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Articles de fond

L’école dans les livres

Ce que lisent nos élèves en dit long sur la façon dont ils nous perçoivent.

Regards d’enfants

de David Booth  

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Les enseignantes et enseignants de ma vie

de Francis Chalifour  

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200 000 membres

Le cap des 200 000 est passé.

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Les évanouissements

Ce que vous apprendrez sur la mort subite par arythmie pourrait sauver une vie.

de Rosemarie Bahr  

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Entre rêve et réalité

L’école secondaire hante encore les nuits d’un quinquagénaire.

de Linwood Barclay  

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Les évanouissements : signe avant-coureur

Des connaissances qui peuvent sauver une vie

de Rosemarie Bahr

Un jeune apparemment en bonne santé meurt pendant une partie ou une course. Une tragédie qui fait les manchettes. La communauté est secouée, compatit avec la famille et s’attriste de la perte d’un potentiel inexploré.

Ceux et celles qui le connaissaient n’oublieront jamais cette journée-là.

Au début de sa carrière d’enseignant, Doug Wilson, maintenant registrateur de l’Ordre, assistait à une partie de football. «J’ai remarqué qu’un des joueurs ne se relevait pas. Puis j’ai vu un membre du personnel de l’école arriver en courant et tenter de le réanimer. Il est parti en ambulance et est décédé avant d’arriver à l’hôpital. Il avait 15 ans.

«On ne s’attend pas à ce qu’un élève meure, dit M. Wilson. Le lendemain, j’enseignais la géographie en 9e année, dans la classe de John. Nous étions tous profondément ébranlés par son absence. Je me souviens à quel point ce fut un défi pour moi comme pour ses camarades de classe. Ils avaient tissé des liens. C’était une grande perte pour eux aussi.»

Avant de se joindre à l’équipe, John avait subi un examen médical rigoureux. Ce n’est qu’après sa mort qu’ils ont su qu’il avait une anomalie cardiaque congénitale.

La mort subite par arythmie regroupe diverses anomalies cardiaques et rythmiques qui, comme le nom l’indique, peuvent entraîner un décès soudain. La plupart de ces dysfonctions sont génétiques et ne se déclarent pas avant la 10e année et même parfois après la puberté. Bien que les évanouissements soient des symptômes possibles, le diagnostic n’est souvent posé qu’après la découverte d’une anomalie semblable chez un membre de la famille ou un décès soudain.

Symptôme commun

Dans ses cours, le cardiologue Andrew Krahn demande à ses étudiants en deuxième année de médecine combien d’entre eux ont déjà perdu connaissance. Environ la moitié lève généralement la main. Quand il demande combien ont consulté un médecin, presque toutes les mains se baissent.

«On peut raisonnablement affirmer que les évanouissements ne sont pas liés à des états graves», soutient le Dr Krahn, qui estime que plus de 95 % des cas ne causent pas d’inquiétude.

Le Dr Krahn, de l’Université Western Ontario et du London Health Science Centre, révèle qu’environ un tiers de la population perd connaissance au moins une fois dans sa vie. De ce nombre, 3 % connaîtront des épisodes récurrents.

En général, les gens s’évanouissent s’ils restent debout longtemps dans la chaleur, s’ils ont vu du sang ou reçu une injection, et reprennent conscience en moins d’une minute.

Le problème peut être neurologique ou cérébral. Selon le Dr Krahn, «Ces victimes présentent des crises épileptiques ou des spasmes musculaires évidents, ne contrôlent pas leur vessie ou leurs intestins, se mordent la langue ou continuent d’être désorientées plusieurs heures après. Ce ne sont pas nécessairement des cas graves, mais on recommande fortement de faire des analyses.»

S’évanouir pendant une activité physique peut indiquer un problème morphologique ou rythmique du cœur. «C’est rare, souligne le Dr Krahn. On note une absence prolongée de réaction et le patient pourrait devenir bleu.»

(photo)

Les moniteurs implantés fournissent des rapports de l’activité cardiaque des incidents.

Quand doit-on s’inquiéter?

En général, il n’y a pas lieu de s’alarmer. Mais parfois, les évanouissements sont un signe avant-coureur.

Sam a 11 ans et adore le sport. Au début de l’année dernière, il s’est évanoui au gymnase. Ses parents ont fait des recherches et appris qu’il n’y avait pas à s’inquiéter. Ils ont quand même décidé de consulter un médecin. Le lendemain, Sam a encore perdu connaissance, alors qu’il se versait un verre de jus.

Ses parents l’ont amené chez leur médecin. À leur arrivée, l’infirmière les a enjoints d’aller au service d’urgence. Sam est resté sous observation pendant trois jours. On a télécopié des résultats d’analyses à l’Hospital for Sick Children. Les médecins n’ont rien trouvé et Sam est retourné chez lui.

Le lendemain, les parents apprenaient qu’on avait dépisté une anomalie : la dysplasie arythmogène du ventricule droit, une anomalie progressive du rythme cardiaque.

Sam a eu de la chance. Comme le dit sa mère : «On sait ce qu’il a. On ne peut pas le guérir, mais on peut l’aider.»

