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Une journée dans la vie... Jim Costigan, St. Thomas St. Joseph’s High School Conseil scolaire de district catholique de London Directeur d’école Certifié en 1973 Althouse College of Education, London |
de Judy
Irwin
Jim Costigan n’a aucune réunion externe aujourd’hui et espère se rattraper dans son travail. Mais en arrivant à l’école, il n’y a aucune trace de son directeur adjoint, qui est habituellement déjà en poste à cette heure-là. Il écoute rapidement ses messages et apprend que ce dernier est malade. Costigan doit maintenant prendre en charge les responsabilités de son adjoint, qui vont des questions de personnel à la discipline. Pas le temps de s’arrêter ni de réfléchir. À l’école secondaire catholique St. Joseph de St. Thomas, les classes commencent à 8 h 30. L’heure est déjà venue pour Costigan, directeur de l’école, de prendre contact avec son personnel et d’accueillir les élèves. À peine pose-t-il les pieds dans le couloir qu’une enseignante l’interpelle : «Avez-vous vu M. Untel?». On vient de s’apercevoir qu’il est absent et il faut vite trouver quelqu’un pour le remplacer. Le couloir se remplit. Costigan s’installe dans le hall principal. Il veut connaître tous les visages, si ce n’est tous les prénoms de tous les élèves de son école, qui en compte plus de 650. «Bonjour Monsieur Johnson!, lance-t-il à un élève. Comment ça va aujourd’hui?» «Très bien merci, Monsieur Costigan!», lui répond l’élève avec un sourire. Costigan remarque une élève avec un ballon de basket-ball et plaisante avec elle sur la question à savoir qui serait le vainqueur s’ils devaient jouer l’un contre l’autre. Il salue au passage deux élèves timides de 9e année qui rougissent de plaisir à l’idée d’avoir été remarqués. Il est important pour Costigan de mettre à l’aise les nouveaux, ce qui demande un peu plus d’effort cette année, car les effectifs ont augmenté et près d’un tiers des élèves sont en 9e année. La cloche sonne et Costigan sillonne rapidement les couloirs, sermonnant gentiment mais fermement les retardataires : «Dépêchez-vous, les amis. Vous aurez amplement le temps de continuer votre histoire à la récréation.» Une fois les corridors vidés, Costigan se dirige vers la cafétéria. C’est la journée des photos. Il salue les photographes et remercie les élèves qui organisent l’activité. En sortant, il remarque qu’un panneau de verre d’une porte de la cafétéria est brisé. Il se tourne vers les élèves qui attendent leur tour pour la photo et leur demande : «Savez-vous qui a fait ça?». Ils secouent la tête, mais les rumeurs circulent déjà. «Je suis certain qu’on découvrira bientôt le ou les coupables, déclare Costigan. Je peux habituellement compter sur la collaboration des enfants.» Costigan retourne à son bureau. Il doit rencontrer les chefs d’unités. La réunion se passe bien. On discute longuement des façons dont on pourrait aider le personnel à s’ajuster à l’augmentation des effectifs. Vers la fin de la réunion, une adjointe administrative se pointe le nez à la porte. Costigan ne craint pas les interruptions. Sa porte est habituellement ouverte pendant les réunions car il aime bien être accessible. «Désolée de vous déranger, mais il y a des parents qui aimeraient vous voir.» Les parents n’ont pas l’air contents. Costigan les reçoit en privé, cette fois-ci la porte fermée. Ils sont venus pour se plaindre de la façon dont un membre du personnel s’est adressé à leur fils. Une fois partis, Costigan affiche un air perplexe et quelque peu contrarié. «Ce qu’ils m’ont décrit ressemble tellement peu au comportement habituel de la personne concernée», remarque-t-il. D’après l’histoire du jeune, il soupçonne que ce dernier leur a monté un bateau. Un son de cloche annonce le changement de période. Costigan doit sortir de nouveau dans le corridor. Pendant sa tournée, il fait observer gentiment, mais fermement à certains élèves qu’ils ont enfreint le code vestimentaire. À la demande du conseil de l’école, composé principalement de parents, l’école a décidé l’an dernier d’adopter un uniforme scolaire. Les plus âgés essaient de se soustraire au code vestimentaire en prétendant que leur uniforme n’est pas encore disponible. Ayant lui-même été élève il y a 30 ans, Costigan ne peut s’empêcher de sourire en entendant ces excuses. Sa tournée est interrompue par une annonce déplaisante. D’anciens élèves ayant un dossier criminel semblent tenir séance sur le terrain de l’école. Costigan se précipite à l’extérieur. Deux jeunes garçons sont assiégés par environ 20 adolescents. Costigan demande poliment mais fermement au groupe de partir. «Vous n’avez rien à faire ici», leur dit-il. Le groupe se disperse et Costigan retourne à l’intérieur. Sur son chemin, il pointe une adolescente qui faisait partie du groupe. «Elle a toujours été très gentille, mais depuis quelques temps, elle fait partie de ce groupe. C’est vraiment dommage», déplore-t-il. La fille de Costigan a le même âge.
