La bosse des mathsd’Elke TownComment notre profession se compare-t-elle aux autres?de David W. Livingstone et Fab AntonelliÉvaluer l’évaluationde Brian Jamieson
|
Parmi les employés à temps plein (qui travaillent plus de 30 heures par semaine), le profil démographique des enseignants se distingue. Les membres de la profession enseignante sont plus âgés que ceux de la main-d’œuvre en général; en effet, près de la moitié (47 %) est âgée de plus de 45 ans. De même, près de la moitié de tous les enseignants (46 %) occupe le même type de poste depuis plus de 16 ans. L’effectif enseignant compte plus de femmes (75 %) et de personnes de race blanche (95 %) que toute autre profession. Le personnel enseignant canadien constitue un bassin de population relativement stable, assez âgé, de sexe féminin et pas très diversifié sur le plan racial. Liberté de choix au travailDans une économie fondée sur la connaissance, les travailleurs ont besoin de plus en plus de liberté pour donner leur plein rendement au travail. Mais que pensent les travailleurs de la façon dont ils contrôlent leur propre travail? Les membres du personnel enseignant forment le groupe qui est le plus enclin à dire que leur travail nécessite une réflexion approfondie (89 %) et qu’ils sont libres quant à la façon dont ils exécutent leurs tâches (61 %). La majorité des enseignantes et enseignants (57 %) se distingue particulièrement par sa croyance qu’elle peut toujours planifier son propre travail, comparativement à moins d’un tiers pour la main-d’œuvre en général. De par la nature de leur travail, les enseignants constituent les travailleurs de la connaissance par excellence. Conditions changeantesEn vaste majorité, les travailleurs canadiens pensent que les techniques et l’équipement de travail, y compris les ordinateurs et les logiciels, ont changé au moins de façon modérée au cours des cinq dernières années, et environ un tiers sont d’avis qu’ils ont beaucoup changé. Les enseignants canadiens sont aussi enclins que les membres des autres professions à reconnaître que les compétences et les techniques de travail nécessaires changent de plus en plus, et davantage enclins que les travailleurs du secteur des services et de l’industrie. Toutefois, ils disent être plus stressés par leur travail (45 %) que les employés des autres groupes (40 %). En réponse aux questions portant sur les changements organisationnels relativement aux conditions de travail au cours des cinq dernières années, la plupart des travailleurs disent avoir remarqué une restructuration importante. Encore une fois, les enseignants sont majoritaires (64 %) à signaler des changements en matière de réduction du nombre d’employés dans leur milieu de travail, comparativement à seulement une minorité (42 % ou moins) parmi les autres catégories de travailleurs. Heures de travailLes résultats de ce sondage vont dans le même sens que les résultats des autres études portant sur une tendance récente en matière du nombre d’heures de travail au Canada. Tout au long du XXe siècle, la semaine normale de travail s’est raccourcie graduellement. On remarque maintenant une polarisation croissante des travailleurs à temps partiel et des personnes qui font des heures supplémentaires au cours des quelques dernières décennies. La proportion des personnes travaillant une semaine normale de 40 heures a continué à diminuer, alors que la proportion de personnes qui travaillent plus de 50 heures par semaine a augmenté. Toutefois, le nombre de personnes qui travaillent moins de 30 heures par semaine, typiquement celles qui n’ont pas d’avantages sociaux, continue à augmenter. Environ 20 % des enseignants sont maintenant employés à temps partiel, une proportion similaire à celle de la main-d’œuvre en général. Pendant ce temps, la semaine normale de travail pour les personnes employées à temps plein (celles qui travaillent 30 heures ou plus par semaine) est maintenant d’environ 45 heures. Selon notre sondage, les enseignantes et enseignants à temps plein, conformément à la norme canadienne à l’heure actuelle, déclarent travailler en moyenne au moins 45 heures par semaine. Toutefois, un sondage national plus détaillé auprès des enseignants (Smaller et coll., 2005) rapporte qu’ils travaillent en moyenne 49 heures par semaine, y compris le temps passé après les cours pour préparer des leçons et corriger les travaux, prendre part à des activités parascolaires et communiquer avec les parents, entre autres. Maintes études récentes sur les conditions de travail des enseignants au Canada et ailleurs révèlent que ces derniers sont les travailleurs les plus enclins à faire des heures supplémentaires non rémunérées. Quand on les a interrogés de façon plus générale sur leur semaine normale de travail dans le sondage de WALL, ils tenaient volontiers pour acquises certaines de leurs tâches non attribuées. Au même titre que la plupart des autres professions, les membres de la profession enseignante accomplissent également de nombreuses tâches ménagères non payées, soit en moyenne 15 heures par semaine. Malgré tout, les enseignantes et