Pour l'amour d'apprendre : dix ans plus tard

Les commissaires qui ont rédigé le rapport en 1994 racontent leurs échecs et leurs réussites, et brossent le portrait de la situation actuelle

de Beatrice Schriever  

Plus : Transition à l'enseignement - la troisième année

Intégration des élèves en difficulté

Les participants au sondage 2004 ont des opinions divergentes sur le bien-fondé de l'intégration des élèves en difficulté à des classes ordinaires

 

 

 

Les nouveaux enseignants volent de leurs propres ailes dès la troisième année  

Cette année, troisième d'une étude de cinq ans sur la transition à l'enseignement menée par l'Ordre, 2 354 diplômés de l'Ontario en 2001, 2002 et 2003, et enseignants nouvellement certifiés qui ont été formés ailleurs ont répondu au sondage.

de Frank Mcintyre

Promotion 2001

La majorité se sent à l'aise dès la troisième année

La majorité des nouveaux enseignants ontariens se sentent à l'aise dans leurs fonctions dès la troisième année qui suit l'obtention de leur diplôme en enseignement.

La plupart d'entre eux décrochent un poste à temps plein, mais beaucoup ne reçoivent pas le soutien nécessaire pour une bonne transition à l'enseignement - embauche tardive, sous-utilisation, deuxième choix aux postes de suppléants, affectations difficiles dès le départ et pénurie de mentorat et de ressources pédagogiques.


Shawn Sheppard vient de terminer sa troisième année d'enseignement. Il enseigne actuellement la 5e année à l'école publique Greenland.

Malgré les défis à relever en début de carrière, la plupart des diplômés veulent vraiment enseigner, se disent satisfaits de leur choix de carrière et entrevoient l'avenir avec optimisme.

En mars 2004, 93 % des diplômés des facultés d'éducation de 2001 enseignaient. Moins de 1 % ont répondu qu'ils n'enseignaient pas parce qu'ils ne parvenaient pas à trouver un emploi convenable. La plupart des répondantes qui ne travaillaient pas au moment du sondage étaient en congé de maternité.

«La situation s'améliore avec le temps; j'ai de plus en plus confiance en moi et en mes compétences.»

Plus de 84 % des répondants occupent un poste à temps plein, tandis que 11 % ont un poste à durée limitée et moins de 5 % ont un poste de suppléant. Les postes qui s'offrent aux nouveaux enseignants semblent assez bien répartis à l'échelle de la province. Trente-sept pour cent des répondants enseignent dans la région du Grand Toronto,
27 % dans le Sud-Ouest de l'Ontario, 14 % dans l'Est, 11 % dans le Centre et 8 % dans le Nord. Bien que la majorité d'entre eux ait enseigné à l'étranger au cours des deux premières années, seulement 2,4 % ont répondu avoir travaillé comme enseignant en dehors de la province en 2004.

Passage d'un poste de SupplÉant à un poste À temps plein


La plupart des enseignants décrochent un poste à temps plein
dès la troisième année.


Après l'agitation et l'incertitude

Pour beaucoup, la troisième année marque la fin d'une période d'agitation liée à l'embauche tardive, aux changements fréquents d'emplois et d'affectations et au soutien inadéquat. La sous-utilisation et les situations où les nouveaux enseignants doivent conjuguer au moins deux postes à temps partiel sont fréquentes au cours des deux premières années.

«Mes deux premières années auraient été beaucoup plus faciles si j'avais reçu un meilleur soutien de la part de l'administration, confie une enseignante de 3e année du Centre de l'Ontario.

Je me suis présentée en classe sans ressources et j'ai dû me débrouiller pour en trouver en trois jours, sans aide financière. Il n'y avait pas de fournitures et le personnel de l'école, malgré sa bonne volonté, était souvent trop occupé pour m'aider.»

Parmi les enseignants qui en sont à leur troisième année, 56 % n'ont pas changé d'emploi ou d'affectation par rapport à l'année précédente, 87 % ont été embauchés avant le début de l'année scolaire et 93 % enseignent dans une seule école.

Comme l'explique un enseignant de l'Est de l'Ontario en mathématiques et en physique au secondaire : «C'est beaucoup plus facile que l'année dernière puisque j'ai déjà enseigné ces matières. Pour aider les nouveaux venus à passer à travers les premières années, il faudrait réduire considérablement la quantité de matière à préparer.»

