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Échos de la profession

 

L’excellence : une sourdine sur le roulement de personnel

Au cours des sept dernières années, l’Ordre a certifié un tiers des enseignants. Malgré le roulement de personnel considérable, l’excellence en éducation se maintient mine de rien.

de Doug Wilson

Le flambeau de l’excellence en enseignement se transmet sans tambours ni trompettes.

Depuis mai 1997, plus de 70 000 enseignants ont adhéré à l’Ordre sans créer de vagues dans la façon d’enseigner en Ontario. Aucune attaque à l’expérience limitée ou à la qualité de l’enseignement. Aucune panique publique sur les dommages subis par les élèves.

On pourrait plutôt dire que le contraire s’est produit.

À l’opposé d’autres institutions, l’éducation publique s’enorgueillit de professionnels qui jouissent d’une occasion unique et formidable : influencer positivement la vie des élèves.

Les éducateurs chevronnés peuvent ainsi transmettre de plein gré leurs connaissances aux nouvelles recrues. C’est un salut à l’énergie, à la vitalité et aux idées de tous les intervenants. C’est une invitation au mentorat et au développement du leadership. L’altruisme passe ainsi au-dessus des intérêts personnels et l’apprentissage est centré sur l’élève plutôt que sur soi.

«On adopte la profession pour aider les autres.»

Le fait que le roulement des effectifs passe pratiquement inaperçu est tout à l’honneur de la profession.

Des sondages menés auprès de nos membres ont clairement révélé qu’on adopte la profession pour aider les autres et qu’on y reste pour la même raison, malgré les tribulations.

Cependant, tous les enseignants ne reçoivent pas le même soutien. Les nouveaux venus héritent souvent des tâches ingrates : classes difficiles, affectations multiples, va-et-vient entre plusieurs écoles.

Un nombre toujours croissant de recrues sont déçues et mécontentes car elles ne peuvent trouver d’emploi malgré leurs qualifications. Comme l’ont démontré nos son-dages sur la transition à l’enseignement, il faut souvent jusqu’à trois ans pour qu’un nouvel enseignant décroche un poste à temps plein, situation encore plus rare pour ceux qui ont été formés à l’étranger.

Comme ils peuvent continuer d’enseigner 95 jours sans nuire à leurs prestations de retraite, les vétérans ont souvent la faveur au moment de choisir les suppléants. Une faille reconnue du système. C’est toutefois une énigme pour les nouveaux diplômés qui entendent dire depuis belle lurette qu’il y a pénurie d’enseignants.

Il y a bel et bien pénurie. Les conseils scolaires se creusent les méninges pour trouver des enseignants qualifiés pour enseigner le français, les mathématiques, les sciences, la technologie et l’informatique. Pendant ce temps, les autres attendent patiemment qu’un poste permanent se présente.

Les élèves et les parents n’en souffrent généralement pas. Après tout, l’important c’est que la personne qui dirige la classe soit qualifiée et compétente. N’est-ce pas?

Ce n’est pas nécessairement le cas. Obligés de combler des postes vacants, faute de candidats qualifiés, les conseils scolaires demandent un nombre record d’approbations temporaires à l’Ordre ou de permissions intérimaires au ministère de l’Éducation.

En 2003-2004, les conseils scolaires ont demandé 1 500 approbations temporaires pour affecter des directeurs d’école, des directeurs adjoints, ainsi que des spécialistes de l’éducation de l’enfance en difficulté et de français langue seconde. En même temps, le Ministère a émis des permissions intérimaires à 1 228 personnes non certifiées pour enseigner en Ontario.

«Les enseignants sont férus de savoir et de perfectionnement.»

Le nombre d’enseignants non qualifiés en Ontario est troublant, mais cette inquiétude est dissipée par le nombre d’enseignants suivant des cours menant à des qualifications additionnelles. Voilà qui est de bonne augure pour l’avenir de l’enseignement et de l’apprentissage, car les élèves ontariens apprennent de personnes qui accordent une grande importance à la formation.

Avec le roulement de personnel en perspective, il restera encore des choix à faire. En 1998, on avait prédit que la moitié des enseignants prendraient leur retraite avant 2008 et on avait visé juste.

Pour les parents, il est réconfortant de savoir que les enseignants visent un même objectif : la réussite de leurs élèves.