Septembre 1997

Enquêtes et audiences

Le juste équilibre

Enquêtes et audiences

Retour à notre page d'accueil

«La meilleure solution est celle qui se rapproche le plus du problème.»

de Denys Giguère

Patrick O’Neill, coordonnateur de la Division des enquêtes et des audiences, est très prudent quand il explique comment l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario traite les plaintes déposées contre les enseignantes et enseignants. Et c’est ainsi que la division entend accomplir son travail.

Après 28 ans comme cadre supérieur à l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA), Patrick O’Neill précise que la division atteindra ses objectifs en visant le juste équilibre qui donnera confiance au public et aux enseignantes et enseignants en ce qui a trait au mécanisme d’enquête et d’audience de l’Ordre.

«Nous sommes ici pour nous assurer que la profession enseignante adhère aux normes acceptables reconnues, dit M. O’Neill. Notre rôle est de fournir au public un mécanisme juste et ouvert pour traiter les plaintes quand il juge que nous ne respectons pas ces normes et que les correctifs apportés ne suffisent pas.»

«Il est également essentiel de donner aux enseignantes et enseignants accès à un mécanisme juste et régulier, ajoute M. O’Neill. Trois comités, tous présidés par des enseignants, sont responsables de veiller à ce que l’intérêt du public et les droits des membres soient protégés.»

Les comités à l’œuvre
Du personnel d’expérience

D’abord, il y a le comité d’enquête, présidé par Harry Mulvale, enseignant au palier secondaire à Hamilton. Si une plainte est renvoyée en audience par les membres de ce comité, elle passe par le comité d’aptitude professionnelle, présidé par Marilyn Laframboise de l’École St-Jean-Baptiste d’Amherstburg, ou par le comité de discipline, présidé par George Merrett, enseignant-directeur d’école de Harrow.

«Le pouvoir de prendre des décisions repose sur ces trois comités qui se composent de membres élus du système scolaire et de membres nommés du public, précise M. O’Neill. Le mélange de membres élus et nommés garantit l’impartialité et l’équité du mécanisme.»

Les autres membres-clés du personnel qui travaillent avec les membres du conseil pour résoudre les plaintes sont Claire Barcik, enquêteure principale de la division, et Laurent Joncas, longtemps enseignant et ancien président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) et maintenant agent principal des plaintes à l’Ordre.

Comment traite-t-on les plaintes

Le mécanisme adopté par l’Ordre pour traiter les plaintes ressemble à celui de la plupart des autres ordres professionnels. En fait, l’Ordre a consulté un bon nombre d’entre eux, notamment celui des travailleurs sociaux, des infirmières et des médecins, pour créer son propre mécanisme.


Michel Gravelle, membre du comité d’enquête et enseignant en sciences et mathématiques de Val Caron, prend la parole à l’occasion d’une réunion. Membres du comité, de g. à d. : Doug Carter, enseignant à l’élémentaire de Gloucester; Gravelle; John Cruickshank, directeur d’une école élémentaire de Mississauga; Harry Mulvale, président du comité et enseignant au secondaire de Hamilton. Claire Barcik, membre du personnel de l’Ordre, de dos à la caméra.

«L’enseignement est une activité humaine fondée principalement sur la communication, précise Laurent Joncas dont l’Unité constitue la première ressource pour les personnes qui veulent formuler une plainte à propos d’un membre de l’Ordre. Habituellement, une situation se retrouve dans une impasse en raison d’un manque de communication ou de l’incapacité à trouver la solution appropriée.»

Quand nous recevons un appel, nous nous assurons d’abord que l’Ordre est l’endroit approprié pour recevoir la plainte. S’agit-il d’une plainte à l’endroit d’un membre de l’Ordre ? A-t-on exploré d’autres avenues pour régler cette situation ? Le membre en question est-il au courant du problème ? En a-t-on informé la direction de l’école ?

Voilà les questions que nous poserons dès le début de la conversation afin d’évaluer le sérieux de l’appel et de déterminer s’il n’y a pas d’autres moyens de résoudre le problème.

«Ce qui importe ici, c’est que la meilleure solution est celle qui se rapproche le plus du problème, a rappelé M. O’Neill. Si quelqu’un veut déposer une plainte auprès de l’Ordre sans avoir d’abord tenté de résoudre le problème à l’école, nous l’encouragerons certainement à le faire d’abord. L’Ordre n’est pas une voie d’évitement de l’enseignant ou de l’enseignante, de la direction ou du conseil scolaire.»

