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Décembre 1998

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Methods that Matter:
Six Structures for Best Practice Classrooms

Harvey Daniels et Marilyn Bizar

York, Maine, Stenhouse Publishers, 1998

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Critique de Rick Chambers

Harvey Daniels défend passionnément l’apprentissage actif. Il préconise les salles de classe démocratiques où élèves et enseignants établissent le programme et apprennent ensemble. Comme il le dit lui-même : «Même le simple fait d’inviter les élèves à exprimer leurs intérêts et leurs questions est un grand pas vers l’authenticité. Quand on donne le droit de parole aux élèves et qu’on les invite à se prononcer sur la direction que peut prendre l’apprentissage, ils constatent l’importance de ce qu’ils font.»

Dans Methods that Matter: Six Structures for Best Practice Classrooms, Daniels et Bizar présentent six structures ou méthodes qui s’appliquent à toutes les années et à toutes les matières, de la petite enfance au palier postsecondaire. Il s’agit des fondements de l’enseignement qui permettent aux enseignants d’organiser les divers éléments de la scolarisation : les élèves, le temps, l’espace, le matériel, les expériences et l’appui.

Les six structures – les unités d’intégration, les activités en petits groupes, la représentation en vue de l’apprentissage, les ateliers en classe, les expériences authentiques et l’évaluation réfléchie – dépendent de la création, par l’enseignante ou l’enseignant, d’un milieu axé sur le choix, la responsabilité, l’expression et la communauté. «Pour que les êtres humains assimilent l’information, ils doivent la manipuler d’une façon quelconque.» Les stratégies d’enseignement et les techniques de gestion favorisant une atmosphère de partage des connaissances sont au cœur de cet ouvrage.

«On ne peut plus considérer les élèves comme de simples salons d’apprentissage cognitif où l’on réorganise les connaissances à volonté comme des meubles, ni les enseignants comme des experts dans une matière donnée. Ces derniers doivent parfois devenir des apprenants, au même titre que leurs élèves.» Cette nouvelle façon de penser exige une nouvelle approche. «Ces structures exigent effectivement plus de gestion de la part du personnel enseignant et davantage de discipline chez les élèves que l’enseignement magistral traditionnel.»

Pour que les enseignants mettent ces changements en œuvre, il leur faut abandonner le contrôle qu’ils ont sur l’information. Comme l’indique Dale Halter, qui a participé à la rédaction du livre : «Dans les ateliers, par exemple, l’enseignant ne fait pas que présenter la notion mathématique; il doit lui aussi devenir un apprenant, un modèle et un participant aux côtés de ses élèves. En participant à leurs activités, nous valorisons le travail des élèves, nous montrons naturellement comment les apprenants adultes abordent un problème de mathématiques, nous constatons leurs réussites et leurs difficultés et nous acquérons un trésor d’information sur l’enseignement.»

Cet ouvrage présente la théorie qui sous-tend chaque approche, étoffée des expériences des enseignants. L’accent est placé sur l’activité. «Pour que les apprenants assimilent l’information, ils doivent pouvoir la rattacher à une autre information, la dessiner, la soupeser, la manipuler.»

Les auteurs mentionnent que les ateliers en salle de classe «se fondent sur le principe que les élèves apprennent en faisant des choses. Par le passé, on ne leur a pas donné suffisamment l’occasion de faire des maths, des sciences, de la lecture, de l’écriture, de l’art, de la musique et de l’histoire. On constate que les élèves ont besoin qu’on dise moins et qu’on montre davantage; ils ont besoin de plus de temps pour apprendre et de moins de temps pour entendre parler de certaines matières qu’ils étudieront peut-être un jour.»

Les auteurs insistent, quoique subtilement, sur l’importance d’un mode de gestion démocratique de la classe où les enseignants sont à la fois entraîneurs, animateurs, participants informés et apprenants. En laissant les élèves voir leur propre processus d’apprentissage, les enseignants leur montrent comment devenir des apprenants la vie durant.

Methods that Matter est un guide pratique axé sur les élèves et sur la réforme. Il s’adresse aux enseignants qui croient que l’apprentissage actif des jeunes dans un milieu de collaboration appuie le principe que les écoles peuvent créer un esprit de communauté et de démocratie.

Rick Chambers, qui a enseigné l’anglais pendant 27 ans, est agent de programme à la Division des questions professionnelles de l’Ordre.

