Mandat

Cette chronique donne aux membres des renseignements sur certains aspects des responsabilités de l’Ordre à titre d’organisme d’autoréglementation et explique comment il s’en acquitte.

Agrément – Pour que le public continue de faire confiance aux pédagogues agréés de l’Ontario

Il s’agit d’un travail important et stimulant.

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Ruth Ann Penny, EAO, a déjà étudié la pile de cahiers de l’Université Laurentienne, même s’il reste encore plusieurs semaines avant qu’elle se rende à Sudbury pour visiter l’établissement.

L’École des sciences de l’éducation de l’Université Laurentienne a soumis à l’Ordre une demande d’agrément initial d’un programme consécutif de formation à l’enseignement aux cycles intermédiaire et supérieur. Mme Penny, présidente du comité d’agrément de l’Ordre, est l’un des sept membres du sous-comité d’agrément chargés d’évaluer la demande.

C’est la troisième fois qu’elle participe aux activités du sous-comité d’agrément. «Il s’agit d’un travail important et stimulant qui nous permet d’observer les tendances en éducation, explique-t-elle.

«Cela se traduit par une semaine très intense avec des journées de 12 heures. J’ai déjà investi 20 heures de préparation et on n’a même pas encore mis les pieds à Sudbury. Si l’on se dévoue autant, c’est que le travail est vraiment intéressant.»

Mme Penny, qui vivait autrefois dans le Nord de l’Ontario, détient un baccalauréat en éducation de l’Université Laurentienne. Elle a enseigné pendant 34 ans et est maintenant la vice-présidente du conseil de l’Ordre.

Le fait que l’Ordre agrée des programmes de formation à l’enseignement semble un secret bien gardé. Pourtant, l’agrément est l’une des responsabilités clés de l’organisme d’autoréglementaion de la profession enseignante depuis l’entrée en vigueur du Règlement sur l’agrément en 2002.

Jusqu’ici, l’Ordre a agréé plus de 50 programmes de formation à l’enseignement à temps plein et à temps partiel offerts par 18 établissements en Ontario.

«Nous collaborons avec les facultés d’éducation pour garantir la qualité de l’enseignement en Ontario», ­explique Janis Leonard, EAO, chef de l’Agrément de l’Ordre.

Mais comment le processus d’agrément fonctionne-t-il?

Un établissement qui désire offrir un programme de formation à l’enseignement en Ontario doit d’abord en faire la demande à l’Ordre, lequel désigne alors un agent de programme pour l’aider à produire son dossier de demande. Un programme doit satisfaire à quinze exigences avant d’obtenir l’agrément, y compris celles ayant trait au curriculum, au stage et au personnel.

Une fois la documentation remise, les membres du comité d’agrément arrêtent leur décision dans les six mois.

Un sous-comité d’agrément est composé de personnes ayant l’expertise et les connaissances requises pour bien comprendre les exigences particulières du programme, y compris les programmes spécialisés. À titre d’exemple, des personnes peuvent être invitées à faire partie d’un sous-comité pour faire valoir le point de vue des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Chaque sous-comité doit compter, au minimum, six membres dont trois au moins font aussi partie du conseil de l’Ordre. Les membres du sous-comité ­doivent faire preuve d’une grande objectivité.

Les membres du sous-comité peuvent provenir de toutes les régions de la province et représenter toutes les matières et tous les niveaux. Ceci vise à garantir la portée et la variété des points de vue à la lumière d’une gamme de facteurs. Les titulaires de classe, les directions d’école, ainsi que les directrices et directeurs adjoints, les conseillers et les membres de facultés d’éducation d’autres universités peuvent tous siéger au sous-comité. De fait, l’Ordre encou­rage leur participation. Une formation est offerte aux ­membres du sous-comité pour les familiariser avec le processus, les règles et les modalités de rapport.

Mme Penny est d’avis que c’est une excellente occasion de perfectionnement professionnel.

La participation des membres de la profession revêt une grande importance aux yeux de l’Ordre. On les incite à se joindre aux sous-comités d’agrément par le biais d’annonces dans la présente revue.

«Le processus d’agrément donne une voix aux membres et aux facultés, explique Mme Leonard. Nos facultés accordent énormément d’importance au processus d’examen par les pairs.»

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E. Clyde Glasgow (devant) et Annilee Jarvis, EAO, étaient parmi les membres du comité d’agrément ayant participé à une séance de formation à l’Ordre, en février.

