L’Ordre ouvrait ses portes il y a dix ans déjà
10 ans
10 membres
Depuis le 20 mai 1997, l’Ordre
a accordé l’autorisation d’enseigner à plus
de 97 000 personnes. Dans le courant de l’année
2007, la moitié de tous nos membres auront commencé dans
la profession en ayant d’abord reçu une carte de compétence
de l’Ordre.
Dix de nos membres, soit une personne pour chacune de nos dix années
d’anniversaire, ont accepté de nous parler de leur
carrière. Pour commencer, voici la toute première
personne à qui nous avons accordé l’autorisation
d’enseigner en Ontario.
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«Soyez souples et n’ayez
pas peur de sortir des sentiers battus. Agissez en fonction de ce
qui est, selon vous, le plus profitable pour vos élèves.» |
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année
Luci Loisi
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Luci Loisi a d’abord été embauchée à titre
de suppléante à long terme au sein du Dufferin-Peel Catholic
District School Board, en septembre 1997. Elle y est toujours et compte
aujourd’hui 10 ans d’expérience.
L’école secondaire catholique Loyola avait embauché Mme Loisi pour enseigner le français. Ses débuts ont été brusquement
interrompus par une protestation politique. Au lieu de faire les cent
pas dans une classe, elle les a faits sur le trottoir, pancarte à la
main.
L’année suivante, les enseignants étaient de retour
sur le piquet de grève, cette fois avant la rentrée même. «Ce
fut des débuts difficiles», confie-t-elle. Elle se rappelle
avoir douté de son avenir dans la profession.
Heureusement, elle n’a pas changé de carrière. Elle
a enseigné à l’école secondaire Our Lady of
Mount Carmel de décembre 1997 à juin 2003, puis elle
est devenue membre d’une équipe qui avait pour mandat d’ouvrir
une nouvelle école à Dufferin-Peel, l’école
secondaire St. Marcellinus. Elle y enseigne le français depuis,
et pense y rester pendant les dix prochaines années.
Mme Loisi était très heureuse de voir,
en juin dernier, le premier groupe d’élèves de 9e année
recevoir leur diplôme d’études secondaires. «C’était
formidable de faire partie d’une nouvelle école, d’embaucher
du nouveau personnel, d’élaborer de nouvelles politiques
et d’influencer les programmes. J’ai aimé relever
les défis.»
Au début de sa carrière, elle trouvait difficile de gérer
son perfectionnisme et de veiller à ce que chaque leçon
soit motivante, rigoureuse et créative. «Il y avait peu
de temps pour autre chose que le travail, et c’était stressant
d’avoir à préparer chaque jour quelque chose de nouveau
et d’intéressant.»
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Luci Loisi reçoit notre tout premier certificat
d’inscription. Cette photo, prise avec la première
registrateure, Margaret Wilson, et la première présidente,
Donna Marie Kennedy, est parue dans le numéro de septembre
1997 de Pour parler profession.
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Avec l’expérience, elle a appris à mieux gérer
son temps et à combler ses attentes. «Aujourd’hui,
j’ai un répertoire de ressources et d’activités
qui fonctionnent. C’est toujours exigeant et parfois stressant,
mais jamais comme au début.»
À l’époque, Mme Loisi appréhendait
de demander de l’aide à ses collègues. Elle ne voulait
pas faire preuve de faiblesse, particulièrement devant l’administration
et les collègues plus expérimentés. Aujourd’hui,
c’est différent.
Elle nous raconte : «J’ai présenté Le
Petit Prince à mes élèves de 12e année
et je leur ai fait faire une activité de coloriage. Ils ont
adoré». Il y a dix ans, elle n’aurait jamais présenté une
telle activité, craignant le qu’en-dira-t-on de l’administration.
Aujourd’hui, elle comprend que la créativité est
motivante pour les élèves. De plus, son professionnalisme
et sa confiance en elle-même ont enrayé ses inquiétudes à l’égard
de ce que les autres pensent.
