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Sous le chapiteau

Enseigner en tournée avec le Cirque du Soleil

de Mireille Messier

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État de la profession enseignante en 2006

Des membres comparent l'enseignement moderne à ce qu'ils ont vécu.

de Brian Jamieson  

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Les résultats

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Tout est dans la préparation

Les sorties et activités parascolaires, ça se prépare.

de Leanne Miller

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État de la profession enseignante en 2006 : Le bon vieux temps…

Dans notre sondage annuel sur l'état de la profession enseignante, les membres de l'Ordre ont comparé l'enseignement moderne à ce qu'ils ont vécu lorsqu'ils étaient enfants. Les choses se sont-elles améliorées? Certaines des réponses vous surprendront.

de Brian Jamieson

Certains membres sont d'avis que la qualité du matériel, des ressources et des installations est supérieure de nos jours à celle de l'époque. Par contre, ils trouvent que le respect du public envers la profession enseignante est en chute libre. Pour ce qui est des aptitudes scolaires, les choses n'auraient pas changé.

Nous voulions savoir ce que les membres pensent du changement, de leur carrière et des facteurs qui contribuent le plus au succès des élèves.

Nous avons appris qu'ils se sentent très stressés, qu'ils aimeraient que leur travail soit mieux reconnu par le public, qu'ils peuvent reconnaître un décrocheur éventuel dès l'âge de 15 ans, et que leur formation ne les prépare pas aux relations avec les parents.

«De nos jours, les enseignants ont confiance en leurs aptitudes en enseignement et en leur efficacité. Ils sont satisfaits du travail de leur école et se font confiance mutuellement, explique Doug Wilson, registrateur de l'Ordre. En général, ils consi-dèrent que l'enseignement est une profession très valable et enrichissante, et la plupart la recommanderaient.»

Les pressions créées par les échéanciers, les commentaires négatifs des parents, les politiques de l'école, les jeunes venant de familles dysfonctionnelles et les évaluations du rendement touchent toutefois nos membres.

Ils constatent davantage de violence, une détérioration du comportement des élèves et de leurs aptitudes sociales, et une baisse du respect des élèves et des parents envers eux.

Sur une note nostalgique, les personnes ayant répondu à notre sondage expliquent comment l'éducation a changé depuis qu'ils étaient eux-mêmes assis sur les bancs d'école.

«Le plus grand changement est l'enseignement différencié, souligne un membre. Les groupes ne sont plus homogènes et les enseignants doivent pouvoir enseigner à différents cycles, à l'aide de diverses stratégies.»

Une autre personne ajoute : «Le système moderne comprend beaucoup de programmes personnalisés. Auparavant, tout le monde suivait le même programme. De nos jours, l'enfant doué ou ayant des difficultés d'apprentissage apprend d'une façon spécifique.»

Soixante et un pour cent des personnes interrogées trouvent que la qualité du matériel et des ressources est supérieure aujourd'hui. Plus de la moitié trouvent que la qualité de l'enseignement s'est aussi améliorée.

Certains critiquent la trop grande dépendance des élèves envers la technologie. «On pense à tort que la technologie peut remplacer l'enseignement», explique un des répondants.

Les membres trouvent que l'internet n'est ni utile ni nuisible pour les élèves. La drogue, les relations sexuelles, le stress familial et les ruptures ont par contre des effets négatifs.

Certains membres ont souligné des anecdotes sur le manque de respect et la violence. «Cette année, un de mes élèves m'a dit qu'il allait me tuer. Il n'a pas été puni», raconte un enseignant.

Un autre dit : «Un étudiant a dirigé une arme vers moi. Je peux vous dire que les temps ont bien changé.»

Les membres soulignent la baisse du respect pour la profession enseignante de la part des élèves et des parents. Soixante-cinq pour cent trouvent qu'auparavant, les élèves respectaient plus les enseignants. On pense la même chose des parents dans 62 % des cas.

Les enseignantes et enseignants constatent que l'idée que les parents se font de la classe dépend de leurs propres souvenirs. Trente-neuf pour cent pensent que les parents devraient être plus conscients du travail des enseignants à l'extérieur de la classe, comme la préparation du matériel, la correction des travaux et le perfectionnement professionnel.

Il a aussi été question des changements survenus aux programmes-cadres et aux priorités en l'éducation. «Je trouve qu'en raison des tests normalisés, nous n'arrivons plus à développer tous les aspects de l'élève, explique un membre. On insiste trop sur la lecture, l'écriture et les mathématiques, et on n'enseigne plus aux enfants à fonctionner efficacement en société.»

«On encourage très peu les élèves à penser par eux-mêmes. Je crois que cela s'explique par le changement des programmes-cadres et par l'importance que les écoles et les conseils scolaires accordent aux résultats.»

Plus ça change…

Un tiers des personnes interrogées pensent que les élèves avaient de meilleures aptitudes pour l'écriture, la lecture et les mathématiques auparavant, et un même nombre pense qu'ils sont meilleurs maintenant.

Les membres disent qu'environ le quart des élèves d'aujourd'hui ont des besoins particuliers ou des aptitudes pour la lecture inférieures à la moyenne, malgré de meilleures ressources.

Plusieurs répondants ont indiqué qu'ils étaient impressionnés par la capacité d'apprentissage des élèves. «Les élèves comprennent le processus, c'est-à-dire qu'ils expliquent clairement comment ils ont appris une notion et font le lien avec ce qu'ils ont déjà appris.»

