<i>Pour parler profession</i>RubriquesChroniquesArticles de fondRessourcesAutoréglementation

Articles de fond

Les sarraus de la réussite

Les classes deviennent de véritables laboratoires.

de Wendy Harris  

Article complet

Enseigner le succès

Peut-on équilibrer l'enseignement et le rêve olympique?

de Teddy Katz  

Article complet

Aider la nature : les enfants d'enseignants aux Olympiques

de Teddy Katz  

Article complet

Vision nouvelle de la profession

Du nouveau dans les normes.

de Gabrielle Barkany  

Article complet

Transition à l'enseignement 2005

Le sous-emploi dans un marché du travail hésitant.

de Frank McIntyre  

Article complet

Sondage 2005 : le sous-emploi dans un marché du travail hésitant

Pour la quatrième année de l'étude quinquennale de l'Ordre sur la transition à l'enseignement, nous avons obtenu les réponses de 3 031 récents diplômés (en 2001, 2002, 2003 et 2004) de l'Ontario ainsi que de nouveaux enseignants formés dans d'autres provinces et régions du monde.

de Frank McIntyre

À l'heure actuelle, les enseignantes et enseignants de l'Ontario commençant leur carrière ont plus de difficulté à se trouver un emploi. Au début de la décennie, ils se trouvaient facilement du travail grâce aux départs à la retraite en masse, et plus récemment, parce que le gouvernement provincial avait investi dans les écoles. En quelques années, la plupart d'entre eux avaient décroché un emploi permanent en enseignement, étaient très satisfaits de leur carrière et ne songeaient pas à quitter une profession qu'ils adoraient.

De nos jours, la situation a changé du tout au tout pour les nouveaux enseignants de l'Ontario. La réalité vécue par les personnes ayant commencé leur carrière il y a une dizaine d'années ne correspond plus à celle des diplômés ayant terminé leurs études au cours des deux dernières années. Surtout pour ceux qui n'ont pas choisi de spécialisations dans des domaines en demande comme le français, les mathématiques, la physique, la chimie ou la technologie. Les enseignants expérimentés ayant étudié à l'étranger et immigré au Canada dernièrement ont aussi des problèmes à trouver des postes. Même les plus chanceux ayant obtenu leur diplôme au début de la décennie ou ayant des qualifications en demande n'ont pas immédiatement trouvé de poste permanent à temps plein.

Moins d'emplois permanents en enseignement

L'étude sur la transition à l'enseignement, qui porte sur les cinq premières années d'une carrière en enseignement en Ontario, révèle que pour la plupart des nouveaux enseignants, le sous-emploi est une réalité. Le questionnaire de 2005 pour les enseignants en début de carrière confirme les tendances remarquées en 2004 sur ce point. Seulement un diplômé de 2004 sur trois avait trouvé une permanence à son premier emploi et moins d'un sur deux y était arrivé avant la fin de la première année dans la profession.

Dans l'année suivant la fin des études, il est pratiquement impossible d'obtenir un contrat. J'ai été chanceuse de décrocher un poste de suppléance à long terme.

Suppléante en première année de carrière, Nord-Est de l'Ontario

Bien établi en quatre ans. Rodrigo Arenas, diplômé en 2001, enseigne au Danforth Collegiate and Technical Institute.

Au printemps 2005, neuf personnes sur dix dans le groupe de première année enseignaient, environ une sur quatre avait un contrat occasionnel à long terme et une sur cinq faisait toujours de la suppléance. Les nouveaux enseignants ayant des postes de suppléance quotidienne ou à long terme ne se considèrent pas tous comme étant sous-employés. Certains privilégient la suppléance ou considèrent que c'est une manière acceptable d'entrer dans la profession. Toutefois, parmi les diplômés de 2004, un sur trois dit avoir été sous-employé la première année.

C'est très difficile de trouver un poste à temps plein. Je fais de la suppléance, en moyenne trois ou quatre jours par semaine.

Enseignante occasionnelle à temps partiel à sa première année, Est de l'Ontario

Qualifications en demande

Le ralentissement dans le marché de l'enseignement, dont il a été question dans Pour parler profession l'an dernier, comporte une bonne part d'exceptions. Les enseignants qui en sont à leur première année et ayant des qualifications en mathématiques, physique, chimie ou technologie, ceux qui détiennent un diplôme d'un programme d'enseignement en langue française de l'Ontario et les enseignants ayant d'autres qualifications et pouvant aussi enseigner en français langue seconde ont beaucoup plus de succès que les autres au chapitre de l'emploi.

Nouvelle diplômée d'un programme de formation en français, Kimberly Fortin enseigne à l'école secondaire catholique St. Mary's de Woodstock.

Non seulement ces enseignants sont-ils plus nombreux à détenir des emplois, mais ils tendent plus à avoir des postes permanents, à travailler à temps plein dans une seule école et à ne pas se considérer comme sous-employés la première année.

On m'a offert quatre postes pour le programme de français de base en juin, mais j'ai attendu jusqu'en août pour obtenir celui qui était le plus près de chez moi.

Enseignante bilingue au niveau primaire à sa première année, centre de l'Ontario

Les diplômés des programmes de langue française de l'Ontario connaissent encore plus de succès que ceux possédant des qualifications fort intéressantes. Pratiquement tous ces diplômés travaillent en enseignement; plus de la moitié ont accédé à la profession dans des emplois permanents et 70 % avaient un emploi permanent quelques mois avant la fin de leur première année.