Ces dix dernières années, elle a suivi des cours menant à des
qualifications additionnelles en éducation de l’enfance
en difficulté, en éducation coopérative et en éducation
religieuse, et a obtenu une maîtrise en éducation.
«Les choses deviennent plus faciles», promet-elle. Elle
encourage les enseignants qui ont de la difficulté, à persévérer. «Quand
j’avais un groupe particulièrement difficile, se souvient-elle,
j’avais parfois envie de tout lâcher.» En rétrospective,
ce sont ces groupes qui lui ont permis d’en apprendre davantage
sur la gestion de classe, la discipline, l’organisation et la créativité. «Je
devais travailler d’arrache-pied pour motiver certains élèves,
et cela m’a forcée à développer des styles
d’enseignement alternatifs. C’est ce qui a fait de moi une
meilleure enseignante.»
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«Commencez par piquer la curiosité des élèves.
Il est crucial d’établir de bonnes relations avec eux
et de les traiter avec respect et civisme, peu importe les circonstances.» |
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année
Carl Gagnon
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Cette année, Carl Gagnon a travaillé avec Manon Séguin,
chanteuse de L’Orignal dans la région de Cornwall, afin
de préparer une tournée des écoles pour montrer
aux élèves qu’il est possible de réussir et
de travailler en français dans la région. «Les jeunes
ont vu que ce n’est pas juste à Hollywood que ça
peut se passer».
M. Gagnon est enseignant en aménagement linguistique pour le
Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien, et son
bureau est situé à l’école secondaire catholique
La Citadelle, à Cornwall. Ses principales fonctions sont reliées à la
mise en œuvre de la Politique d’aménagement linguistique
(PAL), notamment au chapitre de l’élaboration d’activités
d’enrichissement du français.
L’un de ses plus grands plaisirs est de voir la réaction
des jeunes face aux projets qu’ils entreprennent. «J’aime
les voir sourire, voir les enseignants satisfaits et que les activités
que l’on met en place profitent à plusieurs élèves.»
Même si son nouveau rôle le passionne, cet ancien enseignant
d’immersion française à l’élémentaire
avoue que les élèves lui manquent. «Je travaille
beaucoup dans l’ombre, alors mes contacts avec eux sont limités.
Quand je revois mes anciens élèves, on se dit bonjour,
les petits de l’élémentaire me serrent dans leurs
bras. Le contact humain, les sourires, les fleurs, les joies, les défaites,
tous ces moments expliquent mon attachement pour la profession et le
fait que j’œuvre encore en enseignement aujourd’hui.»
Ses loisirs favoris sont le base-ball, le soccer et la pêche.
Il aime aussi passer du temps avec sa famille. «Il faut savoir
dire non. C’est un grand défi car mon travail est important,
mais je dois aussi passer du temps avec ma femme et mes bouts de choux.
Mon épouse est enseignante; de nombreux membres de ma famille étaient
en enseignement, alors je suis entouré de gens très compréhensifs
qui sont de véritables modèles pour moi.»
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«C’est fantastique de
parler avec les enfants de leur culture et de leurs traditions. Ils
deviennent tout emballés quand ils en parlent.» |
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année
Anju Bhardwaj
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Chaque matin, Anju Bhardwaj travaille pour le Toronto District School
Board (TDSB). Sa fille est née en 2005, alors elle apprécie
la possibilité d’être à la fois à l’école
et à la maison, surtout après son congé de maternité.
Mme Bhardwaj a commencé à travailler pour
le TDSB en 1999. Elle a enseigné dans diverses écoles :
Rose Avenue Public School, Nelson Mandela Park Public School, Chine Drive
Public School, et maintenant Glen Ravine Junior Public School.
Elle a enseigné à une classe de maternelle et de jardin
d’enfants, ainsi qu’à une classe combinée de
4e et de 5e année. Elle avoue
préférer les élèves de maternelle et du jardin
d’enfants. «J’aime l’énergie des petits,
leur enthousiasme et leur désir d’apprendre.» Elle
apprécie également le respect que ces enfants éprouvent à l’égard
de leur enseignant.