Une fois le repas des élèves terminé, c’est à son tour de manger. Mais il a à peine le temps de s’asseoir dans le salon du personnel qu’on l’appelle. Un élève s’est fait pousser dans une flaque d’eau. Après quelques discussions avec les jeunes, Costigan décide de ne pas réprimander trop vertement celui qui a poussé l’autre, car il soupçonne le premier d’avoir commencé la bagarre. Costigan n’a pas le temps de retourner à son repas que l’alarme se met à sonner. En trois minutes, l’école se vide. Les élèves se regroupent à l’extérieur et attendent l’arrivée des pompiers. Intrigués, des enseignants demandent à Costigan s’il s’agit d’un exercice d’évacuation. La réponse vient des pompiers : une rôtie brûlée dans la cafétéria aurait déclenché l’alarme. Costigan secoue la tête. Il s’est écoulé plus d’une demi-heure depuis le début de la sonnerie. Que de précieux temps perdu! Les élèves retournent en classe et Costigan se dirige vers son bureau. Il doit retourner ses appels et résoudre quelques problèmes. Lorsqu’il sort de son bureau, quatre élèves l’attendent. La plupart sont là parce qu’ils ont dérangé leur classe. L’autre, un élève de 9e année, est accusé d’avoir visité des sites pornos sur un ordinateur de l’école. L’allégation s’avérera fausse en bout de ligne. Costigan réprimande gentiment les garçons. «Le simple fait d’être envoyé chez le directeur suffit souvent à leur faire peur», déclare-t-il. Mais il n’a pas le temps de s’éterniser sur la question. Les fauteurs de troubles sont revenus et il y a de la bagarre dans l’air. Aussitôt qu’il met le nez dehors, le chef du groupe s’agite. «Je faisais rien de mal, dit-il. J’étais en train de parler à une fille quand ce gars-là est venu me dire qu’il allait me casser la gueule.» «Est-ce qu’il t’a frappé?», lui demande calmement Costigan. Le jeune secoue la tête. «Écoute, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je sais que t’es pas censé être ici. Je te demande de partir.» Costigan regarde le jeune et son comparse s’éloigner. Il est intervenu juste à temps. Les élèves se préparent à changer de classe et les agitateurs ont perdu leur public. Une fois de retour à l’école, Costigan passe un commentaire sur la consommation évidente de drogue par le jeune. «Il faudra peut-être appeler la police», dit-il. De retour à son bureau, plusieurs personnes le réclament. Un enseignant se plaint d’un élève qu’il a envoyé au bureau. Un employé rapporte qu’un élève a été impoli envers le photographe; devrait-on le faire passer au bureau? Costigan apprend que la mère du garçon accusé d’avoir visité des sites pornos croit qu’il est innocent et veut en discuter avec lui. Un collègue fait soudainement irruption dans son bureau : «Jim, les intrus sont maintenant dans l’école». Et ils y sont effectivement, se promenant d’un pas nonchalant dans les couloirs, comme s’ils étaient les maîtres séants. Costigan les intime de quitter les lieux. Le temps est venu d’appeler la police. Les policiers arrivent rapidement, mais les jeunes ont disparu. Une élève s’avance : «Ils sont cachés dans les buissons derrière», rapporte-t-elle. Les policiers arrêtent les fauteurs de trouble, juste au moment où les élèves sortent de l’école. Costigan ne peut cacher sa satisfaction. «Je suis content que les élèves soient témoins de cette arrestation, dit-il. Ça leur prouve qu’on dit vrai lorsqu’on affirme qu’on ne tolère pas ce genre de comportement et qu’on ne ménage aucun effort pour les garder en sécurité.» De retour au bureau, il demande le nom de la jeune fille qui les a aidés à retrouver les jeunes. «Je veux la remercier personnellement. C’était un geste important de sa part.» Un peu plus tard, Costigan et son personnel s’esclaffent en repassant les événements de la journée. «Grosse journée, patron?», le taquine un enseignant. Dans un milieu rural comme St. Thomas, une petite ville à 20 minutes de London, ce genre d’arrestation à l’école est particulièrement rare. La journée de Costigan se conclut avec l’examen de sa paperasse, de ses courriels et de ses messages vocaux. Il n’a avalé que deux bouchées de salade dans sa journée de dix heures, mais son énergie n’a pas flanché une seconde. Il faut bien! Ce soir, il doit assister à une fête en l’honneur d’un ancien surintendant qui prend sa retraite. Costigan ferme les bureaux à clé. Il est le dernier à partir de l’école. Avant de refermer la porte, il s’arrête une dernière fois pour ramasser un papier qui traîne par terre. Jim Costigan
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