habiletés scientifiques. Les points d'intérêt de cet ouvrage sont nombreux et on peut en consulter des parties selon ses besoins. Les explorations des auteures ont pour but d'aider le personnel enseignant à guider l'enfant vers un apprentissage toujours plus passionnant. Elles nous rappellent d'ailleurs que le but n'est pas de transmettre de l'information, mais de stimuler le développement des compétences, des capacités, des idées et des attitudes scientifiques chez les enfants. Vivre des expériences en sciences et en technologie avec des élèves du primaire, Éditions du Renouveau Pédagogique inc., Montréal, 2000; ISBN 2-7613-1103-5; 130 p.; 24,95 $; 514-334-2690 ou 1-800-263-3678; erpidlm@erpi.com; www.erpi.com Cet ouvrage est une traduction de la deuxième édition de Developing Science in the Primary Classroom, Pearson Education Limited. 1989, 1997. Critique d'Olivier St-Hilaire, enseignant de 5e année en immersion française à l'école publique Dorset Drive de Brampton. Enseigner et former à l'éthiquesous la direction de Christiane Gohier et Denis JeffreyPlusieurs auteurs abordent des sujets liés à la formation à l'enseignement et à la dimension professionnelle de l'acte d'enseigner. Ils s'appuient sur des recherches poussées pour illustrer l'évolution historique du rapport éthique-éducation. Une mise en garde : le lecteur doit être attentif et lire lentement afin de bien saisir les nuances terminologiques et la portée des commentaires. L'ouvrage invite à réfléchir sur la dimension éthique de l'intervention éducative, sur les rapports entre la théorie et la pratique, sur l'enseignement comme métier de relation, sur l'écart entre les principes et les pratiques, sur la pédagogie traditionnelle et la pédagogie humaniste, sur l'enseignant comme transmetteur de connaissances ou guide dans l'apprentissage de l'exercice de la liberté, etc. Ainsi, le lecteur ne peut s'empêcher de faire cet examen de soi et de la qualité de ses rapports avec autrui, et de se poser des questions fondamentales. Peut-on éduquer sans faire la morale? Peut-on dissocier éducation, morale, déontologie et professionnalisme? Est-ce qu'offrir les moyens de repenser la liberté est le rôle de l'enseignant? Plusieurs messages se dégagent de ces articles : l'enseignante ou l'enseignant a une influence sur l'élève par ses paroles, ses actions et même son silence; ses comportements permettent de gérer chez l'enfant sa première construction de la liberté; et l'éthique est à la base même de l'enseignement et de l'apprentissage. Enseigner et former à l'éthique, Les Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy, 2005; ISBN 2-7637-8179-9; 226 p.; 25 $; presses@pul.ulaval.ca; www.ulaval.ca/pul Critique de Pierre Drouin, ancien enseignant de mathématiques maintenant à la retraite. L'enfant sous pressionAdaptation française d'Hélène Boucherde Donna G. CorwinDans ce livre, l'auteure nous sensibilise au phénomène de la compétition chez l'enfant et aux symptômes d'anxiété et de stress qui en découlent. L'idée que «chacun puisse réussir tout ce qu'il veut», que véhicule la génération des baby-boomers, serait à la source de la nécessité, pour les enfants, de se dépasser. Aussi, avec l'avènement de la surconsommation, l'apanage des riches est devenu indispensable à la classe moyenne, ce qui nous pousse à croire que ce qui nous manque nous amoindrit. Dès les premières pages, on sent que l'on vise un lectorat américain, mais il faut reconnaître que le besoin de se dépasser et de dominer existe aussi chez nous. À l'aide de tableaux et de questions, Mme Corwin invite les parents à prendre conscience de leur motivation, à examiner leurs valeurs et à faire le ménage dans leur vie affective. Elle les met également en garde contre l'«épuisement parental» et les invite à miser sur la qualité des relations avec l'enfant plutôt que sur l'imposition de quantité d'activités. «La clé est d'accorder à l'enfant la liberté et le temps nécessaire pour jouer et suivre ses propres goûts.» J'ai eu l'occasion récemment, en équipe-école, de travailler sur un cas d'enfant trop poussé par ses parents. J'ai recommandé à l'enseignant de lire le livre de Mme Corwin et d'en proposer la lecture au parent. Il est écrit dans un langage simple et accessible, et les solutions qu'on y propose sont réalistes et pratiques. L'enfant sous pression, Les Éditions de l'Homme, Montréal, 2006; ISBN 2-7619-2012-0; 160 p.; 19,95 $; 514-523-1182; edhomme@sogides.com; www.edhomme.com Critique de Christine Robichaud, orthopédagogue auprès des élèves de l'élémentaire du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest. La motivation dans l'apprentissage du françaisde Rolland ViauQuels sont les facteurs de motivation chez les jeunes? Que peut-on faire pour mieux les motiver? J'ai constaté que la liste des facteurs qui motivent et démotivent les jeunes était plus longue que je ne l'avais pensé. L'auteur les classe en quatre catégories : la société en général, la vie personnelle des élèves, l'école et la classe. L'enseignante ou l'enseignant, qui fait partie de cette dernière catégorie, influe sur la motivation des élèves par les activités qu'il