enseignants participent de façon exceptionnelle aux activités d’organismes bénévoles (69 %) comparativement à une minorité pour la main-d’œuvre en général. Le travail bénévole du personnel enseignant joue un rôle vital dans la vie d’une communauté, mais ce rôle n’est pas souvent reconnu. Le public devrait être conscient des heures de travail supplémentaires non rémunérées et considérables, du niveau de stress relativement élevé et de la quantité de travail bénévole du personnel enseignant. Profils d’apprentissageLe sondage national de WALL comprenait une série de questions sur le perfectionnement professionnel, notamment sur les cours officiels et les ateliers ou études informelles, autodirigés ou accompagnés d’un mentor. Les membres de la profession enseignante ont signalé un taux exceptionnellement élevé d’inscription à des cours; en fait, l’un des plus élevés parmi toutes les professions. Le taux général de participation pour tous les enseignants ayant répondu au sondage était de 80 %. Certaines questions plus approfondies révèlent que 90 % des enseignants prennent part à des activités de perfectionnement professionnel. Ces taux se comparent à environ deux tiers des professionnels et des chefs de service, et 60 % parmi la main-d’œuvre en général. En outre, plus de 90 % des enseignants ont dit participer activement à des séances de perfectionnement professionnel informel sur les lieux de travail, ce qui est un peu plus élevé que l’ensemble des travailleurs (environ 80 %). Les enseignants sont plus enclins (56 %) que la plupart des travailleurs (42 %) à vouloir obtenir du mentorat de collègues, mais leur estimation du temps passé à l’apprentissage informel relié à l’emploi est généralement similaire aux autres groupes. En général, les enseignants participent davantage à une combinaison d’apprentissage officiel et informel, et font plus d’activités d’apprentissage que la main-d’œuvre. Les résultats du sondage de WALL donnent des points de repère préliminaires pour évaluer la nature changeante du travail et de l’apprentissage de la population adulte au Canada. Les comparaisons entre les enseignants et les autres travailleurs canadiens pourraient guider l’élaboration des futures politiques de la profession enseignante. Le sondage de WALL souligne certains défis immédiats : Nous devons déployer davantage d’efforts pour que la démographie de la population enseignante reflète celle de la population canadienne. Le taux élévé de contrôle discrétionnaire et de perfectionnement professionnel dont nous disposons doit servir d’exemple d’engagement dont les organismes ont besoin dans une économie fondée sur les connaissances. Toutefois, les suppressions de personnel dans les écoles, les longues heures de travail et le stress élevé devraient sonner l’alarme. David W. Livingstone est titulaire d’une chaire de recherche du Canada en matière d’apprentissage la vie durant et chef du Centre for the Study of Education and Work à l’IEPO de l’Université de Toronto. Fab Antonelli est membre de l’Ordre et étudiant au doctorat en sociologie et études sur l’équité. Les questions ont été modifiées par souci de brièveté. Les questions et les résultats complets sont disponibles dans la version intégrale du rapport à www.wallnetwork.ca (en anglais). Méthode : Le sondage national de WALL sur les conditions de travail au pays et le perfectionnement professionnel de la main-d’œuvre canadienne a été effectué en 2004 par l’Institute for Social Research de l’Université York (visitez www.wallnetwork.ca). Lors de ce sondage téléphonique, on a interrogé 9 063 personnes pour obtenir des renseignements sur la démographie, les conditions d’emploi, le travail non rémunéré et le perfectionnement professionnel officiel et informel. La marge d’erreur est de 3 % et les réponses sont exactes 19 fois sur 20. Arrondissement : En raison des règles d’arrondissement des résultats, la somme des pourcentages n’égale peut-être pas toujours 100 %. Profil démographique des répondants membres de la main-d’œuvre canadienne en fonction de la catégorie d’emploi
Contrôle des idées (% de personnes en accord)
Changements au chapitre de son propre emploi
Changements en matière d’organisation et de conditions d’emploi Au cours des cinq dernières années, votre milieu de travail a-t-il subi l’un des changements organisationnels suivants?
Semaine normale de travail des employés à temps plein
* Le 2e chiffre est tiré de Smaller, H. et coll. (2005) Canadian Teachers’ Learning Practices and Workload Issues: Results from a National Teacher Survey and Follow-Up Focus Groups. Extrait de www.wallnetwork.ca, le 20 juin 2006. Perfectionnement professionnel officiel et informel des travailleurs à temps plein
* Le 2e chiffre est tiré de Smaller, H. et coll. (2005) Canadian Teachers’ Learning Practices and Workload Issues: Results from a National Teacher Survey and Follow-Up Focus Groups. Extrait de www.wallnetwork.ca, le 20 juin 2006. Pour obtenir plus de renseignements au sujet du réseau Work and Lifelong Learning ou sur les résultats du sondage, visitez le site www.wallnetwork.ca (en anglais). |