Cheryl Carr de Patricia Rozema
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Selon l’avis officiel, Cheryl Carr a remporté le prix du Premier ministre pour l’excellence dans l’enseignement en 2008, en partie pour avoir surmonté d’énormes obstacles en matière de financement et de sécurité. «Elle donne vie à la géographie, explique Stella Dasko, directrice du Dr. Norman Bethune Collegiate Institute à Agincourt. Elle fait entrer la collectivité dans sa classe et organise des sorties pour que ses élèves puissent la découvrir : les Scarborough Bluffs, le littoral du lac Iroquois, le centre-ville de Toronto et les parcs de la ville. Grâce à elle, la géographie devient une réalité.» Pour Mme Dasko, les sorties scolaires ne sont qu’un des éléments qui font de Mme Carr une enseignante exemplaire. «Pendant ses 30 années de carrière, elle a agi comme mentor auprès des enseignants et des élèves, et a eu une grande influence sur eux. Elle est un exemple à suivre pour l’école. Elle attire les enfants dans tous ses projets, en classe ou ailleurs. Son enthousiasme est contagieux.» Mme Dasko dit que Mme Carr a du doigté : elle réussit tout ce qu’elle entreprend. Son dernier cheval de bataille est la protection de l’environnement. Action environnementaleDepuis la création de la Bethune Environmental Action Team (BEAT), il y a six ans, Mme Carr et sa collègue, Judy Tutchener, ont changé les mentalités à l’école Bethune. Maintenant, tant le personnel de l’école que les élèves se soucient avant tout de comprendre, d’apprécier et de protéger l’environnement. Depuis sa création, la BEAT est passée de cinq membres à plus de 100. Pour une école de 1 300 élèves, c’est un groupe important qui fait toute la différence. Comme les pédagogues d’autres écoles, ceux de Bethune utilisent des tasses plutôt que des verres de styromousse. Ils compostent les déchets de la salle du personnel et la dernière personne à quitter la salle éteint les lumières et les ordinateurs. L’école a adopté d’autres pratiques moins répandues. Par exemple, le personnel enseignant imprime et photocopie des deux côtés de chaque feuille et évite même d’utiliser du papier. Comme l’école dépense environ 30 000 $ par an en papier et en photocopies, cette initiative a fait chuter les dépenses d’environ 26 $ à 23 $ par élève chaque année de 2006 à 2008. Karen Tenn, secrétaire chargée du budget, s’attend à une autre baisse cette année.
Vibhuti, Rebecca, Alice et Betty, membres du conseil de la BEAT, expliquent avec enthousiasme le travail de l’équipe, qui veut sensibiliser l’école et la collectivité aux enjeux environnementaux. L’équipe compte trois comités : réduction des déchets, esprit et ventes, et liaison avec les écoles élémentaires de la région. Elle participe aussi très activement au programme Éco-École du Toronto District School Board, conçu pour aider les écoles à économiser l’énergie et à réduire les déchets. Les écoles participantes obtiennent une note pour leurs efforts d’économie d’énergie et de réduction des déchets, et peuvent être classées en fonction des catégories or, argent ou bronze. Chaque année, Bethune vise l’or. En juin, les membres du conseil de la BEAT ont rencontré Maggie Ballentyne, d’Éco-École, qui procédait à la vérification annuelle pour s’assurer que l’école Bethune respectait les normes. Les élèves ont montré leur impressionnant portfolio à Mme Ballentyne :
L ’école Bethune a passé le test Éco-École haut la main. Non seulement elle mérite la catégorie «or», mais elle figure au sommet du classement du conseil scolaire. L’an dernier, un autobus d’élèves et d’enseignants de l’I.E. Weldon Secondary School du Trillium Lakelands District School Board à Lindsay a visité Bethune pour s’en inspirer. Et que dire du centre de recyclage! Près de l’entrée principale, l’école a aménagé un grand espace où l’on peut déposer des objets recyclables et réutilisables. On y trouve des canettes et du papier, évidemment, mais aussi des bouchons de liège (dont les guides se servent pour fabriquer des sous-verres), des attaches de sacs de plastique (que les élèves de l’élémentaire utilisent pour apprendre à compter), des timbres oblitérés et des cartes de souhaits (pour le bricolage des élèves de l’élémentaire), et des lunettes (qui sont remises à un organisme qui les envoie dans des pays défavorisés). Le centre de récupération des produits toxiques accepte piles, cartouches d’imprimantes, disques compacts et écrans d’ordinateurs.