Mme Bhardwaj a trouvé son retour sur le marché du
travail assez difficile après son congé de maternité,
car elle allait enseigner dans une nouvelle école. «J’ai
pris un certain temps à m’ajuster, avoue-t-elle, mais tout
va bien maintenant.»
À bien y penser, elle réalise que ses forces lui viennent
en partie de la grande diversité de ses élèves. «J’ai
eu des élèves qui avaient de grands besoins sur les plans émotif
et comportemental, et aussi des élèves qui ne parlaient
pas anglais. Je sais comment travailler avec eux pour les aider à réussir.»
Un de ses plus grands défis, bien qu’elle ne le perçoive
pas comme tel, est que nombre de ses élèves arrivent en
maternelle en parlant peu ou pas du tout l’anglais. «Les
parents dont la langue maternelle n’est pas l’anglais envoient
leurs enfants à l’école en se disant que c’est
là qu’ils l’apprendront.»
Mme Bhardwaj aborde la situation sans sourciller. «Les
enfants apprennent beaucoup au contact de leurs camarades de classe.
De plus, je répète beaucoup et j’utilise des moyens
visuels pour renforcer ce que je dis. Ils apprennent rapidement “toilettes”,
mais ils ne disent que le mot. Je les encourage à faire des phrases
complètes pour s’exprimer.» Elle a de nombreux élèves
qui parlent tamoul, et ils s’entraident en traduisant.
Mme Bhardwaj a elle-même appris l’anglais
en tant que langue seconde. Sa langue maternelle est le punjabi. «J’ai
fréquenté l’école à Burlington, et
c’est là que j’ai appris l’anglais, sans difficulté.»
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«Être enseignant est
bien plus gratifiant qu’être banquier. On donne, on ne
prend pas.» |
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année
David Douglass
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«Avoir exercé d’autres professions renforce ma pratique»,
déclare David Douglass, qui a travaillé dans les domaines
de l’hôtellerie et des banques.
En 1999, David et son épouse (aujourd’hui infirmière)
ont décidé de changer de carrière pour choisir des
professions plus centrées sur une relation d’aide. Et ils
ne regrettent rien.
Il travaille au sein du Rainbow District School Board où il a
enseigné dans trois écoles différentes de la région
de Sudbury, notamment en 6e, 7e et 8e année,
en tant qu’enseignant ressource en éducation de l’enfance
en difficulté, et enseignant dans une classe d’élèves
présentant des troubles du spectre autistique. Depuis les deux
dernières années, il est à la Long Lake Public School.
L’école compte 83 élèves et cinq enseignants.
Elle doit partager avec une autre école une direction, une direction
adjointe et un enseignant ressource en éducation de l’enfance
en difficulté. Une petite école, ça signifie un
personnel tricoté serré, une communauté présente
et le luxe de connaître tous les élèves. M. Douglass
commente : «Une des choses qui rend l’enseignement agréable
pour moi, c’est d’apprendre à connaître les élèves
tant à l’école qu’à l’extérieur
de l’école».
Il aime enseigner à la classe combinée de 5e et
de 6e année, car il garde certains élèves
deux années de suite. «Cela me permet de vraiment les comprendre,
d’enseigner en m’adaptant à leur style d’apprentissage
et de les aider à réussir.» Ce n’est pas toujours
facile à faire, surtout dans une classe de 28 élèves.
M. Douglass croit qu’il est important de montrer aux élèves
que leur réussite lui tient à cœur. «Je leur
fais savoir qu’ils font partie intégrante de la réussite
de la classe et que nous nous ennuyons d’eux quand ils ne sont
pas là.»
Il insiste sur l’importance de l’apprentissage. D’ailleurs,
il a commencé sa maîtrise en éducation et il détient
les qualifications de spécialiste en lecture et en éducation
de l’enfance en difficulté. M. Douglass s’est
appliqué à mettre en pratique ce qu’il a appris dans
ses cours menant à une qualification additionnelle.
