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Dans un monde parfait, chaque jour serait le 5 octobre. C’est la Journée internationale des enseignantes et enseignants de l’UNESCO, celle où l’on remercie le personnel enseignant. C’est l’occasion de souligner les nombreuses façons dont les membres de la profession participent au développement des enfants du monde. Les enseignantes et enseignants prennent fait et cause pour les enfants. Ils leur inculquent le sens de l’émerveillement, l’habilité de questionner et de donner du sens. Ils inspirent la confiance en soi et la croissance personnelle. Ils sont des modèles d’autodiscipline, de tolérance, d’acceptation et de respect. Ils offrent les outils pour réussir dans tous les domaines et choix de carrière : ils enseignent à lire, à compter et à présenter. Derrière chaque jeune, de corps ou de cœur, se trouve une enseignante ou un enseignant qui l’appuie, l’instruit et l’encourage à réaliser ses rêves. Je prends encore conscience du dévouement que nos membres prodiguent aux élèves et à leur croissance en tant que professionnels en lisant les résultats du sondage annuel des membres de l’Ordre, l’article en couverture du présent numéro de Pour parler profession. En juillet dernier, des représentantes et représentants de l’Ordre ont entendu, dans le cadre du sondage téléphonique, les espoirs et les rêves des professionnels de l’éducation de l’Ontario. L’objectif était de connaître ce qui compte le plus pour eux, ce qu’ils pensent des réformes du Ministère, leurs aspirations au chapitre de leur carrière et plus. Selon moi, ce qui ressort du sondage est que vous voulez des conditions optimales pour pouvoir donner le meilleur. En étudiant les résultats, on apprend que les membres de la profession perçoivent le gouvernement provincial comme ayant une attitude positive envers l’éducation et pensent que les contrats à long terme sont de bons augures pour un système d’éducation stable. Ils croient que les programmes de formation à l’enseignement les ont bien préparés à la profession, à l’exception des enseignantes et enseignants du système francophone qui ont moins de commentaires positifs concernant l’effet de leur programme sur leur enseignement. Et ils continuent à montrer leur engagement envers le perfectionnement professionnel de maintes façons. Comme il fallait s’y attendre, ils croient qu’ils pourraient faire mieux. D’un commun accord, on veut des classes comptant moins d’élèves, car c’est le meilleur moyen d’améliorer l’apprentissage. Or, ça ne se produit pas assez rapidement. La moitié des répondantes et répondants n’ont pas perçu de changement dans la taille de leur classe comparativement à l’an dernier. En fait, un sur cinq a davantage d’élèves. Les résultats comportent-ils quelques surprises? Oui, quelques-unes. Il est déconcertant d’apprendre que les membres de la profession sont ouverts à l’idée de la quitter pour entreprendre une carrière dans un autre domaine. Il est aussi surprenant de se rendre compte que peu voudraient occuper des postes de direction ou de direction adjointe. Davantage fuient l’idée de devenir agente ou agent de supervision.
Est-ce que cela signifie que nos professionnels cultivés peuvent être tentés par l’idée d’occuper un poste mieux rémunéré dans le secteur privé? Ou encore, y a-t-il une pénurie de leaders dans le système? Pas nécessairement, mais cela indique que la profession enseignante ne peut pas compter aveuglement sur la foi en l’altruisme de ses membres comme raison d’y rester. Même si le nombre actuel de professionnels de l’enseignement est suffisant pour répondre à la demande, nous ne pouvons nous réjouir des résultats. La profession ne doit pas seulement attirer les meilleures personnes, elle doit aussi les rendre heureuses et productives. Encore une fois, les enseignantes et enseignants ont une réponse : faites énergiquement la promotion de la profession, détruisez les idées fausses et montrez au public notre vraie valeur! Et peut-être, mais seulement peut-être, chaque jour sera alors le 5 octobre. |