David Sisler David Onley se souvient de Mary Chapman, Ross Benns et Jim Wade.
|
David Sisler a grandi à St. Catharines et a fréquenté l’école secondaire Laura Secord, avant d’aller à l’Université de Toronto, où il a étudié le trombone, la direction d’orchestre et l’enseignement. Puis, il est retourné chez lui pour travailler avec David Marsden, son ancien enseignant. À peine trois ans après avoir commencé sa carrière, M. Sisler est devenu directeur du département de musique, après le décès de son mentor, M. Marsden, en 1990. Près de 20 ans plus tard, il est toujours aussi motivé à faire apprécier la musique aux enfants et à monter des spectacles. Le directeur de l’école, Bernie Buschmann, admire la capacité de M. Sisler à être rigoureux et exigeant envers les élèves, tout en gardant les cours amusants. «Les jeunes ont joué partout dans le monde à un haut niveau. Ils ont remporté des compétitions et préparé des comédies musicales qui impressionneraient les professionnels. Dave est formidable. Il est innovateur et source d’inspiration. Nos élèves et la collectivité sont chanceux de pouvoir compter sur ses talents.» Bien que le département de musique donne à peine 12 cours de musique cette année, plus du tiers des 650 élèves de l’école prennent part à des activités parascolaires axées sur la musique, dont les chorales de concert (110 élèves), de chambre (25 filles) et de jazz (16 élèves), ainsi qu’un groupe de garçons que l’on appelle la chorale masculine; la fanfare des débutants et celle des élèves avancés, ainsi que la fanfare comique; des ensembles de flûte, de jazz, d’instruments à cordes, de percussion et de trombone; et l’orchestre maison. Un monde à découvrirM. Sisler organise des sorties éducatives et des compétitions pour permettre aux élèves d’acquérir une bonne expérience en représentation. Tous les trois ou quatre ans, pour que chaque finissant ait la chance de faire au moins une visite, il accompaagne deux autobus bondés d’élèves à Charleston, en Caroline du Sud, où ils passent de trois à quatre jours avec des élèves en musique de la Burke High School, une grande école dans une région défavorisée sur le plan économique. Tous les deux ans, l’école de St. Catharines accueille des élèves de Charleston. Les échanges permettent aux élèves de parler de leurs expériences, de faire des visites et de donner des spectacles. «Il est agréable de voir des enfants de divers milieux préparer ensemble un concert, indique M. Sisler. Ils apprennent en écoutant et en observant les techniques et traditions de chaque groupe. Ces échanges donnent toujours de la bonne musique et tissent des liens d’amitié.» Tous les deux ans, pendant le congé de mars, M. Sisler accompagne ses élèves en Europe où ils vont faire des visites et des représentations. Il y a deux ans, ils se sont rendus à Londres et à Paris. Cette année, 75 élèves iront en Italie. Ils pourront chanter dans les églises de Milan, de Venise, de Florence et de Rome, et visiteront des sites historiques et culturels, dont la célèbre salle d’opéra La Scala. Des spectacles et ateliers interactifs avec d’autres chorales et musiciens professionnels, y compris des chanteurs et chanteuses d’opéra, sont aussi au programme de M. Sisler, tout comme les compétitions provinciales et nationales chaque année. «En général, nous obtenons de très bons résultats.» Il sourit humblement. «Ça coûte cher de voyager et de faire des visites aussi souvent», explique-t-il. Mais les fanfares et les chorales sont parfois payées, quand elles jouent pour un orchestre symphonique, par exemple. Cet argent aide à payer les coûts, et les élèves en musique prennent part à de nombreuses activités de financement. Ils vendent des fleurs, des fruits et de la pâte à biscuit. M. Sisler prend note de l’argent obtenu dans son PalmPilotmd, qui ne le quitte jamais, et les sommes sont créditées individuellement aux comptes des élèves. Cela les motive beaucoup et la plupart des élèves arrivent à amasser assez d’argent pour voyager. Il commence la journée avec la chorale à 7 h 45. Les fanfares répètent à l’heure du midi et après l’école. M. Sisler enseigne à temps plein et s’occupe aussi des tâches administratives de récupérer et de comptabiliser l’argent des élèves, d’organiser les concerts et les voyages, tout en planifiant les prochaines activités. «Je suis très