Une fois qu’il aura sa maîtrise en poche, M. Douglass prévoit
enseigner à l’université, ou peut-être encore
aux élèves de Long Lake Public School.
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«Le monde des affaires est
exigeant, et l’enseignement l’est encore davantage. Je
suis accro à mon travail, et c’est grâce aux enfants.» |
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année
Irene Maccarone
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Irene Maccarone en est à sa sixième année d’enseignement. À part
cette année, où elle enseigne la 5e année à l’école
Erin Mills, elle a toujours enseigné la 4e et
la 5e année à la Credit Valley Public School
du Peel District School Board.
Avant de devenir enseignante, elle travaillait dans le domaine de l’informatique,
des finances et du courtage. «Le monde des affaires est exigeant,
et l’enseignement l’est encore davantage. Je suis sollicitée
de toutes parts : les élèves, le programme, les clubs,
les équipes, les concerts, les réunions, les tâches
administratives. Je rêve de pouvoir travailler avec les enfants
toute la journée.»
Mme Maccarone aide à gérer le club d’art
oratoire de l’école. Elle entraîne l’équipe
de course à pied et participe au programme pour enrayer l’intimidation à l’échelle
du conseil scolaire et de l’école. «On doit sensibiliser
les enfants au fait que l’intimidation est partout, dit-elle. Ils
doivent apprendre ce que c’est, la façon de l’éviter
et les mesures à prendre s’ils en sont victimes ou témoins.»
Elle croit que tous les enfants ont quelque chose de bon en eux et que
c’est à elle de le mettre en valeur. «Tout le monde
peut réussir et obtenir la reconnaissance de ses pairs pour avoir
fait quelque chose de bien. C’est mon travail de trouver ce que
c’est et de mettre chaque enfant en valeur.»
Elle s’apprête à suivre la première partie
du cours menant à la qualification additionnelle en anglais langue
seconde, qui s’ajoutera à ses autres qualifications additionnelles.
Elle lit actuellement Getting Beyond “I Like The Book” qui
traite des compétences en lecture et en réflexion des élèves.
Mme Maccarone a trouvé ses deux premières
années d’enseignement extrêmement difficiles. «Quand
j’ai commencé, quelqu’un m’a dit que ça
prendrait environ cinq ans avant d’être à l’aise
dans ma carrière et de trouver un équilibre entre ma vie
personnelle et professionnelle. Cette personne avait raison.»
Elle se voit continuer à travailler avec les élèves,
mais peut-être pas au Canada. «Il existe tellement de possibilités
dans le monde et je veux en profiter. Il est possible que j’enseigne à l’étranger.»
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«C’est une expérience
incroyable de voir le progrès des élèves en
lecture et en écriture, et de constater leur indépendance.» |
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année
France Monette
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France Monette enseigne à l’école élémentaire
catholique Saint-Antoine de Tecumseh, près de Windsor.
«Comme enseignante de 1re année, je dois établir
les routines au détriment du jeu, leur montrer comment travailler,
gérer leur temps et préparer leurs devoirs. C’est
incroyable de les voir faire des progrès en lecture et en écriture,
de constater leur indépendance et de les voir vivre des réussites
personnelles en l’espace de quelques mois.»
Son plus grand défi est d’enseigner aux élèves
qui ne parlent pas un mot de français, soit plus de la moitié de
la classe. «Leurs langues maternelles sont, entre autres, l’anglais,
le roumain, l’arabe et l’italien. Je dois donc les garder
intéressés à la langue française afin qu’ils
s’épanouissent dans le système scolaire de langue
française.»
Elle applaudit la recherche et le développement de la technologie éducative,
ainsi que les nouveaux logiciels, mais déplore le manque de temps
pour les apprendre tous, et le manque de formation professionnelle disponible
dans ce domaine.
