Denis Sauvé Mike Holmes se souvient de Louise Brown et de Brian Pearcy
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Tout petit, Mike Holmes démontait ses jouets pour découvrir leur fonctionnement. À 12 ans, il assistait son père et premier mentor dans ses travaux d’électricité et de plomberie. Deux enseignants de la Queen Alexandra Middle School sur l’avenue Broadview, à Toronto, ont été pour lui des exemples mémorables. Non, il ne s’agissait pas de ses enseignants de technologie, mais de son enseignante titulaire, Louise Brown, et de son enseignant de musique, Brian Pearcy. Ils ont d’ailleurs réussi à le convaincre de participer à leurs comédies musicales. «Ils ont beaucoup compté pour moi», raconte M. Holmes. Responsable de la rédaction, des accessoires, de la création du programme et de la vente des billets, Mme Brown laissait, en prime, les élèves quitter la classe pour les répétitions. De son côté, M. Pearcy s’occupait de l’aspect musical. Alors que Mike était en 7e année, ils ont monté Bop Shu Bop, une adaptation de Brillantine (Grease), et Mike s’est vu attribuer le rôle de Pop, propriétaire du snack-bar. Les rumeurs veulent que quelqu’un possède des photographies de Mike affublé d’une perruque ridicule, mais personne n’ose en parler. «Il était enthousiaste et docile, raconte M. Pearcy. Il s’en est très bien tiré.» L’année suivante, ils ont monté Oliver! et Mike en garde un souvenir frappant. «Me faire chanter relevait de l’exploit… Je jouais Dodger, le Rusé Matois. La pièce a connu un véritable triomphe et nous l’avons présentée sept fois.»
Dodger est le plus malin des jeunes pickpockets du roman de Charles Dickens sur lequel se base la comédie musicale. «Il s’est immédiatement investi dans son personnage et a joué superbement bien», déclare M. Pearcy. Et ce n’est pas qu’il s’identifiait au petit finaud. M. Pearcy et Mme Brown s’entendent pour dire que le jeune Mike savait clairement discerner le bien du mal. M. Pearcy se souvient que Mike était un bon leader en classe. «On constatait déjà qu’il avait un sens de la convenance.» Selon M. Holmes, même si ses enseignants n’ont pas guidé sa carrière, ce sont eux qui lui ont donné les outils nécessaires. Il les décrit comme de bonnes personnes, qui se souciaient de lui et qui lui ont inculqué le sens de la responsabilité. «M. Pearcy, dit-il, avait un véritable don. Il me montrait du respect. J’appelle ça de la “fermeté affectueuse” ou tough love.»
«Mme Brown était encore plus stricte, raconte-t-il avec admiration. Il fallait faire ses devoirs, point à la ligne. Pas de cris ni de hurlements. On ne jouait que quand elle nous le permettait. Si elle haussait le ton, tout le monde se taisait. Elle avait une grande présence.» Les deux enseignants, maintenant à la retraite, gardent un souvenir précis de Mike Holmes. «Son sourire éclairait la classe. Il était timide, mais avait du panache, raconte Mme Brown. J’ai enseigné pendant 35 ans; des milliers d’élèves ont donc franchi le seuil de ma classe. Pourtant, dès que je l’ai vu à la télévision, j’ai dit à Brian : “Hé, mais c’est notre Mike!”» Mike a créé des remous à la réunion des anciens de Queen Alexandra au printemps dernier. «Quelques jours avant, il y avait eu un article sur lui dans les journaux, souligne M. Pearcy. Nous avons découpé l’article et, comme le dit la secrétaire de l’école, avons monté un petit “sanctuaire” à son honneur. Quand il est arrivé à l’école, il s’est montré très reconnaissant.» Mme Brown abonde dans le même sens : «Ce fut un plaisir de le revoir.» Elle ajoute que, s’il lui arrive de dire qu’elle a enseigné à Mike Holmes, la réaction est toujours la même : les femmes s’écrient «je l’adore!». C’est sûrement la salopette… «On n’aurait jamais pensé qu’il serait un jour sur tous les postes de télévision, partout dans le monde, dit-elle d’un air songeur. Mais on se dit qu’il a fait ses premiers pas dans le show-business avec nous.» Mike Holmes est l’animateur de Holmes on Homes, l’émission la plus populaire de HGTV depuis 2004. Il a aussi signé Make It Right, un ouvrage qui soutient que les rénovations ne devraient pas être un cauchemar qui s’étire et qui gruge le double des dépenses prévues. La Fondation HolmesAprès avoir sauvé une maison de rénovations particulièrement désastreuses, Mike Holmes a fondé une œuvre caritative visant à améliorer le secteur de la rénovation et de la construction au Canada. En collaboration avec des écoles, les gouvernements et certaines entreprises, la fondation veut renforcer la réputation des métiers spécialisés, inciter les jeunes à se diriger vers ces professions et encourager les employeurs à embaucher davantage d’apprentis. Depuis l’année scolaire 2007-2008, la fondation offre la bourse Make It Right aux étudiants inscrits à des programmes de construction domiciliaire dans des collèges canadiens. Renseignements : www.holmesonhomes.com |