de Stuart Foxman
Jonathan Bolduc, professeur adjoint à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, est l’un des auteurs de la monographie La musique au cœur des pratiques en littératie.
Comment les enseignantes et les enseignants peuvent-ils connaître les dernières tendances en matière d’enseignement et d’apprentissage? Une série de monographies en langage clair aide les pédagogues à mettre les recherches en pratique.
Les Anciens enseignants titulaires Kingsley Hurlington, EAO, et Alex Lawson reconnaissent l’importance de placer la recherche en éducation à l’avant-plan. Ils savent également que les articles publiés dans les revues évaluées par des pairs sont essentiels, mais pas forcément accessibles.
Les auteurs disent cela sans affront. En effet, M. Hurlington est associé de recherche à la School of Education and Professional Learning de l’Université Trent, mais il a d’abord enseigné à l’école secondaire, et il est perplexe quand il décrit le «langage secret des chercheurs». Pour sa part, Mme Lawson, professeure adjointe en enseignement des mathématiques à l’Université Lakehead, affirme que la recherche doit être «retirée des tablettes poussiéreuses pour être utilisée».
C’est l’objectif d’une série de sommaires de recherche rédigée par le Secrétariat de la littératie et de la numératie du ministère de l’Éducation en partenariat avec l’Association des doyennes et doyens de l’éducation de l’Ontario. La série Faire la différence… De la recherche à la pratique créée en 2007 comprend plus de 24 monographies rédigées par des universitaires ontariens, dont Kingsley Hurlington et Alex Lawson, spécialistes en éducation.
Chaque article de quatre pages est évalué par des pairs et doit comprendre un certain nombre de mots, une structure simple et un nombre limité de citations. Ils abordent en langage clair des questions liées à l’éducation des élèves du jardin d’enfants à la 8e année, en mettant l’accent sur l’apprentissage de la littératie ou de la numératie. De plus, ils contiennent des recommandations pour la mise en pratique en classe.
«Nous essayons de pousser la réflexion au-delà des évidences et de faire la promotion de discussions sur des sujets qui n’ont peut-être pas effleuré l’esprit des enseignants, explique Deborah Berrill, EAO, directrice fondatrice de la School of Education and Professional Learning de l’Université Trent et éditrice de la série.
Patricia Manson, EAO, agente de la haute direction au Secrétariat de la littératie et de la numératie, ajoute : «Les enseignantes et enseignants apprennent toute la vie durant et recherchent continuellement des façons d’aider les élèves dans leur apprentissage. Faire la différence… De la recherche à la pratique est une ressource qui peut leur donner de l’information».
Les monographies sont envoyées deux fois par année dans toutes les écoles de l’Ontario et les facultés d’éducation, et à la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. Elles sont également disponibles en ligne dans le site web du ministère de l’Éducation de l’Ontario.
Les chercheurs élargissent ainsi leur lectorat qui, à son tour, obtient des renseignements pratiques pour guider son enseignement, explique Jane Gaskell, doyenne de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto (IEPO/UT), qui a joué un rôle catalyseur dans la création de la série.
Comment mesure-t-on le succès de la série?
«Les enseignants sérieux se questionnent sur leur propre pratique d’enseignement», avance Mme Berrill.
Cinq questions ont servi de fondement à cinq monographies :
- Comment les enseignantes et enseignants peuvent-ils aider les élèves à acquérir davantage de connaissances en mathématiques?
- Comment les activités musicales peuvent-elles améliorer l’apprentissage de la littératie chez les jeunes enfants?
- Quels garçons sont sous-performants et ont besoin de soutien?
- Comment les écoles peuvent-elles favoriser la réussite scolaire des élèves autochtones?
- Comment pouvons-nous favoriser la résilience?
Certaines monographies s’intéressent directement à la littératie et à la numératie, tandis que d’autres adoptent une perspective plus large, s’intéressant aux besoins de groupes particuliers et au soutien des élèves pour les aider à faire face aux défis et à les surmonter.
L’apprentissage des conclusions de chaque ouvrage illustre bien de quelle manière la série met la recherche en pratique.
Les règles mathématiques font-elles le poids?
En mathématiques, il n’y a qu’une seule bonne réponse, mais plus d’une manière d’y parvenir, fait valoir Mme Lawson, auteure d’une monographie intitulée L’apprentissage des mathématiques ou l’application de règles : l’efficacité des méthodes générées par les élèves.