 

Pride and Prejudice:
Working with Lesbian, Gay and Bisexual Youth

Margaret Schneider, Editor

Toronto, Central Toronto Youth Services, 1997

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Critique de Rosemary Evans et Meredith Hill

Dans chaque école de nos localités, chaque classe compte de jeunes élèves homosexuels et bisexuels. Souvent invisibles, ils doivent de par la loi fréquenter des établissements d’enseignement qui les ignorent et les stigmatisent. Les auteures de Pride and Prejudice comprennent bien qu’en tant qu’éducatrices et éducateurs, nous travaillons avec ces jeunes. La lecture de ce livre pourrait sensiblement améliorer notre approche.

Ce nouveau livre arrive à point nommé pour nous. Récemment, notre école a organisé une série d’ateliers sur les questions d’équité, et trois jeunes associés au programme sur la sexualité humaine de l’ancien Conseil scolaire de Toronto ont animé un atelier à l’intention des classes de 11e et 12e année sur l’homophobie dans nos écoles.

Au lieu de s’attaquer vraiment à la question de l’homophobie, l’atelier est devenu un forum qui a permis aux élèves de poser des questions fondamentales sur l’homosexualité. Les élèves en ont appris beaucoup. Il a également permis aux organisateurs et aux enseignantes et enseignants qui y ont participé de reconnaître le travail qui reste à accomplir relativement à l’invisibilité et à la stigmatisation des jeunes homosexuels.

Les auteures de Pride and Prejudice enrichissent ce recueil d’articles de leurs nombreuses années d’expérience auprès de jeunes homosexuels et bisexuels à Toronto et à New York.

HISTOIRES VÉCUES

L’étude des questions auxquelles sont confrontés ces jeunes s’appuie sur des entrevues et des études de cas fouillées qui, à elles seules, sont éloquentes. Nous nous sommes même surprises à sauter des passages pour lire les zones de texte ombragées où figurent des histoires vécues par des jeunes. Ces récits touchants servent de point de départ aux analyses.

Les analyses quant à elles sont claires, révélatrices et le fruit d’une bonne réflexion. Les expériences des jeunes et les stratégies des prestataires de services sont examinées dans différents chapitres qui portent sur les sans-abri, la violence à l’endroit des personnes homosexuelles, le sida, le VIH, l’affirmation de l’identité sexuelle et l’aide sociale à l’enfance. Ne serait-ce que pour nous ouvrir les yeux sur ce que les élèves vivent quand ils sont confrontés à ces questions, ce livre a une valeur inestimable. Il nous permet aussi d’en apprendre davantage sur les services qui existent – ou qui n’existent pas – pour venir en aide à ces élèves.

Les auteures évoquent de façon claire et utile la double difficulté pour ces jeunes qui doivent affronter à la fois le passage habituel à l’adolescence et le processus d’affirmation de l’identité sexuelle. À l’adolescence, l’interaction entre le développement psychosocial et l’acceptation de son identité homosexuelle ou bisexuelle représente une tâche redoutable.

EN SOLITAIRE

Pour aborder ces problèmes dans toute leur complexité, les auteures montrent les différences sensibles qui existent dans la façon dont ces jeunes les affrontent grâce à des histoires vécues touchantes et des statistiques stupéfiantes : un taux de suicide trois fois plus élevé que chez la population adolescente hétérosexuelle, une présence largement disproportionnée parmi les jeunes de la rue, un taux plus élevé de toxicomanes et un taux plus élevé de sous-performance, d’absentéisme et de décrochage scolaire. Le passage à l’adolescence dans un monde hétérosexuel est un voyage en solitaire très difficile pour les jeunes homosexuels.

Le chapitre intitulé «Making the Grade», qui traite plus particulièrement de la situation dans les écoles, est sans aucun doute le plus directement pertinent pour les enseignantes et enseignants. Là encore, les études de cas et les entrevues à propos des expériences vécues par des jeunes homosexuels dans les écoles constituent autant de sonnettes d’alarme pour les enseignantes et enseignants que pour les administratrices et administrateurs engagés à faire du système scolaire un lieu d’apprentissage juste et sécuritaire pour tous les élèves.

Ce livre nous éclairera sur la profondeur des changements nécessaires et apportera une aide et un appui concrets aux enseignantes et enseignants qui prennent des initiatives.

Rosemary Evans a enseigné l’histoire et a été coordonnatrice en sciences sociales au Conseil scolaire de Peel avant de devenir directrice adjointe de l’école East York Collegiate à Toronto. Meredith Hill enseigne l’histoire et l’anglais langue seconde à East York Collegiate.

 

Arresting Violence
A Resource Guide For Schools And Their Communities

Peter Ross

Toronto, Elementary Teachers’ Federation of Ontario, 1998

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Critique d’Alan Gotlib

L’Ontario Public School Teachers’ Federation a demandé à Peter Ross de rédiger ce livre sur l’intimidation et la violence, ouvrage qui s’avérera fort utile à la fois pour le personnel enseignant et administratif et pour les parents. Ross s’intéresse particulièrement à la violence dans les écoles, et son expérience comme enseignant, directeur et surintendant lui a permis d’amasser beaucoup d’information très utile.

