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La profession, on l’adopte

Les nouvelles diplômées et nouveaux diplômés des programmes ontariens de formation à l’enseignement veulent enseigner. Parmi les quelques personnes qui ne sont plus membres de l’Ordre, certaines soulignent qu’elles n’ont pas vraiment quitté la profession.

de Frank McIntyre

  1. enseigne toujours à l’élémentaire ou au secondaire
  2. n’enseigne pas, mais retournera certainement ou probablement
  3. n’enseigne pas et ne retournera certainement ou probablement pas
  4. n’enseigne pas et incertitude face à un retour

En 2005, seulement 8 % des diplômés de 2001 n’étaient plus membres en règle de l’Ordre. Notre enquête sur la transition à l’enseignement (2001-2004) révèle un très faible taux de départ des nouveaux enseignants de la province. Les diplômés des années précédentes sont aussi peu nombreux à quitter nos rangs.

Cette année, on a téléphoné à des anciens membres qui avaient obtenu leur diplôme d’une faculté d’éducation de l’Ontario entre 2001 et 2004. Les raisons justifiant les départs de la profession de ces 8 % d’enseignantes et d’enseignants au cours de leurs quatre premières années de travail se sont avérées surprenantes. La majorité n’a pas réellement quitté la salle de classe pour toujours. Soit on continue d’enseigner, soit on prévoit le faire après avoir pris un congé.

Des 489 anciens membres interrogés par une maison de sondage au nom de l’Ordre, 45 % ont répondu qu’ils enseignaient au moment de l’enquête. Presque la moitié des personnes qui n’enseignaient pas ont déclaré durant le sondage qu’elles n’avaient pas ou probablement pas quitté l’enseignement définitivement.

La plupart des personnes qui n’enseignent plus ont acquis une certaine expérience avant de laisser échoir leur carte de compétence. Sur cinq d’entre elles, trois (62 %) ont enseigné après avoir obtenu leur autorisation. Une sur trois avait obtenu un poste régulier en enseignement et la moitié avait fait de la suppléance. Trois personnes sur cinq ayant enseigné l’ont fait pendant plus de deux ans (21 %) ou pendant un an ou deux (38 %).

Pourquoi part-on?

Divers facteurs contribuent à l’abandon de la profession. La plupart des personnes interrogées semblent motivées par divers facteurs : attrait d’un travail intéressant et de conditions salariales supérieures, stress ressenti à la tête d’une classe et perception que les enseignants sont sous-estimés et critiqués. Pour les personnes interrogées, la difficulté de trouver un poste permanent est également en tête de liste.

Partir pour mieux revenir

Des 268 personnes qui n’enseignent pas cette année, seulement une sur trois dit avoir quitté la profession de façon définitive (14,2 %) ou pense que ce départ sera probablement définitif (19 %). Près de la moitié considère n’avoir pas définitivement quitté l’enseignement (27 %) ou n’avoir probablement pas quitté pour de bon (19 %). Une personne sur cinq (19 %) est incertaine.

Ceux et celles qui veulent reprendre le métier croient qu’ils recommenceront à enseigner dans un an (25 %), d’ici un à trois ans (24 %), et dans plus de trois ans (26 %), tandis que 14 % ne sont pas certains de la date de leur retour en classe.

Les personnes quittant l’enseignement sont plus enclines à déclarer qu’elles ne sont pas faites pour cette profession que celles qui pensent y revenir. Elles accordent plus d’importance à leur intérêt pour d’autres métiers et à la compensation financière disponible. Les personnes qui retourneront en classe signalent plutôt qu’elles prennent un congé pour élever leurs enfants, pour des raisons personnelles ou familiales, ou pour des problèmes de santé. Elles sont moins portées à dire que les élèves représentent une difficulté.

