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Septembre 1998

Que signifie être enseignant?


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Les membres répondent à la question

Sault Ste. Marie, Oakville, L’Orignal, London, Kingston, North Bay, Toronto, Windsor, Brantford, Waterloo, Clinton, Timmins... le voyage vers les normes d’exercice a entraîné l’Ordre aux quatre coins de la province.

Les enseignantes et enseignants de partout en Ontario reconnaîtront leurs propres mots quand l’Ordre publiera les normes d’exercice de la profession plus tard cette année.

Un ordre professionnel est créé par voie de législation pour donner à une profession la responsabilité de déterminer et d’assurer un degré de compétence pour la profession. Cet ordre doit pouvoir articuler ce qui lui donne son caractère exclusif. En ce qui a trait à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, cela veut dire répondre à la question «Que signifie être une enseignante ou un enseignant?» La plupart des ordres professionnels utilisent le terme «normes d’exercice» en parlant des descripteurs qui répondent à cette question.

Depuis un peu plus d’un an, des centaines d’éducatrices et d’éducateurs de partout dans la province ont participé à des groupes de discussion, des discussions dirigées et des équipes de rédaction dans le cadre de la collecte, du tri et du raffinement, par l’Ordre, des points de vue sur les qualités essentielles des membres du corps enseignant des systèmes public, séparé, autochtone, des écoles privées, des centres et réseaux, des unités de perfectionnement professionnel et des facultés d’éducation, ainsi que de personnes représentant les élèves, les parents, le secteur privé et les groupes communautaires.

Chaque réponse a été soigneusement inscrite et analysée par le comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation de l’Ordre et le personnel de la Division des questions professionnelles qui ont synthétisé l’apport des personnes qui ont participé à la collecte pour produire des énoncés philosophiques et une ébauche de normes qui reflètent les croyances collectives de la profession.

POINTS DE VUE PERSONNELS

Pourtant, les normes reflètent aussi des points de vue personnels, soit la contribution d’enseignantes et d’enseignants qui résumaient si bien les attitudes de leurs collègues que l’équipe de rédaction des normes s’est entendue pour dire : «Voilà, c’est à ça que les autres voulaient en venir.»

Les normes de l’Ontario refléteront en partie la vaste recherche sur les normes en vigueur dans le monde et sur les travaux théoriques d’universitaires renommés en éducation.

Toutefois, l’Ordre s’est assuré que les normes sont essentiellement une réflexion des valeurs et croyances fondamentales des enseignantes et enseignants de l’Ontario en faisant des groupes de discussions son principal instrument de recherche.

Un groupe de discussion se compose habituellement de dix à douze personnes qui formulent des commentaires sur des questions soulevées par une animatrice ou un animateur. Ces groupes représentent un moyen très utile d’apprendre ce que les gens ont à dire, de savoir quelles questions les préoccupent et d’explorer les croyances et les valeurs.

GROUPE TYPE

Voici un bon exemple d’un groupe; celui-ci s’est rassemblé en février à North Bay. On y trouve des enseignantes et enseignants de l’élémentaire et du secondaire, des conseillères et conseillers pédagogiques, des administratrices et administrateurs, ainsi que des professeures et professeurs universitaires discutant passionnément autour d’une table des normes d’exercice de la profession.

Ils écoutent attentivement leurs collègues, sont parfois du même avis, articulent les croyances et valeurs fondamentales de leur travail. Une enregistreuse saisit la conversation sans l’interrompre. L’animateur fait rouler la conversation en posant des questions préparées à l’avance tout en respectant le temps alloué à chaque partie. Une autre animatrice inscrit les points principaux soulevés pendant la discussion sur un tableau que les participants consultent.

«Quelle sera l’incidence des normes sur la profession... et sur les individus?»

«Quelles connaissances, compétences et valeurs les normes devraient-elles comprendre?»

«À quoi devraient-elles ressembler? Comment s’assurer que la formulation des normes est pertinente pour les enseignantes et enseignants, les directrices et directeurs d’école, les agentes et agents de supervision et autres éducatrices et éducateurs?»

«Comment les éducatrices et éducateurs peuvent-ils mettre en commun leurs idées sur ce que cela signifie être une enseignante ou un enseignant avec les parents et la communauté?»

Après chaque séance, l’enregistrement était retranscrit et comptait environ 50 pages. Ces notes étaient ajoutées à une montagne de données : documents sur les normes internationales, sur les normes professionnelles, sur les recherches d’enseignantes et d’enseignants et des facultés d’éducation de l’Ontario, énoncés de principes d’organismes en éducation et communications électroniques provenant du site web de l’Ordre.

TROIS IMAGES

L’équipe de rédaction des normes d’exercice s’est inspirée de trois images : l’image de l’enseignant créée à partir de la recherche en Ontario; l’image des normes d’exercice créée par la revue de la recherche internationale sur les normes et les normes d’exercice d’autres ordres professionnels, ainsi que l’image des besoins changeants des élèves, des écoles et des districts scolaires au XXIe siècle.

Au départ, l’équipe a déterminé, pour les normes, des principes et des objets tirés de la recherche en Ontario. Ces principes et objets reflètent les principales valeurs et hypothèses des enseignantes et enseignants et du public sur les normes d’exercice et articulent leur incidence et leurs avantages.

Ensuite, l’équipe a établi un modèle reposant sur cinq thèmes et a élaboré l’énoncé de chaque norme en décrivant ses fondements et éléments clés. Voici quels étaient ces cinq thèmes : engagement envers les élèves et leur apprentissage; compétences essentielles; exercice de la profession; leadership et lien avec la communauté; et perfectionnement professionnel.

La première ébauche des normes d’exercice de la profession enseignante de l’Ontario a déjà été envoyée aux personnes qui ont participé aux groupes de discussion, aux entrevues et aux équipes de rédaction. Une fois leurs commentaires reçus, les membres du comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation se réuniront avec divers groupes, nommément des membres de l’Ordre et du public, pour revoir l’ébauche avant la prochaine réunion du comité en octobre.

Le comité se servira des commentaires formulés lors de ces séances pour rédiger une deuxième ébauche en vue d’une mise à l’essai plus officielle et plus poussée et ce, avant que le conseil de l’Ordre ne l’étudie à sa réunion de décembre 1998.

L’ébauche des normes d’exercice continuera de susciter de nombreux échanges sur la question «Que signifie être une enseignante ou un enseignant?» Les personnes qui ont participé à la recherche ont tenté d’y répondre parfois difficilement mais toujours avec passion. Leurs réponses, qui se reflètent dans les normes, les principes et les objets, sont le fruit d’une longue et profonde réflexion.

Les auteurs sont membres de l’Unité des normes d’exercice de la profession et d’éducation à la Division des questions professionnelles : Linda Grant, chef, Gary Adamson, Allan Craig, Marie Marrin et Fran Squire, agentes et agents de programme.