Pédagogie culturelle

de Véronique Boudreau

«La pédagogie culturelle contribue à faire des francophones de conviction plutôt que de circonstance», affirme Richard Loiselle, directeur de l’école catholique Louis-Rhéaume.

Amorcée en 2003, la pédagogie culturelle vient appuyer la Politique d’aménagement linguistique (PAL) adoptée par le gouvernement de l’Ontario en 2004, qui énonce le double mandat de l’école de langue française : l’apprentissage scolaire et la construction identitaire (lire l’article à ce sujet dans le numéro de juin 2007).

Dans le cadre de la pédagogie culturelle, une recherche-action inédite menée à titre de projet pilote entre 2003 et 2008 visait à développer les compétences et à renforcer l’engagement du personnel enseignant et de la direction des écoles de langue française envers la vitalité de la langue française et de la culture francophone. Le projet contribue à l’acquisition de compétences en communication orale afin de favoriser l’apprentissage et la construction identitaire des élèves, ainsi qu’au maintien et à l’augmentation de l’effectif scolaire pour assurer le dynamisme des écoles de langue française, piliers de la communauté francophone.

Mené par Lise Paiement, enseignante d’arts dramatiques et lauréate du Prix du premier ministre 2002-2003 pour l’excellence en enseignement (voir l’article à son sujet dans le numéro de juin 2004), le projet Pédagogie culturelle est né d’expériences pratiques liées au milieu scolaire et s’appuie sur des fondements théoriques et des recherches universitaires.

Modèle Couchiching

La formation en leadership qu’offre la pédagogie culturelle au personnel enseignant et à la direction des écoles s’inspire de l’expérience Couchiching /Conseil d’élèves/FESFO qui est offerte depuis les années 1980 aux élèves des écoles secondaires de langue française.

La formation en pédagogie culturelle se déroule aussi durant une retraite de quelques jours. Ce modèle offre un moment et un lieu hors du quotidien qui permettent de favoriser le questionnement, la réflexion et le dialogue authentique, et qui donnent la chance de prendre conscience de ses valeurs profondes et de faire fructifier l’expérience en devenant des agents de changement.

Rachel Caron, enseignante de 2e et 3e année à l’école élémentaire publique Patricia-Picknell d’Oakville, a été motivée à suivre une formation en pédagogie culturelle en novembre 2005 après qu’un collègue fut revenu transformé de sa propre formation. «C’est comme si sa passion pour l’enseignement était revenue; son regain d’énergie était palpable», a-t-elle remarqué. Durant la formation, les participantes et participants sont amenés à faire beaucoup d’introspection, ce qui est loin d’être reposant.

Rachel Caron mène un jeu de devinettes avec ses élèves de 2e et 3e année, à l’école élémentaire publique Patricia-Picknell d’Oakville.

Les élèves de Rachel Caron apprennent à se connaître et à apprécier leur individualité par le jeu.

Même son de cloche pour Normand Bourque, qui enseigne la 7e et 8e année à l’école élémentaire catholique Saint-Edmond : «Je me suis découvert, je me suis remis en question, j’ai compris l’importance et la profondeur de l’identité francophone. Il faut se connaître pour aller chercher la fierté chez les élèves.»

Comme aime le dire Lise Paiement, «il faut que tes bottines suivent tes babines», c’est-à-dire qu’il ne suffit pas de parler, encore faut-il agir. Fidèle à ce principe, la pédagogie culturelle permet aux participants de vivre une expérience et ne se contente pas de transmettre des connaissances. Le but est de comprendre que la langue n’est pas une fin en soi (obtenir un meilleur emploi), mais que c’est un élément constituant de l’être.

De l’effet Pygmalion à l’effet papillon

Le projet de pédagogie culturelle s’appuie sur la thèse de l’effet Pygmalion de Rosenthal et Jacobson (1968) selon laquelle les perceptions, préconceptions et dispositions d’une personne, en l’occurrence un pédagogue, envers une autre personne, soit un élève, peuvent contribuer à ce que les préjugés de l’un finissent par être intériorisés, adoptés et manifestés par l’autre.

