Un apprentissage en or

Plus vite, plus haut, plus intelligent

Des enseignants découvrent que les Jeux olympiques peuvent les aider à tout enseigner, des valeurs à la vitesse linéaire.

de Suzanne Blake, EAO

On peut tirer d’importantes leçons des Jeux olympiques. C’est ici qu’entrent en scène le Comité olympique canadien (COC) et le Comité paralympique canadien, et leurs programmes éducatifs.

À l’école élémentaire publique L’Odyssée, une école de langue française d’Ottawa, les Jeux olympiques sont inclus dans presque tous les aspects de la vie de l’école, et bien des idées sont tirées du site web du COC.

«À la rentrée scolaire, on a fait un relais du flambeau olympique, raconte Catherine Dicaire-Desjardins, EAO, qui enseigne l’éducation physique et coordonne le programme olympique de l’école. On s’en est inspiré pour faire des olympiades, on a fait venir des affiches qu’on a mises partout dans l’école, on a construit un inukshuk – le symbole des Jeux olympiques de Vancouver 2010 – devant l’école et la directrice est en train de créer un petit inukshuk pour chaque élève!»

L’école parraine un athlète paralympique, Jean Labonté, capitaine de l’équipe nationale de hockey sur luge. De plus, un sport olympique a été attribué à chaque classe et les portes des salles de classe sont décorées en conséquence. Les élèves utilisent le matériel en français qu’ils trouvent dans le site web du Programme scolaire olympique canadien. Les plus jeunes y puisent des idées pour faire des arts plastiques, tandis que les plus vieux consultent des textes sur des olympiens, comme Alexandre Despatie et Nathalie Lambert, quand ils font des travaux de compréhension en lecture.

Mme Dicaire-Desjardins dit que le site web est vraiment une source d’inspiration. «Comme outil éducatif, il compte beaucoup d’informations. C’est un bon point de départ. On peut modifier les leçons du site web en fonction des besoins de nos élèves.»

Quand Vancouver a obtenu les Jeux olympiques d’hiver 2010, l’enseignante Cory Randell, EAO, a immédiatement visité le site web du Programme scolaire olympique canadien.

«J’ai trouvé le site web, raconte-t-elle, et j’ai été surprise de constater la quantité d’informations mises à la disposition des élèves, dont des interviews et des extraits de performances sportives.»

Mme Randell enseigne l’éducation de l’enfance en difficulté à l’école secondaire Richmond Green de Richmond Hill. Elle a déjà utilisé le matériel du Programme scolaire olympique canadien, mais «cette fois, j’y vais à fond, probablement parce que les Jeux sont chez nous. Le programme est tout simplement excellent. Tout y est : calendrier, origines des Jeux, sciences et franc-jeu. C’est vraiment une mine de renseignements, et la médiathèque permet d’animer le tout.»

Bruce Deacon, chef de l’éducation et des relations communautaires du COC, serait heureux de l’entendre.

«Le programme a été conçu par et pour des enseignants, explique M. Deacon. Des pédagogues font partie du personnel du COC, et nous consultons fréquemment des enseignants et des écoles pour demeurer au courant de leurs besoins. Quand nous décidons des éléments qui seront inclus dans le programme, nous tenons compte des attentes du curriculum de chaque province et territoire, ainsi que des résultats d’apprentissage attendus partout au pays.»

Mme Randell apprécie tout particulièrement les activités pédagogiques permettant d’acquérir des connaissances financières. Elle estime que les élèves sont motivés quand ils peuvent appliquer leurs connaissances à des situations concrètes. Elle a utilisé des scénarios reliés aux Jeux olympiques demandant aux élèves d’établir un budget pour leur voyage aux Jeux ou de déterminer la façon dont ils utiliseraient une somme de 600 $ pour payer leur nourriture et leur hébergement pendant trois jours à Whistler.

Selon Mme Randell, il est facile d’intéresser les élèves aux Jeux olympiques. «C’est un sujet qu’ils aiment, qu’ils soient athlètes ou non. Nous suivons l’actualité olympique en lisant le journal tous les jours, et cela fournit aux élèves des sujets de conversation.»

Pour le COC, l’objectif du programme scolaire est d’intéresser les élèves et les enseignants au mouvement olympique, de faire d’eux des partisans et de permettre aux jeunes de s’inspirer de la magie des Jeux.

«À la rentrée scolaire, on a fait un relais du flambeau olympique.»

Enseignante à l’école élémentaire, Nicole Paradis, EAO, estime qu’il s’agit là d’une combinaison gagnante. Mme Paradis, qui enseigne le français, les études sociales et l’éducation physique à l’école publique Carl A. Nesbitt de Sudbury, dit qu’elle utilise le matériel du programme scolaire olympique depuis les Jeux d’hiver 2006. Elle a trouvé les activités de mathématiques et le matériel pédagogique pour la lecture et l’éducation physique incroyablement utiles.

Enthousiaste, elle affirme : «Ils ont une variété de plans de cours – de l’information sur les sports, des histoires sur les athlètes – et tout est disponible en français!»

Mme Paradis a créé un programme interdisciplinaire. Ses élèves écrivent des articles, créent des médailles, réalisent des albums personnalisés et comptent les médailles remportées par des athlètes canadiens. Le COC fournit davantage que des feuilles d’information et du matériel pour des activités de compréhension en lecture. Mme Paradis dit qu’elle retourne sans cesse dans le site web à cause du niveau supérieur d’esprit critique incorporé au programme.

Elle a obtenu des commentaires très favorables de la part des élèves, du personnel et de l’administration de l’école. «Quand ils ont vu le programme fonctionner, les gens ont voulu y participer, affirme Mme Paradis. C’est tout simplement fantastique; je l’ai utilisé chaque année d’une façon ou d’une autre. Le programme est conçu pour satisfaire aux attentes du curriculum et il est facile de le modifier.»

