Cette chronique recense une panoplie de ressources utiles. Vous pouvez emprunter tous les ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Vous n’avez qu’à envoyer un courriel à biblio@oeeo.ca. Pour consulter des critiques en anglais, rendez-vous à Reviews.

Pour joindre l’utile à l’agréable

Enseigner aux enfants doués en classe régulière

de Susan Winebrenner

Après son ouvrage sur l’enseignement aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage en classe régulière, l’auteure fait le point sur les stratégies d’enseignement et de gestion destinées à une clientèle scolaire tout aussi spéciale : les enfants doués. Ils sont talentueux, exigeants, et ils bouleversent l’équilibre de la classe. On s’imagine aisément qu’il faut chercher des plans adaptés, adopter des techniques de gestion particulières et être prêt à faire des heures supplémentaires.

Selon les études, la moitié des élèves surdoués échouent à 14 ans si l’on ne respecte pas un certain rythme d’apprentissage et s’ils ne bénéficient pas d’un environnement adapté. L’auteure propose une approche entre le pédagogue et l’élève en douance où la relation pédagogique est bâtie sur une coopération accrue. Pour ces deux acteurs, le point de départ doit toujours être l’intérêt et le succès de l’élève.

D’abord, il faut souligner que les enfants doués préfèrent les activités qu’ils ont choisies plutôt que celles que l’on a choisies pour eux. Après avoir brossé leur profil scolaire et comportemental, l’auteure évalue, à travers les différents chapitres, une multitude de stratégies et d’actions pédagogiques fondées sur la différenciation et l’inclusion. Plusieurs activités ludiques sont proposées en annexe, ce qui intéressera certainement vos élèves. Du matériel reproductible y est aussi inséré pour les pédagogues. En particulier, j’ai aimé le fait qu’un chapitre est destiné aux parents, ce qui permet aux pédagogues d’aller au-devant de leurs questions et de leurs attentes. Enfin, une section est réservée aux ouvrages de référence et aux ressources pour approfondir les connaissances.

Partout dans le monde, on note que ces enfants sont à risque et, en majorité, en décalage avec le programme d’études. Puisqu’ils comprennent rapidement, ils s’ennuient souvent en classe, ce qui entraîne des difficultés d’apprentissage et d’intégration dans les groupes. Tous ces facteurs mènent à l’échec et au décrochage scolaire. L’ouvrage propose des mises en situation fort utiles. Le lecteur saura ainsi se familiariser avec diverses stratégies expérimentées par l’auteure, dont le compactage d’activités, la stratégie du plus difficile et le contrat d’études.

Enseigner aux enfants doués en classe régulière; Chenelière Éducation (Didactique); Montréal; 2008; ISBN 978-2-7650-11132; 232 p.; matériel reproductible inclus; 39,95 $; 514-273-8055  ou 1-800-565-5531; clientele@cheneliere.ca; www.cheneliere-education.ca

Critique d’Idir Bouaboud, enseignant de 4e et de 5e année, école élémentaire Maison Montessori, Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest, à Toronto.


Vivaldi, la clef du mystère

de Susan Hammond

Ce CD est une histoire narrée à la première personne sur fond de musique concertante. La narratrice découvre la ville de Venise et sa société. C’est alors le Carnaval, mais le «Printemps» des Quatre Saisons ne correspond pas à cette période connue puisque la fête se déroule en février. Katarina, orpheline, caresse le souhait de se rendre à l’hospice de la Pietà, but de son voyage à la Cité des Doges.

À l’école, Katarina découvre l’«Automne» des Quatre Saisons, cette fois plus propice au Carnaval. À son entrée, le vieux Vivaldi aux cheveux roux dirige l’orchestre. Il accueille la petite et lui attribue d’emblée un instrument : le violon. C’est l’occasion de se baigner des couleurs du Concerto en la mineur. Le compositeur commente l’œuvre et nous révèle ses subtilités par l’histoire de certains des instruments dont jouent les orphelines de l’école. On découvre alors toute la grâce de la sensibilité d’une époque.

Les couleurs des instruments, leur timbre, leur facture et leur histoire accentuent le caractère solennel du CD, celui d’un monde qui pourtant n’était l’apanage que des affligés d’alors, les orphelines et autres malheureuses. Cela pourrait d’ailleurs attirer l’attention des élèves sur l’abondance dont ils jouissent et dont ils ne retirent peut-être pas nécessairement grande satisfaction.

Durant le Carnaval, malgré l’ambiance sonore de la fête et la beauté que l’on devine irréelle, l’un des Stradivarius, célèbre violon, est endommagé. Cela compromettra le concert pour lequel travaillent les orphelines de l’école sous la férule de Vivaldi – le Concerto pour double orchestre de la piste 14. Le luthier Stradivarius est en ville, pourquoi ne pas lui rendre visite? C’est dire la renommée dont l’artisan pouvait à juste titre se vanter, jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs.