D’ajouter M. O’Neill : «En outre, l’Ordre n’est pas là pour faire le travail de l’employeur quand vient le temps de superviser son personnel enseignant dans la classe. Le règlement 298 est encore en vigueur. Cela signifie que les directions d’école et les agentes et agents de supervision sont encore responsables de superviser l’enseignement et les programmes.»

Si les tentatives visant à résoudre le problème ne réussissent pas, le personnel de l’Ordre répondant à l’appel explique clairement la façon de déposer officiellement une plainte et ce que la personne qui appelle aura besoin de fournir avant de lancer l’enquête. Par exemple, il faut déposer chaque plainte par écrit, selon une forme établie, et donner le nom du membre visé par la plainte; la plainte doit être signée par le plaignant. Cette démarche standard garantit que les deux parties en cause ont accès aux mêmes renseignements.

Tant les enseignantes et enseignants que les plaignants sont assurés d’un traitement rapide des plaintes; en effet, la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario exige que l’Ordre fasse tous les efforts nécessaires pour résoudre une plainte dans les 120 jours suivant son dépôt.

Lancement d’une enquête

Le dépôt d’une plainte par écrit indique le début d’une enquête en profondeur qui commence par l’affectation d’une enquêteure ou d’un enquêteur dont le rôle n’est pas de chercher qui a tort ou raison, mais de recueillir tous les renseignements pertinents à la situation.

«Nous cherchons des faits, dit Claire Barcik, chef de l’équipe d’enquête. Et nous devons nous assurer que les renseignements recueillis sont complets. Les enseignantes et enseignants ont le droit de bien comprendre la nature de la plainte portée contre eux pour y répondre.»

Habituellement, un rapport d’enquête comprend une déclaration des faits du plaignant, une réponse du membre de l’Ordre, des renseignements déjà recueillis sur le cas par l’école ou le conseil scolaire, des renseignements fournis par des témoins, et tout autre renseignement pertinent, comme les lois et règlements applicables.

Une fois terminé, le rapport d’enquête est remis au plaignant et au membre, ainsi qu’aux membres du comité d’enquête de l’Ordre.

«Le comité d’enquête dispose de plusieurs avenues d’après les faits recueillis pendant l’enquête, précise Harry Mulvale, président du comité. Notre objectif est de trouver la solution la plus appropriée à la question et ce, en fonction des renseignements dont nous disposons.»

L’objectif : trouver une solution

Le comité d’enquête peut laisser tomber une affaire en raison de preuve insuffisante; il peut aussi exiger qu’un membre reçoive un avertissement. Dans certains cas, le comité peut attendre avant de prendre une décision afin d’aider les parties à en venir à un compromis ou à une solution.

Le comité d’enquête peut également choisir de renvoyer le cas, en totalité ou en partie, au comité d’aptitude professionnelle (dans les cas d’incapacité) ou au comité de discipline (dans les cas d’inconduite professionnelle ou d’incompétence). Un cas renvoyé à l’un de ces deux comités devrait donner lieu à la tenue d’une audience.

Si, pendant une audience publique, on trouve que les accusations portées contre un membre ne sont pas fondées, Pour parler profession publiera que ces accusations ont été rejetées si le membre veut être publiquement libéré des charges contre lui.

«Nous renvoyons des cas au comité de discipline ou au comité d’aptitude professionnelle si des questions sérieuses ont été soulevées à la lumière de l’enquête, ajoute M. Mulvale. Nous étudions toutes les solutions possibles, que ce soit du report d’une pénalité sous conditions à respecter dans un délai prescrit à l’assortiment de conditions à la carte de compétence pouvant aller jusqu’à sa suspension ou à sa révocation.»

«Dès le début et jusqu’à ce qu’on règle la question, l’objectif est de résoudre le problème, conclut M. O’Neill. S’il est possible d’en arriver à une solution qui satisfait les deux parties, nous ferons tout pour y arriver.»

Pour plus de renseignements sur la Division des enquêtes et des audiences, visitez notre site web.

