de Rochelle Pomerance
«Pour être un champion franco, il faut avoir les mêmes qualités ou les mêmes valeurs que les athlètes olympiques. Une de ces valeurs, c’est la persévérance. Alors, il ne faut pas arrêter, il faut toujours persévérer.» Voilà le message que Carole Girard, EAO, a livré à chaque classe de l’école catholique St-Dominique, à Timmins, au début de l’année scolaire.
Pour inspirer de la confiance à ses élèves, une fierté de leur capacité à parler français et de leur culture francophone, Mme Girard aime utiliser des métaphores. «Notre école, c’est comme un gymnase pour l’athlète. C’est ici qu’on te donne la chance de pratiquer, de parler ta langue. Ici, c’est une zone francophone, et on y parle français.»
Mme Girard enseigne de nombreuses matières, dont l’art, et fait de l’animation culturelle, dans cette école élémentaire qui fait partie du Conseil scolaire catholique de district des Grandes-Rivières (CSCDGR). Nombre de ses élèves viennent d’un foyer où l’anglais est la langue d’usage. Ce n’est pas facile pour eux de parler français à l’école. Mme Girard insiste sur l’importance d’avoir une approche conciliante pour les encourager. «On ne fait plus ce qu’on faisait auparavant, quand on les disciplinait parce qu’ils parlaient anglais. On veut que ça soit durable, on compare ça au jeu de Jenga», dit-elle en faisant référence à un jeu composé de petits blocs de bois servant à construire des tours. «Quand l’enfant est en train de construire son identité, on bâtit le Jenga; au lieu de les chicaner ou de leur faire un sermon, on les amène à se questionner.»
Auparavant, les collectivités et les écoles organisaient des activités visant à favoriser un sentiment de fierté envers l’héritage francophone, relate Mme Girard. «Avant, on disait : “Oh, c’est la fête du drapeau francophone, soyez fiers, soyez fiers!” Mais comment peux-tu enseigner la fierté? Il faut la vivre! Maintenant, on vit ces activités culturelles, on s’installe, on parle, on échange. On cherche à trouver un sens pour que ça soit durable et pour que les élèves voient vraiment l’importance de la francophonie.»
Permettre aux enfants de parler d’eux-mêmes spontanément est essentiel à la construction de leur identité, selon Nathalie Marchand, EAO, conseillère pédagogique au CSCDGR. Elle donne des exemples de thèmes à explorer avec les élèves : «D’où je viens, pourquoi je suis inscrit dans une école française, le plus heureux moment de ma vie, mes racines, ce qui me motive, ce qui m’intéresse. Il faut saisir les occasions pour que les élèves parlent d’eux-mêmes.»
Le conseil scolaire de Mme Marchand a adopté le modèle opérationnel de la pédagogie culturelle, un programme conçu conformément à la politique d’aménagement linguistique, que le ministère de l’Éducation de l’Ontario finance depuis 2004 dans les écoles élémentaires (lire notre article à ce sujet dans le numéro de juin 2009). La deuxième phase du programme, qui prévoit la mise en œuvre dans les écoles secondaires de la province, a commencé en 2009 par la formation de groupes de consultation, l’élaboration de matériel et la prestation d’ateliers de formation qui ont débuté en 2010 et qui se poursuivront au cours des trois prochaines années. Ces activités sont le fruit d’un partenariat entre l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), l’Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes (ADFO) et la télévision francophone de l’Ontario (TFO).
Mais comment peux-tu enseigner la fierté? Il faut la vivre!
Au CSCDGR, la pédagogie culturelle comprend des formations particulières pour les membres du personnel enseignant, les animateurs culturels, les animateurs de pastorale (puisque ce conseil scolaire catholique a pour mandat de promouvoir l’héritage religieux, tout comme le patrimoine linguistique et culturel), les directions d’école, les parents et, bientôt, les conseillères et conseillers pédagogiques. Le directeur de la politique d’aménagement linguistique du CSCDGR, Richard Loiselle, EAO, insiste : «On ne demande pas au personnel scolaire d’en faire plus, mais de faire les choses différemment.»