occupé, mais c’est aussi très agréable, explique-t-il. Je ne peux m’imaginer en train de faire autre chose.» L’école secondaire Laura Secord a ouvert ses portes en 1966 et a beaucoup misé sur les arts, quoiqu’on ne néglige pas le programme d’enseignement ni les sports. Dans tous les corridors de l’école, on peut voir des photos d’élèves en train de jouer dans des comédies musicales. On y voit une photo de M. Sisler, à l’époque élève de 9e année, qui joue du trombone lors de la présentation de Once upon a Mattress en 1977. Siffler en travaillantEn tant que quatrième directeur musical de l’école, M. Sisler respecte la tradition tout en essayant de garder le programme au goût du jour. «Il faut intéresser les élèves à la musique à laquelle ils s’identifient», souligne-t-il. Le répertoire de la chorale est varié et peut comprendre des chansons amusantes venant de comédies musicales comme Spamalot ou la chanson à boire des pirates All for Me Grog, qui pourrait plaire à Johnny Depp et ses flibustiers des Caraïbes. L’an dernier, ils ont interprété Another Brick in the Wall (We don’t need no education) de Pink Floyd, à l’Université Brock. «C’est très amusant et ça pique l’intérêt des jeunes, précise M. Sisler. Et je suis peut-être le plus grand enfant du groupe.» La chorale a participé à certaines représentations et activités de financement avec le célèbre chanteur Robert Pilon, mieux connu pour son rôle dans la production torontoise du Phantom of the Opera. À Noël, comme ce fut le cas l’an dernier, la chorale va accompagner l’Orchestre symphonique du Niagara dans ses deux concerts du temps des Fêtes. Pour M. Sisler et ses élèves, la période la plus amusante est probablement en septembre. Chaque année, le Festival du raisin et du vin de la région du Niagara attire plus de 200 000 personnes. Le défilé comprend de nombreuses fanfares des écoles secondaires, dont certaines des États-Unis. «Nous ne pouvons faire concurrence aux grands groupes des écoles secondaires américaines pour ce qui est des uniformes et du défilé», dit-il. En fait, il ne veut pas entrer en compétition avec eux : il préfère plutôt s’amuser. «C’est pourquoi nous avons créé notre toute dernière tradition musicale – la fanfare comique.»
L’idée lui est venue pendant sa première année comme enseignant. «J’enseignais dans une école qui n’avait pas d’orchestre et nous nous sommes servis de ce truc pour attirer l’attention. «Lorsque je suis arrivé ici, je voulais participer au défilé du Festival du raisin et du vin, mais nous avions besoin d’une approche locale qui aurait une certaine attitude.» Les élèves ne défilent pas en rangs; ils portent des costumes et des chapeaux faits maison, jouent des instruments qu’ils ont fabriqués eux-mêmes et chantent des chansons drôles. Ils frappent sur des bouteilles en plastique, des seaux et des poubelles avec des balles de tennis fixées à des bâtons par du ruban adhésif. Ils cognent des couvercles de poubelle l’un sur l’autre et grattent des planches à laver en métal. Un élève chanceux joue du grand orgue en PVC avec un tue-mouche, alors qu’un autre joue du clavier fait de vieux klaxons de voiture. Il y a aussi une guitare basse faite de métal trouvé dans une décharge de la région. «Les enfants crient et jouent de leurs instruments, et nous nous amusons comme des fous, dit M. Sisler. La foule adore ça.» Un très gros spectaclePlus de 100 élèves participent chaque année, beau temps mauvais temps, même s’ils n’ont que très peu le loisir de s’organiser et de s’exercer; le défilé est le dernier samedi de septembre, quelques semaines après le début des classes. Mais ils s’amusent avec leur musique et c’est le but de l’exercice. «Nous donnons toujours de gros spectacles», dit M. Sisler, en parlant des productions théâtrales. En 2006, c’était Urinetown, la comédie satirique ayant remporté un prix Tony. En février de cette année se tenait Sweet Charity de Bob Fosse. L’action se déroule vers le milieu des années 1960 à New York et comprend des chansons comme Big Spender et If My Friends Could See Me Now. Les auditions ont lieu en septembre; ensuite, et jusqu’à la fin des représentations, au début mars, M. Sisler et ses collègues de l’art dramatique, des arts visuels, de la musique et de la technologie travaillent sans relâche avec des centaines d’élèves. Un énorme défi à relever.