Les circonstances

Lorsqu’on établit un diagnostic, il faut tenir compte de tout ce qui a précédé l’évanouissement. «Souvent, quand quelqu’un perd connaissance, un vent de panique se soulève, observe le Dr Krahn. Il faut trouver un témoin objectif qui pourra donner des détails.

«Par définition, l’évanouissement est temporaire. Lorsque le patient arrive à l’hôpital, l’attaque est terminée et il reste peu d’indicateurs. Pour découvrir pourquoi une personne a perdu connaissance, il faut savoir exactement ce qui s’est passé. Que faisait-elle à ce moment précis? Avait-elle l’air bien? Pendant combien de temps s’est-elle évanouie? S’est-elle sentie étourdie à d’autres moments? Des antécédents bien établis sont plus utiles que les analyses.»

Dans les écoles, on téléphone aux parents lorsqu’un enfant perd connaissance. Dans certains cas, pour des raisons de sécurité, on appelle le 911.

Si un enfant s’évanouit, notez la situation en détail et remettez la description aux parents.

Pam Husband, directrice générale de la Canadian SADS Foundation, précise : «Il ne s’agit pas juste d’évanouissements complets. Il peut suffire qu’un élève se sente étourdi après avoir fait de l’exercice ou qu’il doive s’asseoir pour se remettre de sa séance de basketball.»

Si l’on dépiste une anomalie liée à la mort subite par arythmie, il faut informer le personnel de l’école des mesures à prendre pour assurer la sécurité de l’enfant. La mère de Sam confie que les enseignants ont été formidables. Ils savent comment fonctionne le moniteur implanté et de quelles activités Sam doit s’abstenir (les sports de contact). Ils s’assurent que Sam participe à tous les autres aspects de la vie scolaire.

«Ce qui nous inquiète, ce sont les enfants qui n’ont pas encore été diagnostiqués, souligne Mme Husband. Pour ceux qui sont traités, le risque est essentiellement le même que celui des autres enfants.»

Sam perdait connaissance, et son mal n’est plus un mystère. D’accord, il ne jouera jamais dans la LNH, mais il pourra quand même vivre sa vie.

Évaluation des risques
  • L’enfant s’est-il évanoui pendant qu’il faisait de l’exercice, après une émotion intense ou en réaction à un geste soudain?
  • S’est-il évanoui après avoir fait de l’exercice?
  • Semblait-il extrêmement fatigué après l’exercice (plus que les autres)?
  • Semblait-il très essoufflé pendant l’exercice?
  • A-t-on posé un diagnostic de maladie convulsive inexpliquée?
  • Un membre de la famille est-il décédé de façon inattendue et inexpliquée avant d’avoir 50 ans?
  • Un membre de la famille est-il décédé d’une maladie du cœur avant l’âge de 50 ans?
  • Un membre de la famille souffre-t-il de convulsions ou d’évanouissements inexpliqués?

Si vous avez répondu «oui» à l’une des questions précédentes, il faudrait faire examiner l’enfant.

[source : SADS Foundation]

Pour d’autres renseignements, visitez les sites www.cardioped.org, www.healthyontario.com et ww2.fmcoeur.ca.

Défibrillateurs externes automatiques

La défibrillation n’est qu’une des étapes du traitement. Il faut aussi obtenir des soins médicaux d’urgence, effectuer la réanimation cardio-respiratoire, administrer des médicaments et maintenir les fonctions vitales.

C’est pourtant l’étape la plus importante, qu’il faut entreprendre dès que possible.

Grâce à la miniaturisation et aux piles rechargeables, les défibrillateurs modernes sont légers et comportent des directives détaillées. Ils analysent la fréquence cardiaque et déterminent le moment propice à la procédure. Ces améliorations ont grandement réduit le temps de réaction et minimisé la formation nécessaire. Lors d’une étude de simulation d’arrêt cardiaque, le temps de réaction moyen était de 67 secondes quand l’intervention avait été effectuée par des secouristes formés et de 90 secondes lorsqu’elle était faite par des élèves de 6e année non formés. C’est donc dire que même les personnes non spécialisées peuvent utiliser efficacement les défibrillateurs.

Les défibrillateurs automatiques peuvent sauver des vies. À l’aéroport O'Hare de Chicago, on a fait installer des défibrillateurs à divers endroits. Des 19 premières utilisations, 11 ont été effectuées par des personnes n’ayant aucune formation médicale, et 9 des 11 victimes ont survécu à la crise. En Amérique du Nord, le taux de survie des personnes ayant subi une crise cardiaque et ne recevant pas de défibrillation en quelques minutes est de moins de 5 %. Le taux de survie à l’aéroport O'Hare a été de 88 %.

Un défibrillateur externe automatique coûte environ 2  000 $ et est efficace pendant 10 ans. On installe de plus en plus de défibrillateurs dans les lieux publics. La plupart des écoles ontariennes n’ont pas encore emboîté le pas.

Programme d’accès public aux défibrillateurs

(photo)De nombreux programmes encouragent le public à recevoir une formation en réanimation cardio-respiratoire (RCR) et à apprendre à utiliser les défibrillateurs automatiques.

Les sites www.cardiacsafecity.org et www.ottawa.ca donnent des détails sur les programmes offerts à Toronto et à Ottawa.