|
Les enseignants remarquables des Barenaked Ladies Peter Oleskevich,
Rob Rennick,
|
KEVIN HEARN
En 7e année, à la demande de son enseignant remarquable, Kevin s’est rendu au centre-ville de Toronto, les yeux bandés, pendant un après-midi. «C’est là que j’appris à entendre de la musique dans tout ce qui m’entourait. J’ai élargi mon vocabulaire de sonorités», affirme le claviériste des Barenaked Ladies. Peter Oleskevich a enseigné la théorie musicale à la St. Michael’s Choir School, école catholique pour garçons du centre-ville de Toronto où l’on mettait l’accent sur la musique. Il envoyait environ six garçons à la fois, deux par deux, l’un menant l’autre aux yeux bandés dans le quartier où se trouvait le Centre Eaton, le parc Moss et la cathédrale St. Michael. «Nous devions simplement écouter les sons de l’après-midi, ajoute Hearn. J’y ai mis beaucoup de sérieux. Nous devions recueillir des sons pour ensuite écrire de la musique en fonction de ce que nous avions entendu, les oiseaux comme les klaxons.» Hearn se rappelle qu’un jour, entre deux cours, lui et quelques amis écrivaient une chanson dans le studio de piano quand Oleskevich leur a rendu visite. «Il a été très encourageant. Je crois que la chanson que nous écrivions était plutôt morose et il nous a dit "vous devriez essayer d’écrire des chansons qui parlent des belles choses dans la vie. Il y a tant à célébrer".» Hearn a suivi ses conseils. Il se rappelle avoir été totalement absorbé par la musique et qu’Oleskevich «a fait de grandes choses pour nous aider à réfléchir à la musique au-delà de son cadre théorique.» En 13e année, Hearn fréquentait l’Inglenook Community School à Toronto. De cette époque, il se rappelle de Rob Rennick qui était «très moderne et terre à terre, et il organisait toujours des événements très créatifs auxquels les élèves participaient et auxquels il participait aussi. Il écrivait des chansons et les jouait pour nous au piano. Il a écrit une chanson sur sa pelouse et à quel point il aimait s’asseoir sur sa pelouse et la couper ou l’arroser. C’était à la fois bizarre et fascinant.» Bien que Hearn parle d’abord de la musique, Rennick lui a enseigné les arts et la géographie. Hearn dit qu’il les «encourageait à lire des livres qui n’avaient rien à voir avec l’école. Il apportait des livres qu’il aimait vraiment et des livres qui faisaient partie du cours, des livres d’auteurs canadiens comme Robert Kroetsch. Je me rappelle de What the Crow Said qui était étrange et drôle.» Rennick se souvient avoir parlé avec Hearn s’il devait poursuivre une carrière musicale ou emprunter une voie différente. Rennick se rappelle : «En tant qu’artiste, je sais à quel point il est difficile d’en faire une carrière. Mais la première fois que j’ai entendu la musique de Kevin, je suis entré dans la salle et je me suis douté qu’il essaierait certainement de faire une carrière musicale. Son sens de l’humour est original et il est très créatif et sincère.» JIM CREEGGAN Tout comme Kevin Hearn, Jim Creeggan parle de son enseignante de musique, Kathleen Fraser-Collins. Elle a enseigné la musique pour instruments à cordes et le chant choral pendant cinq ans à la Sir Oliver Mowat Collegiate à Scarborough. Bien qu’il se soit toujours intéressé à la musique, Creeggan dit que Frase «m’a appris qu’il n’y avait aucune limite à ce que je pouvais faire avec ma musique.» Il explique : «Elle nous proposait des idées et nous divisait en groupe de quatre. Chaque groupe réparti aux quatre coins de l’auditorium devait composer quelque chose et, 20 minutes plus tard, revenir le jouer pour les autres.» Creeggan a participé à tous les spectacles musicaux, bien entendu, et appris divers styles musicaux, connaissances qui lui sont fort utiles aujourd’hui. Dans le groupe, il joue la contrebasse, la basse électrique, le violon et le violoncelle. «Avec les Barenaked Ladies, nous changeons de style musical tout le temps, dit-il. C’est grâce à ces années d’expérimentation où j’ai aussi joué pour d’autres groupes et dans des spectacles de variétés aux styles musicaux variés, c’est pendant ces années qu’elle était là pour nous appuyer. Elle était avec nous dans le groupe.» Il décrit Fraser-Collins comme étant une musicienne incroyable. «Son amour du chant choral s’est s’imprégné en moi. Elle m’a enseigné les instruments à cordes. J’ai appris le bonheur de chanter en harmonie. Elle adorait cela aussi. Plus tard, elle m’a invité à jouer avec son orchestre de danse traditionnelle écossaise et ce fut tout un honneur. Ça m’a permis de relancer ma musique dans une toute autre direction.» Pour Creeggan, qui part du point de vue d’une personne qui a terminé le secondaire voilà 15 ans, «je crois qu’à cet âge-là, il est difficile de réaliser qu’on peut tout faire. Mais ce qu’il y a de bien dans la période précédant une performance sur scène, c’est tout le travail qu’on y met et, un jour, on est prêt et on donne son spectacle. On