La réussite scolaire des élèves est donc influencée par la perception du personnel enseignant quant à leur capacité de réussir. Cette thèse est transposée dans la pédagogie culturelle sur le plan de la construction identitaire. Ici, l’épanouissement linguistique et culturel des élèves serait affecté par chaque parole et chaque geste dans un effet papillon où l’instant d’un simple battement d’ailes peut se répercuter plus largement et indéfiniment sur l’environnement.

Par exemple, en projetant l’idée qu’un élève serait voué à l’assimilation, un intervenant contribuerait à accroître le risque que cela devienne réalité. De même, en projetant l’idée que cet élève peut très bien grandir et s’épanouir dans la francité, il y a plus de chances que cela se produise.

«Je me suis découvert, je me suis remis en question, j’ai compris l’importance et la profondeur de l’identité francophone.»

Mme Caron, qui a suivi d’autres formations en pédagogie culturelle et qui a elle-même animé quatre séances pour des pédagogues et deux pour des étudiants en enseignement, insiste sur le fait que «la formation va au-delà de la langue et de la culture, c’est plus profond, c’est former l’être humain». À titre d’exemple, elle dit que, après sa formation, elle s’est aperçue qu’elle parlait anglais à ses propres enfants en présence d’une personne anglophone. Elle a donc consciemment changé de comportement pour continuer de leur parler en français, quelle que soit la compagnie, puis elle a fait profiter ses élèves de son expérience en leur racontant sa prise de conscience. «Je veux leur servir d’exemple, mais je veux aussi qu’ils sachent que même les modèles font des erreurs. Je veux les conscientiser à faire la même chose. Il faut être positif tout en leur parlant franchement.»

Comme Mme Paiement et Judith Charest, directrice adjointe du projet, le soulignent, «si l’on veut changer l’éducation en langue française et assurer la réussite scolaire et la vitalité de notre communauté, au-delà de changer les curriculums, les outils pédagogiques et les produits culturels, il faut amener l’intervenante ou l’intervenant en milieu minoritaire francophone à porter un regard critique sur ses valeurs, ses attitudes et ses gestes pédagogiques».

Élaboration du projet

Le projet fut lancé en Ontario à une époque où l’éducation en milieu minoritaire francophone commençait à se pencher sur l’idée d’une pédagogie adaptée à la singularité du mandat et des contextes de l’école de langue française.

Le projet a bien démarré et a connu un développement important en grande partie grâce à l’appui d’un partenariat entre l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et le Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ). Les champs de compétences de chacun des partenaires ont été mis à contribution, dont la connaissance de l’AEFO à l’égard de la clientèle, son accès à un modèle opérationnel et la pratique d’une pédagogie adaptée qui soit éprouvée et validée; l’expertise de la FESFO en animation et en organisation de ce genre de formation; l’expertise du CLÉ en leadership dans le milieu de l’éducation et en matière de recherche, de suivi et de gestion axés sur les résultats, et d’évaluation formative et sommative formelle. Le CLÉ est un organisme pancanadien sans but lucratif voué au développement de la francophonie canadienne qui offre des services et des outils permettant à ses clients – comme l’équipe de la pédagogie culturelle – de renforcer leurs capacités dans l’ensemble du continuum d’évaluation, et de les accompagner dans l’atteinte des résultats escomptés.

Selon Francine Charland du CLÉ, l’approche d’appui et d’accompagnement à l’apprentissage dans l’expérience vécue, et ce, de façon soutenue, était particulièrement originale au moment de l’élaboration du projet. L’adoption d’une philosophie et d’une pratique d’autoréflexion et d’objectivation inhérentes au modèle même de pédagogie culturelle était un gage de rigueur en vue de l’amélioration continue.

Effet pyramide

Au début, la formation était offerte dans le cadre de stages qui rassemblaient des participantes et participants de dif­férentes écoles (et parfois même de communautés et de conseils scolaires différents). Au fil du projet, d’autres designs ont permis de mieux répondre aux besoins des pédagogues, des directions d’écoles, ainsi que des étudiantes et étudiants des programmes de formation.

La première année (2003-2004), 36 membres du personnel enseignant de 5e et de 6e année ont participé à l’une des trois sessions offertes dans l’est, le nord et le sud de la province.

