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Articles de fond

Le courage d'enseigner en Afghanistan

Bien que les écoles soient ouvertes, les menaces de mort persistent.

de Sally Armstrong  

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Transition à l'enseignement : Les perles rares du marché du travail

de Gabrielle Barkany et Frank McIntyre

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Transition à l'enseignement : Le meilleur et le pire

de Brian Jamieson et Frank McIntyre  

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Transition à l'enseignement : L'aide pour le nouveau personnel se fait attendre

de Brian Jamieson et Frank McIntyre  

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Normes révisées

de Lois Browne  

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Nouveaux programmes pour devenir enseignant

Des étudiantes et étudiants en parlent

de Francis Chalifour

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Revivre Vimy

Dave Robinson, enseignant de Port Perry, guide 3 600 élèves vers le lieu historique.

de Leanne Miller  

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Transition à l'enseignement 2006 

Les perles rares du marché du travail

À l'heure actuelle, si vous êtes formé pour enseigner en français dans un conseil scolaire de langue française ou anglaise, vous êtes une perle rare en Ontario.

de Gabrielle Barkany et Frank McIntyre

L'étude de l'Ordre sur la transition à l'enseignement révèle que si vous venez de terminer votre formation à l'enseignement et que vous pouvez enseigner en français, vous avez bien plus de chances d'obtenir votre premier poste régulier dès la sortie de la faculté que tout autre nouvel enseignant en Ontario.

Les personnes capables d'enseigner en français, ainsi que les nouveaux diplômés qui se spécialisent en mathématiques, en physique, en chimie et en études technolo-giques, que ce soit en français ou en anglais, sont les plus en demande aujourd'hui.

Sept diplômés des programmes de langue française sur dix ont déclaré avoir décroché un poste régulier comparativement à moins de la moitié de ceux des programmes de langue anglaise. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des diplômés des programmes de langue française ont rapporté avoir occupé un poste durant l'année scolaire 2005-2006, tandis que la proportion s'élève à 92 pour cent pour leurs homologues des programmes de langue anglaise.

Sous-employés

L'étude révèle que plus d'un diplômé des programmes de langue anglaise sur quatre a dit ne pas avoir enseigné autant qu'il l'espérait durant l'année suivant l'obtention du diplôme, contre un diplômé des programmes de langue française sur dix.

Les enseignantes et enseignants de langue française ont un peu plus de chance de décrocher un premier emploi régulier dans la région du Grand Toronto que dans toute autre région de la province. Près de neuf répondants sur dix ont déclaré y avoir trouvé un poste régulier sans compter ceux qui peuvent enseigner en français et qui ont décroché un poste régulier dans cette région.

D'autres régions jouissent d'un marché de l'emploi solide en enseignement, puisque deux diplômés des programmes de langue française sur trois ont décroché des emplois réguliers durant leur première année de carrière.

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Priscille Desrochers enseigne les mathématiques et la musique de la 9e à la 12e année à l'école secondaire catholique Sainte-Marie de Woodstock.

On retrouve davantage de sous-emploi dans l'est de l'Ontario où un quart des enseignants en première année déclarent qu'ils n'ont pas trouvé autant de travail qu'ils l'auraient voulu durant l'année, comparé à 5 % des enseignants du Grand Toronto et à 3 % dans le sud-ouest de l'Ontario.

Il y a une telle demande d'enseignantes et enseignants francophones et bien que les élèves fréquentant les conseils scolaires de langue française représentent 5 % de la population estudiantine en Ontario, 20 % des demandes de permissions au ministère de l'Éducation pour embaucher des personnes n'ayant pas l'autorisation d'enseigner proviennent de ces conseils scolaires.

Ces permissions permettent à un conseil scolaire d'employer, pendant au plus un an, des personnes qui ne sont pas qualifiées pour enseigner, si la ministre de l'Éducation est persuadée qu'il est impossible de trouver des membres de l'Ordre pour le faire.

Pénurie pour le français langue seconde

En Ontario, plus d'un million des deux millions d'élèves des conseils scolaires de langue anglaise sont inscrits à des programmes de français de base, de français intensif ou d'immersion française. Pour répondre à leurs besoins, les enseignantes et enseignants de français langue seconde sont en forte demande.

Sept enseignants de français langue seconde sur dix au palier élémentaire dans les conseils scolaires de langue anglaise occupent des postes réguliers avant la fin de leur première année d'enseignement. Seulement trois membres du personnel enseignant sur dix détenant d'autres qualifications ont eu la même chance dans les conseils scolaires anglais.

