Aider les élèves, une source d'inspiration Un sondage inédit mené auprès des membres - une première dans les sept ans d'histoire de l'Ordre - révèle que les enseignants accordent toujours la priorité à leurs élèves. |
de Brian Jamieson C'est d'abord par idéalisme et altruisme que les enseignants ont choisi leur profession, affirment nos membres. Et ce sont ces mêmes ces valeurs qui continuent d'animer leur désir d'améliorer l'apprentissage et l'enseignement. Le sondage mené par l'Ordre sur l'état de la profession brosse un portrait éloquent de la confiance des enseignants par rapport à l'éducation et de ce qu'ils pensent de la participation des parents. Voués par-dessus tout à l'apprentissage et à la réussite des élèves, les enseignantes aimeraient que la société appuie davantage l'éducation. Le «conflit systémique» représente le plus grand défi et les tests normalisés soulèvent des préoccupations. «Cette étude valide le professionnalisme des enseignantes et des enseignants, de dire le registrateur de l'Ordre, Doug Wilson. Elle reflète leurs opinions et leur appréciation de leur travail et de leur profession. On y voit, une fois de plus, qu'un milieu d'enseignement où règne la collaboration constitue la meilleure façon de résoudre les problèmes et les préoccupations.» Le sondage est une première dans l'histoire de l'Ordre. Au coût de moins de 20 cents par membre, il fournit une mine de renseignements qui pourront être communiqués aux intervenants du monde de l'éducation et au gouvernement provincial en vue de faire avancer les choses. «Comme nous avons le mandat de réglementer la profession enseignante, nous devons savoir ce que pensent nos membres, ajoute M. Wilson. Nous sommes très bien placés pour entendre les différents points de vue de nos 190 000 enseignants et éducateurs des quatre systèmes d'éducation financés par les fonds publics de la province. Nous voulons évaluer fidèlement les opinions exprimées et lancer la discussion sur les défis et l'essor de la profession. «En rehaussant la profession, nous améliorons la qualité de l'éducation et servons l'intérêt du public. Le sondage a cerné les préoccupations de nos membres et leur engagement à bâtir une profession solide et un système d'éducation de qualité pour l'Ontario et ses élèves.» Plus de 1 000 personnes sondées C'est vers COMPAS, institut de sondage public, que Pour parler profession s'est tourné pour mener ce sondage. Au total, 1 027 membres, choisis au hasard et dont le nom et les coordonnées demeurent confidentiels, ont participé au sondage téléphonique en juillet. Cet échantillon est considéré juste, la marge d'erreur étant de 3,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Le sondage a révélé que :
L'âge des répondants a eu très peu d'incidence sur les résultats. L'attitude des novices est étonnamment similaire à celle des enseignants chevronnés. Paradoxalement, les plus jeunes semblent légèrement moins confiants en la profession mais sont plus portés à recommander l'enseignement comme choix de carrière. Ils accordent également davantage d'importance à l'expérience pratique et perçoivent davantage les directeurs d'école comme une source fiable d'information et de conseils. Confiance et défi Presque 90 % des personnes sondées étaient confiantes par rapport à leur travail. Près de 80 % se disaient confiants en leur école. La confiance régnait également au niveau de la profession en général. Les enseignants ne sont toutefois pas aussi positifs en ce qui concerne la qualité du système éducatif ontarien. Ainsi, 12 % se sont dits moins que confiants envers le système actuel, et 16% exprimaient une grande confiance envers le système, alors que la majorité se situait entre les deux. Pour 81 % des répondants, «enseigner, guider et inspirer les jeunes» constitue la meilleure partie de leur travail. Six pour 100 prennent plaisir à enseigner une matière qu'ils aiment. Le salaire, la sécurité d'emploi, l'horaire de travail et les vacances ont à peine été cités comme facteurs de motivation. Le plus difficile? Pour 29 %, il s'agit de «l'atmosphère conflictuelle au sein du système éducatif». Les hommes, plus que les femmes (36 % par rapport à 26 %), se sentent particulièrement interpellés par le conflit. Pour 22 %, enseigner de manière à répondre aux besoins de chaque élève est ce qu'il y a de plus exigeant. Le manque de ressources en classe (13 %), la taille des classes (10 %) et les classes à années multiples (4 %) se sont également classés parmi les aspects les plus difficiles. Presque un enseignant sur cinq (18 %) estime que la société n'appuie pas l'apprentissage et l'éducation autant qu'elle le devrait. Malgré de solides objections contre les tests normalisés, seulement 2 % des répondants ont cité ces tests comme l'aspect le plus difficile de l'enseignement. Bien qu'elles ne soient pas sensées dicter le comportement, les difficultés reflètent la culture des écoles et de la