Puis, des stagiaires de la première génération de participants ont reçu une formation d’animation en pédagogie culturelle afin de former une équipe d’animation provinciale, et de nombreux stagiaires des facultés d’éducation ont participé à un stage en affirmation culturelle.

En 2007-2008, de fil en aiguille, grâce à une formation en pyramide impliquant des centaines de personnes, la participation aux séances de formation était dès lors offerte au personnel enseignant du jardin d’enfants à la 8e année, y compris les directions d’école, et couvrait toute la province.

Afin que chaque région puisse profiter d’une telle formation sur le terrain, il fallait en effet pouvoir compter sur une masse critique d’experts en animation de stages en pédagogie culturelle.

De plus, des pédagogues et des membres des directions d’école de partout en province, formés en pédagogie culturelle et ayant appliqué ses fondements en salle de classe, se sont engagés à titre bénévole pour coanimer des activités dans leur région.

On a également élaboré d’autres formules de formation sur mesure afin d’appuyer des initiatives au sein de conseils et d’établissements scolaires.

«Il faut porter un regard critique sur ses valeurs, ses attitudes et ses gestes pédagogiques.»

Par exemple, à l’automne 2007, l’équipe de l’école élémentaire catholique des Pionniers à Orléans, en banlieue d’Ottawa, a pris part à une formation de 28 heures. En tout, 35 personnes ont participé, soit la quasi-totalité des membres du personnel enseignant, des éducateurs, des préposés aux soins de l’école, sans compter la direction de l’école.

Mario Asselin, le directeur de cette école qui fait partie du Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est, reconnaît qu’il a fallu surmonter des défis de taille, mais que «l’expérience unique et intense du séjour a plus que valu les investissements requis en temps et en argent».

Francine Laurin et Nathalie Grégoire, deux enseignantes ayant demandé une formation adaptée à l’équipe-école, participent au projet depuis des années, au début comme stagiaires et maintenant comme coanimatrices. Elles étaient curieuses de connaître l’effet de la formation sur l’enseignement en milieu minoritaire. Leur expérience ne les a pas déçues puisqu’elles en ont tiré une compréhension approfondie des fondements théoriques structurant la pédagogie culturelle, des particularités du mandat de l’école de langue française en milieu minoritaire et des défis à relever.

Elles ont dû remettre en question leurs idées acquises, changer et élargir leurs perceptions, notamment concernant les dimensions d’accueil, d’exogamie et de diversité.

Elles s’accordent pour dire que «la formation en pédagogie culturelle invite à une réflexion sur plusieurs plans, dont le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel en ce qui a trait à la prise de conscience, la prise de position et la prise en charge à l’égard de sa propre francité et de celle de la communauté enseignante et environnante».

Selon la directrice du projet, cette réflexion peut aussi se situer à différents niveaux selon l’expérience des participants à la formation, qu’il s’agisse de l’amorce d’une première prise de conscience, de la volonté de s’engager par la suite ou, comme pour Mmes Laurin et Grégoire, d’une consolidation des connaissances acquises.

Selon elles, «la prise de conscience collective dans le dialogue authentique, et donc le partage de la parole, engendre la force de l’action collective». Elles ont également relevé que la formation dans le cadre de séjours était à la fois exigeante, stimulante et amusante. La direction de l’école a renchéri en soutenant que ces formations «sollicitent le meilleur de nous-mêmes». Enfin, ont été soulignés l’importance et le potentiel d’une portée exponentielle que représente l’initiation de la jeunesse dès le jardin d’enfants et de la relève dans les facultés d’éducation à la démarche de la pédagogie culturelle.

Autres activités

Parallèlement à la formation, l’équipe de Pédagogie culturelle a introduit des initiatives originales de construction identitaire sur le terrain à l’intention des élèves et des parents, en s’appuyant sur d’anciens stagiaires, des conseils et des établissements scolaires.