Le sous-comité étudie tous les documents soumis par la faculté. Les membres du sous-comité se rendent sur place pour parler aux gestionnaires de programme, aux membres de la faculté, aux étudiantes et étudiants en enseignement, aux enseignantes et enseignants associés et aux autres personnes concernées. De plus, le public est invité à soumettre des propositions, en personne ou par écrit, au sous-comité.

Les membres du sous-comité et l’agent de programme désigné travaillent rapidement et efficacement en équipe. Le rythme de travail est trépidant. Le personnel de l’Ordre appuie les membres du sous-comité en coordonnant la remise des documents et en s’occupant de tous les détails de leur visite sur le terrain. Ainsi, quand les membres du sous-comité arrivent, tout est prêt et ils peuvent se mettre immédiatement au travail.

Le sous-comité arrive généralement le dimanche, puis se réunit le jour même pour préparer la visite du lendemain à la faculté. Le but est de savoir si l’école ou la faculté satisfait ou non aux exigences de programme.

D’habitude, les journées du lundi et du mardi sont consacrées aux entrevues, aux réunions et à la visite de la faculté pendant les heures ouvrables. Les membres du sous-comité profitent de la soirée pour parler de la journée et préparer les activités du lendemain. Le mercredi et le jeudi, ils discutent de l’évaluation et rédigent la première ébauche du rapport. Ils réservent la fin de l’après-midi du jeudi au doyen de la faculté des sciences de l’éducation, qui se libère pour répondre aux questions en suspens. Le vendredi est consacré à la révision de la version préliminaire du rapport.

Selon Mme Penny, le processus d’agrément est une excellente occasion d’établir des partenariats avec les écoles et les facultés d’éducation.

«Les deux parties sont prêtes et personne n’anticipe de surprise. On cherche d’abord et avant tout à mener une évaluation consciencieuse qui tienne compte de nombreux points de vue. C’est d’un exercice minutieux et non pas antagoniste.»

La version préliminaire du rapport est expédiée à l’école ou à la faculté d’éducation, qui a 20 jours pour l’examiner. Le rapport final et toute réponse émise par la faculté sont ensuite acheminés au comité d’agrément, à qui il revient d’établir si le programme sera agréé, agréé sous condition ou rejeté. Sa décision écrite est rendue publique et affichée dans Révision des programmes agréés.

«Du point de vue d’une faculté d’éducation, l’auto analyse inhérente au processus d’agrément lui permet d’examiner à fond ses programmes, explique Colleen Willard-Holt, doyenne de la Faculté d’éducation de l’Université Wilfrid-Laurier. Un tel exercice souligne les domaines où nous excellons et ceux qu’il faudrait revoir ou pour lesquels une réaffectation des ressources est indiquée.

«Le processus d’agrément vise aussi à assurer l’uniformité des programmes de formation à l’enseignement en Ontario afin que tous les membres agréés aient une base commune de connaissances et de compétences pédagogiques.»

En Ontario, ces programmes doivent être évalués pério­diquement. Les programmes renouvelables sont évalués tous les sept ans et les nouveaux le sont plus souvent. L’an dernier, l’Ordre a collaboré avec les doyens des facultés d’éducation afin d’harmoniser le calendrier des activités d’évaluation.

Quelle que soit leur taille, toutes les facultés sont assujetties au même processus d’agrément et au même principe de diligence requise.

«Grâce au processus d’agrément initial et continu des programmes de formation à l’enseignement, le comité d’agrément peut garantir au public que les étudiantes et étudiants qui se destinent à une carrière dans l’enseignement re­çoivent bien la formation voulue, explique Bill Kirkwood, membre du comité d’agrément. De plus, le comité se tient au fait des nouveaux enjeux qui influent sur l’avenir de la profession et il s’assure que la formation est pertinente.»

Quand vient le temps d’évaluer les programmes, l’Ordre invite le public à faire part de ses observations par le biais.

L’agrément des programmes de formation à l’enseignement protège l’intérêt du public et incite le ­public à faire confiance aux enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario. En fin de compte, ce sont les élèves qui en ­bénéficient le plus.

Le Règlement sur l’agrément est affiché dans le site Lois-en-ligne de l'Ontario


Processus d’agrément

  1. L’école ou la faculté présente une demande d’agrément.
  2. Le comité d’agrément forme un sous-comité.
  3. Le sous-comité évalue la demande d’agrément.
  4. Le sous-comité rédige un rapport préliminaire et le fait parvenir à l’établissement.
  5. Le comité examine la version définitive du rapport.
  6. Le comité rend sa décision.
  7. L’établissement a le droit d’offrir le programme jusqu’à la date d’échéance de la période d’agrément.
  8. L’établissement peut présenter une demande de renouvellement de l’agrément.