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Écouter et apprendre : consultation sur l'insertion professionnelle
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de Brian Jamieson Chaotique, compliquée, éprouvante, épuisante et intense ne sont que quelques-uns des qualificatifs utilisés par les nouveaux enseignants ontariens pour décrire leur première année d'enseignement. Ces mots sont tirés de l'enquête sur la transition à l'enseignement menée par l'Ordre auprès des enseignants qui en sont à leur première ou deuxième année. Ils ont été répétés en mai et juin derniers au cours d'une série de consultations sur le livre blanc intitulé Insertion professionnelle des nouveaux enseignants : grandir dans la profession. Ce printemps, Brian McGowan, registrateur adjoint, a rencontré de nouveaux enseignants et des administrateurs à Hamilton, Windsor, Toronto, Ottawa, Sudbury et Thunder Bay. M. McGowan et une équipe de l'Ordre ont recueilli les réactions et suggestions des membres concernant le livre blanc. Celui-ci recommande la mise sur pied d'un programme d'insertion professionnelle obligatoire de deux ans entièrement subventionné par le gouvernement, pour les nouveaux enseignants de tous les conseils scolaires ontariens. Les enseignants et représentants des conseils scolaires, y compris les directeurs d'école, agents de supervision, parents et administrateurs, ont manifesté le désir d'aider les nouveaux enseignants à se sentir à l'aise, à gagner de l'assurance et à réussir rapidement. «L'amélioration de l'enseignement favorise l'apprentissage des élèves», souligne M. McGowan. Le livre blanc suggère que le mentorat individuel, en jumelant un enseignant chevronné à un novice, est la meilleure façon d'aider les débutants pendant leurs premières années de carrière. Il s'appuie sur des recherches, les données de l'enquête sur la transition à l'enseignement et l'interaction avec les membres au cours des dernières années. La proposition porte sur le mentorat, le perfectionnement professionnel, l'orientation structurée, l'appréciation, l'évaluation du programme et le besoin de congés professionnels. (Pour consulter et télécharger le document, rendez-vous à www.oct.ca.) Partir du bon pied «L'Ordre a lancé le débat sur l'insertion professionnelle afin que les nouveaux enseignants partent du bon pied et connaissent une carrière longue et satisfaisante, ajoute M. McGowan. Cela fait partie du perfectionnement professionnel continu qui commence à la faculté et se poursuit au travail, dans la classe. «Nous voulons que ceux qui se sont engagés envers les élèves constatent notre engagement par rapport à leur croissance et leur perfectionnement professionnels. Plus vite ils seront à l'aise dans une classe, plus ils se reconnaîtront en tant que professionnels. Cela ne peut qu'améliorer la qualité de l'apprentissage des élèves ontariens.» Les administrateurs et enseignants sont en faveur d'un programme d'insertion de deux ans, mais ont toutefois formulé de nombreuses suggestions. Certains ont proposé l'élaboration de modèles d'insertion différents dans les communautés petites et éloignées. D'autres ont suggéré que des enseignants récemment retraités soient invités à agir comme mentors ou même qu'un seul vétéran s'occupe de quelques nouveaux enseignants. Certains ont émis des réserves à l'égard de la sélection et de l'attribution des mentors et ont demandé l'ajout d'un processus de réévaluation et d'attribution en cas de jumelage non productif. Cependant, tous s'entendent sur un point : «les conseils scolaires ne peuvent pas y arriver sans financement», comme l'a dit un enseignant d'Hamilton. Questions d'argent
Évidemment, les enseignants ont louangé la recommandation du livre blanc qui prévoit un budget annuel de perfectionnement professionnel de 850 $ par nouvel enseignant sur deux ans. L'éducation de l'enfance en difficulté a été identifiée comme étant une priorité en matière de perfectionnement en début de carrière. Les participants ont approuvé la recommandation visant le plein financement de la formation au mentorat, suggérant que celle-ci soit rémunérée et se tienne pendant l'été. La formation au mentorat a été jugée essentielle. «Tant que nous n'avons pas les ressources, ce ne sont que des vux pieux», de dire un autre administrateur d'Hamilton. Rouages La demande la plus généralisée a trait au pouvoir de décision concernant le choix du programme au niveau du conseil et de l'école. On s'inquiète de savoir si la province fournira de nouveaux fonds et en quantité suffisante, si les sommes seront exclusivement réservées au programme d'insertion et si l'aide financière sera maintenue. Les enseignants et administrateurs s'accordent à dire que la réussite du programme passe par