L’école catholique Louis-Rhéaume du Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, qui offre la maternelle et le jardin d’enfants à Timmins, a eu l’idée d’offrir des séances d’information à un public plus large à la suite d’une présentation faite par l’équipe satellite de pédagogie culturelle en présence de parents d’élèves. C’est ainsi que Reaching Out to You est né, un projet qui offre des séances d’information aux parents d’élèves ainsi qu’aux parents «ayants droit» dans la communauté et qui porte sur le mandat de l’école, le rôle des parents quant à la francité de leurs enfants et les outils disponibles. Selon le directeur d’école, Richard Loiselle, «certains parents de la communauté qui hésitaient encore à choisir une école pour leurs enfants ont, par la suite, choisi l’école de langue française. Au-delà de la question des effectifs, cela contribue à célébrer la francophonie».

En complément à cette initiative, le projet Survival French for Parents offre aux parents anglophones qui souhaitent participer à la vie scolaire des cours de français de base qui sont enseignés par des élèves d’écoles secondaires de langue française. Il s’agit de quelques séances d’environ une heure au cours desquelles les parents sont initiés, tout en s’amusant, à l’apprentissage de certains mots clés. Selon M. Loiselle, plus de la moitié des 120 parents formant un couple exogame francophone-anglophone ont participé à ces formations et continuent de le faire. L’approche à la fois structurée et enjouée contribue à donner de l’assurance et du sens quant à l’apprentissage du français chez les parents, leurs enfants et les élèves qui l’enseignent.

Ça roule!

L’équipe de Pédagogie culturelle, en collaboration avec l’école élémentaire catholique Saint-Edmond et l’école secondaire catholique E.J. Lajeunesse de Windsor du Conseil scolaire de district des écoles catholiques du Sud-Ouest, a mis en œuvre une activité d’animation linguistique et culturelle dans les autobus scolaires intitulée «Ça roule de plaisir». Dans le cadre de cette initiative, des élèves d’écoles secondaires de langue française, sensibles à la francité, font, trois jours par semaine, de l’animation linguistique et culturelle dans les autobus scolaires. Ces animateurs sont formés en pédagogie culturelle et ensuite encadrés et certifiés en la matière. La formation des animateurs et leur travail d’animation se rattachent aux fondements de la pédagogie culturelle, notamment en ce qui a trait à la création d’un climat de confiance, à la connaissance de soi et des autres, à la communication orale par les jeux, les chansons et les comptines. Cette initiative favorise un environnement amusant et enrichissant qui, en dehors des heures de classe, expose les élèves à la richesse de la langue française ainsi qu’à la culture francophone, et les dispose à apprendre.

Normand Bourque, au fond à droite, avec sa classe de 7e et 8e année, durant une activité à bord d’un autobus scolaire à l’arrêt, dans le cadre du programme «Ça roule de plaisir».

«On est trop axé sur les connaissances et pas assez sur le développement de l’identité.»

En faisant des élèves du secondaire des modèles de francité auprès des élèves de l’élémentaire, le projet contribue à favoriser la fidélisation des élèves d’un palier d’étude à l’autre.

Normand Bourque a collaboré activement à cette initiative. Selon lui, l’expérience de la formation en pédagogie culturelle offre une occasion unique de réfléchir ensemble au sens de l’enseignement en général et de l’enseignement en milieu minoritaire, en particulier de façon à prendre conscience du double mandat de l’école de langue française et des moyens de le réaliser.

L’approche interpersonnelle de la pédagogie culturelle favorise le rapprochement entre les intervenants et les élèves. «Parfois, on est trop axé sur les connaissances et pas assez sur le développement de l’identité. Les jeunes que l’on prend le temps d’écouter et que l’on invite à s’engager sont plus heureux et épanouis, de sorte que ne se posent plus les problèmes de gestion de classe et de comportement.» Le travail du personnel enseignant est ainsi rehaussé et valorisé.

Production et diffusion d’outils

L’équipe de Pédagogie culturelle a élaboré le site www.pedagogieculturelle.ca dans lequel des capsules vidéo permettent de mieux comprendre le cadre théorique pour intégrer les sept fondements du modèle de pédagogie culturelle.

On y trouve notamment divers manuels d’accompagnement à l’intervention en pédagogie culturelle utilisés dans le cadre des formations auprès du personnel enseignant, des directions d’école, ainsi que d’étudiantes et étudiants en enseignement et un calendrier (diffusé par le CFORP) qui permet de planifier les activités de pédagogie culturelle en proposant mensuellement des interventions liées aux fondements caractérisant l’approche.