Quatre-vingt-neuf pour cent des enseignants qui en sont à leur troisième année sont satisfaits de l'évolution de leur carrière. En effet, 54 % affirment que leur poste actuel correspond tout à fait à leurs qualifications et 35 % disent qu'il y correspond assez bien.

Comme le disait un enseignant de 6e année pour qui l'enseignement est une deuxième carrière : «Au début, c'était très difficile et rien n'aurait pu me préparer à certaines expériences que j'ai vécues. La situation s'améliore avec le temps; j'ai de plus en plus confiance en moi et en mes compétences. J'adore mon métier et je ne m'imagine pas dans un autre domaine.»

Un répondant sur trois a déclaré que son affectation actuelle était plus appropriée que celle de l'année dernière, tandis qu'à peine un sur dix a affirmé le contraire. La moitié des répondants ont dit ressentir plus de satisfaction professionnelle que l'année dernière, contre un sur cinq qui a affirmé le contraire.

Une enseignante du Sud-Ouest en arts visuels à la 7e et à la 8e année a dit : «J'adore mes matières, mes élèves et le personnel de l'école. Je me sens enfin compétente. C'est un travail très gratifiant.» Les autres mesures de satisfaction donnent les mêmes résultats.

Cette année, beaucoup de répondants se sentent moins stressés et davantage appuyés par leurs collègues. Ils ont un meilleur sentiment de sécurité d'emploi et se sentent plus optimistes.

Pourtant, le changement fait encore partie de la vie professionnelle de beaucoup d'enseignants qui en sont à leur troisième année. Quarante-trois pour cent s'attendent à changer de poste au cours de la prochaine année scolaire. Six pour cent ne comptent pas enseigner l'année prochaine et 4 % prévoient enseigner à l'extérieur de l'Ontario.

Congés

Trois répondants sur dix (29 %) n'ont pas enseigné pendant au moins une année depuis qu'ils ont terminé leurs études en 2001. La raison la plus souvent invoquée, et de loin, est un congé de maternité; 13 % des enseignantes ayant pris un congé de maternité depuis qu'elles ont débuté leur carrière et 2 % ayant pris un congé pour assumer des responsabilités familiales.

Seulement 2 % des enseignants de sexe masculin ont pris un congé parental ou pour assumer des responsabilités familiales, le reste des 13 % qui n'ont pas enseigné pendant au moins une année au cours de leurs trois premières années sont des femmes qui ont pris soit un congé de maternité, soit un congé pour assumer des responsabilités familiales. Cela s'explique par la forte proportion de femmes dans la profession.

Neuf pour cent des répondants ont pris un congé pour voyager, étudier ou pour d'autres raisons. Seulement 7 % des enseignants qui en sont à leur troisième année n'ont pas travaillé pendant au moins une année parce qu'ils n'arrivaient pas à trouver un poste convenable.

Attrition minime

L'attachement des nouveaux enseignants ontariens à la profession est beaucoup plus élevé que dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis, et plus élevé en Ontario qu'il ne l'a été à d'autres moments, lorsque les emplois se faisaient plus rares.

Des 6 955 diplômés ontariens de 2001 qui ont adhéré à l'Ordre, 6 430 étaient membres en règle en 2004, soit un taux d'attrition d'à peine 7,5 % au cours des trois premières années d'enseignement.

À titre de comparaison, entre 1993 et 1999, le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario affichait un taux d'attrition de 22 à 33 % au cours des trois premières années d'enseignement.

Depuis le début de la décennie, les nouveaux enseignants semblent beaucoup plus nombreux à rester dans la profession.

En outre, moins de 1 % des diplômés de 2001 prévoient cesser d'enseigner après l'année scolaire 2003-2004 et 2,6 % comptent ne plus enseigner dans cinq ans, ce qui signifie qu'un enseignant sur dix quittera la profession.

Même si, jusqu'à présent, le taux d'attrition est faible, certains enseignants disent vouloir quitter la profession ou risquent de la quitter au cours des prochaines années. À la question : «Comptez-vous travailler en tant qu'enseignant dans cinq ans?», 19 % ont répondu qu'ils étaient incertains.

À l'instar du rapport de l'année dernière, certains nouveaux enseignants risquent de quitter la profession, notamment ceux qui se disent moins satisfaits à leur troisième année et ceux qui se sentent plus stressés ou moins confiants en leurs aptitudes. Ce groupe à risque représente 11 % des enseignants.

