Courrier des lecteurs

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Accès, rapports et titres

L’Ontario au grand jour

Je ne suis pas d’accord avec Doug Saunders («Courrier des lecteurs», mars 2009), qui propose que les postes en enseignement soient comblés d’abord par des pédagogues formés en Ontario. Son point de vue va à l’encontre des valeurs canadiennes et du droit d’égalité d’accès à l’emploi en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.

«Acheter canadien» nuit aux Ontariens dans une économie mondialisée. Pensez-y : si les Américains n’achetaient que des voitures fabriquées aux États-Unis, plus de 80 % des emplois du secteur de l’automobile en Ontario disparaîtraient.

En outre, il est irresponsable de sous-entendre que seul l’argent des contribuables canadiens paie le salaire des enseignants. Plus de 90 % de mes élèves sont des enfants de contribuables immigrants, comme le sont mes deux enfants. Sans les enfants d’immigrants, beaucoup de mes collègues seraient sans emploi. De plus, comme enseignant formé en Inde, je n’ai pas utilisé l’argent des contribuables canadiens pour financer mes études.

Les sondages de l’Ordre au cours des dernières années ont démontré que le taux de réussite des enseignants formés à l’étranger en quête d’un emploi à temps plein est beaucoup moins élevé (près de 50 % de moins dans certains cas) que celui des enseignants formés au Canada. Qu’un enseignant ontarien suggère que les emplois soient réservés aux enseignants formés en Ontario – et qu’il diffuse son opinion dans Pour parler profession – est totalement injuste.

L’Ordre remplit son mandat de procurer un accès équitable à l’agrément de tous les pédagogues, tel que l’exige la constitution.

Sukhwinder Buall, EAO, est directeur adjoint à l’école publique Gracedale du Toronto District School Board.


Conflit de caractère

Je trouve plutôt ironique que Pour parler profession chante les louanges des programmes de formation du caractère dans nos écoles («Formation du caractère», décembre 2009), alors qu’un rapport de recherche de l’Université Queen’s, préparé conjointement avec l’Organisation mondiale de la santé, classe les élèves canadiens et ontariens parmi les pires au monde pour ce qui est des problèmes d’intimidation (Toronto Star, 19 novembre 2009). Le Canada est arrivé 36e sur 40 pays.

Ces deux rapports sont loin de concorder!

Bryan Smillie, EAO, est enseignant et conseiller semi-retraité, et travaille en pratique privée. Il a enseigné pour le York Region District School Board.


Titres professionnels

Beaucoup de mes amis travaillent dans le monde des affaires, mais n’écrivent pas leur titre professionnel chaque fois qu’ils communiquent avec d’autres. Je me demande qui, à l’Ordre, encourage l’utilisation du titre EAO?

Mon professionnalisme se démontre chaque jour quand j’enseigne : je dois me tenir au fait des plus récentes recherches et méthodes d’ensei­gnement, et agir avec intégrité, ce qui témoigne de mon vrai tempérament; l’apposition des lettres EAO à côté de mon nom n’a rien à y voir. Ma spécialisation de quatre ans en éducation physique (B.E.P.S.) figure sur ma signature de courrier électronique et prouve que je suis qualifiée pour enseigner dans mon domaine, ce que je montre aux enfants au quotidien!

Quand j’en ai parlé à mes amis qui sont avocats, ingénieurs et comptables, ils m’ont dit qu’ils ne mettent pas l’accent sur leur titre professionnel, mais bien sur leurs réalisations au travail et au sein de leur entreprise.

Ann Fenton, EAO, B.E.P.S., B. Éd., enseigne l’éducation physique au cycle primaire à l’école publique Montgomery Village d'Orangeville.