De plus en plus de données semblent démontrer que les élèves apprennent à appliquer des règles plutôt qu’à bien comprendre les mathématiques. Chose tout aussi préoccupante, les difficultés des élèves dans cette matière sont souvent dues aux méthodes traditionnelles d’enseignement.
Les enseignantes et enseignants apprennent toute la vie durant.
Lorsque les élèves apprennent à faire les additions et les soustractions à deux chiffres, ils font souvent des erreurs en essayant de suivre les règles (p. ex., les emprunts et les retenues) sans vraiment les comprendre. Cela donne des équations avec des erreurs, comme 28 + 29 = 471. Dans ce cas, l’élève a additionné 2 et 2 pour obtenir 4, puis 8 et 9 pour obtenir 17, mais a écrit 71.
Après beaucoup de pratique, la plupart des enfants (mais pas tous) utilisent les méthodes traditionnelles avec un certain niveau de compétence, mais cela leur en coûte, estime Mme Lawson. «Les enfants ne comprennent plus les mathématiques et font simplement ce que l’enseignant leur dit de faire.»
L’étude propose des méthodes plus efficaces :
-
Présenter les concepts tels que la division en utilisant un problème issu d’un contexte familier au lieu de se baser sur une série d’étapes à franchir.
-
Laisser les élèves trouver la solution au problème en utilisant la méthode qui leur semble la plus sensée. Voici un exemple simple : 42 petits gâteaux doivent être séparés également dans 7 contenants. Combien y aura-t-il de petits gâteaux par contenant? Les enfants peuvent alors élaborer plusieurs stratégies pour trouver la solution : modéliser le problème en dessinant les gâteaux et les contenants, puis en distribuant les gâteaux; compter des groupes de 7 gâteaux pour arriver au total de 42; compter par groupes en s’aidant avec les doigts; ou faire une série d’additions. Par la suite, certains utiliseront des faits connus pour trouver la solution : sachant que 5 x 7 = 35, ils concluront qu’un 7 de plus leur donnera la bonne réponse. Plus tard, la plupart des enfants trouveront la solution à l’aide d’une division (42 ÷ 7 = 6).
-
Mettre des élèves de même niveau en mathématiques en groupes de deux pour encourager leur pleine participation.
-
Présenter une discussion sur les mathématiques pour encourager les élèves à réfléchir à quelques stratégies. Par exemple, les élèves pourraient réfléchir au fait qu’il est possible de trouver la même réponse à une question en employant soit la multiplication, soit la division.
«Les enfants discutent et avancent des arguments jusqu’à ce qu’ils parviennent à la vérité mathématique», affirme Mme Lawson. De plus, les élèves qui sont encouragés à expérimenter pour trouver leurs propres solutions ont moins tendance à faire des erreurs que les élèves qui apprennent les mathématiques de manière traditionnelle. Ils développent également une compréhension plus approfondie du sujet, remarque-t-elle. «Un plus grand nombre d’enfants comprennent véritablement et même aiment les mathématiques.»

Des enseignantes et enseignants du préscolaire au jardin d’enfants trouvent que la musique favorise l’acquisition de stratégies pour l’apprentissage de la langue écrite.
Notes d’apprentissage
Compréhension et plaisir : lorsque l’on joue ces deux notes en même temps, elles peuvent ouvrir la porte à la réussite, et ce, dans n’importe quel domaine. C’est certainement le cas en ce qui concerne la littératie chez les jeunes enfants.
La monographie La musique au cœur des pratiques en littératie révèle que, à partir du préscolaire, les enfants possèdent des connaissances musicales. De nouvelles données démontrent que les activités musicales peuvent encourager les jeunes enfants à se concentrer sur la structure sonore du langage. Cela les aide à mieux écouter et développe leurs facultés cognitives et aptitudes linguistiques, favorisant au passage l’acquisition de stratégies pour l’apprentissage de la langue écrite.
Jonathan Bolduc, professeur adjoint à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, a réalisé cette étude avec sa collègue Carole Fleuret. Selon lui, les programmes préscolaires et élémentaires combinant des activités musicales et des activités de littératie permettent d’améliorer les résultats des élèves en lecture et en écriture.
L’une des méthodes d’enseignement suggérées fait usage du chant : créer un répertoire d’airs familiers avec des paroles liées aux thèmes abordés en classe. Le chant aide les enfants à développer leur sens de la mélodie et du rythme, et a un effet direct sur leur capacité à reconnaître des rythmes et les syllabes à accentuer.