Certains ressentent encore le stress des premières années. À ce sujet, voici ce qu'a déclaré un enseignant en éducation physique chargé de remplacement à long terme dans deux écoles : «En cinq semestres, j'ai enseigné 14 matières. J'ai reçu peu ou pas d'aide du conseil scolaire au chapitre du perfectionnement professionnel et pour régler les problèmes auxquels j'ai été confronté. J'étais en constante mutation. J'ai dû enseigner dans quatre écoles en cinq semestres.»

Promotion 2003

La majorité des diplômés de 2003 enseignent

Le nombre de postes à combler demeure élevé pour les diplômés de 2003 des facultés d'éducation ontariennes. D'ailleurs, la majorité d'entre eux ont décroché un poste et beaucoup ont obtenu un poste à temps plein dès la première année.

Quatre-vingt-treize pour cent d'entre eux ont enseigné pendant l'année scolaire 2003-2004 et, de ce nombre, 89 % enseignaient en mars 2004.

Trente-cinq pour cent ont d'abord occupé un poste de suppléant, mais au moment du sondage, ce pourcentage avait chuté à 20 %, 45 % ayant décroché un poste à temps plein et les 35 % qui restent étant en remplacement à long terme ou occupant un poste à durée limitée.

Le taux d'emploi demeure élevé pour les diplômés aptes à enseigner au secondaire et ce, malgré les inquiétudes entourant les répercussions de la double cohorte.

Leur taux d'emploi pendant l'année scolaire 2003-2004 est légèrement supérieur à celui des diplômés détenant les qualifications pour enseigner aux cycles primaire-moyen, alors que seulement 5 % des diplômés des programmes des cycles moyen-intermédiaire et intermédiaire-supérieur ont répondu qu'ils n'enseignaient pas parce qu'ils ne parvenaient pas à trouver un poste convenable, contre 6 % dans le cas des diplômés des programmes des cycles primaire-moyen.


Diplômée de 2003, Melanie Silveira occupe un poste de remplaçante à long terme en religion -
9e année et en éducation physique - 11e année à l'école secondaire
St. Martin au conseil scolaire catholique de Dufferin-Peel.

Malgré le taux d'emploi élevé, la majorité des nouveaux enseignants signalent des expériences très négatives au moment de chercher un emploi et lorsqu'ils ont commencé à travailler dans un conseil scolaire ontarien.

Les nouveaux enseignants font souvent état, avec une certaine amertume, de confusion, d'embauche tardive, de mauvaise communication, de pratiques d'embauche incohérentes, de manque de suivi, de transparence et de constance dans les procédures.

Une enseignante de l'élémentaire disait : «Le processus semblait anarchique, inconstant et je me sentais plus comme un bouche-trou que comme une professionnelle à la recherche d'un emploi.»

Beaucoup ont contesté le processus d'embauche de suppléants et de remplaçants. L'omniprésence d'enseignants retraités s'accaparant les meilleurs postes de suppléants suscite les plaintes de nombreux nouveaux enseignants, qui se disent sous-utilisés et incapables d'accéder à l'étape suivante, soit le remplacement à long terme.

Une suppléante de l'élémentaire résume bien les conséquences sur les possibilités d'avancement de l'accès limité à ces postes qui conviennent très bien aux nouveaux enseignants : «Il est extrêmement difficile de décrocher un poste de suppléant. La majorité des écoles font appel à des enseignants retraités, ce qui nous empêche de nous faire un nom auprès des directeurs d'école.»

Des qualifications très en demande

L'Ordre et d'autres intervenants ont identifié le français, la physique, la chimie, les mathématiques, l'informatique et les études technologiques comme étant les matières dans lesquelles les conseils scolaires continuent d'avoir de la difficulté à recruter des remplaçants, ce que le sondage de cette année réitère.

«Le processus semblait anarchique, inconstant et je me sentais plus comme un bouche-trou que comme une professionnelle à la recherche d'un emploi.»

Les nouveaux diplômés qui possèdent ces qualifications ont encore plus de facilité que les autres à décrocher un poste. Ils ont deux fois plus de chances d'obtenir un poste à temps plein, puisque 63 % d'entre eux ont déniché un poste à temps plein dès leur première année, contre 40 % pour les autres diplômés.

Un enseignant du secondaire a déclaré : «J'ai obtenu un poste facilement parce que j'enseigne le français et les sciences. J'ai eu trois offres.»