Elle souhaite transmettre à ses élèves la fierté d’être
catholique francophone. «C’est important de vivre ta foi,
ta catholicité et francité de façon visible partout
dans l’école et dans la communauté, pas seulement
en salle de classe. On doit être fier d’être francophone, être
fier de nous, toujours, toujours, toujours.»
Dans ses temps libres, Mme Monette aime lire des ouvrages pédago-giques
et écrit de la poésie à l’occasion. Elle ajoute : «J’ai
trois filles. Je suis maman-taxi.»
«Une chance que j’ai un bon mari! Il est enseignant au secondaire.
Je le taquine souvent en lui disant que j’ai plus de travail que
lui, mais il me répond que c’est le contraire!»
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«Préparez-vous au pire,
mais attendez-vous au meilleur.» |
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année
Lenora Maracle
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Être un moteur de changement, c’est ce que représente
l’enseignement pour Lenora Maracle, une enseignante de mohawk sur
la réserve des Six Nations de rivière Grand, près
de Brantford. Pour certains de ses élèves, sa classe est
le premier contact avec cette langue qui est la leur.
Après avoir obtenu un diplôme de Seneca College, Mme Maracle
a travaillé pendant 10 ans en tant que technicienne en audiovisuel
pour le York School Board. Elle est retournée sur la réserve
des Six Nations après avoir eu ses enfants. Mme Maracle
a été chauffeur d’autobus et a travaillé dans
une usine de fabrication d’échelles et dans une boulangerie
avant de suivre le programme de formation à l’enseignement
pour les personnes d’ascendance autochtone sur la réserve
des Six Nations. Elle a ensuite commencé à enseigner dans
les écoles élémentaires de la réserve. Toutefois,
elle voulait enseigner au secondaire au sein du Grand Erie School Board,
et pour cela, elle devait avoir les qualifications requises.
Elle a suivi le programme à l’intention des enseignantes
et enseignants autochtones de l’Université Nipissing, à North
Bay. Depuis qu’elle a obtenu son diplôme, elle enseigne le
mohawk au secondaire de septembre à février, puis fait
de la suppléance dans cinq écoles élémentaires
de la réserve le reste de l’année.
Le programme-cadre de langues autochtones est très vague, explique-t-elle,
car il doit incorporer tellement de langues différentes. «Comme
enseignants de langues, nous devons élaborer nos propres ressources
et outils d’enseignement. On ne peut les trouver dans l’internet
ou dans les librairies.» Mme Maracle a adapté un
peu de matériel utilisé dans les cours d’immersion
pour les adultes. Elle en a trouvé d’autres dans une classe
de jardin d’enfants quand elle y faisait de la suppléance.
En tant qu’artisane de vêtements et d’art autochtone,
formée au Pine Tree Native Centre de Brantford, elle trouve que
l’art peut influencer la fierté de ses élèves
et leur satisfaction. Un élève qui avait de la difficulté dans
le cours de langue a été transformé quand il a confectionné ses
propres mocassins.
Ces quelques années, elle a remarqué une baisse du respect
vis-à-vis des enseignants. Pour de nombreux élèves,
l’enthousiasme initial d’apprendre le mohawk s’est
estompé, et ils tiennent maintenant pour acquis la possibilité d’apprendre
leur langue. La participation des parents et de la famille compte pour
ceux qui réussissent. «Si les parents pensent que la langue
est importante, alors les enfants suivront.» Sa devise personnelle
est «Préparez-vous au pire, mais attendez-vous au meilleur».
Elle préférerait enseigner le mohawk au secondaire toute
l’année, mais elle apporte son approche culturelle à multiples
facettes quand elle fait de la suppléance à l’élémentaire
aussi. Et cela atteint tous les élèves.
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«Chaque jour, il y a du nouveau.
Ce n’est jamais du réchauffé.» |
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année
Amanda Flemming
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Amanda Flemming parle de sa profession avec enthousiasme. «On
fréquente l’université pendant cinq ans pour se préparer à une
profession que l’on croit vouloir exercer, mais on ne peut en être
sûr avant de l’exercer réellement. Et en toute honnêteté,
je peux dire que j’adore ça!» Ce sont les élèves
et la variété qu’elle préfère.