De plus, un document d’accompagnement à l’ouverture et l’accueil, produit en collaboration avec la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, Accueillir c’est s’ouvrir, (disponible en ligne à www.ctf-fce.ca), offre des scénarios qui mettent en scène divers acteurs parmi les membres du personnel enseignant et des directions d’école, les conseils scolaires, ainsi que les élèves et les parents.

Célébration

À l’issue du projet pilote, un grand rassemblement a eu lieu les 21, 22 et 23 avril 2009 à Ottawa dans le cadre du dialogue-rencontre Parle PAL, jase, jase... (voir encadré ci-contre). Fidèle aux fondements de la pédagogie culturelle, l’événement a offert au milieu scolaire francophone en situation minoritaire l’occasion de se rencontrer et de dialoguer dans le cadre d’activités de discussion réflexive et une atmosphère festive.

Avenir

Le projet Pédagogie culturelle aura réussi à toucher plus de 4 000 personnes en cinq ans, dont pédagogues, directions d’école, élèves, étudiants en enseignement et parents.

Selon les trois constats stratégiques du CLÉ, le personnel enseignant et de direction est compétent et engagé de façon durable pour œuvrer en milieu minoritaire; il est appuyé pour mettre en œuvre la pédagogie culturelle; et les conseils scolaires de langue française ont accès à un modèle de formation novateur et éprouvé.

La pédagogie culturelle a donc un avenir prometteur puisqu’elle a réussi à confirmer la pertinence de la formation en milieu minoritaire, à fournir une expertise en animation et des outils favorisant la formation pour les conseils scolaires, et par eux.

Connaître et comprendre le mandat de l’école de langue française, et favoriser les principes et approches d’une pédagogie propre au milieu minoritaire francophone sont des démarches clairement énoncées dans le Profil d’enseignement et de leadership pour les écoles de langue française de l’Ontario du ministère de l’Éducation.

La planification stratégique d’une phase transitoire est primordiale afin d’assurer que ce projet continue sur sa lancée, et que tant le personnel des écoles que les conseils scolaires reçoivent l’appui dont ils ont besoin dans leur démarche vers l’autonomisation. Une belle aventure, à suivre...

Parle PAL, jase, jase...

d’Annik Chalifour

Le projet pilote Pédagogie culturelle a souligné ses succès lors de la conférence Parle PAL, jase, jase... en incitant les 450 intervenants scolaires présents à tirer profit de son modèle opérationnel de pédagogie en contexte minoritaire.

L’équipe du projet a présenté sa direction stratégique, soit prôner l’affirmation culturelle par le dialogue authentique visant la construction identitaire dans toute communication orale.

 Lise Paiement, directrice du projet, a déclaré que «l’affirmation culturelle fait partie du cheminement identitaire. Elle commence par un dialogue avec soi-même et les autres. Le but du projet est de nous faire avancer ensemble comme francophones, d’amener chacune et chacun de nous vers un autre ailleurs intérieur».

Les jeunes ont été nombreux à participer aux activités de la conférence.

Kathleen Wynne, ministre de l’Éducation, est venue reconnaître le succès du projet Pédagogie culturelle.

La conférence a permis d’entendre plusieurs témoignages de la réussite du projet testé en milieu minoritaire en Ontario et ailleurs au pays au cours des cinq dernières années. Les enseignantes et enseignants formés en pédagogie culturelle et qui participent à ce projet depuis 2004 sont maintenant sur le point de retourner dans leurs écoles respectives.

Le Centre canadien de leadership en évaluation, chargé de mener l’évaluation du projet, a informé les participants que l’ensemble des intervenants consultés se sont dits très favorables à la pédagogie culturelle.

Par la même occasion, le ministère de l’Éducation de l’Ontario fournira un énoncé de politique et des directives sur l’admission pour l’accueil et l’accompagnement des élèves dans les écoles de langue française de l’Ontario, et sur une approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario.

En plus d’appuyer la PAL, la pédagogie culturelle pourrait également servir d’outil d’intervention pédagogique dans l’application de ces deux nouvelles politiques.

www.pedagogieculturelle.ca

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