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Décembre 1998

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AG00041_.gif (503 bytes) Retour à la page d’accueil de l’Ordre

En l’honneur de la contribution apportée par les membres de la profession au-delà de leurs obligations

Ici, plutôt que de m’attarder aux problèmes courants, je me consacre à la mémoire du passé.

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de Margaret Wilson

En 1922, R.W. Anglin, registraire du ministère de l’Éducation, publiait The Roll of Honour of the Ontario Teachers Who Served in the Great War 1914-18. Le ministre de l’Éducation de l’époque souhaitait «que juste reconnaissance soit faite pour services rendus par les enseignants de l’Ontario pendant la grande Guerre.»

Peter Murphy, membre de l’Ordre et membre du personnel à l’Ontario English Catholic Teachers’ Association, a fait don à l’Ordre d’un petit livre passionnant. Dans ce livre, on découvre tout le travail accompli pendant la guerre dans les classes et après les heures de classe par les enseignantes et enseignants qui sont restés sur place et qu’un «bon nombre d’institutrices abandonnaient leur poste et s’enrôlaient comme infirmières au sein des forces armées.»

Au début de la guerre, on comptait 2 288 enseignants dans les écoles ontariennes – 808 se sont enrôlés dans l’armée, 101 d’entre eux sont morts et 210 ont été blessés.

Après avoir fait l’acquisition du livre, Murphy a amorcé une recherche sur la vie et la mort de l’enseignant le plus décoré, le lieutenant Samuel Lewis Honey. Le lieutenant Honey a reçu la Médaille militaire en France en janvier 1918, la Médaille de conduite distinguée à Vimy en avril et, de manière posthume, la plus haute récompense, la Croix de Victoria, pour sa bravoure devant l’ennemi, à Bourlon en septembre 1918.

DÉBUT À UN TRÈS JEUNE ÂGE

Honey est né à Conn dans le comté de Wellington et a fréquenté l’école élémentaire et l’école complémentaire. Il n’avait que 16 ans quand il a commencé à enseigner dans une école de la Réserve des Six Nations près de Brantford. Il a ensuite enseigné à Drumbo dans le comté d’Oxford où ses élèves étaient décrits comme ayant «démoli» son prédécesseur. Mais là, son succès fut tel, que bien qu’il n’eut pas encore atteint l’âge de 18 ans, il a été admis à l’école normale de London.

Il a terminé ses études, enseigné pendant un an à la Londsborough School dans le comté de Huron, passé l’année scolaire suivante aux études à la Walkerton High School et, en juin 1914, passé les examens d’immatriculation supérieure. Il a reçu la bourse Carter de 60 $ du ministère de l’Éducation et a probablement rêvé de l’université, mais la guerre venait d’éclater. À l’automne de 1914, il est retourné à l’enseignement, cette fois-ci à la Bloomington School dans le comté de York. Puis, en janvier 1915, il s’est enrôlé comme soldat. Il a reçu son brevet d’officier après Vimy.

Bon nombre des qualités de leader d’un bon enseignant se sont retrouvées dans le soldat qu’il est devenu. Il a donné l’exemple, a fait de ses réalisations un travail d’équipe et s’est assuré de répondre aux besoins des hommes qu’il dirigeait.

En septembre 1918, à Bourlon, cet enseignant d’une petite ville ontarienne a pris les commandes quand les autres officiers de sa compagnie ont été blessés; sous l’artillerie lourde, il a mené la troupe jusqu’à l’objectif fixé en laissant derrière lui d’autres blessés. Un nid de mitrailleuse ennemie continuait de faire feu. Tout seul, il s’est élancé, a capturé les armes et dix hommes. Il a ensuite repoussé quatre contre-attaques pour ensuite mourir peu de temps après de ses blessures.

CRÉATION D’ARCHIVES

Peter Murphy nous a remis un dossier sur le lieutenant Honey qui comprend une photo provenant du Musée canadien de la guerre, des découpures de journaux, une photo de la famille Honey, son brevet d’enseignant, ses dossiers militaires et d’autres souvenirs. Nous créerons des archives en sa mémoire et à la mémoire d’autres enseignantes et enseignants dont la contribution à leur pays est allée bien au-delà de la Loi sur l’éducation et de ses «fonctions de l’enseignant». Si vous avez du matériel que vous souhaitez voir inclure dans ces archives sur les enseignantes et enseignants de l’Ontario, sur l’enseignement et sur la vie des enseignantes et enseignants, et que vous êtes intéressé à en faire le don, je serais heureuse de vous parler.

D’ici là, avec les crises qui vont et viennent, n’oubliez pas les grands sacrifices consentis par Samuel Lewis Honey et les autres hommes et femmes qui sont morts pendant les deux guerres mondiales pour qu’aujourd’hui, nous ayons la liberté de nous disputer et de débattre à satiété.