choisit, l'évaluation qu'il pratique, le système de sanctions et de récompenses qu'il utilise, et enfin par sa personnalité. La seconde partie de l'ouvrage est plus détaillée et concrète. On y analyse les interventions de l'enseignant propres à motiver les élèves. C'est un processus qui commence par le profil de la classe, passe par les éléments d'enseignement pour aboutir à l'évaluation. L'auteur met plus particulièrement l'accent sur les activités pédagogiques et donne de nombreuses suggestions pertinentes. J'ai particulièrement apprécié les grilles d'observation et d'entrevue, ainsi que les sondages menés auprès des élèves et qu'on peut consulter et adapter à son milieu d'apprentissage. Le livre est concis, intéressant et utile, et il va au fond d'un problème que nous affrontons tous les jours. Il faut noter que beaucoup des données proviennent d'écoles américaines. La motivation dans l'apprentissage du français, Éditions du Renouveau Pédagogique inc., Montréal, 1999; ISBN 2-7613-1074-8; 160 p.; 27,95 $; 514-334-2690 ou 1-800-263-3678; erpidlm@erpi.com; www.erpi.com Critique de Véra Nochtéva, enseignante de français au secondaire à l'école St. Mildred's-Lightbourn d'Oakville. Key Questions for Educatorsde William Hare et John P. PortelliVoici une collection originale d'articles sur les concepts essentiels du monde contemporain de l'éducation. Les personnes qui ont collaboré à cet ouvrage sont des penseurs connus australiens, britanniques, canadiens, américains et singapouriens du domaine. Ils mènent au cour du dialogue actuel en éducation. Parmi les 40 experts ayant collaboré, nommons Stout, Burbules, Hare, Noddings, Steinberg, Pinar, Bai, Thayer-Bacon, Maher, Davis, Dei et Solomon. Ils traitent d'une grande variété de questions, comme «qu'est-ce qu'enseigner?», «qu'est-ce que l'éducation démocratique?», «qu'est-ce que l'éducation antiraciste?» et «qu'est-ce que l'éducation de caractères?» En transmettant leurs connaissances et en parlant de leurs expériences, ils décrivent les problèmes fondamentaux avec précision. Leurs observations favorisent la réflexion, tout en étant provocantes et très informatives. Voilà qui est encore plus remarquable étant donné la concision de leurs observations. J'aurais aimé avoir une telle ressource quand j'étais étudiant. En tant que professeur dans une faculté d'éducation, je suis ravi de partager Key Questions for Educators avec mes étudiants. Je recommande vivement cet ouvrage aux personnes en manque d'un sujet de recherche, de thèse ou de dissertation. Il offre au personnel enseignant et aux membres des administrations scolaires un point de vue inspirant et instructif. Key Questions for Educators, Edphil Books, Halifax; 2005; ISBN 0-9697253-3-7; 133 p.; 23,95 $; edphil@gmail.com; www.edphil.ca Critique de Carlo Ricci, qui enseigne à la faculté d'éducation de l'Université Nipissing. Bullied Teacher: Bullied Studentde Les ParsonsSi vous n'achetez qu'un seul livre sur l'intimidation, le voici. Les Parsons présente une analyse concise et facile à lire, accompagnée de conseils pratiques. Toutefois, ce qui est remarquable au sujet de cet ouvrage, c'est que l'auteur ose dire ce que très peu sont prêts à admettre sur le sujet. L'intimidation est une contagion du monde adulte. Elle fait irruption de façon plus tangible parmi les élèves, mais il ne faut pas oublier que les directrices et directeurs d'école usent également d'intimidation, sans oublier le personnel enseignant et les parents. On en conclut que l'intimidation peut disparaître de nos écoles seulement si chacun, tant l'adulte que l'élève, suit la posologie recommandée pour la guérir. J'ai animé de nombreux ateliers sur l'intimidation. Un fait que j'ai souvent observé, et qui me trouble profondément, c'est l'intimidation parmi les adultes. En tant que chef du département d'anglais de mon école, je dois régulièrement intervenir pour aider des membres du personnel enseignant qui se font intimider par les parents. Fait plus triste encore, certaines des pires brutes que j'ai rencontrées au cours de mes quelque 25 années de carrière en enseignement proviennent des directions d'école. À la suite d'un atelier que j'ai récemment animé, une jeune enseignante, presque en larmes, m'a fait part de l'intimidation qu'elle a subie de la part de la secrétaire en chef. L'auteur fait remarquer que les études démontrent que les deux domaines où les employés subissent le plus d'intimidation de la part de leurs supérieurs sont la santé et l'éducation. L'intimidation n'est pas un problème que chez les enfants. Nous vivons dans une société où l'intimidation est récompensée. Comme le souligne M. Parsons, si nous voulons protéger les enfants contre l'intimidation, nous devrions peut-être commencer par protéger les adultes. Bullied Teacher: Bullied Student; Pembroke Publishers; Markham; ISBN 1-55138-190-7; 96 p.; 21,95 $; tél. : 905-477-0650; téléc. : 905-477-3691, www.pembrokepublishers.com Critique de Michael Reist, chef du département d'anglais à l'école secondaire catholique Robert Hall de Caledon East. Il s'intéresse à l'intimidation et à d'autres sujets d'intérêt en éducation (www.michaelreist.ca). |