État de la profession enseignante en 2004 

La confiance dans l'éducation est à la hausse

de Brian Jamieson  

Les résultats

La jeunesse franco-ontarienne célèbre sa fierté

Rapport sur les 11e Jeux franco-ontariens

de Gabrielle Barkany  

Parler de nous

Réfléchir aux expériences de mentorat

de Brian Jamieson  

Tracer l'esquisse de la réussite scolaire

L'école Silver Springs élabore une façon intégrée d'enseigner le programme

de Leanne Miller  

 

 

 

Hausse de la confiance dans l'éducation publique

tant chez les enseignants que parmi le public.

de Brian Jamieson

Le public croit que les élèves d'aujourd'hui sont mieux préparés que ceux de la génération précédente. Les enseignants estiment qu'ils manquent de temps pour se préparer, enseigner le programme et corriger les travaux, et contrairement au public, ils s'opposent farouchement aux tests normalisés. Ces faits se dégagent du deuxième sondage annuel de Pour parler profession sur l'état de la profession enseignante, réalisé en 2004.

«Ce sondage, qui s'inscrit dans une démarche continue de communication avec les membres de l'Ordre, vise à vérifier comment ils évaluent l'état de l'enseignement en Ontario», déclare Doug Wilson, registrateur de l'Ordre. Cette année, pour la première fois, le public a également été sondé.

«Les enseignants de la province devraient se réjouir, ajoute M. Wilson. Leur bon travail et leur très grand professionnalisme sont remarqués et applaudis.»

Le sondage de 2004 examine :

  • la mesure dans laquelle les enseignants inspirent, motivent et préparent les élèves qui intégreront le marché du travail ou poursuivront leurs études
  • les avantages et inconvénients de la profession enseignante
  • les sources de satisfaction professionnelle des enseignants
  • les aspects les plus exigeants de la profession
  • les avantages et les inconvénients des classes d'élèves aux habiletés diverses
  • l'efficacité des écoles au sein des collectivités
  • les tests et l'évaluation des élèves, des enseignants et des écoles.

Réussites

Les Ontariens disent que les élèves d'aujourd'hui sont mieux préparés que ceux de la génération précédente, surtout en informatique et en technologie, mais aussi en mathématiques et en sciences. Ils croient également que la réussite future des élèves dépend plus des compétences professionnelles que des compétences personnelles.

Pour le public, les compétences linguistiques, le sens éthique au travail, les mathématiques et les compétences sociales et interpersonnelles l'emportent sur les compétences artistiques et l'appréciation des arts, la constitution athlétique, le civisme et la générosité de cour. Les enseignants et le public placent les compétences linguistiques au premier rang des compétences individuelles et la constitution athlétique au dernier rang, mais le public croit que les compétences linguistiques des élèves se sont peu améliorées en une génération.

La confiance des éducateurs dans le système d'éducation ontarien a bondi en un an. Ainsi, cette année, 64 % des enseignants disent avoir confiance dans le système d'éducation par rapport à moins de la moitié l'an dernier.

Les enseignants continuent de penser que la profession (79 %), leurs écoles (80 %) et eux-mêmes (89 %) se débrouillent bien. Le degré de confiance est particulièrement élevé chez les enseignants francophones (90 % par rapport à 79 % chez les anglophones) et ceux qui enseignent dans les écoles de langue française (91 %).

Que cette confiance dans le système ait un rôle important à jouer ou non, plus d'éducateurs se disent prêts à exercer la profession plus longtemps. Cette année, 71 % des enseignants ont déclaré qu'ils comptaient certainement enseigner encore dans cinq ans, comparativement à 65 % l'an dernier.

Défis et réalisations

La majorité des enseignants affirment que la profession est de plus en plus exigeante. Ainsi, 80 % sont d'accord avec l'énoncé : «Chaque année, on m'en demande davantage comme enseignant». Il n'est donc pas surprenant que leur plus grand défi soit le manque de temps.