«Certains jeunes arrivent à maîtriser ces compétences dès la 2e année. Je m'émerveille de constater qu'un tel raisonnement puisse provenir d'une personne si jeune. Une fois qu'ils ont assimilé ces connaissances, le tour est joué!»

On a aussi posé des questions sur la relation avec les parents et avec les élèves de divers milieux culturels. Il n'y a pas de changements majeurs dans les relations entre les parents et les enseignants, ni en matière de conflits entre groupes ethniques ou raciaux à l'école. En général, on trouve que les élèves de différentes cultures s'intègrent bien, même si cela se produit plus à l'école élémentaire qu'au secondaire.

Les trois quarts des répondants constatent que les écoles encouragent les parents à prendre part à l'éducation de leur enfant, mais on considère que la participation des parents est faible ou moyenne. Les parents veillent-ils à ce que leurs enfants fassent leurs devoirs? Seulement 45 % des enseignants interrogés ont répondu oui. Trente-sept pour cent disent que les parents lisent avec leur enfant.

Huit membres sur dix disent avoir confiance en leur travail, leur école et leur profession. Ils ont aussi donné une note légèrement supérieure à la qualité du système d'éducation en Ontario par rapport à ce qu'ils avaient indiqué en 2003.

Quatre-vingt-seize pour cent des enseignants se disent satisfaits de constater la réussite de leurs élèves. En fait, la satisfaction au travail était élevée dans la plupart des catégories, de l'importance de leur travail jusqu'à la participation aux activités para-scolaires. Cependant, 40 % ont noté un manque de reconnaissance de la part du public. La grande majorité (71 %) pense que l'Ordre devrait faire plus pour renseigner le public sur leur travail.

On a évalué la satisfaction des membres selon deux critères : le rendement et la reconnaissance. Certains sont satisfaits du travail qu'ils accomplissent alors que d'autres le sont quand on souligne leur bon travail.

Neuf personnes sur dix sont heureuses de leur profession, et 81 % la recommanderaient, comparativement à 67 % en 2003. La plupart des enseignantes et enseignants disent vouloir garder le même poste au cours des cinq prochaines années. De ceux et celles qui veulent changer de poste, le tiers croit passer à un poste supérieur au sein de l'école ou du cycle, et un tiers pense prendre un congé. Seulement 4% pensent quitter l'enseignement, alors que 68 % n'y songent même pas.


Le stress est élevé

Le stress joue un plus grand rôle qu'on le pense dans la vie des enseignants. Comparativement à la population générale, ils se sentent plus stressés.

Treize pour cent des enseignants se disent constamment stressés. Dans la population, ce taux est de 7 %, selon un sondage national de COMPAS effectué pour l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale paru en mars dernier.

Quarante-cinq pour cent des répondants disent qu'ils sont stressés quelques fois par semaine alors que 29 % de la population canadienne vit la même chose.

Les échéanciers sont la première source de stress. Soixante et un pour cent des participants au sondage disent que le temps est la source de stress la plus importante, suivi des commentaires négatifs des parents pour le mauvais rendement d'un élève (56 %), les politiques de l'école (46 %) et l'évaluation du rendement (45 %).

Les enseignants de 35 ans et plus semblent trouver les politiques de l'école, les enfants de familles dysfonctionnelles et les politiques du gouvernement en matière d'enseignement plus stressantes que les plus jeunes.

Les enseignantes ont indiqué qu'elles sont en général plus stressées que leurs confrères en ce qui a trait aux échéanciers, aux commentaires des parents, aux politiques de l'école, aux évaluations de rendement et à la préparation des élèves aux tests de l'OQRE.

«Les données ne concluent pas que les femmes sont plus stressées, précise le président de COMPAS Inc., Conrad Winn. Elles ont peut-être plus tendance à le signaler.»

On a classé les facteurs de stress en trois catégories : perception du rendement (commentaires des parents ou préoccupations); interactions (gestion de la classe et discipline à l'école); et politiques de l'école (politiques et décisions gouvernementales).

Fait intéressant, seulement 45 % disent avoir reçu une formation suffisante pour bien communiquer avec les parents.

Les participants sont divisés quant au facteur de stress que représente l'obtention de matériel et autres ressources. D'autres facteurs de stress ayant reçu une note faible : enseigner à des élèves dont le français n'est pas la langue maternelle (22 %) et les relations avec d'autres membres du personnel enseignant à l'école (11 %).

Âge du consentement

Les enseignantes et enseignants de l'Ontario sont fortement en faveur de la hausse de l'âge du consentement.

Si la nouvelle loi est adoptée, un adulte ayant des relations sexuelles avec une personne de moins de seize ans commettrait un acte criminel.

Cinq membres sur six sont en faveur de l'initiative fédérale pour faire passer cet âge de 14 à 16 ans. Soixante-quinze pour cent des gens ayant répondu au sondage étaient fortement d'accord, accordant cinq points, soit le maximum. Les femmes l'étaient davantage que les hommes (85 % contre 77 %).

«Il est évident que comme nous passons une bonne partie de notre journée avec des jeunes, nous nous préoccupons de leur sécurité, de leur protection et de leur développement émotif, ajoute Marilyn Laframboise, présidente du conseil de l'Ordre. Il est de notre devoir de les protéger des prédateurs sexuels.»


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