Un bon exemple est le projet «Ça roule de plaisir», qui provient de Windsor et que le conseil scolaire a mis en œuvre. Des élèves du secondaire accompagnent des élèves de l’élémentaire dans l’autobus scolaire et animent des activités pour les faire chanter, raconter des histoires et parler en français. Cela permet aux élèves plus âgés d’effectuer les 40 heures de bénévolat prescrites et de développer leurs compétences en leadership. Les interactions à bord de l’autobus permettent aux plus jeunes de se préparer à leur journée d’école, mais aussi d’observer des élèves plus âgés et de s’en inspirer.
Survival French for Parents est un autre projet dont le double objectif consiste à offrir des ateliers d’apprentissage du français aux parents non francophones et à leur permettre d’apprendre tout en s’amusant, sans se sentir intimidés, afin de maîtriser suffisamment le français pour suivre ce que leurs enfants font à l’école. «Je me sers des élèves du secondaire pour faire de l’animation avec les parents. C’est beaucoup moins intimidant de recevoir une formation et de faire du développement avec des élèves qu’avec du personnel enseignant, explique Nathalie Marchand. L’année dernière, un des étudiants a dit : “Si je réussis à encourager un parent à apprendre du vocabulaire puis à s’intéresser à ce que son enfant fait à l’école, c’est l’élève qui en sort gagnant.” C’est intéressant justement parce que c’est l’élève lui-même qui prend ses responsabilités, qui s’affiche comme francophone et qui se rend compte de son rôle dans la société.»
En mars 2009, le Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ) a publié les résultats de son évaluation de la pédagogie culturelle. Très favorables, ils soulignaient en particulier l’importance de former les directions des écoles secondaires et d’accroître l’utilisation de la technologie. Plus de 84 pour cent des pédagogues interrogés ont affirmé que les principes de la pédagogie culturelle sont faciles à appliquer, et 96 pour cent des enseignants et des élèves ayant bénéficié d’une formation sur la pédagogie culturelle ont affirmé l’avoir mise en pratique dans leur classe. Une majorité écrasante, soit 95 pour cent des répondants, juge que tous les membres du personnel enseignant et toutes les directions d’école devraient suivre une telle formation. Le CLÉ a notamment conclu que plus de 950 membres du personnel enseignant et environ 50 directions d’école ayant suivi la formation ont les compétences nécessaires pour travailler en contexte minoritaire. Cependant, le CLÉ a conclu qu’ils ne reçoivent pas nécessairement la formation additionnelle dont ils auraient besoin.
Carole Girard, EAO, et Nathalie Cléroux, EAO, collaborent pour monter des activités qui encouragent le sentiment de fierté franco-ontarienne chez leurs élèves.
«L’identité à plusieurs facettes». Voilà une expression que privilégie Claire Thibideau, EAO. Elle dirige les programmesde construction identitaire au Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS), qui accueille des élèves d’origines diverses dans un rayon de 200 km autour de Toronto. Son travail est d’encourager le développement spirituel autant que la fierté pour sa langue et sa culture.
Soixante-sept pour cent des enfants du sud de l’Ontario proviennent d’un foyer exogame, ce qui signifie que l’un des parents est francophone tandis que l’autre a une culture différente et parle une autre langue (l’anglais dans la plupart des cas). Pour Claire Thibideau, le défi est d’inclure tout le monde, tout en reconnaissant la diversité.
«On préfère se rassembler autour de ce qui nous unit : la langue française. On fait un genre de mariage tout en s’assurant que l’élève est au courant de notre histoire franco-ontarienne. On est très inclusif; on permet à l’élève de s’exprimer sur ses racines, sa tradition et sa fierté, mais en français.»
Cela peut se traduire par des projets pour explorer les 400 ans d’histoire franco-ontarienne à l’école élémentaire, des groupes de développement du leadership pour les élèves du secondaire, le développement d’un sentiment d’appartenance et la sensibilisation au «fait français», et la présentation de concerts donnés par des artistes de divers horizons. «C’est pour s’assurer que les enfants des nouveaux arrivants au Canada sont bien intégrés dans les écoles et inversement, pour s’assurer que nos enfants contribuent à l’accueil de ces nouveaux arrivants, pour permettre aux élèves de vivre des expériences positives en lien avec la communauté multiculturelle», dit Mme Thibideau.