Affectations difficiles, peu de soutien

Les diplômés de 2003 ont dû relever les mêmes défis au cours de leur première année que ceux de 2001 et de 2002. Même s'ils ont fini par être embauchés, seulement 41 % l'ont été avant le début de l'année scolaire, plus d'un sur trois a débuté comme suppléant et beaucoup ont changé d'affectation en cours d'année. Même ceux qui possèdent des qualifications très en demande ont reçu des confirmations tardives.

Un enseignant en sciences aux cycles intermédiaire-supérieur a dit : «Le conseil m'a embauché en juin, mais j'ai su la veille de la rentrée dans quelle école j'allais enseigner! Inutile de dire que je n'étais pas bien préparé pour la première journée.»

Les répondants continuent de dire que la première année est très exigeante. Vingt pour cent des enseignants de l'élémentaire qui en sont à leur première année doivent enseigner dans une classe à années multiples, 8 % enseignent à l'enfance en difficulté, et 8 % enseignent le français langue seconde. Entre-temps, plus d'un nouvel enseignant sur cinq doit enseigner dans au moins deux écoles.

Les nouveaux enseignants continuent de travailler dans des conditions loin d'être idéales. Le sondage de cette année ne montre aucune amélioration des programmes de mentorat offerts par les conseils scolaires. Seulement 17 % des nouveaux enseignants ont eu un mentor.

De tous ceux qui ont un poste en enseignement, seulement 29 % ont la chance de participer à ce genre de programme. Moins de la moitié des répondants se disent satisfaits de leur orientation et des programmes de perfectionnement.

«Entre-temps, plus d'un nouvel enseignant sur cinq doit enseigner dans au moins deux écoles.»

Vu la rareté des programmes d'insertion professionnelle, le soutien informel est crucial pendant la première année. D'ailleurs, cette forme d'appui a la cote - quatre répondants sur cinq se disent satisfaits du soutien reçu de l'administration scolaire et neuf sur dix disent apprécier le soutien de leurs collègues.

Pour survivre à la première année, les nouveaux enseignants doivent avoir confiance en leur degré de préparation. Plus de trois répondants sur cinq sont satisfaits de leur formation à l'enseignement (61 %) et de leur stage (90 %) et 83 % se disent bien préparés.

Le niveau élevé de stress demeure un problème pour les débutants (72 %). Quarante-trois pour cent des répondants craignent pour leur sécurité d'emploi et 64 % prévoient changer de poste avant l'année prochaine. Néanmoins, 87 % des répondants sont satisfaits de leur degré de confiance, 79 % sont satisfaits sur le plan professionnel et 79 % sont optimistes quant à leur carrière.

L'accÈs À l'emploi est plus difficile pour les immigrants

Les enseignants immigrants certifiés par l'Ordre en 2003 éprouvent plus de difficulté à décrocher un emploi et à obtenir un poste à temps plein que les diplômés de l'Ontario et que les Ontariens qui ont suivi leur formation ailleurs.

Le sondage de cette année a révélé que les immigrants qui ont obtenu leur diplôme en dehors de l'Ontario et qui ont obtenu la carte de compétence en 2003 ont eu beaucoup moins de succès dans toutes les catégories d'emplois visées par le sondage. Ils ont un taux d'embauche de 72 %, ce qui est faible comparativement à 89 % pour les diplômés de 2003 des programmes d'enseignement ontariens.

Au moins 15 % des immigrants interrogés disent ne pas avoir enseigné en 2004 parce qu'ils ne sont pas parvenus à trouver un poste convenable. En comparaison, seulement 5 % des nouveaux diplômés ontariens, 9 % des diplômés des universités frontalières et 8 % des Ontariens qui ont étudié à l'extérieur de la province n'ont pu travailler comme enseignant.

Enseignants incapables de trouver un poste qui leur convient


Les immigrants ont beaucoup plus de difficulté à se trouver un emploi en enseignement en Ontario.


Les enseignants immigrants certifiés par l'Ordre en 2003 possèdent une vaste expérience. Quatre-vingt-trois pour cent ont enseigné pendant plus de deux ans et 74 % pendant cinq ans ou plus.

Malgré leur expérience et le fait qu'ils sont tous certifiés, ils se retrouvent beaucoup plus souvent sous-utilisés et confinés à des postes de suppléants que les diplômés ontariens ou les Canadiens qui ont fait leurs études ailleurs.

Enseignants qui occupent un poste de suppléant


Les enseignants immigrants qui décrochent un emploi en Ontario se retrouvent plus souvent dans un poste de suppléant que toutes les autres catégories d'enseignants nouvellement certifiés pour enseigner en Ontario.