Le résultat est impressionnant. On se rend compte que le personnel de l’école et tous les élèves, pas seulement ceux qui sont membres de la BEAT, prennent leur rôle au sérieux. Même la collectivité profite du centre. Et pourquoi pas? C’est le lieu tout trouvé pour déposer des articles qui peuvent nuire à l’environnement. Les élèves membres du conseil de la BEAT aiment et admirent Cheryl Carr pour sa modestie, son travail acharné, et tout ce qu’elle fait dans les coulisses. En dehors de la classeLes sorties scolaires sont une autre passion de Mme Carr. Tous les élèves de 9e année de l’école Bethune prennent part à une sortie d’une journée. Si l’on additionne tous les groupes de 9e année en géographie, cela représente deux jours complets où des élèves et des enseignantes et enseignants font une sortie chaque mois de mai. La tradition remonte à 1980. Élèves, enseignants et bénévoles visitent, entre autres, le quartier indien, Cabbagetown, le marché St. Lawrence, le secteur riverain de Toronto, les Scarborough Bluffs. Les élèves dessinent, prennent des notes et font des photos. Cependant, cela devient de plus en plus difficile, car les coupures budgétaires limitent le conseil scolaire qui ne peut plus offrir la possibilité d’engager des suppléants pour couvrir les absences qu’entraînent les sorties. Mais rien n’arrête Mme Carr. En remaniant les horaires et avec l’aide bénévole de l’ancien directeur de la section de géographie, Ken Stamp, les exigences sont respectées. Des bénévoles de la collectivité et d’anciens élèves servent d’accompagnateurs. Tous les élèves des groupes de 9e année en géographie participent; ils sont environ 350, ce qui donne 20 élèves par accompagnateur. Éprouve-t-elle des problèmes? «Les enfants n’ont pas l’occasion d’errer et de s’égarer, s’exclame l’enseignante. La journée est bien remplie. Les conducteurs d’autobus sont à l’heure et les élèves ont des travaux à faire pendant la sortie.» Kelson, Aroutin et Kai Wei, aujourd’hui en 10e année, étaient du lot en mai dernier. Ils ont tous aimé voir les endroits qu’ils avaient étudiés en classe. Il est évident qu’ils aimaient leur enseignante. «Mme Carr est toujours pleine d’énergie et d’enthousiasme. J’étais épuisé après avoir marché dans Toronto toute la journée, mais elle n’a jamais l’air fatiguée. Elle est formidable.» Le contact technologiqueMme Carr est d’avis qu’il est important d’entretenir de bonnes relations avec les parents et les tuteurs; c’est pourquoi elle leur demande de participer à la planification des sorties et leur envoie, par courriel, l’itinéraire, les travaux et les attentes relatives au comportement. Elle communique par téléphone et par courriel toute l’année, et elle en fait autant avec les enseignants de l’éducation de l’enfance en difficulté et d’anglais langue seconde, ainsi qu’avec le personnel de soutien. «Tout le monde participe, explique Mme Carr. Il faut travailler en équipe pour obtenir de meilleurs résultats.» Elle croit aussi à l’importance de l’apprentissage par l’expérience et utilise la technologie dans la mesure du possible. Comme les autres élèves de 9e année, ceux de Mme Carr apprennent les notions de latitude et de longitude dans les manuels, mais ils mettent aussi la théorie en pratique en utilisant un GPS.
Une fois qu’ils ont appris à se servir d’un GPS, ils peuvent jouer à géo-cache, un jeu d’aventure. Des trésors sont cachés de par le monde. Les élèves utilisent leur GPS pour trouver les trésors grâce aux coordonnées affichées dans l’internet, puis ils y ajoutent un objet caractéristique de leur école. «Ils adorent ce jeu. D’ailleurs, qui n’aime pas les chasses au trésor?, ajoute Mme Carr. Ils s’amusent, travaillent en équipe et approfondissent leurs connaissances en géographie.» À l’automne, tous les élèves des groupes de 9e année en géographie de Bethune participent au concours d’affiches sur les parcs nationaux. Ils créent une affiche sur l’intégrité écologique, qui représente un parc national canadien. L’affiche doit illustrer les caractéristiques et les processus naturels de l’écozone dans laquelle le parc est situé. Les élèves doivent appliquer visuellement et de façon originale les notions étudiées en classe. La passion de Mme Carr donne aux élèves de tous les niveaux le goût d’apprendre. «Mme Carr est gentille, dynamique, amusante et organisée, affirme Betty, élève de 12e année en géographie et membre du conseil de la BEAT. C’est un exemple à suivre pour ses élèves. Elle sait où elle s’en va et est très prévoyante. Bref, c’est une vraie petite maman.» Cindy Lim, ancienne élève de Bethune qui a obtenu son diplôme en 1986, vient de quitter une brillante carrière en marketing pour étudier à l’IEPO afin d’enseigner la géographie. «Je vais m’inspirer des méthodes d’enseignement de Mme Carr. Elle aime tellement son travail. Cela semble lui venir naturellement. Je vais devoir travailler fort pour être aussi à l’aise qu’elle, mais elle m’a donné le goût d’enseigner.» La philosophie d’enseignement de Cheryl Carr
Prix du premier ministreCes prix soulignent les réalisations des enseignantes et enseignants qui se sont démarqués dans l’un des domaines suivants :
Pour présenter une candidature ou en savoir plus, visitez le www.pma-ppm.gc.ca. RessourcesDaytrippersDaytrippers est une œuvre de bienfaisance qui permet aux élèves venant de milieux à plus faibles revenus ou d’écoles isolées de faire des sorties scolaires. L’année dernière, Daytrippers a permis à quelque 9 000 élèves de 74 écoles de visiter des musées, des galeries d’art et des zones de protection de la nature. Cet organisme sans but lucratif consacre la majorité de ses dons aux frais de transport pour les élèves de la 1re à la 8e année, qui sont les principaux bénéficiaires de ce service. Renseignements : www.daytrippers.org ou 416-830-9966 Sites web
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