Deux oreilles et une bouche : écouter pour mieux apprendre

L’écoute active est le précurseur de l’apprentissage et de l’initiative. Entendre divers points de vue permet de bien prévoir avant de décider.

de Michael Salvatori, EAO

Selon un proverbe turc, la parole est d’argent, mais le silence est d’or. J’ai toujours apprécié ce proverbe, mais jamais autant qu’au cours des derniers mois, depuis que je suis registrateur de l’Ordre.

À ce titre, durant mes premiers déplacements et mes diverses conversations, on m’a souvent rappelé combien il est important d’écouter nos partenaires et de penser à notre travail au nom de la profession et dans l’intérêt du public. J’ai aussi beaucoup réfléchi au rôle que jouent les enseignantes et enseignants, et à l’importance de la communication, surtout en cette période de l’année où ont lieu les rencontres entre parents et enseignants.

D’après mon expérience, les pédagogues efficaces sont ceux qui écoutent activement. Ils ne se précipitent pas pour combler les silences de leur interlocuteur ni pour donner leurs commentaires dès que l’autre reprend son souffle.

Les meilleurs enseignants décodent le langage non verbal des élèves. Ils prêtent attention à la disparité entre les paroles et les gestes.

Le véritable apprentissage commence avec la véritable écoute. En tant qu’enseignant, quand je parlais avec des parents, c’était pour communiquer de l’information et nous entendre sur les mesures à prendre pour améliorer les forces et l’assurance de leur enfant, discuter de mes inquiétudes et des leurs, observer les progrès et parler des adaptations à faire, au besoin.

Tout le succès que j’ai eu comme enseignant est attribuable à l’écoute. Parfois, cela voulait dire me dépasser, vaincre mes convictions et éviter les analyses et les opinions trop rapides. Mon but était (et l’est encore) de comprendre sincèrement mon interlocuteur pour en venir à un respect mutuel.

En parlant à des pédagogues formés à l’étranger, j’en suis venu à apprécier pleinement que les compétences interculturelles font partie de la communication efficace. Dans son roman Route des Indes, Edward Morgan Forster écrit : «Une pause mal placée, une intonation mal comprise, et toute la conversation s’en est allée de travers.» Comprendre et respecter les normes de communication des autres cultures est essentiel.

Métaphoriquement, je tends l’oreille et j’écoute les paroles du Ministère ou des partenaires sur les modifications proposées ou en cours d’évaluation en me demandant toujours quelles seront les répercussions pour les enseignants qualifiés et agréés, et comment elles toucheront les parents et les élèves. Écouter d’abord. Écouter attentivement. Réagir en conséquence. Voilà ma règle.

«Comprendre et respecter les normes de communication des autres cultures est essentiel.»

Par exemple, nous avons rencontré les agentes et agents de supervision, ainsi que les directions de l’éducation de la province, afin de savoir quelle serait la meilleure façon de mettre en œuvre les nouvelles lois qui touchent leurs qualifications.

Nous avons rencontré les parents de la communauté francophone afin de planifier un forum provincial à l’intention des parents, lequel comprendra le ministère de l’Éducation et l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation.

Nous continuons à chercher les meilleures façons de recueillir des renseignements auprès de nos partenaires en éducation à l’aide de la technologie afin d’éliminer la distance, et ainsi recevoir davantage de rétroaction sur les changements aux cours menant à une qualification additionnelle dans des domaines tels que l’orientation et le cheminement de carrière, et le jardin d’enfants.

Nous avons participé à une discussion provinciale pour examiner les qualifications additionnelles des enseignants d’éducation technologique.

Nous écoutons attentivement nos collègues de partout au Canada, alors que nous nous préparons à mettre en œuvre la législation sur la mobilité de la main-d’œuvre, laquelle touche l’embauche de pédagogues à l’échelle du pays.

Nous sommes toujours à l’écoute des Premières Nations, des Métis et des Inuits de l’Ontario afin d’améliorer leur accès à la profession enseignante.

J’accorde beaucoup d’importance à l’écoute des membres de l’Ordre et de nos partenaires en éducation. Entendre vos idées et vos réactions enrichit mes pensées. Je crois que la régie et l’administration doivent être fondées sur une compréhension solide. Réfléchir avant d’agir. Comprendre avant de réagir.

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