Ruth Purdy, l'enseignante remarquable de Steve Smith |
Smith dit que, pour la première fois, sa tendance à voir les choses différemment ne le mettait pas dans une situation désavantageuse. «J'ai appris depuis à en faire un atout, mais c'était la première indication qu'on me donnait à voir que la chose était possible. «Ce n'est pas
que j'essayais de dénigrer ce qu'elle disait. Mais j'avais parfois
une façon inusitée de voir les choses. Si Mme Purdy dessinait
quelque chose au tableau, je pouvais dire à quoi cela me «Je me souviens de cette période de ma vie comme étant la reconnaissance que c'était acceptable de penser autrement que les autres. Que c'était même bien accueilli dans certains milieux. C'était là une leçon bien plus importante que les tables de multiplication ou des événements historiques ou autre chose du genre, parce que cela a changé mon approche de la vie.» Purdy avait fait carrière dans l'Ontario rural, étant devenue directrice d'une école secondaire de premier cycle près de Cobourg avant de s'installer à Etobicoke. Son expérience était variée. Smith se souvient qu'elle avait aussi enseigné de la maternelle à la 8e année dans une petite école de rang. «Alors, je pense que cette expérience-là lui a été utile pour être au fait de la psychologie des enfants.» «J'ai toujours pensé que son travail était particulièrement difficile parce qu'au début, nous nous sentions tous comme des prisonniers. J'en voulais à ceux qui m'avaient mis là. Avant, je marchais avec mes amis pour aller à l'école et maintenant je prenais un autobus tous les matins et je regardais mes amis s'en aller tandis que j'étais avec des gens qui n'avaient ni mes intérêts ni mes antécédents. Et quand on fait cela pendant un mois, on rentre un bon jour à la maison pour découvrir que nos amis se sont fait d'autres amis.» «L'école, jusque là, avait été un milieu très conformiste, dit-il. L'attitude générale était : on va faire cela ensemble, on va se lever ensemble, on va lire ensemble, et tout se faisait en groupe, poursuit Smith. Puis soudainement, je me suis retrouvé dans un milieu où toute entreprise était affaire individuelle. C'était une révélation pour moi. C'était comme l'université, l'université en 6e année.» Même s'il a tiré avantage de la liberté qui lui était offerte d'exprimer son humour en classe, Smith dit qu'il était encore bien timide et que c'est Ruth Purdy qui l'a amené à aimer occuper le devant de la scène. «Si la classe devait monter une pièce ou quelque chose du genre, jamais je ne me portais volontaire. Mais une année, elle m'a demandé de jouer le rôle principal dans une pièce, probablement en 7e année. Je ne voulais pas le faire, mais je n'ai pas dit non. J'étais flatté qu'elle m'ait sollicité et parfois on dit "oui" quand on veut dire "merci"», ajoute Smith en riant. «Quand elle m'a vu hésiter, elle m'a dit, je me souviens : "Tu as un don dans ce domaine-là et tu dois le partager. C'est pour ça que tu as ce don. Si tu ne fais pas profiter les autres de ton don, ce sera un grand malheur. Cela voudra dire que le don a été donné à la mauvaise personne."» D'après Smith, ni lui ni sa famille ne pensaient à l'époque que ses nouvelles expériences le mèneraient un jour à sa célébrité actuelle. «Ce n'est pas le genre de chose vers quoi une famille a tendance à pousser ses enfants. Les parents veulent que leurs enfants soient capables de subvenir à leurs besoins. Pour s'en débarrasser, quoi», ajoute-t-il en riant. Au secondaire, Smith a passé un autre test d'aptitude. «J'ai obtenu des notes élevées en sciences physiques et en arts du spectacle. Alors, le conseiller en orientation m'a dit : "Ce qu'il faut que tu fasses, c'est de te concentrer sur les sciences physiques". Sur quoi j'ai répondu : "Mais alors, qu'est-ce que je fais des arts du spectacle?" "On ne peut pas gagner sa vie là-dedans", il m'a répondu. Ce qu'il voulait dire, bien sûr, c'est que lui n'aurait pas pu gagner sa vie à exercer ce métier-là», conclut Smith, le regard moqueur. Il a quand même tiré profit de son aptitude pour les sciences quand, après une série d'emplois peu satisfaisants, il est allé décrocher un brevet d'enseignement au Lakeshore College de Toronto pour ensuite enseigner les sciences à des élèves de 6e année à Oakville. Mais le monde du spectacle l'attirait toujours. Il a débuté
avec un groupe rock au début des années 70, pour ensuite
passer à la comédie. Puis, au printemps dernier, il a lancé
son premier film Duct Tape Forever au Canada et aux États-Unis.
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