Peter Murphy, membre de lOrdre et membre du personnel à lOntario English
Catholic Teachers Association, a fait don à lOrdre dun petit livre
passionnant. Dans ce livre, on découvre tout le travail accompli pendant la guerre dans
les classes et après les heures de classe par les enseignantes et enseignants qui sont
restés sur place et quun «bon nombre dinstitutrices abandonnaient leur poste
et senrôlaient comme infirmières au sein des forces armées.»
Au début de la guerre, on comptait 2 288 enseignants dans les écoles
ontariennes 808 se sont enrôlés dans larmée, 101 dentre eux
sont morts et 210 ont été blessés.
Après avoir fait lacquisition du livre, Murphy a amorcé une recherche sur la
vie et la mort de lenseignant le plus décoré, le lieutenant Samuel Lewis Honey. Le
lieutenant Honey a reçu la Médaille militaire en France en janvier 1918, la Médaille de
conduite distinguée à Vimy en avril et, de manière posthume, la plus haute récompense,
la Croix de Victoria, pour sa bravoure devant lennemi, à Bourlon en septembre 1918.
DÉBUT À UN TRÈS JEUNE ÂGE
Honey est né à Conn dans le comté de Wellington et a fréquenté lécole
élémentaire et lécole complémentaire. Il navait que 16 ans quand il a
commencé à enseigner dans une école de la Réserve des Six Nations près de Brantford.
Il a ensuite enseigné à Drumbo dans le comté dOxford où ses élèves étaient
décrits comme ayant «démoli» son prédécesseur. Mais là, son succès fut tel, que
bien quil neut pas encore atteint lâge de 18 ans, il a été admis à
lécole normale de London.
Il a terminé ses études, enseigné pendant un an à la Londsborough School dans le
comté de Huron, passé lannée scolaire suivante aux études à la Walkerton High
School et, en juin 1914, passé les examens dimmatriculation supérieure. Il a reçu
la bourse Carter de 60 $ du ministère de lÉducation et a probablement rêvé de
luniversité, mais la guerre venait déclater. À lautomne de 1914, il
est retourné à lenseignement, cette fois-ci à la Bloomington School dans le
comté de York. Puis, en janvier 1915, il sest enrôlé comme soldat. Il a reçu son
brevet dofficier après Vimy.
Bon nombre des qualités de leader dun bon enseignant se sont retrouvées dans le
soldat quil est devenu. Il a donné lexemple, a fait de ses réalisations un
travail déquipe et sest assuré de répondre aux besoins des hommes
quil dirigeait.
En septembre 1918, à Bourlon, cet enseignant dune petite ville ontarienne a pris
les commandes quand les autres officiers de sa compagnie ont été blessés; sous
lartillerie lourde, il a mené la troupe jusquà lobjectif fixé en
laissant derrière lui dautres blessés. Un nid de mitrailleuse ennemie continuait
de faire feu. Tout seul, il sest élancé, a capturé les armes et dix hommes. Il a
ensuite repoussé quatre contre-attaques pour ensuite mourir peu de temps après de ses
blessures.
CRÉATION DARCHIVES
Peter Murphy nous a remis un dossier sur le lieutenant Honey qui comprend une photo
provenant du Musée canadien de la guerre, des découpures de journaux, une photo de la
famille Honey, son brevet denseignant, ses dossiers militaires et dautres
souvenirs. Nous créerons des archives en sa mémoire et à la mémoire dautres
enseignantes et enseignants dont la contribution à leur pays est allée bien au-delà de
la Loi sur léducation et de ses «fonctions de lenseignant». Si vous avez du
matériel que vous souhaitez voir inclure dans ces archives sur les enseignantes et
enseignants de lOntario, sur lenseignement et sur la vie des enseignantes et
enseignants, et que vous êtes intéressé à en faire le don, je serais heureuse de vous
parler.
Dici là, avec les crises qui vont et viennent, noubliez pas les grands
sacrifices consentis par Samuel Lewis Honey et les autres hommes et femmes qui sont morts
pendant les deux guerres mondiales pour quaujourdhui, nous ayons la liberté
de nous disputer et de débattre à satiété.