L’auditeur a droit à une belle et riche diversité dans le catalogue Vivaldi, des divers concerti aux œuvres chorales et scéniques du maître. Vivaldi, selon le segment biographique qui lui est échu dans ce CD, était un compositeur au service des oubliées de la ville, un homme d’une immense bonté qui faisait des miracles dans l’éducation des filles. C’est un véritable témoignage à qui le compte rendu des œuvres proposées et leur indéniable qualité rendent justice. Cependant, pour apprécier pleinement ce CD, des notions de formes, d’harmonie et d’histoire sont nécessaires.

Vivaldi, la clef du mystère; The Children’s Group Inc.; Pickering, Ontario; 1997; ISBN 1-894502-58-2; 46 min; 16,98 $; 1-800-757-8372; pistes échantillons gratuites à www.childrensgroup.com

Critique de Francis P. Ubertelli, enseignant de musique au Collège français, Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest, à Toronto.


L’enfant impulsif

de Guy Falardeau et Alain Caron

Aujourd’hui, de trois à dix pour cent des élèves en difficulté dans nos salles de classe présentent un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA⁄H). Ces enfants sont le sujet d’une mobilisation générale de la part des pédagogues et du personnel intervenant dans les milieux scolaires, de la santé et des services sociaux. Leur rôle : collaborer pour bien ou mieux cerner les symptômes liés au syndrome du déficit de l’attention.

Le Dr Guy Falardeau, pédiatre généraliste au Centre mère-enfant de Québec, travaille depuis longtemps avec les enfants qui présentent un trouble déficitaire de l’attention. Son livre est un document informatif sur le trouble neurologique du TDA⁄H et sur l’importance d’une intervention multidisciplinaire et multimodale. En effet, d’après l’auteur, chaque enfant ne répond pas de la même façon aux interventions et l’emploi de différentes méthodes permet un traitement plus efficace. Le rôle de chaque personne intervenante devient alors essentiel.

C’est à l’école que l’on peut observer les symptômes et évaluer les progrès de l’enfant impulsif. L’école doit représenter un milieu sécuritaire dans lequel l’enfant atteint de TDA/H se sent accepté avec ses forces et ses défis. En gérant bien sa classe et en faisant une différenciation pédagogique, l’enseignant fera en sorte que l’enfant se retrouvera dans les routines et se découvrira comme citoyen de sa communauté scolaire.

Dans ce livre, le Dr Falardeau nous démontre l’importance d’une mobilisation de tous les intervenants des milieux sociaux, médicaux et éducatifs pour nous mener vers la solution du problème : «Tous unis pour mieux lutter».

L’enfant impulsif; Éditions de l’Homme; 2006; ISBN 978-2-7619-2146-6 ; 176 p.; 19,95 $; www.edhomme.com

Critique d’Ana Barbosa, enseignante en 1re-2e année à l’école Félix-Leclerc du Conseil scolaire de district Centre-Sud-Ouest, à Etobicoke.


La qualité en éducation : Pour réfléchir à la formation de demain

Sous la direction de Matthis Behrens

C’est par le biais d’une recherche poussée et méticuleuse que huit auteurs présentent les résultats de leur recherche sur l’évaluation de la qualité en éducation. Comment la qualité peut-elle se traduire pour s’évaluer dans les processus cognitifs, émotionnels et motivationnels qui soutiennent les apprentissages? Par exemple, les enquêtes internationales PISA rendent-elles compte de l’interaction et de l’évaluation formatrice que réalisent les pédagogues dans la richesse du travail en classe? Quelle importance faut-il accorder au rôle des pédagogues au moment de la mise en œuvre des réformes? Bien que l’ouvrage soit davantage axé sur le système éducatif européen, plusieurs des commentaires s’appliquent à notre système scolaire et ciblent même des questions très pertinentes qui portent sur la qualité comme facteur fondamental à l’avenir de l’éducation et de la formation.

L’ouvrage aborde des questions aussi essentielles que la formation des pédagogues dans une société où le service public est obligé de réduire ses dépenses. On y trouve une comparaison entre le contrat de prestation que s’est donné l’école et les questions de la concurrence de plus en plus grande entre les formations officieuses et la formation continue des pédagogues, la concurrence entre les secteurs public et privé, l’émergence de nouvelles technologies et d’Internet, et l’attitude consumériste accrue des utilisateurs. Quelles données faut-il rassembler pour représenter l’efficacité d’un système éducatif? Pour les auteurs, la ligne directrice est la suivante : l’éducation et la formation doivent être un continuum.

Chaque chapitre traite de préoccupations relatives à la qualité de l’éducation, invite à la réflexion et offre de nombreuses références bibliographiques permettant d’approfondir les thèmes traités suivants : performance d’un système éducatif; qualité des apprentissages; mandat, normes, qualité et évaluation; formation professionnelle; qualité des programmes; qualité des établissements et du contexte scolaire; relations entre évaluations internes et externes; et perfectionnement professionnel.

