David Suzuki se souvient de Louise Wyatt
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Repenser le rôle de l'organisme provincial chargé des tests. Changer le processus de négociation des conventions collectives. Donner aux directeurs d'école plus de pouvoir pour gérer l'amélioration du système scolaire. Ces recommandations émanent d'un rapport de L'Alliance-Éducation, partenariat pancanadien entre les entreprises et le secteur de l'éducation, publié après deux sommets sur la régie de l'éducation qui se sont tenus plus tôt cette année. Ce rapport intitulé Future Directions in Education Governance souligne que «les nombreux cas de mauvaise régie interne, publique et privée, ont mené à une résurgence des valeurs fondamentales, notamment la transparence, la franchise, la responsabilisation et l'équité». Il ajoute que l'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) coûte trop cher et tarde trop à publier les résultats des tests pour qu'ils aient une quelconque utilité. Il recommande d'élargir le mandat de l'OQRE et de le placer sous l'égide du Bureau du vérificateur provincial, organisme sans lien avec le gouvernement, pour le rendre plus indépendant. «L'OQRE est un outil efficace d'évaluation du rendement scolaire, mais il ne fournit pas de statistiques sur l'apprentissage. Il est coûteux et exige que les enseignants et les élèves consacrent du temps à l'évaluation. Il publie les résultats avec quatre à cinq mois de décalage. Étant donné sa relation avec le ministère de l'Éducation, il n'agit pas en toute liberté.» Le rapport explique que la confiance du public est au cour de la discorde qui règne dans le système d'éducation ontarien et qu'elle est essentielle pour atteindre l'objectif visé : l'excellence en éducation. «On sentait un besoin de changement en matière de régie interne pour mieux servir les élèves ontariens. Il fallait trouver un nouveau modèle pour mettre un terme aux conflits d'intérêts entre le gouvernement, les fédérations, les conseils scolaires et les parents. «On sait que les organismes responsables de la régie interne sont, sinon dysfonctionnels, pour le moins démobilisés. Parmi les plus grandes frustrations, on note l'ampleur des conflits, le négativisme, la division entre les intervenants, le déséquilibre des responsabilités des divers organismes et le manque de responsabilisation (interne et réciproque).» L'amélioration continue du système scolaire est un thème commun à toutes les recommandations, qu'il soit question du rôle des élèves, des enseignants, des administrateurs et des parents ou de la négociation des contrats des enseignants et du personnel de soutien. Selon le rapport, la responsabilisation «est fondamentale pour que le système favorise l'amélioration continue du rendement scolaire et de l'apprentissage.» «Au cours des dernières décennies, le rôle et les responsabilités de certains partenaires en éducation ont évolué de façon quasi spontanée.» Les gens se sont adaptés aux nouvelles réalités et aux changements d'ordre fiscal, social et législatif, mais le rôle de chacun est devenu «flou et contradictoire, voire inapproprié». Le rapport demande des éclaircissements et des reformulations, et évalue le rôle et les besoins des différents intervenants en éducation.
Les élèves du secondaire devraient avoir leur mot à dire dans la planification de l'amélioration des écoles. Les conseils scolaires devraient donner aux directeurs et aux enseignants plus de formation et plus de latitude pour apporter des changements en vue d'améliorer l'apprentissage. Les agents de supervision devraient être formés à donner le ton au processus d'amélioration. Les conseils scolaires sont sous-utilisés. Ils devraient prendre part à la planification de l'amélioration du système scolaire et aider les directeurs à élaborer et approuver les plans, et à faire le suivi. Les conseillers scolaires devraient être mieux rémunérés et recevoir la formation et les ressources nécessaires pour s'acquitter de leur tâche, et leur rôle devrait être repensé et clarifié : «L'intégrité des conseillers est un pilier de la démocratie en matière de régie interne dans le système scolaire.» Ces dernières années, les contraintes budgétaires, les restructurations et les conventions collectives ont empêché les directeurs d'agir. En tant que figures de proue de l'éducation et gestionnaires de la planification de l'amélioration des écoles, les directeurs ont besoin de soutien et de formation pour mieux s'acquitter de leurs responsabilités. «Il faudrait mettre sur pied un institut provincial pour former les directeurs.» Les contraintes budgétaires, les conventions collectives et les changements apportés au curriculum ont forcé les enseignants ontariens à enseigner des matières pour lesquelles ils ne possèdent pas les qualifications requises. Ils ont besoin de formation et de «programmes de renforcement des capacités». Les enseignants ont besoin de temps de préparation et leurs initiatives de perfectionnement professionnel devraient graviter autour de la planification de l'amélioration du système scolaire à l'échelle de l'école et du conseil. Le rapport cherche à savoir si les conventions collectives devraient être négociées à l'échelle locale, provinciale ou une combinaison des deux, s'il pourrait y avoir plus de souplesse au niveau de l'école et quels systèmes devraient être adoptés afin que les enseignants soient qualifiés pour enseigner les matières qui leur sont assignées. Le processus actuel de négociation des conventions collectives prive les écoles de la latitude dont elles ont besoin. Ce «rapport d'opposition fait fi des besoins des élèves en matière d'apprentissage et de la planification de l'amélioration du système scolaire. De plus en plus, la négociation des conventions collectives est limitée strictement au nombre d'heures de travail, aux salaires et aux conditions de travail. «Comme les professionnels qui négocient les conventions collectives enseignent rarement au même moment, les politiques de dotation ne correspondent pas aux programmes ni aux besoins des écoles.» Les écoles ont besoin de meilleurs liens technologiques pour échanger de l'information et des stratégies. Les éducateurs et les conseillers scolaires doivent s'adapter au changement et le personnel de première ligne doit innover et prendre des risques. Toujours selon le rapport, le ministère de l'Éducation devrait relier toutes les écoles ontariennes au moyen d'une connexion à large bande et créer un portail d'éducation provincial doté d'un «centre de ressources pédagogiques virtuelles» lié à ceux des autres provinces, de l'Europe, de l'Australie et du Royaume-Uni pour favoriser l'innovation et assurer l'adoption des meilleures pratiques. «Une culture qui repose sur d'anciens modèles ne répond pas aux impératifs de l'économie au XXIe siècle.» «Pour libérer la créativité et rehausser nos normes, nous devons équilibrer la régie interne en adoptant des mesures de contrôle centralisées, tout en récompensant le professionnalisme des directeurs et enseignants, et en travaillant en collaboration avec les parents, les conseils d'école et la communauté. Cette vision doit inclure les établissements de recherche, le milieu universitaire, l'Ordre des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, et les autres entités liées à l'enseignement.» Future Directions recommande :
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