«Nous faisons participer le plus d’élèves possible, dit-il. Il faut s’occuper de la conception et de la construction des décors, du son et de l’éclairage, de la musique, de la danse, des acteurs, des costumes, des coiffures et du maquillage, de la vente des billets et de la collecte de fonds. Il y en a pour tous les goûts et c’est un spectacle de première classe, très professionnel.» Pour de nombreux élèves, c’est le clou de toutes leurs années à Laura Secord. Ron Gonzales, élève de 10e année, auditionne pour jouer dans Sweet Charity. Il est nerveux et emballé. «C’est très bien de participer à quelque chose d’aussi grand, explique-t-il. Je suis venu à cette école pour la musique et je suis très content. M. Sisler est un enseignant fantastique – tellement amusant et agréable, mais aussi exigeant. Il nous aide beaucoup à apprendre et à faire de notre mieux.» Attentes élevées«David est lui-même un grand enfant, ajoute Pat McKenzie, qui enseigne le chant et l’anglais, et qui travaille de près avec M. Sisler. Il réussit à faire participer les jeunes à fond. Il les motive et s’attend à ce qu’ils atteignent de hauts niveaux, ce qu’ils font très bien.» Kirk Ringler ne suit pas de cours de musique cette année, mais il chante dans les chorales et jouera dans Sweet Charity. Il apprécie le talent de M. Sisler pour rendre la musique agréable et intéressante. «Avec lui, on dirait que c’est facile d’être bon.» Il admire deux choses chez M. Sisler. D’abord, il poursuit la tradition de l’école Laura Secord, parce qu’il l’a fréquentée et qu’il comprend de quoi il s’agit. Ensuite, c’est un musicien qui exerce son métier puisqu’il joue du trombone pour l’Orchestre symphonique du Niagara et avec des musiciens de jazz de la région. Mike Richards, un élève de 12e année, a joué de l’orgue en PVC avec le tue-mouche lors du défilé du Festival du raisin et du vin de cette année. Il apprécie plusieurs aspects de M. Sisler. «Il est terre à terre. Il nous laisse présenter notre point de vue, que ce soit sur des questions musicales ou autres. Et il est vraiment rigoureux.» Dana Lawrence suit des cours de musique avec M. Sisler tous les ans depuis qu’elle fréquente l’école. Maintenant en 11e année, elle participe à Sweet Charity en récoltant des fonds, en vendant des billets et en faisant partie du groupe qui organise le décor. Elle se joindra à l’orchestre si on a besoin d’une flûtiste. Elle va se produire à la fois dans la fanfare des élèves avancés et dans la fanfare comique, et va chanter dans la chorale. Elle a bien hâte d’aller en Italie en mars, le prochain voyage prévu. Pourtant, Dana n’a pas l’intention de continuer la musique après l’école secondaire. «La musique est quelque chose que je fais pour m’amuser et M. Sisler m’a montré comment le faire.» Pour voir le programme musical et les jeux de David Sisler à l’école Laura Secord, visitez le département de musique au www.teacherweb.com. Prix du premier ministre pour l’excellence dans l’enseignementLe Prix du premier ministre pour l’excellence dans l’enseignement souligne le travail extraordinaire et innovateur de la part d’enseignantes et d’enseignants, aux paliers élémentaire et secondaire dans toutes les matières, qui réussissent à faire acquérir à leurs élèves les compétences dont ils auront besoin pour répondre aux défis de la société et de l’économie au XXIe siècle. Pour en savoir plus, visitez www.pma-ppm.gc.ca. |