Les auteurs s’expriment librement, chacun présentant une dimension particulière. Il n’y a aucun doute que l’école est forcée de se remettre en question. Ici, on veut éclairer le débat sur la qualité, préciser la mission de l’école et rassurer l’opinion publique. Ce manuel s’adresse plutôt aux personnes inscrites à des programmes d’études supérieures et aux administrations scolaires.

La qualité en éducation : Pour réfléchir à la formation de demain; collection Éducation-Recherche; Presses de l’Université du Québec; 2007; ISBN 978-2-7605-1498-0; 222 p.; 26 $; www.puq.ca/fr/commander/enligne.asp

Critique de Pierre Drouin, enseignant de mathématiques à la retraite et professeur à temps partiel du programme de formation à l’enseignement de l’Université d’Ottawa.


Educators’ Discourses on Student Diversity in Canada

Context, Policy and Practice

dir. Diane Gérin-Lajoie

Cet ouvrage aborde la nécessité de mieux inclure les élèves qui ne font pas partie de la population majoritaire de l’école. L’auteure réussit très bien à retracer l’histoire du débat sur la diversité en éducation au Canada. Chaque compte rendu s’attaque à un aspect particulier du discours : démographie des enseignants au Canada; changements démographiques des élèves au cours des années; façons dont la diversité raciale dans les classes a été appuyée ou non; manières dont le personnel enseignant et les directions d’école tentent d’équilibrer la normalisation et de célébrer les différences.

Mme Gérin-Lajoie résume le débat actuel sur la diversité en le décrivant comme un cadre éducatif multiculturel qui tente essentiellement d’assimiler les élèves à la culture dominante. Elle présente d’autres approches en faisant d’abord des écoles des «lieux de possibilités». Elle suggère ainsi que les élèves doivent apprendre ce qu’est le racisme dans notre culture afin de détruire les préjugés. Les enseignants doivent ensuite adopter le rôle d’agents de changement en faisant la promotion de la justice sociale dans leur classe. Enfin, les directions d’école doivent s’efforcer de favoriser l’inclusion des élèves et le changement dans leur communauté scolaire.

Je recommande cet ouvrage à quiconque s’intéresse à la justice en éducation; il nous rappelle que notre devoir est de veiller au bien-être de nos élèves. Les écoles peuvent réellement devenir des «lieux de possibilités»; c’est à nous de veiller à ce que cela se produise.

Educators’ Discourses on Student Diversity in Canada; Canadian Scholars’ Press Inc.; Toronto; 2008; ISBN 978-1-55130-346-8; livre à couverture souple; 200 p.; 34,95 $; 1-866-870-2774; www.cspi.org

Critique de Ken MacKinnon, directeur adjoint à la Tom Longboat Junior Public School du Toronto District School Board.


Who Discovered America?

de Valerie Wyatt

Who Discovered America? dissipe le truisme selon lequel Christophe Colomb a découvert l’Amérique et présente un point de vue dif­férent sur ce débat histo­rique. Se basant sur la preuve que des communautés vikings s’étaient établies sur le continent bien avant l’arrivée de Colomb, l’auteure démontre clairement qu’il n’était pas le premier européen à fouler le sol américain. Elle va même plus loin : elle offre de nouvelles perspectives sur d’autres hypothèses, avance des preuves et des théories à propos de marins chinois et gallois, de moines irlandais, de chevaliers écossais et de chasseurs de mammouths autochtones.

L’ouvrage revêt un aspect multidisciplinaire en ce qu’il inclut la géographie et les études cultu­relles. Ainsi parle-t-on de la datation des rochers par le carbone 14, des cavernes sud-américaines, des fos­siles, des matériaux constitutifs du sol, des routes côtières d’Asie et d’Amérique du Nord, ainsi que de l’isthme paléogéographique de Béring. Tout cela appuie des théories historiques qui viennent démystifier le mythe de Colomb. Le contenu est clairement présenté à l’aide de chronologies, glossaires, cartes, dessins, graphiques et photographies.

On établit aussi d’importants liens avec le curriculum des études sociales à l’élémentaire : patrimoine, communauté, colonies et civilisations, régions, premières civilisations, technologie, pratiques culturelles, sociétés autochtones, conflits et changements. L’ouvrage explique au jeune lecteur comment évaluer les preuves provenant de diverses sources historiques et les encourage à utiliser des stratégies de résolution de problèmes et de pensée analytique. Alors… qui a vraiment découvert l’Amérique? Cet ouvrage permet au lecteur de tirer ses propres conclusions.

Who Discovered America?; Kids Can Press; Toronto; 2008; ISBN 978-1-55453-129-5; livre à couverture souple; 40 p.; 8,95 $; 416-925-5437 
ou sans frais 1-800-265-0884; téléc. 416-960-5437; www.kidscanpress.com

Critique de Chadwick Low, enseignant d’anglais et d’anglais langue seconde à la St. Marguerite d’Youville Secondary School du Dufferin-Peel Catholic District School Board.

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