a alors accompli quelque chose. Cela donne la possibilité de croire que si on l’a fait une fois, on peut le faire encore.» «C’est sans doute ce que j’ai retiré de plus important de cette période, la confiance en soi que l’on accumulait au fil de tous ces petits événements positifs. Elle était incroyable, s’exclame-t-il, elle l’est encore!» L’autre intérêt majeur de Creeggan à l’école, c’était la course à pied. Il se rappelle de divers enseignants à l’élémentaire, dont Barry Allum à la Joseph Howe Senior Public School qui lui a enseigné en 7e et 8e années. «Monsieur Allum était très sévère. Il était bon parce que ces standards étaient élevés pour tous. Peu importe qui tu étais, il faisait ressortir ce qu’il y avait de mieux en chacun. Il nous appuyait tout le temps, même pendant les courses, mais jamais aux dépens des autres.» «J’étais toujours en retard à l’école et je me retrouvais en retenue. Il m’encourageait, mais quand je faisais des gaffes, je devais payer pour.» Kathleen Fraser-Collins enseigne maintenant à l’école Vankleek Collegiate à Vankleek Hill dans le Conseil scolaire de district Upper Canada. C’est là qu’elle est allée à l’école. Elle a toujours voulu enseigner. «J’ai tellement aimé l’école secondaire, dit-elle. Je voulais transmettre ce plaisir, si possible. C’est un travail que j’adore. J’aime la musique et enseigner. Voilà une combinaison parfaite.» Frase, d’après le surnom qui lui a été attribué à l’époque où Creeggan était un de ses élèves et qui se trouve maintenant sur sa plaque d’immatriculation, n’a pas été surprise du succès de Creeggan. «Jim était un élève phénoménal, bourré de talent. Pendant toutes ses études secondaires, il a fait preuve de beaucoup de discipline et d’enthousiasme. Lui et Andy m’obligeaient à demeurer alerte. Ils avaient toujours des questions.» «Je savais qu’ils réussiraient dans la vie.» Andy Creeggan est le frère de Jim et a aussi fait partie des Barenaked Ladies. Il étudie la composition à l’université. Voilà deux ans, Fraser-Collins a demandé à Jim et Andy de revenir à l’école Sir Oliver Mowat pour chanter dans une chorale lors d’une cérémonie commémorative. Son mari leur a demandé une photo autographiée, croyant que ça ferait bien dans le studio. Mais voilà, «sans attendre, ils sont venus à la maison, dit Frase, et ont amené deux beaux encadrements.» Il s’agissait de disques compacts marquant la cent millième copie de vente de leur disque Gordon. Ces encadrements sont maintenant suspendus au mur du studio de Fraser-Collins à Vankleek Hill où ses nouveaux élèves sont très impressionnés d’apprendre qu’elle a enseigné aux Barenaked Ladies. «À deux d’entre eux seulement», précise-t-elle. Elle rit quand on lui dit que Creeggan a été surpris d’apprendre — après cinq ans — que Fraser-Collins ne jouait pas d’un instrument à cordes. «C’est une des choses qu’il faut faire comme enseignante, dit-elle. J’ai fait ma majeure en saxophone, mais j’ai toujours enseigné les cordes. J’ai joué du piano et enseigné le chant choral aussi.» Frase n’a pas enseigné le saxophone à Creeggan, mais elle lui a appris beaucoup plus. Creeggan, maintenant musicien professionnel, ajoute : «Rien n’est plus effrayant que de se lever et de chanter dans un micro devant une foule. Et elle, elle nous donnait son appui aux plans musical et psychologique. Elle croyait vraiment aux possibilités de tous et chacun. En donnant l’exemple, en encourageant, elle a donné, et pas seulement à moi mais à tous ceux du programme de musique et des autres programmes, la possibilité de croire en nous-mêmes.» TYLER STEWART «C’est une combinaison d’enseignants», affirme Tyler Stewart, batteur des Barenaked Ladies, qui cite trois noms parmi tous ceux qui lui ont enseigné au secondaire au début des années 80 à la Huron Heights Secondary School à Newmarket. «Lockie MacPherson est celui qui m’a enseigné, entre autres la différence entre la gauche et la droite en politique. Il m’a beaucoup inspiré parce qu’il semblait tout faire. Il nous encourageait vraiment à participer aux activités extrascolaires qui sont, à mon avis, tout aussi importantes que les cours», dit Stewart dont l’épouse est une enseignante. MacPherson a enseigné l’histoire et la politique et a conseillé le conseil étudiant l’année où Stewart était président. «Il nous laissait beaucoup de liberté, se rappelle l’ancien président, et il guidait le conseil en prenant bien soin de nous laisser savoir ce qu’il devait représenter.» Stewart décrit MacPherson comme étant un type très bien. «Il a toujours exercé une influence positive. Il savait contourner une partie du négativisme que ressent l’adolescent moyen à l’école.» Comme les autres Barenaked Ladies, Stewart a participé aux spectacles musicaux de l’école. Une année, les élèves faisaient une revue musicale et Stewart jouait «un personnage tout à fait abruti, un gars aux lunettes retenues ensemble par du ruban gommé et à la voix