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Non à l'achat de matériel
J'ai bien aimé votre article «Enseigner avec passion». J'y ai trouvé de bonnes idées à utiliser en classe. Cependant, une chose m'a dérangée : c'est que Mary Borys a dit dépenser jusqu'à
1 500 $ par année dans sa classe. «Les temps sont durs pour les conseils scolaires. Je le sais. Il faut que ma classe soit le milieu d'apprentissage idéal et mes élèves ont besoin de livres, de jouets et de matériel à bricolage qui ne figurent pas au budget. Ils en ont besoin pour apprendre le mieux possible, et c'est à moi de voir à ce que ces choses soient là.»

Je crois aussi que les enseignants doivent créer le meilleur milieu d'apprentissage possible, mais je ne crois pas qu'ils devraient s'acquitter directement des coûts. Il faut que nous composions du mieux possible avec ce que nous avons. Nous avons tous des hypothèques, des enfants et des besoins. Acheter une gâterie à nos élèves est un choix personnel que chaque enseignant fait à l'occasion. Mais acheter du matériel scolaire (surtout du matériel qui ne reste pas), à part nos propres ressources personnelles, n'est pas une recommandation à faire. Quelle sorte de message communiquons-nous aux nouveaux enseignants? Pour être un bon enseignant, préparez-vous à dépenser votre propre argent?

Si nous voulons que le public se rende compte de ce que nous avons pour enseigner, nous devrions tenir une «soirée du curriculum» pendant laquelle chaque enseignant retirerait de sa classe toutes leurs ressources personnelles. C'est là que les parents seraient scandalisés de voir ce dont les enseignants disposent vraiment.

Joanne Gray
Joanne Gray, en congé de maternité, enseigne en 1re année à la Humberwood Downs Junior Middle Academy du Conseil scolaire de district de Toronto



Des cours «salissants» de second ordre
Partout maintenant, l'éducation technologique est perçue comme étant l'informatique qu'on enseigne dans des salles recouvertes de moquette où les élèves disposent des gadgets les plus récents. La vérité, c'est que même si les cours des études technologiques font appel à de l'équipement informatique, les cours techno «salissants» sont considérés comme des choix de second ordre.

D'après ce que j'ai pu constater, presque tous les programmes d'études technologiques souffrent de plus en plus de sous-financement. Les «autres» manquent souvent d'argent et de matériel. Ce qui ne saurait aider à la réputation des programmes d'études technologiques dans nos écoles.

Pendant que la société déplore la pénurie de gens de métier expérimentés, le ministère de l'Éducation refuse le financement dont nous avons besoin. Les conséquences inévitables se feront sentir en temps et lieu, j'en suis sûr.

John Witkowski
John Witkowski enseigne la technologie des communications, la technologie des transports et les mathématiques à la West Hill Secondary School à Owen Sound.



Salaires des enseignants en technologie
Je suis bien contente qu'on soulève la question. Mais je ne crois pas que l'article ait vraiment exposé le cœur du problème. La question du salaire est cruciale et fait l'objet de moins de deux phrases dans l'article.

Je me demande bien pourquoi quelqu'un qui peut gagner de 60 000 à plus de 100 000 $, plus incitatifs, compte de dépenses, voiture, avantages sociaux, heures de travail flexibles, vacances et respect professionnel, viendrait enseigner pour un salaire débutant à environ 30  000 $?

Même avec de l'expérience de travail, la plupart des conseils scolaires n'accordent que quatre ans d'expérience dans la grille salariale. Soyons réalistes. Il faut faire miroiter des avantages, et là peut-être voudront-ils envisager la possibilité de venir dans les écoles. Mais cela ne se produira jamais si on ne donne pas aux conseils scolaires de l'argent pour négocier les salaires des enseignants.

Regardons la vérité en face au lieu de masquer le problème au moyen de beaux projets pilotes.

Lori Gagne
Lori Gagne enseigne la technologie des communications à la Grimsby Secondary School du Cconseil scolaire de district de Niagara.



Études technologiques : c'est pire dans le Nord
La pénurie d'enseignants en études technologiques nous menace depuis plusieurs années et pour bien des raisons. Tandis que le système scolaire et l'économie subissent les répercussions des compressions, les enseignants en études technologiques s'évertuent à sauver leurs programmes et leur emploi. Les coupures dans les écoles se traduisent habituellement par des pertes dans les programmes de technologie.

Aussi, arrivés à l'étape finale de la mise en œuvre du curriculum, nous commençons à en voir l'incidence sur les programmes de technologie. Les élèves ont peu de temps à leur horaire pour des options à caractère technologique, surtout ceux qui se préparent pour le collège ou l'université. Pourquoi une personne du secteur technologique voudrait-elle intégrer un système d'éducation qui subit de tels changements?

La situation est encore pire dans le Nord. Pour travailler à temps plein, l'enseignant des études technologiques doit pourvoir enseigner une ou deux autres matières en plus de sa spécialité. Trouver une telle personne est l'exception à la règle. La réalité est qu'on ferme les ateliers d'études technologiques dans les écoles du Nord parce que les enseignants ne veulent pas déménager si on ne peut pas leur garantir un emploi à temps plein. Cette situation représente un grand défi pour le recrutement dans le Nord.

Jeff Lehman
Jeff Lehman enseigne à l'Atikokan High School dans le Nord-Ouest ontarien.



Les dépenses des enseignants faussent la réalité
J'ai ouvert le numéro du mois de septembre dans l'espoir de trouver de nouvelles idées d'enseignement de la langue dans votre article sur l'«enseignante exemplaire», Mary Borys. Mais, horreur, j'ai constaté que vous appuyiez l'idée que les enseignants «dépensent jusqu'à 1 500 $ par année à l'achat de matériel scolaire non payé selon la formule de financement actuelle.» Ne suffit-il pas que certains d'entre nous dépensent des centaines et même des milliers de dollars par année pour obtenir des qualifications additionnelles ou le statut de spécialiste, assister à des conférences ou suivre des cours universitaires de deuxième cycle?

Les «enseignants exemplaires» aiment bien les conférences qui leur permettent d'acquérir de nouvelles idées de stratégies à utiliser dans leur salle de classe, mais faut-il maintenant comprendre que nous serons moins qu'«exemplaires» si nous ne sommes pas prêts à dépenser notre propre argent pour subventionner un système d'éducation financé selon une formule inadéquate?

J'aimerais vous faire part d'une idée proposée par un de mes collègues. Nous avons décoré un morceau de carton intitulé «Tableau des dons» en laissant un grand espace vide au milieu. Nous remplissons cet espace de notocollants. Sur chacun est écrit le nom d'un article dont nous avons besoin pour que nos classes deviennent «un milieu d'apprentissage idéal». Nous avons invité les parents à venir voir notre tableau, à prendre un notocollant et à le coller sur leur liste d'emplettes. Les parents se sont fait un plaisir de nous aider.

N'oubliez pas : plus les enseignants dépenseront, plus nous fausserons la réalité.

Lisa Aldersey
Lisa Aldersey enseigne au jardin à la Johnson Street Public School du Conseil scolaire de district du comté de Simcoe.

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