La relève a besoin d'aide immédiatement

Les statistiques montrent que les nouveaux membres ont encore de la difficulté à trouver un emploi stable et de l'appui. La province et les conseils scolaires devraient être plus à l'écoute.

de Doug Wilson

Si vous êtes nouvellement certifié et souhaitez trouver un emploi à temps plein dans une école financée par la province, vous avez intérêt à enseigner le français, les mathématiques, les sciences ou les études technologiques.

Les résultats de la plus récente étude de l'Ordre sur la transition à l'enseignement, étude longitudinale sur cinq ans, indique que les francophones trouvent un emploi à temps plein immédiatement après avoir obtenu leur diplôme, tandis que les anglophones et les personnes formées à l'étranger doivent patienter trois ans ou plus.

Les données confirment les projections, à savoir que ceux et celles qui possèdent les qualifications les plus en demande (français, sciences, mathématiques, informatique et technologie) ont de meilleures chances de trouver un emploi. Soixante-trois pour cent des diplômés de 2003 qualifiés pour enseigner le français, les mathématiques, les sciences ou les études technologiques ont décroché un emploi à temps plein, contre 40 % des autres diplômés. De ceux et celles qui avaient un emploi en mars, 20 % occupaient un poste de suppléant, 35 % un poste temporaire et 45 % un poste à temps plein.

«Ils doivent composer avec plusieurs emplois avant d'obtenir un poste à temps plein.»

En comparaison, tous les diplômés francophones de 2003 ont trouvé un emploi à temps plein, les deux tiers dans des conseils scolaires de langue française et les autres dans des conseils scolaires de langue anglaise ou dans des écoles privées.

La pénurie persiste. Le nombre d'approbations temporaires émises aux conseils scolaires pour les membres francophones, même après l'embauche de tous les diplômés, a plus que doublé au cours des quatre dernières années. Plus de diplômés non certifiés (236 en français langue seconde et 41 en immersion française en 2003) ont obtenu une permission intérimaire du ministère de l'Éducation.

Les résultats de la troisième année reconfirment le besoin d'un programme provincial d'insertion professionnelle. Il y a un an, l'Ordre recommandait au ministre la mise sur pied d'un programme obligatoire de deux ans financé par la province. Le besoin est de plus en plus criant.

D'après nos recherches, presque rien n'a changé au cours de la dernière année. Les nouveaux diplômés trouvent que les pratiques d'embauche des conseils scolaires manquent de constance et de clarté. Ils se plaignent de confusion, de manque de communication et de suivi. Certains parlent même de pratiques d'embauche déloyales.

Les membres formés à l'étranger ne se sentent pas respectés. Même s'ils possèdent au moins cinq années d'expérience, beaucoup ne trouvent pas d'emploi et la moitié de ceux et celles qui en trouvent doivent se contenter de suppléance.

Les nouveaux arrivants disent obtenir les pires affectations et un soutien inadéquat. Souvent, ils doivent composer avec plusieurs emplois pendant les deux premières années avant d'obtenir un poste à temps plein, sans compter qu'ils doivent rivaliser avec les enseignants à la retraite pour les remplacements à long terme.

Moins d'un répondant sur cinq a eu un mentor. Plus de la moitié des répondants se sont plaints d'une orientation inadéquate ou inexistante et autant ont fait les mêmes remarques concernant les activités de perfectionnement professionnel.

Par ailleurs, trois membres sur dix parmi les diplômés de 2001 n'ont pas travaillé pendant au moins une année depuis l'obtention de leur diplôme. Treize pour cent ont pris un congé parental ou pour assumer des responsabilités familiales.

Un répondant sur cinq parmi les enseignants qui en sont à leur troisième année ne sait pas s'il va encore enseigner dans cinq ans. Onze pour cent des répondants se disent moins satisfaits, plus stressés et moins confiants qu'avant et risquent de quitter la profession.

Étonnamment, malgré leurs affectations difficiles, le niveau de stress et l'incertitude, la plupart des nouveaux enseignants se disent très confiants et optimistes. Quatre-vingt-neuf pour cent ont répondu que leur emploi actuel était «bon» ou «excellent».

Nous les félicitons d'avoir survécu; nous admirons leur endurance et nous allons travailler pour les aider à obtenir plus de soutien. Leur avenir professionnel et l'apprentissage des élèves en dépendent.