Ross adopte une approche qu’il dit écologique face à la violence dans les écoles. Il tient compte des quatre «mondes» dans lesquels vivent les jeunes : la famille, l’école, les camarades et la collectivité. Le simple fait de reconnaître ces influences sur les enfants montre que les parents, les enseignants et les administrateurs peuvent faire quelque chose pour éliminer la violence dans les écoles.

Arresting Violence est un guide complet accompagné d’un cédérom de 165 diapositives qu’on peut utiliser lors de réunions du conseil d’école et dans d’autres milieux appropriés. L’ouvrage explore à la fois les agresseurs et les victimes. Le chapitre sur l’intimidation est très détaillé; il présente des statistiques surprenantes sur le nombre d’incidents d’intimidation dans nos écoles et renferme une section fort révélatrice sur les mythes qui la perpétuent.

Fait intéressant que l’on découvre dans ces pages : l’intimidation est plus apte à se produire dans les corridors et les classes plutôt que dans des endroits comme les salles de toilette ou sur le chemin de l’école.

On examine aussi les bandes de jeunes, comment elles se forment, leurs activités et surtout, quoi en faire. Les stratégies proposées font appel à la participation du personnel enseignant et administratif et des parents.

Le chapitre sur la loi et la violence dans les écoles intéressera de nombreux enseignants et administrateurs, car ces derniers doivent bien comprendre la loi en ce qui concerne la discipline et la création d’écoles sécuritaires. Souvent l’enseignant craint que le système judiciaire ne l'appuie pas s’il punit les élèves.

Ross décrit quelques cas de discipline scolaire et leurs résultats. On constate que dans certains cas, on a appuyé l’enseignant tandis que dans d’autres, on l’a reconnu coupable d’agression. Ross conclut qu’il est peu probable que ce dernier scénario se réalise si l’enseignant utilise une force raisonnable et si son geste vise à empêcher un élève de se blesser lors d’une bagarre. Évidemment, chaque cas est unique, mais ces exemples sont très intéressants.

Cet ouvrage a sa place dans chaque école. Il faudrait aussi le mettre à la disposition des parents afin que la collectivité toute entière veille à éliminer la violence dans les écoles. De toute évidence, Ross a travaillé très fort pour créer un guide utile que l’on attendait depuis très longtemps.

On peut se procurer Arresting Violence auprès de l’ETFO; tél. : 1-888-838-3836; coût : 24,95 $.

Alan Gotlib enseigne à la Claude Watson School for the Arts à Toronto. Il est l’auteur de B is for Bully, une pièce musicale qui porte sur l’intimidation et sur ce que les jeunes peuvent faire pour y mettre fin.

 

Starting Blocks

Audrey Gray, Patrick Gray et John Taras

Saskatoon, Paras Publishing, 1997

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Critique de Lawrence Marshman

D’utilisation facile, ce manuel à l’intention des classes d’anglais aux cycles intermédiaire et supérieur représente une ressource impressionnante et pratique pour l’enseignante ou l’enseignant du programme d’anglais.

Tout dans la présentation a été pensé en fonction de l’usager : couverture souple à reliure spirale, gros caractères, table des matières exhaustive et index. La table des matières permet à l’usager d’avoir accès à une vaste gamme d’activités d’écriture qui se lient aisément aux thèmes abordés dans la plupart des classes d’anglais.

Par exemple, les activités d’écriture se divisent en unités sur des thèmes comme l’amour, l’amitié, la fin de l’innocence, la loi, le travail et les plaintes. Les divers genres enseignés dans les cours d’anglais y sont également abordés. Les thèmes dont il est question dans Starting Blocks sont bien contrebalancés par les unités consacrées à l’entrevue, à la lettre, au dialogue et à la rédaction d’une réponse.

L’annexe fournit un excellent modèle pour la planification d’une dissertation ainsi que pour l’explication et l’exemple de son utilisation dans une dissertation sur The Glass Menagerie. Cette annexe est suivie de l’ébauche finale de la dissertation où les étapes de la planification d’une dissertation sont clairement indiquées grâce à des ombrages et des notes en marge.

Chaque unité de Starting Blocks propose une vaste gamme d’activités entourant un thème principal et ses aspects divers. Les activités de chaque unité sont suffisamment diversifiées pour répondre aux besoins d’élèves aux compétences variées que l’on retrouve dans une classe d’anglais.