Les réponses de bon nombre de ces nouveaux arrivants démontrent clairement ce cercle vicieux. Comme le disait un suppléant qui a enseigné en Inde pendant 16 ans : «Les conseils scolaires veulent des attestations d'expérience ou des références du Canada, ce qui est difficile à obtenir pour les nouveaux immigrants. Il est même difficile de faire du bénévolat dans une école.»

Certains craignent que la difficulté à obtenir un poste nuise à leur carrière. Une enseignante de Toronto à l'élémentaire qui possède quatre années d'expérience en Chine a dit : «Les seuls emplois qui me sont offerts sont au niveau préscolaire dans des écoles privées. C'est un véritable dilemme. Je dois accumuler 194 jours d'enseignement en six ans, mais personne ne semble vouloir embaucher d'enseignants formés à l'étranger.»

«J'ai enseigné pendant sept ans au Royaume-Uni et j'ai d'excellentes références. J'ai soumis ma candidature pour 30 postes à temps plein depuis mai 2003, mais toujours sans résultat.»

Quarante-huit pour cent des enseignants immigrants certifiés en Ontario en 2003 qui ont décroché un emploi font de la suppléance, comparativement à 5 % des diplômés ontariens de 2001, 18 % des diplômés ontariens de 2003, 23 % des diplômés d'autres provinces, 24 % des Ontariens diplômés des universités frontalières de l'État de New York, et 33 % des Ontariens formés à l'étranger.


Jasmine Misra a enseigné pendant
11 ans en Inde avant de s'établir au Canada en janvier 2002. Elle a obtenu une qualification de base additionnelle à l'Université York et est membre de l'Ordre depuis 2003. Bien qu'elle n'occupe pas de poste permanent pour le moment, elle fait de la suppléance depuis janvier 2004 au conseil scolaire de la région
de Peel.

Même ceux qui parviennent à se tailler une place dans le milieu scolaire ontarien ont l'impression qu'ils auront de la difficulté à obtenir de l'avancement.

À ce sujet, un remplaçant du Centre de l'Ontario disait ceci : «Mon nom se trouve au haut de la liste d'attente depuis février 2003 et je suis considéré comme un bon candidat. J'ai enseigné pendant sept ans au Royaume-Uni et j'ai d'excellentes références. J'ai soumis ma candidature pour 30 postes à temps plein depuis mai 2003, mais toujours sans résultat. Je suis frustré et découragé de voir que mon expérience à l'étranger ne pèse à peu près pas dans la balance.»

Méthodologie

L'étude de l'Ordre sur la transition à l'enseignement suit les nouveaux enseignants ontariens pendant leurs cinq premières années de carrière. Financée en partie par le ministère de l'Éducation, l'étude vise à recueillir des renseignements dont le gouvernement, les conseils scolaires, les universités et l'Ordre peuvent se servir pour élaborer des politiques et des programmes en vue d'accroître le maintien d'une nouvelle génération d'enseignants.

À sa troisième année, l'étude a sondé des diplômés de 2001, 2002 et 2003 des facultés d'éducation ontariennes, de six universités frontalières de l'État de New York et de l'Université du Maine. Plus de 1 200 nouveaux enseignants de la province proviennent chaque année de ces universités, la quasi-totalité étant déjà des résidents de l'Ontario qui se sont inscrits à des programmes américains conçus pour le marché ontarien.

Cette année, l'étude englobait aussi les enseignants certifiés en Ontario en 2003 qui ont obtenu leur diplôme dans d'autres provinces ou à l'étranger, ailleurs que dans les universités frontalières.

En mars 2004, l'Ordre a envoyé un sondage à 6 507 diplômés de 2001, 2002 et 2003, qui représentent respectivement 20, 20 et 40 % des nouveaux enseignants de chacune de ces promotions des facultés d'éducation de l'Ontario et des universités frontalières. L'Ordre a reçu un total de 2 092 réponses, pour un taux de réponse global de 32 %. L'Ordre a aussi envoyé un sondage aux 1 136 enseignants nouvellement certifiés qui ont été formés ailleurs qu'en Ontario. Le taux de réponse de ce groupe est de 23 %, soit 262 réponses.

Compte tenu du taux de réponse, les résultats sont un reflet fiable des quatre groupes échantillonnés et la marge d'erreur du sondage est de trois à six points de pourcentage,
19 fois sur 20.