Ailleurs qu’à l’élémentaire ou au secondaire

Ceux dont la carte de compétence est échue ont des intérêts variés. Un sur sept (16 %) enseigne ailleurs que dans les écoles financées par la province. Quinze pour cent travaillent maintenant dans un autre domaine lié aux services à la personne, dont le travail social ou le counseling. Environ une personne sur 10 (11 %) élève des enfants ou poursuit des études.

Le profil de ceux qui reviendront à l’enseignement est différent : une personne sur trois (34 %) élève des enfants, plus d’une sur quatre (27 %) enseigne ailleurs que dans les écoles publiques, une sur huit 10 % poursuit des études (10 %) ou fait face à des problèmes de santé (2 %). Seulement une personne sur quatre (26 %) travaille dans un domaine autre que l’enseignement.

Préparation et soutien

Vingt-cinq pour cent des personnes qui ont quitté la profession et 31 % de celles qui y reviendront brossent un tableau positif de leur programme de formation à l’enseignement ou indiquent qu’il n’y a rien à améliorer. Parmi les suggestions de changement les plus populaires dans les deux groupes, notons un stage plus long et davantage de formation sur la situation réelle en classe. Les recommandations visent surtout la gestion de classe, le programme d’études et la planification des leçons.

Lorsqu’on a posé des questions sur la satisfaction relative à la préparation des enseignants, leur expérience en classe et le soutien reçu, les réponses ont grandement varié dans les deux groupes.

Parmi les personnes qui disent avoir quitté l’enseignement pour toujours, le taux de satisfaction quant à la préparation et à l’expérience en classe a été faible. La plupart ont signalé que leur expérience avait été négative, donnant une évaluation insatisfaisante au mentorat, à la formation et au soutien professionnel général. Ces personnes se sont dites moins satisfaites en ce qui a trait à la formation reçue à l’école, aux attentes professionnelles et au soutien offert par l’administration scolaire et les collègues d’expérience.

Méthode

En novembre et décembre 2005, une entreprise de recherche par sondages a mené une enquête téléphonique auprès de personnes ayant obtenu leur diplôme en enseignement depuis 2001 et qui semblaient avoir quitté la profession. Au départ, on a téléphoné à 1 759 diplômés de 2001 à 2004 qui sont devenus membres de l’Ordre après leurs études et qui, en 2005, n’avaient pas renouvelé leur adhésion. Pour certains, le statut de membre n’était pas en règle depuis deux ans ou plus.

En général, les gens de cette catégorie ne sont pas aussi stables du point de vue de la carrière. Certains n’ont pas communiqué avec l’Ordre depuis quatre ans et, dans plusieurs cas, leur numéro de téléphone n’était plus en vigueur. Même après les mises à jour, on n’a toujours pas réussi à joindre 902 personnes. L’échantillon a donc été réduit à 857 participants. Il faut donc éviter de généraliser les résultats, car l’échantillon n’est pas nécessairement représentatif.

En tout, 489 personnes ont répondu au sondage si l’on tient compte de celles qui ont refusé de participer et que nous n’avons pas réussi à joindre après deux appels. Le taux de participation final était de 57 %. Comme l’objectif était de communiquer avec des anciens membres ayant quitté la profession, nous mettions un terme à l’enquête si le répondant nous disait qu’il enseignait dans une école élémentaire ou secondaire. Compte tenu du taux de réponse obtenu, nous jugeons que les résultats reflètent fidèlement l’opinion de la population échantillonnée, sous réserve d’une marge d’erreur de 4,5 points de pourcentage, soit un taux d’exactitude de 19 sur 20.

Les réponses obtenues semblent similaires à celles de toutes les personnes ayant obtenu leur diplôme au cours de ces années. Six pour cent des répondants avaient obtenu leur diplôme d’un programme offert en français. Les diplômés du programme aux cycles intermédiaire et supérieur représentaient 42 % du groupe; ceux des cycles moyen et intermédiaire, 17 %; ceux des cycles primaire et moyen, 37 %; et ceux ayant obtenu leur diplôme d’enseignement des études technologiques, 4 %.