Mme Flemming enseigne les maths et l’anglais au
J. Clarke Richardson Collegiate d’Ajax du Durham District School
Board depuis qu’elle est membre de l’Ordre. Son horaire a
alterné entre un semestre de maths appliquées et un d’anglais,
surtout avec les élèves de 9e et de 10e année.
Elle enseigne aussi l’anglais universitaire de 12e année,
le soir.
Mme Flemming apprécie particulièrement
travailler les matières appliquées avec les élèves. «La
plupart des élèves qui n’ont pas de problèmes
avec les matières abstraites sont travailleurs et savent ce qu’ils
veulent et comment l’obtenir. Les autres en ont souvent arraché à l’école
et ça ne leur vient pas facilement. Nombre d’entre eux n’aiment
pas ça.» Elle apprécie le défi de trouver,
avec eux, des moyens de réussir. «Je ne vois peut-être
pas de progrès chaque jour avec ces élèves, mais
j’en vois au fil du temps, et ça justifie les efforts.»
Son plus grand défi est de trouver un équilibre entre
la planification et la correction. Son rêve serait de rendre chaque
leçon amusante, motivante, et qu’elle soit transposable
dans la vie de ses élèves. Elle en est venue à comprendre
que cela n’est pas possible, tous les jours. Trouver le juste équilibre
entre la préparation, les corrections et l’administration
provient de la discipline et de la gestion du temps, croit-elle.
J. Clarke Richardson Collegiate met un fort accent sur la technologie.
Mme Flemming et tous ses collègues ont des ordinateurs portatifs
et ont accès à des tableaux interactifs «Smart Board», à des
projecteurs et à l’internet. Elle a régulièrement
recours à la technologie, et ses élèves travaillent
au laboratoire d’informatique au moins une fois par unité.
En anglais, son plus grand défi est d’enseigner aux élèves à faire
de la recherche de façon responsable et à faire des distinctions
parmi les renseignements qu’ils trouvent dans l’internet.
Cette enseignante, relativement nouvelle, a des conseils à prodiguer
aux nouveaux enseignants : «Ne vous prenez pas trop au sérieux,
car vos élèves, eux, ne vous prendront pas au sérieux.
Souvenez-vous des raisons qui vous ont amenés à l’enseignement.
Ne vous en faites pas à outrance pour des pacotilles. Amusez-vous!»
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«Sur cette planète,
il y a bien peu de choses qui sont plus importantes que le travail
auprès des enfants.» |
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année
Karen Heffernan
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Les nouveaux enseignants ont typiquement plein d’idéaux
et s’accrochent à leur conception de l’enseignement
qui les a amenés dans la profession. Puis, ils doivent faire face à la
réalité.
Karen Heffernan a pu intégrer ses idéaux à la réalité de
son premier poste. Elle n’en est qu’à sa deuxième
année de carrière et elle est l’assistante de la
personne responsable de la section d’anglais à l’école
secondaire Clarington Central dans le Kawartha District School Board. «J’étais
au bon endroit au bon moment avec la bonne liste de réalisations»,
dit-elle. Clarington est une toute nouvelle école. Avant même
que l’on jette la première pelletée de terre, la
direction et le personnel enseignant avaient pris ensemble des décisions
pour répondre le mieux aux besoins des élèves.
«Notre école reconnaît le cadeau que représente
chaque élève», déclare-t-elle. Sa classe est
le lieu de rencontre de deux différents groupes : la 9e et
la 12e année. «Les deux groupes ont beaucoup
de choses à changer dans leur monde. Ils voient les choses d’une
façon particulière et apprennent au contact des autres.»