Les autres défis qu'ils ont à relever sont : motiver les élèves et maintenir leur intérêt (16 %), satisfaire aux attentes des parents, du gouvernement et de la collectivité, dans une proportion à peu près semblable, puis :

  • classes nombreuses, problèmes de discipline et comportement des élèves (11 %)
  • équilibre travail-vie privée, responsabilités professionnelles accrues, et manque de respect de la part des parents, du gouvernement et de la collectivité (9 %)
  • manque d'autonomie comme professionnel, demeurer au courant des nouveautés, et manque de manuels scolaires nouveaux et de bonne qualité (6 %)
  • manque de spécialistes (4 %).

Les écoles parviennent à favoriser le travail appliqué chez les élèves et à enseigner le programme. Ainsi, 78 % des enseignants et 52 % des répondants du public croient que les écoles incitent les élèves à travailler fort et à progresser.

Quatre-vingts pour cent des enseignants croient que les écoles enseignent le programme, comparativement à 54 % des répondants du public. Les enseignants évaluent plus favorablement que les parents la capacité des écoles à évaluer les progrès des élèves, à s'adapter au changement et à améliorer les pratiques pédagogiques. Par ailleurs, 20 % des répondants du public ont dit ignorer comment évaluer les énoncés sur l'efficacité des écoles dans ces domaines. Les femmes évaluent chaque catégorie plus favorablement que les hommes, et les enseignants francophones plus favorablement que les anglophones.

Les enseignants, plus que le public, croient que les écoles réussissent bien à organiser des excursions aux attractions communautaires. Cependant, le taux de réponse diminue lorsqu'il est question d'inciter les parents à faire du bénévolat, d'accueillir la communauté pour des activités ou cours particuliers, d'amener des artistes et autres experts dans les écoles et de mettre leurs installations à la disposition de la communauté. Dans ces cas, environ un Ontarien sur cinq s'est dit incapable d'évaluer ces énoncés. Les enseignants de l'élémentaire notent mieux leurs écoles que ceux du secondaire relativement à leur capacité à inciter les parents à faire du bénévolat et à organiser des excursions.

Divergences d'opinions

Pour le public et la profession, les meilleures personnes devraient enseigner aux élèves, quel que soit leur sexe. Les deux groupes de répondants soutiennent qu'il est important que des hommes et des femmes enseignent et une majorité de répondants disent que l'Ordre devrait s'efforcer d'attirer davantage d'hommes dans l'enseignement. Par contre, les enseignants résistent davantage à l'idée que les facultés d'éducation devraient accueillir un nombre égal d'étudiantes et d'étudiants.

Les questions sur les tests et les évaluations ont peut-être suscité les plus grandes divergences d'opinions entre enseignants et répondants du public. Même si les deux groupes croient que les tests et travaux élaborés par les enseignants constituent le moyen le plus fiable de mesurer les capacités des élèves, ils n'accordent pas la même valeur aux tests provinciaux.

Quatre-vingt-douze pour cent des enseignants jugent que leur observation des élèves, les carnets d'apprentissage et la participation en classe constituent un moyen fiable d'évaluer le rendement des élèves. Les répondants du public notent également plus favorablement les évaluations faites par les enseignants, mais ne les jugent pas nécessairement fiables. Quarante-trois pour cent des membres du public croient que les tests provinciaux sont fiables dans une certaine mesure tandis que 58 % des enseignants ne les jugent pas fiables. Les Ontariens sont également moins enclins à considérer que les tests élaborés par les enseignants dépeignent fidèlement le rendement scolaire.

Les enseignants s'opposent farouchement aux tests provinciaux pour évaluer les élèves, les enseignants et les écoles et à leur utilisation pour évaluer le rendement individuel des enseignants et des directeurs. (Les enseignants francophones sont légèrement plus favorables à cette idée que leurs collègues anglophones.) Ils ne croient pas non plus que les tests devraient influer sur le financement ou les plans d'amélioration des écoles. Soixante-quinze pour cent d'entre eux, comparativement à 25 % des répondants du public, s'opposent à l'utilisation des résultats des tests de l'OQRE pour évaluer les écoles. Par ailleurs, 57 % des enseignants croient que les résultats des tests ne devraient pas avoir d'effet sur le financement des écoles, comparativement à 29 % seulement des membres du public.

