Les enseignants remarquables de Silken Laumann Jessie Finlayson et Micheal Bevan |
de Brian Jamieson «À cur vaillant, rien d'impossible.» Il n'est pas difficile d'imaginer que ces paroles puissent sortir de la bouche de Silken Laumann, médaillée olympique canadienne d'aviron. Mais on ne s'attend pas à ce que l'ex-championne du monde attribue cette belle philosophie au fait qu'elle a redoublé sa 3e année! Silken a remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, une médaille d'or aux Jeux panaméricains de 1987 et le titre de championne du monde ainsi que le trophée Lou Marsh à titre d'athlète de l'année au Canada en 1991. Au Canada, on se souvient surtout d'elle comme de la rameuse qui, envers et contre tout, a gagné une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992. En effet, seulement 10 semaines avant le grand jour, la périssoire de Silken entre en collision avec une autre embarcation lors d'une séance d'entraînement, la blessant très grièvement à la jambe. En dix jours, elle subit cinq opérations et défie les meilleures prédictions médicales en remontant dans sa périssoire pour s'entraîner en vue des Jeux de 1992. En 1996, elle remporte une médaille d'argent aux Olympiques d'Atlanta. Aujourd'hui, elle vit en Colombie-Britannique où elle partage son temps entre sa famille, ses fonctions de conférencière, ses uvres de charité et l'entraînement de jeunes rameurs. Native de Mississauga, Silken éprouve de la gratitude envers certains enseignants qui lui ont consacré l'attention et le soutien dont elle a eu besoin pour réussir sur les bancs de l'école et dans la vie. «Ce n'est pas que j'étais une très bonne élève, dit-elle, mais je travaillais dur. «Certains enseignants m'ont beaucoup aidée après les heures de classe. Leur dévouement était admirable. Ils m'ont encouragée à surmonter mes difficultés d'apprentissage.» Des débuts difficiles Pour la petite Silken, la lecture était chose difficile car elle n'arrivait pas à grouper les lettres de l'alphabet pour en faire des sons et des mots. Aujourd'hui, on aurait vite diagnostiqué un problème d'apprentissage. La 3e année à l'école publique Lorne Park devient tellement difficile pour Silken que Mme Finlayson la fait redoubler. Pourtant, Silken chante encore les louanges de cette enseignante remarquable qui a eu un effet décisif sur le reste de sa scolarité. «Elle est venue chez moi, cet été-là, se souvient Silken. Je m'en rappelle car il était inhabituel qu'une prof se rende chez ses élèves. Elle m'a apporté une boîte de chocolats et m'a dit que j'étais une fille formidable, que tout irait bien et qu'une année de plus me donnerait une meilleure base. J'ai senti qu'elle avait à cur de m'aider.» Mme Finlayson a passé nombre d'heures après la classe à aider Silken avec la lecture. «Grâce à cet appui, je n'ai pas perdu courage», reconnaît-elle. Bien des années plus tard, Silken a été invitée à une réception en l'honneur de son ancienne enseignante. «C'est drôle, mais elle se souvenait à peine de moi, dit-elle. Ce n'est pas que je sortais de l'ordinaire. Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas la seule qu'elle ait aidée. Au fil des années, elle a probablement fait la même chose avec des centaines d'élèves. C'est un peu comme quand on vient me dire de but en blanc «Merci beaucoup pour la note que vous m'avez écrite» et que je ne me souviens pas vraiment de ce dont il s'agit. Mais pour la personne à qui je l'ai écrite, c'est resté quelque chose!» Sur la bonne voie Peut-être lente au début, Silken a vite rattrapé son retard et n'a jamais cessé d'aller de l'avant. Durant les 6e, 7e et 8e années, son niveau de lecture dépasse la norme. À l'école secondaire, elle lit un livre par semaine. Aujourd'hui, la lecture reste son passe-temps favori. À l'encouragement et à l'appui de Mme Finlayson s'est ajouté l'enthousiasme pour l'apprentissage de Michael Bevan, enseignant de sciences à l'école secondaire Lorne Park. Silken, comme bien d'autres élèves, a tout de suite attrapé la piqûre. «Il m'a vraiment fait découvrir les sciences, dit-elle. J'ai toujours aimé les sciences et les maths, mais il a transformé ces matières en un univers captivant. Je n'ai jamais entendu quelqu'un parler des amibes avec autant de passion. «Il débordait d'enthousiasme et s'émerveillait devant la reproduction des organismes, se souvient-elle. Avec lui, j'étais brillante. Jamais encore je n'avais obtenu 90 en biologie ou ailleurs. Son enthousiasme était contagieux et j'avais envie de travailler fort. «D'ailleurs, je voulais devenir une femme de sciences - jusqu'à ce que je me rende compte combien de temps il fallait passer, une fois à l'université, enfermée dans des laboratoires. Je savais que je n'étais pas faite pour ça.» Une des choses que Silken n'a jamais aimées à l'école, c'était se tenir tranquille. «J'étais convaincue que ce n'était pas la bonne façon d'apprendre, dit-elle. L'exercice physique, le mouvement, c'est tellement important... surtout pour une enfant comme moi qui ne tenait pas en place.» Elle se souvient que
l'éducation physique faisait alors partie intégrante du
programme scolaire. En 5e année, elle dépassait
les garçons à la course à pied. «La
plupart des gens ne pouvaient même pas courir un demi-mille alors
que moi, je me sentais des ailes, se souvient-elle. «En 8e année, je faisais déjà partie d'une équipe d'athlétisme. En 10e année, j'ai commencé à faire de l'aviron, et les années qui ont suivi, ce sport m'a littéralement envoûtée.» En 1984, diplômée de l'école secondaire InDEC, école parallèle de Mississauga, Silken se rend aux Olympiques et est acceptée en deuxième année du programme d'anglais de l'Université de Victoria. Elle y voit toujours de l'ironie! Influence positive Au secondaire, bon nombre d'enseignants faisaient aussi office d'entraîneurs. Silken a appris à connaître ses enseignants durant des événements sportifs le week-end. «Quand on les voit en dehors de l'école, les enseignants deviennent soudainement des êtres humains. Ces sorties nous permettaient de les voir sous différents aspects, c'était bien agréable. «Durant toute ma scolarité, j'ai vraiment senti que les enseignants me traitaient comme une personne à part entière. Aujourd'hui, je ne veux pas oublier qu'à mon tour, j'ai beaucoup d'emprise sur les jeunes que je rencontre. Nous avons tous les moyens d'avoir une influence positive sur les enfants. «Les enseignants font un travail important et ils font vraiment une différence, dit-elle. Toutes ces coupures budgétaires sont décourageantes, j'en suis sûre. Il est facile de perdre de vue que vous faites quelque chose d'honorable et que votre façon de traiter les élèves fait toute la différence. Clairement, c'est une énorme responsabilité, mais c'est aussi un don d'avoir ce genre d'impact tous les jours.» |
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