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L’astronaute Steve MacLean se souvient de Maurice Rodrigue et de Nan Wedderspoon

Steve MacLean

Imaginez-vous en train de voler à une vitesse de 466 kilomètres par minute à 400 kilomètres d’altitude. La Terre domine l’espace, l’univers s’étale devant vous et les étoiles défilent une à une. Seuls quelques centaines d’êtres humains ont eu la chance d’admirer ce tableau impressionnant; Steve MacLean est l’un d’entre eux.

«Cela produit une sensation d’espoir et de joie intense… d’espoir pour l’humanité.»


En août, l’astronaute Steve MacLean de l’Agence spatiale canadienne pourra revivre l’expérience quand il s’envolera vers la Station spatiale internationale à bord de la navette Atlantis. Lors de ce périple de 12 jours, il deviendra le deuxième Canadien à flotter dans l’espace. Quand l’équipage ajoutera des poutrelles à la station et déploiera les panneaux solaires, il sera le premier Canadien à manœuvrer Canadarm2, un bras robotique.

Son expédition précédente, en octobre 1992, à bord de la navette Columbia, avait fait de lui le troisième astronaute canadien après Marc Garneau et Roberta Bondar.

Steve MacLean se remémore les merveilles qu’il a contemplées lors de son voyage précédent, dont une pluie de météorites : «La pluie est venue d’en bas, de très loin, et m'a dépassé en allant vers la Terre située au-dessus de moi. Elle brûle plus intensément en traversant l’atmosphère».

Il confie, en riant, ce qu’il se disait alors intérieurement : «quelle splendeur!» et «heureusement que la pluie ne se dirige pas dans ma direction!»

M. MacLean se souvient aussi que le jour du lancement, en 1992, alors qu’il se tenait debout sur la plate-forme juste avant d’entrer dans la navette, il pensait à toutes les personnes qui avaient contribué à son voyage, y compris ses enseignantes et enseignants.

«Rodrigue, Armstrong, Edwards, Wiseman, Lemky, MacGregor…»

Il affirme que tous ses enseignants l’ont influencé. Bien qu’il ait beaucoup aimé l’école et qu’il ait assez bien réussi, il dit qu’il était tranquille et ne se démarquait pas particulièrement. Or, il y avait au moins un enseignant de l’école secondaire Merivale d’Ottawa, à la fin des années soixante, qui pensait qu’il était bien meilleur que la moyenne. Maurice «Mo» Rodrigue a enseigné l’éducation physique à M. MacLean de la 9e à la 13e année.

«… il croyait en l’importance de s’amuser tout en s’améliorant…»

«Mo croyait vraiment en moi. J’étais un garçon de petite taille qui participait à des compétitions de gymnastique les fins de semaine. Je voulais me joindre à un club de gymnastique au centre-ville d’Ottawa, mais mon père ne voulait pas à moins d’obtenir d’excellentes notes. Mo m'a beaucoup aidé et j’ai finalement pu me joindre au club, confie-t-il. Il me laissait venir tôt le matin avant les cours pour que je travaille sur l’équipement, comme le cheval d’arçons, la barre fixe et les tapis de gymnastique. En 11e année, il m'a même permis d’amener le cheval d’arçons chez moi pour l’été.

«Mo avait une approche équilibrée, explique M. MacLean. Il m'a enseigné la discipline requise pour devenir bon en quelque chose. Et il croyait en l’importance de s’amuser tout en s’améliorant, d’accueillir la victoire, d’accepter la défaite et d’éprouver du plaisir à vivre les deux.» M. MacLean a compris qu’il était plus important d’en apprendre sur la vie que de gagner une compétition.

«Un jour, Steve s’est cassé le pied sur le trampoline juste avant une compétition, se rappelle “Mo” Rodrigue. Un plâtre au pied, il a quand même fait les barres parallèles et la barre fixe, et a trouvé le moyen d’arriver ex æquo en première place aux barres parallèles; les deux premiers ont refait leur routine et Steve a gagné!»

Steve MacLean dit que M. Rodrigue lui a transmis des connaissances de base importantes et a eu une influence majeure sur la façon dont il aborde la vie. «Je suis devenu pas mal bon en gymnastique parce que j’ai appris à travailler fort. Plus tard, je me suis rendu compte que si je travaillais autant en mathématiques qu’en gym, je pouvais aussi obtenir de bons résultats.»

(photo)

Steve MacLean et Maurice Rodrigue

«Je suis vraiment fier de lui, car il est devenu une personne exceptionnelle, dit M. Rodrigue. C'est quelqu’un qu’on veut connaître.»

M. MacLean a aussi été inspiré par son enseignante de 11e année, Mme Wedderspoon. «J’étais d’avis que si on pouvait parler et écrire l’anglais, il n’était pas nécessaire de l’étudier. Elle a vraiment changé cette attitude. La majorité d’entre nous détestions Shakespeare, mais elle l’a rendu vivant. Elle se tenait debout devant la classe et jouait des extraits avec un accent britannique. Elle était un peu comme Robin Williams dans La Société des poètes disparus. Elle m'a fait apprécier l’importance de bien communiquer en anglais.»