Elle fait l’éloge d’un nouveau document publié par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, Une approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario (2009). «C’est un excellent ouvrage qui nous donne des pistes justement pour intégrer les éléments de diversité dans nos écoles et dans nos classes. On parle d’une approche transculturelle qui est vraiment une intégration signifiante pour l’enfant, pour veiller à ce que l’élève sente qu’il fait partie de notre francophonie ontarienne.»
Faire ressortir chez les jeunes le fait qu’on est tous différents ne veut pas dire qu’on n’a pas un point commun.
Pour le chef des Services éducatifs du Conseil scolaire public de district du Nord-Est de l’Ontario (CSDNE), Simon Fecteau, EAO, la diversité a une autre signification. Ce conseil scolaire englobe la vaste région qui s’étend de North Bay à Kapuskasing, soit sept heures de route d’un bout à l’autre du conseil scolaire. On y trouve des différences dans la taille, la réalité socio-économique, la religion, la politique et l’ambiance des communautés. «Faire ressortir chez les jeunes le fait qu’on est tous différents ne veut pas dire qu’on n’a pas un point commun; le nôtre, c’est d’avoir choisi le système d’éducation public de langue française.»
Avec l’auteur-interprète Jean-Guy «Chuck» Labelle, M. Fecteau travaille à un projet qui encourage les jeunes à écrire des chansons pour exprimer ce que faire partie du système public de langue française signifie pour eux. «C’est un système qui a seulement onze ans, et les gens se cherchent encore. Il est temps que l’on réfléchisse : on est qui, on fait quoi? On veut amener nos élèves à la même réflexion, à développer ce sentiment d’appartenance.»
La vision de M. Fecteau sur l’identité et la culture francophones du Nord-Est de l’Ontario est intéressante. «Quand on parle de ragoût de boulettes ou de choses comme ça, cet aspect-là n’est plus une réalité pour une majorité de nos élèves. Il y a de nouvelles cultures qui sont en train d’émerger. Il faut comprendre que c’est une nouvelle culture faite de deux cultures, de deux langues, qui se combinent. C’est tellement important de respecter ça.»
La construction identitaire ne concerne pas seulement la langue, la culture ou la religion. Selon Marc Lauzon, EAO, directeur de la construction identitaire et des communications au Conseil scolaire catholique du Nouvel-Ontario (CSCNO), c’est plutôt une approche que l’on adopte, une ambiance que l’on crée en classe ainsi que les interactions, qui permettent de transmettre certaines valeurs. Il donne l’exemple d’un cours d’éducation à la citoyenneté au secondaire pendant lequel l’enseignant présente un article sur un événement qui s’est produit dans la communauté franco-ontarienne et qui peut toucher à la politique ou soulever une controverse. «C’est clair qu’en apportant ce genre de texte, il amène l’élève à une autre réflexion, au lieu de simplement lire un texte générique tiré d’un manuel. Il l’amène à réfléchir davantage sur la position qu’il va prendre, en tant qu’élève. C’est grâce à cette réflexion et à la discussion qui suit que se construit l’identité», explique M. Lauzon, ajoutant qu’auparavant, ce genre de conversation n’avait tout simplement pas lieu en classe. De nos jours, les écoles essaient de rompre avec le modèle traditionnel selon lequel les animateurs culturels assument ce rôle tandis que les enseignants ne considèrent pas que cela fait partie de leur rôle. «Nous, c’est l’opposé. On dit que c’est le rôle de chaque enseignante et de chaque enseignant, et que l’animateur culturel vient parachever le travail qui se fait en salle de classe.»
L’auteur-interprète Jean-Guy «Chuck» Labelle (au centre) et Joël Ducharme, animateur culturel à l’école secondaire publique Renaissance de Timmins, travaillent à un projet qui encourage les jeunes à écrire des chansons pour exprimer ce que faire partie du système public de langue française signifie pour eux.