Cette approche intégrée offre beaucoup de récompenses,
mais Mme Heffernan dit que son plus important défi est la
séparation entre, d’un côté, les objectifs
et la philosophie de l’enseignement de son école, et de
l’autre, la pression de se conformer aux statistiques provinciales. À son
avis, «les jeunes que nous tentons d’aider sont punis par
les statistiques que le système génère». Elle
croit tout de même que la notion de responsabilité est importante, «mais
je suis aussi personnellement responsable, et responsable des personnes
dans ma classe».
Avant de devenir enseignante, Mme Heffernan travaillait en alphabétisation
auprès des adultes au Frontier College de Peterborough, et elle
a travaillé avec le bureau des services aux handicapés
pendant qu’elle suivait le programme concomitant de formation à l’enseignement, à Trent.
Mme Heffernan est d’avis que le modèle
de communauté d’apprentissage de son école permet
aux mentors de grandir avec elle. Elle a suivi le virement technologique
de son école. Les annonces sont télévisées,
les laboratoires d’informatique sont très accessibles, et
elle explique avec enthousiasme qu’«apprendre par la vidéoconférence
aide les élèves à comprendre à quel point
le monde est grand et qu’ils auront besoin de nombreuses compétences,
peu importe la carrière qu’ils choisiront».
Elle a choisi sa propre carrière à un jeune âge,
alors qu’elle enseignait le patin à 12 ans.
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«C’est ma passion. Je
suis enseignant.» |
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année
Chukwuyem Imahiagbe
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Membre de l’Ordre depuis peu, Chukwuyem Imahiagbe est à la
recherche d’un emploi à la hauteur de sa passion, l’enseignement.
M. Imahiagbe a grandi au Nigeria, où il a obtenu ses qualifications à l’Université d’Ibadan
et au collège de formation des enseignants. Il a enseigné les
maths pendant deux ans dans son pays natal. Puis, il a déménagé en
Angleterre. Pendant qu’il faisait sa maîtrise en informatique
et en systèmes de l’information à l’Université de
Luton, il a enseigné pendant 18 mois les maths et l’informatique
aux jeunes de 16 à 19 ans au Luton Sixth Form College.
Il était aussi entraîneur de l’équipe d’échecs.
M. Imahiagbe est arrivé au Canada en 2005, en pensant qu’il
allait devoir subir un examen pour obtenir l’autorisation d’enseigner.
«Je suis entré en contact avec «Enseigner en Ontario,
dit-il. Là, j’ai reçu de l’information utile
et importante. Je ne devais pas passer d’examen, je devais simplement
soumettre ma demande et obtenir des documents du Nigeria et de l’Angleterre.
J’ai reçu des renseignements sur les écoles, les
conseils scolaires, les programmes-cadres, la façon de me retrouver
sur la liste de suppléance et d’avoir une chance d’être
embauché.»
On l’a encouragé à visiter les classes de l’Ontario.
M. Imahiagbe a trouvé cela utile. Cependant, il affirme : «Ce
que j’ai vu en Angleterre est à peu près la même
chose que ce que je vois ici».
Toutefois, les pupitres sont disposés pour que les élèves
soient assis seuls tandis qu’en Angleterre, ils sont disposés
en paires. Il ajoute : «Les enseignants que j’ai observés
ont créé un milieu stimulant pour que les élèves
travaillent ensemble et seuls. Ils encourageaient le travail d’équipe
et la collaboration».
Juste avant que le programme de 14 semaines prenne fin, M. Imahiagbe
a accepté un poste chez Dell Canada en tant que spécialiste
de la qualité.
Les prochaines étapes de M. Imahiagbe, maintenant qu’il
a l’autorisation d’enseigner en Ontario, est de se familiariser
avec les conseils scolaires de la région d’Ottawa où lui
et sa famille vivent. «J’aimerais retourner dans le système
scolaire public où ma formation et mon expérience seraient
mises à profit. Il me tarde d’enseigner les sciences, les
maths et l’informatique.»
M. Imahiagbe a l’intention de se trouver un poste dans une classe
et d’entraîner l’équipe d’échecs
de l’école, ou d’en former une s’il n’y
en a pas.
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