Lors d’une autre activité, on leur dit de «jouer» un mot sur un instrument à percussion, en insistant sur les syllabes accentuées, puis on choisit un autre mot ayant le même nombre de syllabes et on demande à un élève de le jouer. Puis, il faut associer la séquence rythmique avec la séquence syllabique (p. ex., «TA-ble» ou «CHAI-se»).
Pour ajouter une dimension mélodique à l’exercice, choisissez un mot à trois syllabes, comme «py-ja-ma», auquel vous associez une mélodie de trois notes. Chantez le mot et demandez à l’élève de reproduire ce qu’il vient d’entendre. Répétez l’activité en omettant une note et, par conséquent, une syllabe. L’enfant chante ensuite le mot et nomme l’unité qui manque à la mélodie. Selon M. Bolduc, cet exercice favorise l’apprentissage de la segmentation, de la suppression, de la catégorisation et de la fusion d’unités phonologiques.
Toujours selon le coauteur, les enfants développent l’essentiel de leurs capacités musicales entre quatre et six ans, âge qui représente une étape cruciale dans l’appropriation de la langue écrite. «Lorsque nous utilisons la musique, on peut le voir dans le développement psychomoteur et dans le développement de la perception, mais nous n’établissons pas souvent le lien avec l’apprentissage en classe.»
Par ailleurs, fait-il valoir, il ne faut pas oublier l’un des plus importants avantages d’utiliser la musique : c’est amusant!
Refuser les stéréotypes
Compréhension et plaisir : lorsque l’on joue ces deux notes en même temps, elles peuvent ouvrir la porte à la réussite.
Tout ce qui favorise la réussite des élèves, c’est de la musique aux oreilles des pédagogues. Cependant, une vaste part des politiques et de la documentation du domaine de l’éducation porte sur la sous-performance d’un groupe d’élèves en particulier, soit les garçons, surtout en ce qui concerne leurs compétences linguistiques. Cela soulève une question d’une importance capitale, à laquelle Wayne Martino, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université Western Ontario, cherche à répondre dans sa monographie intitulée La sous-performance des garçons : de quels garçons parlons-nous?
Bien des garçons s’avèrent sous-performants. «Les garçons sont souvent considérés comme un groupe homogène, mais la réalité est plus complexe», affirme M. Martino.
Selon lui, il est simpliste de penser que les écoles ne répondent pas aux besoins des garçons et que les garçons tirent automatiquement parti d’un curriculum qui tient compte d’eux, d’une présence accrue d’enseignants masculins ou de classes non mixtes. Malgré tout, cela a donné lieu à des interventions visant à satisfaire des besoins et des styles d’apprentissage supposément communs.
«Selon moi, toute perception stéréotypée d’un groupe particulier pose problème», affirme M. Martino.
Selon lui, les pédagogues ont un rôle important à jouer quand vient le temps d’encourager le développement d’une perception moins stéréotypée des garçons. Les bonnes pratiques en matière de pédagogie pour les garçons (et les filles) tiennent compte de ce qu’il appelle la gestion de classe de base :
- Établir des liens entre le curriculum, les pratiques d’évaluation et la vie quotidienne des élèves.
- Éviter de considérer les garçons ou les filles comme un groupe homogène.
- Créer des environnements d’apprentissage sécurisants dans les salles de classe où la diversité ethnique, raciale et sexuelle est reconnue et intégrée au curriculum.
Ce ne sont pas tous les garçons qui réussissent moins bien. Le statut socio-économique et l’emplacement géographique, par exemple, ont une incidence sur le rendement scolaire de groupes précis de garçons et de filles. Selon M. Martino, une approche qui chercherait à savoir de «quels garçons ou quelles filles il s’agit» pourrait aider les enseignants à déterminer les types d’interventions les plus productifs pour aider les élèves qui éprouvent des difficultés en lecture et les élèves à risque.
«Les enseignants sont au cœur d’une telle réforme en éducation, une réforme qui évite la simplification excessive des différences sexuelles et des différences de rendement.»
Préceptes de vie
La réussite et le fait de respecter les valeurs des élèves sont des questions primordiales pour Pamela Toulouse, professeure adjointe à l’École des sciences de l’éducation de l’Université Laurentienne. De nouvelles recherches démontrent que l’estime de soi est essentielle au succès des élèves autochtones, qui ont besoin d’«un environnement d’apprentissage qui honore leur identité et leurs origines». C’est ce qu’on peut lire dans la monographie de Mme Toulouse, L’intégration des enseignements et des valeurs autochtones dans la salle de classe.