«Au cours des dix dernières années, le nombre annuel de personnes n'ayant pas les qualifications requises qui se sont retrouvées à enseigner le français langue seconde a augmenté de façon radicale.»

Les conseils scolaires se débattent pour trouver du personnel enseignant qualifié en français langue seconde. Au cours des dix dernières années, le nombre annuel de personnes n'ayant pas les qualifications requises qui se sont retrouvées à enseigner le français langue seconde a augmenté de façon radicale. L'Ordre a émis 719 appro-bations temporaires pour l'enseignement du français langue seconde dans les conseils anglophones au cours de l'année scolaire 2005-2006, deux fois plus qu'il y a cinq ans.

Les conseils scolaires demandent des approbations temporaires quand ils désirent affecter un membre en règle de l'Ordre à un poste pour lequel il n'a pas les qualifi-cations requises.

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Clément Ruracenyeka enseigne l'éducation physique de la maternelle à la 3e année, ainsi que le programme d'actualisation linguistique du français en maternelle et au jardin d'enfants à l'école élémentaire Renaissance de Burlington.

En raison de la pénurie incessante, la tentation d'être moins exigeant relativement aux qualifications en français devient une réalité. Nombre d'enseignantes et d'enseignants en première année de carrière ont dit avoir été affectés à un poste comportant des classes de français langue seconde simplement parce qu'ils pouvaient parler français et que les postes à combler n'intéressaient pas les enseignants d'expérience. «Le fait que je parle français ne fait pas de moi un enseignant de français qualifié», nous a-t-on confié.

La pénurie est telle que certains suppléants qui ne parlent pas français se retrouvent à enseigner dans des classes de français.

«On m'offre souvent de remplacer des enseignants de français de base. Et j'accepte, même si je ne parle pas français», a avoué une autre personne.

Pas de tendance définie

Au cours des quelques dernières années, on n'a pas remarqué de tendance définie au sujet du nombre d'enseignants qualifiés en français. Bien que les inscriptions dans les programmes de langue française aient augmenté en 2005-2006 comparativement à l'année précédente, cette augmentation fait suite à une baisse qui a duré deux ans, et les inscriptions pour 2006-2007 ne sont pas équivalentes à celles de 2003-2004.

Malgré quelques améliorations au chapitre du nombre de places disponibles dans les programmes de formation à l'enseignement en français, comme le programme à temps partiel et celui offert sur plusieurs semestres à l'Université Laurentienne et à l'Université d'Ottawa, rien n'indique clairement que l'intérêt pour la profession augmente au sein de la communauté francophone.

«Le fait que je parle français ne fait pas de moi un enseignant de français qualifié.»

Tandis que l'on n'arrive pas à combler la demande d'enseignants qualifiés en français dans tous les conseils scolaires, ceux de langue française doivent être d'autant plus concurrentiels afin d'attirer et de garder leur personnel. L'étude révèle qu'un quart des diplômés des programmes de langue française travaillent dans des conseils scolaires anglais, dans des écoles privées ou à l'extérieur de l'Ontario.

Le recrutement ciblé jouera un rôle clé pour contrer la pénurie actuelle et persistante, et ce, malgré la baisse générale du besoin de nouveau personnel enseignant dans les systèmes de langue anglaise.

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Lilika Vretou enseigne au jardin d'enfants à l'école élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau de Toronto.

Les facultés d'éducation de langue française, les conseils scolaires et le ministère de l'Éducation ont tout intérêt à promouvoir l'enseignement comme carrière gratifiante au sein de la communauté francophone.

Les personnes qui recrutent les étudiantes et étudiants dans les programmes de formation à l'enseignement de langue française et en français langue seconde doivent exprimer clairement que le marché de l'emploi dans ce domaine en Ontario demeure très dynamique.

Dans cet article

Enseigner en français signifie enseigner n'importe quelle matière en français, que ce soit dans les conseils scolaires de langue française dans les programmes d'immersion, de français intensif ou de français de base dans les conseils scolaires de langue anglaise.

Enseigner le français langue seconde signifie enseigner des compétences linguistiques en français à des personnes qui ne parlent pas le français. Le français langue seconde n'est enseigné que dans les systèmes de langue anglaise, que ce soit en immersion, en français langue seconde ou comme option dans le curriculum régulier.