Par exemple, dans l’unité That’s the Law, les activités comprennent, entre autres, la construction d’un guide pour un juge incluant les notes sur la sentence ainsi qu’une justification de cette sentence, la création de légendes sous les photos des criminels, ainsi que la composition d’une lettre au gouvernement les informant de votre nom et donnant les raisons de l’appel de la sentence. Par conséquent, l’enseignante ou l’enseignant peut donner à ses élèves le choix qui convient à leur intérêt et à leur degré de compétence.

Starting Blocks constitue une excellente ressource pour les classes d’anglais, mais n’est pas sans limites. Malgré le nombre, la diversité et les difficultés des 445 activités, ce manuel ne s’adresse pas à des novices. Les directives d’un trop grand nombre d’activités sont imprécises et ne donnent aucune indication sur la façon d’effectuer l’activité.

Ainsi, l’usager de Starting Blocks doit être une enseignante ou un enseignant chevronné qui peut planifier, structurer et encadrer ces activités afin que l’élève connaisse la réussite plutôt que la frustration en essayant de comprendre ce que veut l’enseignante ou l’enseignant.

Les auteurs nous disent que le guide a été conçu à l’origine pour une classe transactionnelle et constructiviste. L’usager voudra sans doute des précisions sur ce jargon de l’introduction.

Malgré ces limites, Starting Blocks peut constituer une excellente ressource dans une classe d’anglais.

Lawrence Marshman est chef du secteur d’anglais à la Central Etobicoke High School à Toronto.

 

The Canadian Oxford Dictionary

Toronto, Oxford University Press, 1998

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Critique de Christopher Ball

Rien ne nous définit autant comme Canadiennes et Canadiens que notre façon d’écrire les mots, notre utilisation de la langue, les tournures de phrases et les prononciations qui nous sont uniques. Quoi de plus irritant que lorsque notre ordinateur nous propose sans cesse l’orthographe américaine?

Cette édition canadienne du Oxford regorge d’information. Et une fois passé le sempiternel débat sur les mots «colour» et «schedule», on s’aperçoit qu’il s’agit de beaucoup plus qu’une mise à jour superficielle d’une édition américaine ou britannique du dictionnaire. Les définitions de certains termes prennent une toute autre priorité chez nous. À preuve, demandez un «scraper» (grattoir) dans les états du sud et on vous tendra un grattoir à peinture. En Angleterre, le grattoir se trouve à la porte arrière et sert à nettoyer les bottes. Et chez nous, au Canada, à quoi pense-t-on en entendant le mot grattoir? Eh oui! À un grattoir de pare-brise.

Certains termes sont tellement canadiens que je ne me pose même plus de questions sur leur signification : on dit «book off work» pour prendre congé, on part en vacances pendant le «March break» (congé d’hiver) et on cotise à notre «RRSP» (REER). Il y a aussi les bûcherons de la côte est, les pêcheurs de la côte ouest, les trappeurs du nord et les colons français qui ont marqué notre histoire et notre langue. Peut-être avez-vous déjà pensé que la langue des bûcherons et des mineurs n’avait pas sa place dans un dictionnaire? Attendez un peu.

Cet ouvrage renferme un autre élément intéressant, à savoir de brèves notices biographiques sur près de 1 000 Canadiennes et Canadiens connus, de Nellie McClung à Elvis Stojko, de même que des inscriptions sur des personnages internationaux.

Ajoutez à cela le nom et l’étymologie des villes et villages dont la population dépasse 5 000 personnes et on commence à prendre conscience de l’ampleur de cet ouvrage. Il renferme même des inscriptions sur près de 4 000 événements historiques, ce qui en fait presque un dictionnaire encyclopédique.

On n’a pas négligé le vocabulaire et le jargon d’autres cultures. En effet, ce dictionnaire n’est pas si canadien qu’il néglige des termes comme «prat» et «gormless», par exemple, et qu’il nous apprend que ce sont des termes britanniques. On y trouve même les mots «buddy» et «mac» à côté desquels on a bien inscrit les définitions américaine, canadienne et britannique.

Et pour tous les renseignements qu’il renferme, le Canadian Oxford Dictionary reste un dictionnaire de taille standard. Au prix abordable de 39,95 $, il est idéal pour la maison et les bibliothèques scolaires. Sa reliure de qualité et son répertoire à onglets en font un ouvrage de référence fort utile et capable de survivre à maintes consultations.

Manque-t-il quelque chose à cet ouvrage? Fait intéressant, le mot «separatist» possède sa propre inscription, tandis que le mot «feminist» ne figure que dans l’explication du mot «feminism». S’agit-il d’une omission ou de ce qui nous rend foncièrement canadiennes et canadiens?

Christopher Ball est bibliothécaire à l’Ordre.