profession. Lorsqu'on leur a demandé s'ils enseigneraient encore dans cinq ans, 65 % ont répondu dans l'affirmative. Toutefois, 20 % ont avoué qu'ils n'enseigneraient définitivement plus dans cinq ans, 12 %, «probablement pas» et 4 % étaient indécis. L'âge des répondants était un facteur décisif. Ainsí, 87 % des moins de 50 ans ont affirmé qu'ils enseigneraient définitivement (64 %) ou probablement (23 %) encore dans cinq ans. Les plus de 50 ans étaient moins nombreux à opiner. En effet, 42 % ont affirmé qu'ils resteraient en enseignement et 19 % ont dit qu'ils resteraient probablement dans l'enseignement. Plus d'hommes que de femmes prévoient quitter la profession au cours des cinq prochaines années (37 % par rapport à 29 %). Les deux tiers ont indiqué qu'ils conseilleraient aux jeunes sur le point d'aller à l'université d'opter pour l'enseignement, tandis que 30 % ont dit qu'ils s'en abstiendraient. Expérience en milieu de travail Aux dires des enseignants, rien n'équivaut l'expérience en milieu de travail pour parfaire ses compétences. Quatre-vingt-six pour 100 des répondants estiment que l'expérience en milieu de travail est très importante. Ils ont également fait l'éloge des conseils prodigués par les vétérans ou mentors. Pour 87 % d'entre eux, ces conseils étaient importants ou très importants. Et il y a encore beaucoup à dire sur le gros bon sens. Soixante-dix-sept pour cent ont classé d'important à très important le bon sens comme source d'acquisition de compétences. Les enseignants ont apprécié leur stage et accordent une grande importance aux activités de perfectionnement professionnel. Toutefois, ils ont curieusement classé les connaissances transmises par leurs parents et les membres de leur famille au-dessus de leur expérience à titre d'étudiant, des conseils de la direction d'école et des compétences qu'ils ont acquises à la faculté d'éducation. Dans l'ensemble, les femmes étaient plus réceptives aux diverses sources d'apprentissage. Par ailleurs, elles apprécient davantage les cours de formation et les activités de perfectionnement professionnel que les hommes. Les répondants croient qu'en enseignement, savoir communiquer est plus important que de connaître la matière par cur. Parmi les qualités essentielles d'un bon enseignant, transmettre l'amour du savoir et montrer de l'intérêt envers les élèves se sont classés au premier rang (24 % et 21 % respectivement). Être bon communicateur (7 %), bien organisé (5 %) et avoir un bon sens de l'humour (3 %) étaient également jugés importants. Opinions partagées Les opinions sur l'image publique de l'enseignement étaient fermes et partagées. Dans l'ensemble, 94 % des répondants estiment que le public ne comprend pas la complexité de leur travail. Quarante-neuf pour 100 sont d'avis qu'une campagne de communications exhaustive s'impose pour mieux faire connaître la profession enseignante. En outre, ils croient que la profession souffre de l'absence d'un représentant ou d'un défenseur connu et respecté. Comparativement à d'autres professionnels, comme les médecins, les enseignants considèrent ne pas avoir la couverture médiatique qu'ils méritent (88 %). Mais peuvent-ils promouvoir davantage eux-mêmes leurs réalisations? Quatre-vingts pour 100 pensent que oui; 19 % pensent que non. Confiance entre pairs Les collègues demeurent la source de renseignements la plus fiable. Les répondants ont affirmé à 98 % avoir confiance en leurs pairs en tant que source de renseignements sur des questions d'éducation. De là, le cercle dit «fiable» se brise en vagues selon les relations personnelles et professionnelles de chacun. Après leurs pairs, les enseignants se fient à la direction d'école et à leurs élèves avant de s'en remettre aux fédérations d'enseignants, aux chercheurs du domaine de l'éducation, aux parents, aux administrateurs de leur conseil scolaire, à l'Ordre, aux journaux, aux fonctionnaires du ministère de l'Éducation et aux politiciens. Le rôle crucial des parents Les enseignants croient que l'appui des parents est crucial dans la réussite des élèves. Quatre-vingt-dix-huit pour 100 jugent que les parents qui lisent à leurs enfants et les aident à faire leurs devoirs jouent un rôle décisif dans leur réussite scolaire. Les enseignants veulent que les parents tiennent leurs enfants responsables de leur comportement, travaillent avec eux «en collaboration et sans agressivité» et aident leurs enfants à lire et à faire leurs devoirs. Seulement 5 % des répondants estiment que la contribution des parents aux activités scolaires est utile. Les hommes prônent davantage la participation des parents à l'apprentissage des enfants. Autant les enseignants considèrent la participation des parents comme bénéfique, autant ils considèrent nuisibles les tests normalisés. En fait, le sujet a provoqué les plus vives réactions parmi tous les répondants. Les tests normalisés remis en question La majorité des