les congés professionnels des mentors et de leurs protégés. Le livre blanc recommande que, chaque année, l'équipe mentor-protégé soit libérée de ses fonctions d'enseignement pendant une certaine période pour ses activités de mentorat et de perfectionnement professionnel. Les nouveaux enseignants soulignent que le travail de préparation additionnel lié aux absences, notamment en ce qui a trait à la suppléance, risque d'ajouter à leur stress. Ils s'interrogent aussi sur la disponibilité des suppléants et sur le fait que des enseignants chevronnés passeront moins de temps dans leurs classes. Certains ont proposé l'accompagnement et l'observation pour réduire la suppléance mais aussi pour ses vertus. «Certains nouveaux enseignants se sentent inspirés après avoir visité une classe exemplaire», a déclaré un administrateur de Toronto. Lors d'une séance de consultation auprès des intervenants provinciaux à Toronto, un participant a suggéré la création d'un «programme de jumelage» afin que les relations de mentorat se tissent spontanément pendant l'orientation. Ainsi, aucun des deux n'est blâmé si la relation ne fonctionne pas. Tous les nouveaux enseignants qui ont bénéficié d'un programme d'orientation organisé par le conseil (d'après l'enquête sur la transition à l'enseignement, seul un enseignant sur quatre en bénéficie) l'ont apprécié. Cependant, ils auraient tout autant besoin d'orientation sur le personnel scolaire, les ressources et les procédures. Les suppléants à long terme et les enseignants embauchés après septembre ont souligné l'importance d'un bon programme d'orientation. Au début, beaucoup se sentent isolés et sans ressources. Les novices se sont vu confier des classes à années multiples, des matières hors de leur champ de compétence et des classes qui doivent subir les tests de l'OQRE. Ils se préoccupent du manque de fournitures scolaires. L'Ordre recommande que les enseignants bénéficient des ressources didactiques dont ils ont besoin et que leurs fonctions soient à la mesure de leurs qualifications et de leur expérience. Les participants ont insisté sur le fait que les programmes et non les participants doivent être évalués. Plusieurs estiment que l'insertion doit aller de pair avec les plans d'amélioration et qu'il faut reconnaître les difficultés et la complexité de la profession. Nombreux avantages
«J'ai eu plus de satisfaction au travail pendant ma première année d'enseignement qu'en dix ans de carrière dans le secteur privé», a déclaré un enseignant de Toronto. Selon des enseignants d'Ottawa qui ont bénéficié d'un programme de mentorat, ces programmes enrichissent la culture de l'école. Les anciens et les nouveaux enseignants sont sortis grandis de leur expérience. «Moi aussi, j'ai appris du mentorat, affirme un enseignant du secondaire. À l'heure actuelle, le mentorat est au cur de mes activités de perfectionnement.» «Le mentorat favorise l'entraide, la collaboration et la création de réseaux», ajoute une mentor au conseil scolaire du district de Toronto. Obstacles à la mise en uvre Les représentants des écoles et des fédérations d'enseignants ont appuyé la proposition, mais ont parlé des répercussions à considérer et des obstacles à surmonter pour sa mise en uvre. «C'est l'occasion de fournir des modèles aux écoles pour aider les nouveaux enseignants, souligne Helen Spence, présidente de l'Ontario Principals' Council. Nous pouvons le faire comme il se doit.» Cependant, un changement dans la culture scolaire s'impose. Les administrateurs devront être consultés et appuyés, puisque beaucoup de directeurs et de directeurs adjoints sont eux-mêmes en poste depuis peu. «Nous devons trouver des moyens d'aider les nouveaux enseignants et leur permettre de dire : "Je me sens débordé", ajoute Sue Robertson, représentante de la Fédération des associations foyer-école de l'Ontario. Ils doivent avoir quelqu'un à qui se confier au quotidien.» Évidemment, les participants ont soulevé de nombreux points connexes. Ils s'interrogent sur le lien entre le programme d'insertion et le Programme de perfectionnement professionnel, sur la définition de nouvel enseignant et sur l'utilité d'étendre le baccalauréat en éducation des facultés ontariennes. Au cours de l'été, nous avons étudié les suggestions recueillies en personne et par Internet et les avons incorporées au livre blanc. La nouvelle version sera déposée au conseil de l'Ordre à la fin de septembre. S'il est approuvé par le conseil, le rapport final et les recommandations seront remis à la ministre de l'Éducation cet automne. Le document Insertion professionnelle des nouveaux enseignants : grandir dans la profession est disponible dans notre site à www.oct.ca.
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