Comparativement aux membres en règle de l’Ordre, un nombre assez élevé de personnes interrogées vivent ailleurs qu’en Ontario (22 %) et sont des hommes (31,7 %).

L’étude sur la transition à l’enseignement est un projet financé par le ministère de l’Éducation de l’Ontario.


Raisons pour avoir quitté l’enseignement

  médiane moyenne
autre emploi plus intéressant 4 3,50
conditions de travail trop stressantes 4 3,40
profession sous-évaluée et critiquée 3 3,34
échec à trouver un poste régulier 3 3,29
salaire plus élevé dans un autre domaine 3 3,29
échec à trouver un poste dans la localité voulue 3 3,23
échec à trouver le poste voulu 3 3,18
empiète trop sur la vie privée 3 3,09
profession ne me convient pas 3 2,88
enseigne hors de l’élémentaire ou du secondaire 2 2,75
élève mes enfants au domicile  1 2,52
difficulté à transiger avec les élèves 2 2,50
non préparé à la tâche 2 2,44
autres raisons personnelles, familiales ou problèmes de santé 1 2,22

1 = grande insatisfaction ou peu d’appui, 5 = grande satisfaction ou bon appui


Autres types d’activités

  ayant quitté étant retourné
  % %
enseignement à la petite enfance, au postsecondaire, aux adultes ou autre milieu non scolaire 16 27
autres services à la personne 15 4
autres activités 58 22
congé de maternité ou élève les enfants au domicile 5 34
problèmes de santé 0 2
études 6 10

Raisons très différentes pour avoir quitté l’enseignement

  ayant quitté étant retourné
  médiane moyenne médiane moyenne
autre emploi plus intéressant 4 3,80 3 3,08
profession ne me convient pas 4 3,62 2 2,26
salaire plus élevé dans un autre domaine 4 3,36 3 3,18
difficulté à transiger avec les élèves 2 2,73 2 2,27
autres raisons personnelles, familiales ou problèmes de santé 1 2,08 1 2,32
élève mes enfants au domicile 1 2,03 3 3,03

1 = grande insatisfaction ou peu d’appui, 5 = grande satisfaction ou bon appui


Satisfaction ou appui

  ayant quitté étant retourné
  médiane moyenne médiane moyenne
expérience en enseignement 2 2,54 4 3,62  2 2,54 4 3,62
formation à l’enseignement 3 3,37 4 3,64  3 3,37 4 3,64
préparation à la tâche d’enseignement 3 3,49 4 3,81  3 3,49 4 3,81
appui professionnel en cours d’emploi 2 2,59 4 3,76  2 2,59 4 3,76
information sur les attentes de l’école et diffusion 3 2,85 4 3,76  3 2,85 4 3,76
mentorat ou formation 2,5 2,89 4 3,83  2,5 2,89 4 3,83
ressources pédagogiques offertes 3 2,93 3 3,28  3 2,93 3 3,28
activités de perfectionnement du conseil scolaire 3,5 4,04 3 4,06  3,5 4,04 3 4,06
appui de la direction 3 2,94 4 3,82  3 2,94 4 3,82
appui des autres enseignants en général 3 3,20 4 3,91  3 3,20 4 3,91

1 = grande insatisfaction ou peu d’appui, 5 = grande satisfaction ou bon appui

Qui sont les enseignants non membres?

Le sondage s’adressait à des personnes qui n’enseignaient pas pour le moment dans les écoles élémentaires ou secondaires de la province. Parmi les 45 % des personnes ayant répondu qu’elles enseignaient, nous avons inclus celles qui travaillaient pour des écoles non financées par la province, ailleurs qu’en Ontario, dans des écoles publiques ontariennes mais en fonction de dispositions d’urgence ou d’ententes qui ne correspondent pas aux exigences réglementaires.