L’écart entre le rendement scolaire des élèves autochtones et des autres élèves canadiens est «inquiétant», dit Mme Toulouse, qui provient de la Première Nation de Sagamok Anishnawbek. Des stratégies qui favorisent le modèle autochtone de l’estime de soi, c’est-à-dire le lien entre «les domaines physique, affectif-mental, intellectuel et spirituel», sont nécessaires pour assurer de réels progrès.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

Intégration des enseignements et des valeurs autochtones dans la salle de classe – Verna Hardwick, EAO, enseignante de langue autochtone avec des élèves de l’école élémentaire catholique St. David de Sudbury.
Mme Toulouse a écrit son ouvrage en se basant sur les sept préceptes de vie ojibwés : le respect, l’amour, le courage, la sagesse, l’humilité, l’honnêteté et la vérité. «C’est comme l’éducation morale, c’est la façon dont nous vivons», dit Mme Toulouse. Chaque précepte se traduit par des actions en éducation. Voyez comment les trois premiers préceptes peuvent se concrétiser dans la vie quotidienne :
-
Respect : entretenir des attentes élevées à l’égard des élèves autochtones en valorisant leur culture, leur langue et leur vision du monde dans nos écoles.
-
Amour : réaffirmer, à titre d’éducateurs, notre croyance en la réussite de tous les élèves autochtones en faisant preuve d’un engagement envers leurs styles d’apprentissage – tâches collectives (en petits groupes ou à deux), mode réflexif (le temps d’accomplir les tâches et de répondre aux questions), visuel (activités pratiques) et holistique (s’instruire en allant du général au particulier).
-
Courage : s’engager à changer le curriculum de nos écoles afin d’y inclure les contributions, les innovations et les inventions du peuple autochtone.
Appliquer ces préceptes nécessite de la sagesse (communiquer nos pratiques efficaces dans le domaine de l’éducation des Autochtones au moyen du perfectionnement professionnel continu et des recherches), de l’humilité (reconnaître que nous devons en apprendre plus sur la diversité des peuples autochtones) et de l’honnêteté (revoir les facteurs qui encouragent les changements en éducation et prendre la responsabilité d’engendrer les changements).
Enfin, nous arrivons à la vérité. Nous devons «établir des normes mesurables concernant la réussite des élèves autochtones et les utiliser comme indicateurs clés afin de déterminer à quel point notre curriculum et nos méthodes pédagogiques favorisent l’intégration des élèves autochtones», affirme Mme Toulouse dans sa monographie.
Aider les élèves à récupérer
De nombreux élèves réussissent malgré des facteurs de risque, des échecs et la malchance. À quoi attribuer le succès face aux difficultés de la vie? La résilience n’est pas «une qualité magique qui serait réservée à certains enfants», dit Kingsley Hurlington, pour qui la résilience exige plutôt un environnement favorable approprié, comme il l’écrit dans Renforcer la résilience des élèves : le rôle des enseignants comme facteurs de protection.
La résilience est une capacité que possèdent tous les jeunes pour assurer un développement sain et la réussite de l’apprentissage, mais trois facteurs de protection sont essentiels : des relations bienveillantes, des attentes élevées et des possibilités de participation valorisantes. Voici comment créer des environnements qui favorisent ces trois facteurs :
-
Apprendre à connaître ses élèves et leurs environnements à l’extérieur de l’école, lesquels peuvent être enrichissants ou problématiques. «La recherche suggère que l’intervention à court terme d’un seul adulte bienveillant peut faire toute la différence», écrit M. Hurlington.
-
Découvrir les points forts de chacun et partir de là. Bien intentionnés, les enseignantes et enseignants essaient souvent de remédier aux lacunes de leurs élèves. Ils devraient plutôt, selon M. Hurlington, accepter le fait que chaque élève vient en classe avec des connaissances, un savoir et une conscience qui lui sont propres. La résilience se développe à partir des aptitudes existantes.
-
Encourager les élèves à nouer des relations sociales positives les uns avec les autres, et faire en sorte que l’identité de chaque élève soit célébrée et valorisée (p. ex., installer des tableaux d’affichage comprenant des renseignements intéressants sur les élèves ou leurs capacités). «Les élèves éprouvent des difficultés parce qu’ils n’ont pas de sentiment d’appartenance», selon M. Hurlington.
-
Reconnaître les défis auxquels font face les élèves, mais continuer à leur fixer des attentes élevées. En collaboration avec les élèves, les enseignants peuvent établir les règles (claires) du milieu d’apprentissage et fixer des objectifs réalistes et importants qui doivent être centrés et axés sur les élèves, personnalisés et documentés pour que les élèves aient des raisons de célébrer tout au long de l’année.
