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Le mois de Septembre annonce la perspective de rencontrer de nouveaux élèves et d’avoir l’occasion de grandir professionnellement. Parfois, on se remémore d’autres mois de septembre, aussi lointains soient-ils. Quelques mois après mon élection en tant que président du conseil, mon enseignante de 5e année, à qui je n’avais pas parlé depuis 50 ans, m'a appelé pour me féliciter. Ses quelques mots d’approbation m'ont tout autant flatté en 2007 que quand j’avais 10 ans. Je me suis souvenu de mon ancienne école et j’ai pensé à des camarades de classe dont j’ai perdu la trace. Je me suis vu rentrer à la maison après l’école en passant devant la patinoire, le magasin du coin qui n’existe plus, la boîte aux lettres qui y est toujours, et la maison familiale qui, quand j’étais en 5e année, abritait un merveilleux petit chien qui allait perdre la bataille avec le camion du laitier cet hiver-là.
Mlle Laschuk était très jeune quand elle était mon enseignante de 5e année, mais celle de 4e année ne l’était pas. Elle a pris sa retraite juste après avoir enseigné à notre groupe. Je suis donc assez certain que mon enseignante était née dans les années 1800. Il est très possible qu’elle-même ait été l’élève d’une enseignante qui est née avant que le Canada ne devienne un pays. Deux degrés de séparation nous mènent rapidement aux temps d’avant la Confédération – c'est un fait qui mérite réflexion. En 1867, le premier système scolaire de l’Ontario permettait le châtiment corporel, le redoublement, les évaluations strictes et la ségrégation. De plus, il a eu la capacité remarquable de résister à des changements majeurs pendant près d’un siècle. Toutefois, à la suite de la publication du Rapport Hall-Dennis dans les années 1960, le changement allait finalement toucher l’éducation en Ontario, et nous baignons dans un climat de changement depuis lors. Concept ouvert, années multiples, éducation de l’enfance en difficulté, apprentissage coopératif, méthode globale, littératie, numératie, années d’insertion, curriculum commun, autoréglementation des enseignants, réduction des années du secondaire, répartition en classes homogènes, décloisonnement, recloisonnement et j’en passe, sont un petit échantillon des récentes initiatives dans le monde de l’éducation en Ontario. On a minimisé, voire complètement ignoré l’importance de certaines de ces initiatives, mais nous devons toutefois être fiers des changements positifs qui définissent maintenant l’éducation dans la province. Quand on se penche sur la façon dont nous éduquions les enfants il y a 100 ans, on ne peut s’empêcher d’être surpris par les nombreuses différences. Mais que reste-t-il de ces années-là? Évidemment, hier comme aujourd’hui, les enseignants doivent savoir comment gérer une classe. Que l’on enseigne la phonétique à l’élémentaire ou le calcul au secondaire, il est toujours nécessaire d’avoir une bonne méthode de gestion de classe qui nous permette d’enseigner avec autant d’efficacité et de stabilité que possible.
Vous pouvez trouver des idées un peu partout dans ce domaine. La Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et ses affiliés ont traité ce sujet en profondeur et je vous invite à consulter leur site web ou à leur téléphoner. Il est très instructif d’observer des enseignants du jardin d’enfants, car ils doivent mettre de l’ordre dans la classe de façon absolument non menaçante. Nous avons tous des collègues qui ont le chic pour diriger une classe merveilleusement bien – demandez-leur de vous parler de leurs méthodes. De mon côté, la meilleure stratégie de gestion de classe m'a été donnée par une directrice d’école qui m'a dit de ne jamais parler avant d’avoir obtenu le silence complet, même s’il faut attendre patiemment que les élèves arrêtent de faire du bruit avant de leur parler d’une voix très douce. Souvenez-vous qu’une bonne technique de gestion de classe dure toute une carrière. Je vous souhaite une excellente année scolaire. ■ |