désagréable», même si Stewart essayait de se donner des airs cool à l’école. «Nous avons fait une avant-première pour les élèves et Monsieur MacPherson l’a présentée en disant "Vous verrez des scènes tirées de la revue musicale de cette année et les deux premiers tableaux se passent d’introduction". J’étais dans le troisième. Puis il a dit, "Dans le troisième, disons que le personnage colle à la peau de l’acteur". Il savait que mon statut d’élève populaire me préoccupait beaucoup et il venait de le détruire. Alors, quand je me suis présenté sur scène, tout le monde s’est mis à rire et tout s’est bien passé. C’était sa façon de me montrer à ne pas m’inquiéter, que ça importait peu. Fais ce que tu dois faire.» «Le mot artiste est celui qui le décrit le mieux», dit MacPherson de son ancien élève. Une partie du travail de président du conseil étudiant consistait à faire les annonces aux deux jours. «Tyler savait capter toute mon attention quand il faisait ses annonces, se rappelle MacPherson. On ne savait jamais ce qu’il allait dire, mais il faisait toujours rire.» Il n’a pas été surpris du succès de Stewart. «Être une vedette pop peut s’avérer difficile, mais son succès ne m’a pas surpris. Tyler réussirait tout ce qu’il entreprendrait.» Stewart a joué au football et au baseball, dans d’innombrables groupes, a été premier rôle dans une comédie musicale et était bon élève. «Il était toujours occupé», ajoute MacPherson qui a récemment pris sa retraite mais qui fait encore de la suppléance. Julia Munro est la deuxième enseignante remarquable de Stewart. «En histoire, il ne s’agissait pas seulement de mémoriser les dates et événements; elle nous suggérait des choses intéressantes à faire, dit Stewart. Elle savait que j’étais membre du conseil étudiant et que je participais au processus électoral, et elle a suggéré que je m’informe sur les débuts du gouvernement américain et les idées derrière la constitution, la démocratie et la notion de programme équilibré aux États-Unis.» «Elle respectait vraiment l’intelligence de ses élèves et semblait saisir les capacités de chaque élève et leur assigner des tâches en conséquence.» Stewart nous informe que Munro a joint les rangs de la politique provinciale et qu’elle est maintenant députée de York Nord et, à sa grande surprise, pour le Parti conservateur. Sa troisième enseignante remarquable est la très artistique Glenna Ross qui lui enseignait les arts dramatiques et l’anglais. Il la décrit comme étant «extrêmement intelligente et politisée.» «Personne ne pouvait dire ce qu’allait faire Madame Ross.» Il relate un incident : «Plutôt que d’écrire des notes au tableau, elle nous faisait jouer une pièce de musique quand nous arrivions dans la classe et continuait de la faire jouer pendant que nous prenions nos places ou que nous parlions. Elle ne disait rien pendant les dix premières minutes du cours et c’est là que nous réalisions que nous devions écouter la pièce en question.» Ross savait aussi les encourager. «Un jour, elle m’a dit que j’étais un leader de talent, mais que je devais concentrer mes énergies à exercer mon leadership dans une direction positive plutôt que négative.» Stewart admet avoir été le bouffon de la classe. Ross donnait des livres à ses élèves. Stewart a reçu un livre de Bertrand Russell et un autre intitulé Notes to Myself de Hugh Prather. «Elle m’orientait vers la philosophie et diverses façons d’étudier les choses.» Il se rappelle que plus l’improvisation que l’on faisait pendant le cours d’arts dramatiques était folle, plus Ross devenait animée. «Cela faisait du bien d’avoir un autre type de personnalité dans les murs plutôt conservateurs de l’école secondaire Huron Heights.» Stewart se rappelle d’une citation d’un dépliant que Ross avait remis et qui disait pourquoi il fallait étudier les sciences humaines. «Il faut un scientifique pour construire une bombe nucléaire, mais il faut un être humain pour savoir comment l’utiliser.» «Je ne l’ai jamais oubliée, ajoute-t-il. L’éducation devrait viser l’élargissement des connaissances et l’expérimentation d’une multitude de situations, et c’est elle qui m’a orienté vers cette idée.» Stewart conclut que «si je n’avais pas eu cet intérêt pour les arts et les sciences humaines, je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui. C’est grâce à Glenna qui a su rendre cool l’étude des arts.» Lockie MacPherson, enseignant remarquable de Stewart, conclut ainsi : «C’était un jeune différent. On pouvait deviner qu’il laisserait sa marque.»
|
Mot du président  |  Mot du registrateur  |  Des professeurs remarquables  |  Pages bleues ...en terminant  |  Lu, vu, écouté  |  Calendrier  |  Cyberespace  |  Questions fréquentes  |  Courrier des lecteurs Ordre des enseignantes et des enseignants de l'Ontario 121, rue Bloor Est, Toronto ON M4W 3M5 Téléphone : 416-961-8800 Télécopieur : 416-961-8822 Sans frais en Ontario : 1-888-534-2222 www.oct.ca revue@oct.ca |