-
Assurer des possibilités de participation enrichissantes. Un environnement caractérisé par la résilience permettra le développement et l’utilisation de compétences essentielles comme la résolution de conflits et de problèmes, et la gestion du stress.
«Les élèves peuvent vous surprendre, affirme M. Hurlington, alors laissez-leur la chance de le faire.» Se remémorant ses années d’enseignement au secondaire, il décrit les fous de planche à roulettes qui ne semblaient pas se soucier le moins du monde d’apprendre. Mais, dit-il, il faut les regarder dans les planchodromes réussir une figure qui a exigé des dizaines d’heures de perfectionnement. «Diriez-vous que ces enfants ne sont pas persévérants?
«Chacun a des points forts, et si vous les reconnaissez, il pourra se produire des choses exceptionnelles, ajoute-t-il. N’abandonnez personne.»
Provoquer des «Ahh!»
Les auteurs des monographies disent qu’ils ont été ravis d’avoir l’occasion d’écrire non seulement pour leurs collègues, mais également pour les enseignants titulaires qui, en définitive, seront ceux qui donneront vie aux conclusions de la série. «La série doit être accessible pour que tout lecteur, quel qu’il soit, s’exclame : “Ahh!”», explique M. Hurlington.
Jonathan Bolduc a publié des articles dans de nombreuses revues scientifiques, mais, selon lui, des monographies concises comme celles de la série permettent de mettre un sujet en contexte sans inclure des concepts théoriques complexes. Il est ainsi plus facile pour les enseignants de voir les applications pratiques et de favoriser l’apprentissage, affirme-t-il. Les enseignantes et enseignants qui ont lu les monographies sont du même avis.
«Les revues spécialisées ne jettent pas toujours une lumière suffisante sur les questions soulevées tandis que les monographies offrent des stratégies, souligne Ruth Marinelli, EAO, enseignante d’études familiales à l’école secondaire Bur Oak à Markham.
Mme Marinelli a lu la monographie de M. Hurlington en mars dernier. Elle dit qu’elle essaie justement d’appuyer le type d’élèves qu’il décrit, en tentant de se sensibiliser à leur milieu en dehors de l’école. La méthode d’exploration logique des problèmes, que M. Hurlington emploie pour favoriser la résilience des élèves, l’a impressionnée. «C’est justement ce que je faisais, sans toutefois m’en apercevoir», dit-elle.
Mme Marinelli a l’intention de suivre certains des conseils de M. Hurlington, dont afficher les forces des élèves sur un babillard à la vue de tous. «Bon nombre d’élèves se croient invisibles à l’école; en fait, ils veulent seulement savoir que vous vous souciez d’eux», déclare-t-elle. Elle a montré la monographie au pédagogue responsable de la littératie et à la bibliothécaire de son école dans l’espoir de sensibiliser ses collègues et d’obtenir des réactions positives.
Les élèves éprouvent des difficultés parce qu’ils n’ont pas de sentiment d’appartenance.

Ruth Marinelli, EAO, et ses élèves d’études familiales participent à une activité de nettoyage dans leur communauté à l’extérieur de l’école secondaire Bur Oak de Markham.
La monographie de Mme Lawson a eu le même effet sur Nicole Walter-Rowan, EAO, enseignante de ressources mathématiques aux écoles élémentaires publiques du conseil scolaire Lakehead à Thunder Bay. S’appuyant sur la recherche, Mme Walter-Rowan explore avec les pédagogues la façon dont les élèves envisagent les problèmes de mathématiques et élabore des questions qui favorisent la logique.
«Cela nous aide à améliorer la résolution de problèmes et à encourager les élèves à réfléchir au processus d’analyse mathématique plutôt que de se limiter à broyer des chiffres», affirme Mme Walter-Rowan.
La série Faire la différence… De la recherche à la pratique met intentionnellement l’accent sur une grande variété de sujets. «De nombreux facteurs autres que la littératie et la numératie jouent un rôle dans la réussite des élèves», affirme Deborah Berrill en donnant l’exemple du texte de Kingsley Hurlington sur la résilience.
Selon Patricia Manson, les idées d’une monographie pourraient conduire les directions d’école à provoquer des changements dans toute leur école ou à encourager le personnel enseignant à simplement essayer quelque chose et à faire connaître les résultats.
«Nous tentons de nourrir le sentiment que nous formons une communauté d’apprentissage professionnel en même temps que nous améliorons le rendement des élèves et comblons l’écart entre eux.»