«La construction identitaire ne se contente pas de permettre à l’enfant de comprendre sa langue et sa culture, affirme Carole Deslandes, EAO. Ça m’aide beaucoup au chapitre de la connaissance de soi et du processus de vie, de la responsabilisation de l’élève, de la gestion de la classe et de la création d’un bon climat. Si les pédagogues pouvaient comprendre ça, tout le monde voudrait le faire!» Selon elle, le site web sur la pédagogie culturelle, avec ses sept fondements et sa grande variété d’exercices et d’activités, est une ressource précieuse dans sa classe de 3e et 4e année à l’école Saint-Thomas, à Warren, une petite école du CSCNO qui ne compte qu’une centaine d’élèves.
Mme Deslandes raconte qu’un groupe de filles de sa classe se chamaillaient constamment. Elle a discuté avec elles des valeurs, du respect, du ton de la voix, du fait de prendre ses responsabilités face à ses propres actions et de l’importance d’apprendre à se connaître. Au cours du premier trimestre, elle a donné l’exemple, par sa conduite, de certains comportements tandis qu’au deuxième trimestre, elle leur a dit de pratiquer ce qu’elle avait montré pendant qu’elle les observait. Dès le troisième trimestre, lorsqu’elles avaient un conflit, ces filles allaient se parler dans le couloir, utilisant un vocabulaire précis : «Je n’ai pas aimé ça. Je me suis sentie de telle façon. La prochaine fois, j’aimerais que...». Elles étaient en mesure de résoudre le problème elles-mêmes. Maintenant, dit Mme Deslandes, elles ne se chicanent presque plus. «Mais ça demande d’investir du temps!»
Mme Deslandes insiste sur l’importance d’utiliser la construction identitaire pour que les enfants se connaissent mieux, avant de développer leur identité culturelle et linguistique. «La construction identitaire les rend plus forts devant les situations d’intimidation. Ça les démolit moins une fois qu’ils se connaissent bien. Je commence par là avant de passer à l’autre niveau, la francophonie. Une fois qu’ils se sentent forts et se connaissent mieux, ils seront plus capables de s’affirmer en tant que francophones.»
La construction identitaire ne se contente pas de permettre à l’enfant de comprendre sa langue et sa culture.
Le défi est très différent au secondaire. À ce palier, les élèves disent qu’ils fréquentent une école de langue française parce que ça rend leur curriculum vitæ plus attrayant, que cela les aidera à obtenir un emploi ou que c’est la volonté de leurs parents. Kim Cloutier, EAO, qui enseigne à des élèves de 11e et 12e année à l’école Thériault, à Timmins, dans le Conseil scolaire catholique de district des Grandes-Rivières, décrit ses objectifs à l’égard de ses élèves : «Qu’ils apprennent à aimer parler français, vivre en français. Pour qu’ils deviennent des francophones de conviction et non de circonstance, qu’ils soient convaincus que c’est important d’assurer la survie de la francophonie.» C’est un vrai défi dans le Nord, dit-elle, car l’accès aux médias de langue française est limité. «On est entouré de médias – la musique, les films, les magazines – qui ne sont pas en français. C’est difficile pour eux d’aimer la musique française parce qu’ils ne la connaissent pas. C’est difficile de relever un défi, mais c’est pourquoi je leur parle toujours de leadership. “Un leader, ce n’est pas quand c’est facile, c’est quand c’est difficile. Pour vraiment démontrer ton leadership, tu vas continuer à persévérer même dans les temps difficiles, tu vas foncer et jouer ton rôle.”»
Pour Mme Cloutier, les activités culturelles sont une bonne façon d’établir un lien entre les élèves et leur langue et culture. L’an dernier, elle a participé à la mise en scène d’une version plus modeste de L’écho d’un peuple, ce mégaspectacle qui retrace les 400 ans de présence française en Amérique. Pas moins de 250 élèves du secondaire y ont participé, à titre de comédiens, de chanteurs, de danseurs et de jongleurs.