Buts et motivations

Les deux groupes de répondants croient que les écoles de l'Ontario devraient préparer les élèves à poursuivre leurs études.

Bien que la majorité des répondants des deux groupes jugent important de préparer les élèves qui intégreront le marché du travail, les enseignants sont particulièrement fervents sur ce point. Des répondants du public ont déclaré que des enseignants les avaient inspirés à entreprendre des études postsecondaires, à réaliser leurs objectifs professionnels et à participer à des activités parascolaires. Cependant, ils n'ont pas trouvé d'enseignants qui les aient inspirés à développer une habileté particulière, comme l'ébénisterie ou la musique.

Comme l'an dernier, la vaste majorité des enseignants ont déclaré que leur principale source de satisfaction professionnelle était d'aider les élèves à apprendre et à s'épanouir (80 %), puis de voir de leurs propres yeux les résultats de leurs efforts (22 %) et de recevoir des commentaires positifs des élèves et de leurs parents (11 %).

La plupart des enseignants se sentent appréciés de leurs élèves, continuent d'aimer leur profession et recommanderaient l'enseignement à d'autres personnes. Les Ontariens semblent satisfaits de leurs enseignants. Ainsi, 61 % des répondants du public ont déclaré que des enseignants les avaient inspirés à travailler fort à l'école et 58 % ont dit qu'ils avaient été une source d'inspiration les ayant aidés à réussir dans la vie.

«Cette étude importante met en parallèle les opinions des enseignantes et enseignants et des parents d'une manière qui réconfortera et stimulera la profession, a déclaré Marilyn Laframboise, présidente du conseil de l'Ordre. C'est rassurant de voir que le public respecte le travail des membres de la profession peut-être plus que les enseignantes et enseignants ne le croient.

«Le public nous a dit que les enseignantes et les enseignants font du bon travail, qu'ils inspirent leurs enfants à exceller et que la qualité de l'éducation s'améliore. À l'instar de la profession, le public a à cour la réussite des élèves, mais il veut être rassuré et demande des comptes.»

Les enseignants de la Grande-Bretagne et de l'Ontario sont d'accord

Selon un sondage mené auprès des enseignants britanniques, l'enseignement est valorisant, stimulant et satisfaisant, mais les enseignants ont besoin de plus de perfectionnement professionnel.

La National Foundation for Educational Research a envoyé des questionnaires à 10 000 enseignants au nom du General Teaching Council (GTC). Quarante-quatre pour cent ont répondu. Quelques constatations  :

  • Les enseignants britanniques demandent que leur créativité et leur jugement professionnels soient plus respectés, mais seulement deux répondants sur cinq croient que cela se produira.
  • Ils veulent contribuer davantage au développement de l'esprit d'initiative et des capacités d'analyse et de réflexion des élèves.
  • Quatre-vingt-dix pour cent croient que l'apprentissage en ligne et par ordinateur augmentera, mais seulement un peu plus de la moitié croit que cela est souhaitable.
  • Quatre-vingts pour cent ne croient pas bénéficier du perfectionnement professionnel dont ils ont besoin.
  • Les élèves sont une source importante de motivation, d'efficacité et de satisfaction professionnelle.
  • Environ 80 % ont indiqué que les interactions avec les élèves les aident à dispenser des cours plus efficaces et plus inspirants.
  • Un répondant sur cinq a déclaré que l'enseignement était une profession exigeante, mais le même nombre croit que l'enseignement est une profession valorisante, stimulante et satisfaisante.

Selon Carol Adams, directrice générale du GTC, le sondage démontre que les enseignants sont déterminés à respecter les valeurs de la profession et à placer les intérêts et les besoins des élèves au premier rang.

Consultez les résultats du sondage.