Steve MacLean a reçu plus tard un doctorat en physique de l’Université York. Il a été conseiller scientifique principal de la Station spatiale internationale et directeur général du Programme des astronautes canadiens. Après son entraînement à la NASA à titre de spécialiste de mission en 1998, il a été nommé aux tâches techniques de la NASA, où il travaille maintenant comme capcom, soit la personne responsable des communications avec l’équipage, à la Station spatiale internationale dans le Programme de la navette spatiale. Il habite à Houston avec sa femme et ses trois enfants.

M. MacLean attribue son expérience très utile en éducation à ses enseignantes et enseignants.

«Quand je me compare à certaines personnes que j’ai rencontrées à Stanford et en Chine qui ont étudié en anglais, je constate une différence, confie-t-il. Malgré qu’elles ont des connaissances approfondies et que ce soit important dans certains domaines, leur formation a été si axée sur le développement de la mémoire qu’elles oublient la compréhension logique, faculté essentielle pour résoudre des problèmes. Par exemple, en mathématiques et en physique, il faut vraiment comprendre la base et les formules simples; pas seulement les savoir par cœur, mais les comprendre.»

«Il faut enseigner la base et les compétences techniques, mais il faut aussi parler de la responsabilité sociale qui en découle.»

Quand on lui demande s’il a un message à transmettre aux enseignantes et enseignants, il répond : «Il est important d’avoir l’esprit ouvert et une approche de l’éducation qui soit bien équilibrée et diversifiée. Il faut enseigner la base et les compétences techniques, mais il faut aussi parler de la responsabilité sociale qui en découle pour que les élèves comprennent les répercussions de ce qu’ils étudient, comment cela touche le reste du monde, que ce soit au chapitre de l’industrie ou de l’environnement».

Il poursuit : «Nous avons tendance à distinguer les travailleurs des chefs de service, ce qui entraîne trop de divisions. Nombre d’industries, y compris l’industrie spatiale, sont devenues trop spécialisées et segmentées. Même la terminologie utilisée aux différentes étapes d’un projet est différente. Cela pose un véritable problème. Il est important, au secondaire, d’enseigner les compétences intégrées nécessaires pour occuper différents emplois, et non seulement certaines compétences».

– Quel effet cela vous fait de savoir que vous flotterez bientôt dans l’espace?

– Incroyable.

– Êtes-vous nerveux?

– C'est dangereux. Je suis conscient que ce pourrait être mon dernier jour, mais je mets cette pensée de côté pour donner mon plein potentiel et apprécier le voyage.


L’astronaute et physicien de laser Steve MacLean a fait des recherches en optoélectronique, en fluorescence induite par laser des particules et des cristaux, ainsi qu’en spectroscopie au laser à multiphotons.

Maurice Rodrigue a été enseignant et directeur d’école pendant 33 ans avant de prendre sa retraite en 1998. Il est copropriétaire du Career Coaching Centre à Ottawa, où il travaille avec une équipe dont un de ses anciens élèves fait partie.

Nan Wedderspoon a pris sa retraite en 1993. Elle a ensuite été bénévole à l’Institut national canadien pour les aveugles et au département de soins intensifs de l’Hôpital d’Ottawa, et tutrice auprès d’élèves ayant des besoins particuliers. Aujourd’hui, elle joue au bridge et lit des romans de mystère et d’espionnage à Nepean.

CompÉtitions scientifiques

Vos élèves connaissent probablement la NASA en raison de FIRST Robotics.

La compétition FIRST Robotics (Inspiration and Recognition in Science and Technology) réunit des élèves et des professionnels afin de résoudre des problèmes de conception technique. Depuis cinq ans, le Robotics Alliance Project (RAP) de la NASA soutient la participation de FIRST en octroyant des bourses aux équipes d’écoles secondaires et en commanditant les compétitions régionales.

Chaque janvier, les équipes disposent de six semaines pour construire un robot à partir d’une trousse contenant pièces et instructions. Tous prennent le slogan très au sérieux : Student Designed, Student Built (conçu et fabriqué par des étudiants). Les superviseurs transmettent leurs connaissances professionnelles et cultivent la créativité. Quant aux élèves, ils sont responsables de la conception, de la construction et de la programmation de leur robot, ainsi que de la documentation du projet.

En 2006, environ 28 000 élèves formant plus de 1 125 équipes du Brésil, du Canada, de l’Équateur, d’Israël, du Mexique, du Royaume-Uni et des États-Unis ont participé à la compétition. Les finales régionales de la région du Grand Toronto, qui se sont tenues du 30 mars au 1er avril à Mississauga, ont accueilli 73 équipes à l’occasion de cette compétition hautement technologique et débordante d’énergie. Des prix ont récompensé la conception, la programmation, l’esprit d’équipe et l’enthousiasme.

Pour en apprendre davantage sur FIRST Robotics, visitez les sites en anglais www.usfirst.org et robotics.nasa.gov.