Mais elle sait que les résultats et les récompenses ressortent parfois des années plus tard. Comme preuve à l’appui, elle donne l’exemple d’une ancienne élève qui, dit-elle, était loin d’être une élève modèle. Celle-ci est revenue à l’école bien plus tard, pour expliquer que, grâce à l’éducation qu’elle avait reçue dans le système scolaire de langue française, elle a voulu éduquer ses enfants en français et leur a même donné des noms français, dont le nom d’un de ses enseignants de l’école secondaire Thériault.
Claire Thibideau, EAO, dirige les programmes de construction identitaire au CSDCCS. Pour elle, le défi est d’inclure tout le monde, tout en reconnaissant la diversité.
«Lors du carnaval d’hiver de notre ville, il est habituel de servir le traditionnel souper de fèves au lard. Nous sommes trois élèves de l’école secondaire de langue française, membres du comité d’organisation des festivités, intéressés à revitaliser cette activité qui diminue en popularité d’année en année. Nous avons donc décidé d’offrir à la population un menu élaboré de plats traditionnels de fèves et de haricots en provenance des pays d’origine des membres francophones de la communauté. Nous avons demandé aux gens de préparer les divers plats selon leur tradition. Ainsi, les participantes et participants ont eu la chance de déguster, entre autres, un tajine de haricots du Maghreb, un foul moudammas du Liban, un cassoulet de France, un samsas aux haricots du Burkina Faso et, comme pièce de résistance, évidemment, les fameuses fèves au lard du Canada français. Grâce à cette expérience gastronomique qui a connu un franc succès, un chef de la région a créé une recette spéciale de fèves en y intégrant les meilleurs éléments des différents plats présentés au souper du carnaval. Il lui a donné le nom de notre ville. Le traditionnel souper de fèves au lard du carnaval d’hiver ne sera plus jamais le même.»
Julie (16 ans), Yasmine et Joël (17 ans), élèves d’une école de langue française
- Extrait d’une Approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario, document publié par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2009.
Capitaine Franco
En tournée à l’école Lorrain à Bonfield
Quand il s’agit de faire la promotion de l’identité francophone, le capitaine Franco a une approche unique : il pédale sur son monocycle («Perdre une langue, c’est comme perdre une roue sur sa bicyclette!»), jongle, joue de l’harmonica et distribue des bracelets en caoutchouc vert et blanc sur lesquels est écrit le slogan «Vu, entendu!».
Retraité depuis peu, Denis Pigeon, alias le capitaine Franco, a remarqué, alors qu’il était enseignant à l’école secondaire catholique Garneau, à Orléans, que les élèves parlaient anglais dans les couloirs. En 2006, il a créé la Campagne de l’engagement à la francité, invitant les élèves à acheter et à porter son bracelet franco-ontarien et, en collaboration avec les parents, à lire et à signer un contrat stipulant leur souhait qu’on s’adresse à eux en français. «Le port du bracelet est un engagement qui dit aux autres que j’aime qu’on s’adresse à moi en français. Il faut arrêter de se parler en anglais entre francophones!»
Il utilise parfois des images saisissantes, par exemple lorsqu’il trace un parallèle avec la grippe A(H1N1) : «Les répercussions sont indéniables. Je crois avoir immunisé des milliers de jeunes contre la ‘‘grippe ASSImilation’’». En tant que capitaine Franco, vêtu des couleurs du drapeau franco-ontarien, le vert et le blanc, il a l’intention de transmettre son message dans les quelque 400 écoles de langue française de la province. Jusqu’à maintenant, 146 écoles participent à sa campagne et il a vendu 40 000 bracelets (pour chaque bracelet vendu, au prix de trois dollars, deux dollars sont remis aux programmes culturels de l’école qui soutiennent la langue française). Mais le capitaine voit encore plus grand : il veut vendre 500 000 bracelets à des francophones partout dans la province.
Parmi les personnalités qui ont signé le gilet du capitaine Franco, notons le chanteur Michel Bénac (Pour parler profession, déc. 2009), Madeleine Meilleur, députée de la circonscription d’Ottawa-Vanier, et Jean-Guy «Chuck» Labelle.
Deux élèves de l’école catholique St-Dominique montrent fièrement le fruit de leur travail.