Travail à temps partiel

Un peu moins de la moitié (47 %) des diplômés de 2004 ont indiqué au printemps 2005 qu'ils n'enseignaient pas, qu'ils ne faisaient que de la suppléance quotidienne, qu'ils avaient eu des emplois à temps partiel en enseignement dans plus d'une école ou qu'ils étaient sous-employés pendant leur première année dans la profession. Une partie du groupe a décidé de ne pas enseigner (4 %) ou était satisfaite de faire de la suppléance quotidienne (6 %), mais près du tiers des gens étaient sous-employés ou ont réussi à trouver du travail dans plus d'une école, mais avec beaucoup moins d'heures qu'un poste à temps plein dans une seule école.

Sous-emploi

Seulement 8 % des enseignants immigrés au Canada et certifiés en 2004 ont indiqué qu'ils avaient trouvé du travail en enseignement. Parmi eux, seulement 20 % détiennent des postes permanents, soit moins de la moitié que le taux des enseignants ontariens ou d'autres provinces.

En Ontario, on ne respecte pas assez les enseignants formés dans d'autres pays. Souvent, après avoir passé des entrevues, j'ai su que l'on avait choisi quelqu'un ayant fait sa formation ici.

Suppléante au primaire inscrite à deux conseils scolaires de la grande région de Toronto

Helena Chong a obtenu son diplôme en 2001. Après son congé de maternité, elle demeure vouée à l'enseignement.

Trente et un pour cent des enseignants qui ont immigré en Ontario font de la suppléance, une proportion beaucoup plus élevée que les enseignants ontariens et ceux d'autres provinces. Trente-sept pour cent des enseignants immigrés au Canada indiquent qu'ils sont sous-employés depuis qu'ils ont obtenu leur autorisation d'enseigner en Ontario.

Même si les Ontariens qui étudient à l'étranger et reviennent dans leur province pour enseigner arrivent beaucoup plus facilement à trouver un travail permanent que de la suppléance quotidienne, il semble qu'ils connaissent un taux de sous-emploi (40 %) équivalent pour la première année.

Bien établis après quatre ans

En acquérant plus d'expérience en enseignement, les derniers diplômés de l'Ontario trouvent éventuellement des emplois permanents, moins doivent accepter de la suppléance quotidienne ou à long terme, et encore moins se considèrent comme sous-employés.

«Au début de la décennie, ils se trouvaient facilement du travail.»

Cette année, 91 % des diplômés de 2001 des écoles de l'Ontario et des universités américaines nous disent qu'ils ont des emplois permanents. Moins de 6 % se trouvent sous-employés pendant leur quatrième année et moins d'un pour cent n'arrive pas à trouver un travail en enseignement cette année.

Les diplômés de 2002 semblent être sur la même voie : 84 % d'entre eux détiennent des postes permanents et seulement 3 % n'arrivent pas à se trouver un poste cette année.

Durabilité

Les nouveaux enseignants de l'Ontario restent dans leur profession très longtemps. Moins d'un diplômé sur 12 des écoles de l'Ontario a laissé la profession enseignante dans les quatre premières années suivant ses études. Plus de 91 % des diplômés de 2001 sont toujours membres de l'Ordre en 2005. Les résultats sont à peu près les mêmes pour les diplômés des trois années suivantes.

«Le ralentissement dans le marché de l'enseignement comporte une bonne part d'exceptions.»

Lorsque l'on parle de rester dans la profession, on ne fait pas allusion qu'aux salles de classe. De ceux qui ont toujours des emplois permanents, un certain nombre ne travaillent pas nécessairement dans le système des écoles publiques de l'Ontario tous les ans.

Plus de 7 % des diplômées de 2001 étaient en congé de maternité cette année et 7 % de plus avaient pris ce même congé plus tôt dans leur carrière.

Je suis présentement en congé de maternité. J'aime beaucoup mon travail et la flexibilité qu'il m'offre.

Enseignante au primaire à sa quatrième année, centre de l'Ontario

Des diplômés de 2004, 3 % enseignaient ailleurs qu'en Ontario, 5 % enseignaient dans des écoles ontariennes indépendantes et 4 % avaient mis de côté la profession pendant un certain temps, mais maintenaient pourtant leur statut de membre de l'Ordre.

Néo-Canadien ayant récemment reçu l'autorisation d'enseigner en Ontario, Benedict Irheugbae est suppléant à l'école secondaire Port Credit de Mississauga.

Moins d'un pour cent des enseignants en première année et un peu plus de 2 % de ceux en quatrième année disent qu'ils n'enseigneront plus dans cinq ans.

Du point de vue des diplômés de 2003 et 2004, le marché de l'enseignement en Ontario est moins accessible qu'avant. Il faudra faire preuve de patience pour obtenir un emploi permanent, ce qui n'était pas le cas pour les diplômés de l'Ontario d'il y a seulement quelques années. Cependant, les enseignants sont optimistes et la plupart pensent rester dans la profession dans les cinq prochaines années. Ceci n'est pas surprenant si l'on considère que chaque année de l'étude quatre enseignants sur cinq déclarent être satisfaits de leur profession.