 

Les comités à l’œuvre

À la présidence des trois comités de l’Ordre dont le travail porte sur les plaintes déposées contre les enseignantes et enseignants, on insiste sur l’importance de faire bon usage de son jugement pour résoudre les cas.

Enquête -
Harry Mulvale

Le comité d’enquête joue un rôle essentiel dans le processus d’enquête en prenant la décision initiale sur la façon de trouver la meilleure solution possible. Les membres du comité (cinq élus et deux nommés) peuvent tenter de résoudre le cas eux-mêmes ou le renvoyer à l’un des deux autres comités.

«De nombreuses possibilités s’offrent à nous pour en arriver à la meilleure solution possible pour les deux parties, précise Harry Mulvale, enseignant au secondaire et président du comité. S’il y a lieu de remettre en question la capacité d’un enseignant à enseigner, sa compétence ou sa conduite, nous renvoyons son cas au comité approprié pour déterminer la démarche qui convient à sa situation.»

Aptitude professionnelle –
Marilyn Laframboise

Ce petit comité composé de trois membres élus et de deux membres nommés est présidé par Marilyn Laframboise, enseignante à l’élémentaire. Ce comité doit déterminer si un membre visé par une plainte a la capacité d’enseigner et, dans le cas contraire, préciser les mesures nécessaires à prendre pour redresser la situation.

«Le comité d’aptitude professionnelle met principalement l’accent sur la réadaptation d’un membre qui connaît des problèmes physiques, psychologiques ou émotifs, dit Mme Laframboise. Les questions que nous étudions sont très complexes et nécessitent un bon jugement et un certain degré de sensibilité. Les décisions refléteront le besoin de protéger l’intérêt du public et de traiter équitablement le membre en question.»

Discipline –
George Merrett

Le comité de discipline est le plus important des trois quant au nombre de membres, soit onze, dont quatre membres nommés. Sa taille reflète la nécessité pour le comité d’être le plus transparent possible pour le public ainsi que la complexité des cas qu’il étudiera.

«L’inconduite professionnelle et l’incompétence sont des accusations très graves, dit George Merrett, président du comité et directeur d’école-enseignant à l’élémentaire à Harrow. Les parents, les enseignantes et enseignants et le public doivent savoir que nous traiterons de manière équitable et appropriée les accusations graves et ce, tout en agissant dans l’intérêt du public et de la profession. Les membres du comité de discipline reconnaissent l’extrême importance de leurs délibérations et ont à cœur de veiller à ce que les élèves ontariens aient des enseignantes et des enseignants compétents et fiables.»

 

Du personnel d’expérience


Patrick O’Neill

Au poste de coordonnateur de la Division des enquêtes et des audiences se trouve un homme d’expérience : Patrick O’Neill. Il a passé 28 ans comme cadre supérieur à l’Ontario Catholic English Teachers’ Association (OECTA) ; il a acquis une vaste expérience dans les domaines des enquêtes criminelles, des renvois, de l’inconduite professionnelle, des maladies et des invalidités, ainsi que des questions entourant l’éthique et l’incompétence.

Avant de se joindre au personnel de l’OECTA, M. O’Neill a été enseignant dans son pays d’origine, l’Irlande, et dans le Grand Toronto. Il est diplômé du St. Mary’s College de l’University of London Institute of Education, en Angleterre, de l’Université York et de l’Université de Toronto.


Claire Barcik

Claire Barcik est enquêteure principale et chef de l’Unité des enquêtes qui mène les enquêtes et élabore la politique en matière d’enquête et de médiation.

Auparavant, elle a occupé un poste dans le domaine des plaintes et de la discipline à l’Ordre des psychologues de l’Ontario. Avocate ayant aussi une formation en psychologie, Mme Barcik est diplômée de l’Université de Toronto et de l’Université d’Ottawa ; elle a également étudié à l’Université Laval à Québec.


Laurent Joncas

Laurent Joncas peut étudier les questions entourant l’enseignement de plusieurs perspectives.

Enseignant en anglais pendant 23 ans, il a été président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), deuxième vice-président de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et agent d’éducation au ministère de l’Éducation et de la Formation. Il a également été membre de nombreux comités liés à l’enseignement et directeur de la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants.

Il est actuellement agent principal des plaintes à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario où il supervise le travail des adjointes bilingues aux plaintes, élabore et maintient les diverses marches à suivre par l’Unité et gère la charge de travail de l’Unité.