enseignants disent que les tests normalisés démoralisent les élèves (85 %), n'améliorent pas l'apprentissage (90 %) et ne constituent pas une bonne façon d'évaluer le rendement des élèves (88 %) ou des enseignants (95 %). Les enseignants estiment que leur principale responsabilité est envers les élèves (65 %). Les parents arrivaient loin en deuxième position (14 %), suivis de la direction d'école (6 %), des conseils scolaires (5 %), du public (4 %), des collègues (2 %) et du gouvernement provincial (1 %). Par ailleurs, 46 % croient que l'autoréglementation de la profession enseignante est un moyen important ou très important de protéger l'intérêt du public. Mais 33 % sont restés neutres et 9 % n'ont émis aucune opinion. Les sons de cloche sur les renseignements qu'ils reçoivent de l'Ordre, leur organisme d'autoréglementation, étaient également discordants. Un tiers s'est dit satisfait des renseignements reçus de l'Ordre, un tiers s'est dit insatisfait et l'autre tiers est resté neutre ou n'a émis aucune opinion. Les femmes semblaient plus réceptives face aux renseignements qu'elles reçoivent. «Les enseignants veulent qu'on respecte et apprécie leur travail, déclare M. Wilson. Ils veulent qu'on défende plus ardemment leurs intérêts et se disent troublés par le conflit systémique qui semble atténuer ce qu'ils font pour les élèves. «L'Ontario a de la chance d'avoir un groupe de professionnels altruistes et dévoués, fiers de leur travail et de leur école. Ils s'inspirent de l'étincelle qu'ils font naître chez les jeunes et voient les parents comme des partenaires indispensables à la réussite des élèves. Cette étude ne fait que confirmer les valeurs et les opinions des enseignants. En prenant connaissance de ces résultats, les parents verront que les enseignants veulent la même chose qu'eux : ce qu'il y a de mieux pour les enfants de l'Ontario.»
Q1 Quel est votre niveau de confiance concernant les aspects suivants? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie aucune confiance et 5 beaucoup de confiance)
Q2 Recommanderiez-vous à quelqu'un sur le point d'aller à l'université de faire une carrière en enseignement?
Q3 Si une jeune personne sur le point d'entrer à l'université vous consultait au sujet des choix de carrière et vous demandait de lui dire les aspects les plus intéressants de la profession enseignante, que répondriez-vous?
Q4 Quel est l'aspect le plus difficile de l'enseignement?
Q5 Enseignerez-vous encore dans cinq ans?
Q6 Quelle importance accordez-vous aux différentes sources de formation professionnelle? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie pas importante et 5 très importante)
Q7 Quelle est la caractéristique la plus importante d'un bon enseignant?
Q8 Quels sont vos sentiments à propos de l'image de l'enseignant? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie vivement en désaccord et 5 vivement d'accord)
Q9 Dans quelle mesure est-il essentiel pour qu'un jeune réussisse bien à l'école que ses parents l'aident à lire et à faire ses devoirs, par exemple?
Q10 Quelle activité représente la plus importante contribution des parents?
Q11 Avez-vous déjà été enseignant associé ou mentor?
* Seules les personnes qui ont répondu oui à la question 11 ont été invitées à répondre à la question 12. Q12 Quels sont vos sentiments à l'égard du rôle d'enseignant associé?
Q13 Quelle valeur accordez-vous à Internet comme source d'information et de matériel pour vous aider dans votre travail? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie très peu de valeur et 5 énormément de valeur)
Q14 Quels sont vos sentiments au sujet des tests normalisés que doivent passer les élèves?
Q15 Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de la quantité d'information que vous recevez de l'Ordre? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie très mécontent et 5 très satisfait) Résultats : La médiane se situe à 3 (neutre). Neuf pour 100 des enseignants se disent très satisfaits, 24 % satisfaits et 35 % étaient neutres, alors que 17 % étaient insatisfaits et 14 % très insatisfaits. Un pour 100 ne savaient pas ou n'ont pas répondu. Q16 Dans quelle mesure faites-vous confiance à chacune des sources d'information suivantes pour les questions d'éducation? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie aucune confiance et 5 beaucoup de confiance)
Q17 À qui les enseignants devraient avoir le plus de comptes à rendre?
Q18 Quelle valeur accordez-vous à l'autoréglementation de la profession comme moyen de protéger l'intérêt public? (sur une échelle de 5 points où 1 signifie pas important du tout et 5 très important)
Q19 Enseignez-vous dans une école de langue française ou anglaise?
Q20 Où travaillez-vous?
Pour obtenir une analyse plus complète et les résultats détaillés du premier sondage de l'Ordre sur l'état de la profession enseignante, rendez-vous à : www.oct.ca.
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