Le site web est continuellement amélioré. L’an dernier, on y a ajouté des histoires d’olympiens autochtones. Étant donné le rôle important que joueront les Premières Nations pendant les Jeux olympiques d’hiver 2010 à Vancouver, souligner les accomplissements des olympiens autochtones était particulièrement opportun.

Les histoires mettent en vedette des olympiens tels que la coureuse Angela Chalmers, la joueuse de water-polo Waneek Horn-Miller, le canoéiste et kayakiste Alwyn Morris et le coureur de fond Tom Longboat, aujourd’hui décédé. Les textes sont disponibles en français, en anglais, en cri, en mohawk et en hul’qumi’num, et sont accompagnés d’activités d’apprentissage appropriées pour atteindre de nombreux objectifs d’apprentissage en littératie et en études sociales.

Pour les enseignants tels que Mme Paradis, ce matériel est inestimable. «Notre conseil scolaire, le Rainbow District School Board, a le mandat de soutenir les élèves autochtones. Alors, pour moi, c’était parfait.»

Elle continue de chercher des moyens d’améliorer ses leçons sur le thème des Jeux. Cette année, elle planifie un événement qui ressemble aux Olympiques et qui s’adresse à toute l’école.

«L’événement ne se limitera pas aux activités physiques, dit-elle. Nous voulons aussi y intégrer les mathématiques et la littératie.» Elle a constaté que tout le monde aime participer aux activités d’apprentissage quand elles ont pour sujet les Jeux olympiques. «Ça suscite l’enthousiasme et cela éveille certainement l’intérêt des garçons.»

Elle ajoute, pensive : «Des enfants qui, selon moi, n’allaient pas suivre les Jeux sont venus me voir et m’ont dit : “Madame, il est arrivé quelque chose aux Olympiques et il faut que je vous en parle”».

Ce n’est pas seulement la communauté sportive qui s’y met : il existe un réel esprit d’appui de notre pays.

Le baron de Coubertin serait impressionné. Il savait ce que des enseignants comme Mme Paradis découvrent maintenant : que les Jeux olympiques – avec le spectacle de la compétition, le suspense et l’enthousiasme qu’ils offrent au monde entier – encouragent la curiosité, suscitent des débats et motivent les élèves de tout âge.

Programme en or

Les comités olympiques de nombreux pays, notamment des États-Unis et de l’Australie, possèdent des programmes éducatifs. Mais celui du Canada est unique, car il contient des plans de cours et des histoires d’olympiens fondées sur des valeurs qui sont spécialement conçus pour raviver la vision selon laquelle «on bâtit un monde meilleur et pacifique en éduquant les jeunes à la pratique des sports».

Plus de 22 000 utilisateurs dans près de 60 pays sont inscrits au Programme scolaire olympique canadien; il semble donc que ce dernier suscite l’intérêt des pédagogues du monde entier.

Le comité organisateur de Calgary a inauguré le Programme scolaire olympique en 1988, année où le Canada a accueilli les Jeux olympiques d’hiver. Le Comité olympique canadien (COC) a ensuite pris le relais et commencé à fournir des ressources pédagogiques pour les Jeux olympiques qui ont suivi. Puis, en 2007, le programme a été élargi pour y inclure des ressources liées aux Jeux olympiques entre les jeux.

«Les Jeux olympiques d’hiver 2010 à Vancouver nous ont fourni l’extraordinaire possibilité d’étendre le programme, affirme Bruce Deacon, chef de l’éducation et des relations communautaires du COC. Le COC, de même que notre commanditaire, la RBC Banque Royale, ont investi d’importantes sommes afin d’élargir le programme.»

S’adressant auparavant aux pédagogues de la 4e à la 6e année, le programme peut maintenant servir du jardin d’enfants à la 12e année et inclut du matériel pour les élèves et leurs parents. La section du site destinée aux élèves contient des sondages, des concours et des éléments interactifs, tandis que les enseignants ont accès à des plans de cours, à des histoires et à des projets d’apprentissage. Pour l’élémentaire, le programme porte davantage sur les résultats d’apprentissage en littératie, car ils sont plutôt similaires dans toutes les provinces et tous les territoires.

Nicole Paradis, EAO, puise dans les plans de cours du COC pour concevoir un programme interdisciplinaire à l’école publique Carl A. Nesbitt de Sudbury. Les enfants rédigent des articles de journaux, créent des médailles et des albums de découpures, et bien plus encore.

Les élèves de l’élémentaire apprennent des valeurs : l’équité, l’excellence et le respect. Au moyen d’histoires sur les athlètes, comme les patineurs de vitesse sur longue piste Nathalie Lambert et Gaétan Boucher, la skieuse de fond Beckie Scott et le couple de patineurs artistiques Jamie Salé et David Pelletier, ils en apprennent plus sur l’activité physique et l’endurance.

Des histoires sont offertes pour les différents niveaux de compétence : le bronze pour la 2e et la 3e année, l’argent pour la 4e et la 5e année, et l’or pour la 6e et la 7e année. Au secondaire, les résultats d’apprentissage attendus et les ressources sont classés par province et année, et les plans de cours sont liés aux attentes en matière d’apprentissage. Par exemple, dans leurs travaux, les élèves du secondaire doivent résoudre des problèmes que vivent réellement les olympiens, et ce, en utilisant des connaissances financières et en appliquant la théorie apprise dans leurs cours de mathématiques.

Des programmes scolaires sont disponibles en ligne à www.ecoleolympique.ca. Une section du site est réservée aux enseignants, et une autre, aux élèves. Consultez aussi www.paralympic.ca.

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