Diriger et apprendre

Programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant 2009-2010

de Leanne Miller, EAO

Lisa Galvan, EAO, à droite, offre son appui à Jennifer Pells Chisholm, EAO, pour utiliser, dans sa classe de 8e année de l’école Talbot Trail, les ressources d’ArtSMart.

Le Programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant a un effect important sur les pédagogues, les élèves, les écoles et les programmesdes conseils scolaires.


Imaginez un conseil scolaire qui se consacre entièrement à la réussite des élèves, à leur transition de l’élémentaire au secondaire. Imaginez un programme spécialisé qui permet aux élèves d’acquérir des compétences et des connaissances pour passer du cycle moyen, où les élèves n’ont qu’un seul enseignant, aux cycles intermédiaire et supérieur, où les élèves ont de quatre à huit enseignants et des cours tous les jours. Imaginez des élèves qui ont acquis les habitudes de travail et les compétences requises pour prendre des notes, s’organiser, gérer leur temps, être autonomes et communiquer afin de réussir dans la vie. Imaginez des absences et des retards qui ne constituent pas un problème majeur. Et imaginez un taux d’accumulation des crédits en 9e année qui dépasse 95 pour cent.

Cela semble-t-il trop beau pour être vrai? Ce qui semblait d’abord un objectif idéaliste de Brigitte Lepage, EAO, et de Mélanie St-Jean, EAO, de l’école secondaire Louis-Riel, est sur le point de devenir une réalité dans l’ensemble du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO).

Il y a deux ans, Mmes Lepage et St-Jean ont présenté une demande de financement en vertu du Programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant (PALPE), un programme du ministère de l’Éducation finançant des projets de recherche en milieu scolaire, afin de mettre au point un programme de réussite pour les élèves de l’école Louis-Riel. Fruit d’une collaboration entre le Ministère et les fédérations d’enseignantes et d’enseignants, le programme offre un financement qui permet aux enseignants chevronnés de prendre une pause de l’enseignement pour entreprendre des recherches, élaborer des stratégies et partager de meilleures pratiques dans le but d’améliorer l’apprentissage et la pratique professionnelle des enseignantes et enseignants.

Grâce à ce financement, Mme Lepage a disposé de deux pauses de 50 minutes chacune par semaine au cours de l’année scolaire 2008-2009 pour travailler avec Mme St-Jean, enseignante à l’enfance en difficulté à temps plein, et concevoir un programme pour la réussite des élèves du cycle intermédiaire. Ce programme a obtenu un tel succès que le directeur de l’école Louis-Riel, Martin Bertrand, EAO, a demandé à Mme Lepage, enseignante d’art dramatique, de doter le programme d’un personnel la moitié du temps pendant l’année scolaire 2009-2010. M. Bertrand espère que le rêve deviendra réalité dans tout le CEPEO dès le mois de septembre prochain. Le conseil scolaire envisage faire d’un petit projet scolaire une politique à l’échelle du district. Si cette possibilité se matérialise, les 14 écoles secondaires qui accueillent des élèves de la 7e à la 12e année de Trenton à Pembroke et de Kingston à Ottawa auront un programme de réussite ainsi que du personnel pour aider les élèves de 7e et 8e année à effectuer leur transition à l’école secondaire.

Mmes Lepage et St-Jean ont nommé leur projet Leader ERRE – enseignante ou enseignant responsable de la réussite des élèves – un programme favorisant la réussite des élèves du cycle intermédiaire. Elles ont remarqué qu’un grand nombre d’élèves éprouvaient des difficultés à leur arrivée à l’école Louis-Riel, une école pour les élèves de la 7e à la 12e année située à Gloucester, à l’est d’Ottawa.

Imaginez des élèves qui ont acquis les habitudes de travail et les compétences requises.

«Dans notre conseil, les enfants doivent effectuer deux transitions importantes, explique Mme St-Jean : d’abord de la 6e à la 7e année, puis de la 8e à la 9e année.»

Même si les élèves du cycle intermédiaire de l’école Louis-Riel suivent leurs cours dans une autre partie de l’école, une rotation est assurée; en outre, la culture scolaire est très similaire à celle d’une école secondaire. Mélanie St-Jean explique que les élèves de 9e année reçoivent un appui solide grâce aux pédagogues du programme de réussite de l’école, mais qu’il y avait des lacunes à combler pour les élèves de 7e et 8e année, et qu’il n’existait aucun programme pour répondre aux besoins des élèves sous-performants.

«De nombreux élèves de 7e année n’étaient pas préparés à la rigueur et aux responsabilités accrues de l’école secondaire, déclare Mme St-Jean. En 7e année, les élèves, en particulier les garçons, sont jeunes et nous voulions leur offrir des outils pour réussir. Nous avons remarqué que nombre d’entre eux étaient sous-performants et nous voulions créer un programme qui aiderait à la fois les élèves et leurs enseignants à réussir.»

Les jeunes, invités à participer au programme de réussite mis sur pied par Mmes St-Jean et Lepage, n’appartiennent pas à la catégorie des élèves qui étudient depuis des plans d’enseignement individualisés.

«Ces plans fournissent aux élèves l’aide dont ils ont besoin. Le système oublierait nos élèves s’ils n’obtenaient pas un soutien supplémentaire», souligne Mme Lepage.

Elle ajoute qu’il s’agit d’élèves sous-performants, qui sont régulièrement en retard à la première période et après l’heure de dîner; les élèves dont le casier et les cartables sont en désordre, qui n’étudient pas de façon efficace et qui ont de la difficulté à terminer leurs devoirs à temps. Ce sont souvent des élèves qui ont des problèmes personnels ou de faibles compétences en résolution de problème et en gestion du temps. Selon Mme St-Jean, plusieurs d’entre eux ne donnent pas le meilleur rendement, car ils sont anxieux de ne pas réussir à l’école.

Mmes Lepage et St-Jean ont créé une salle de classe pour la réussite des élèves, dans laquelle elles peuvent travailler avec les élèves jugés à risque par leurs enseignants. Le soutien à l’enseignant titulaire est devenu un de leurs quatre objectifs. Dans le cadre du projet, elles ont créé des occasions pour les 14 enseignants au cycle intermédiaire de se réunir et de discuter des élèves qui éprouvent des difficultés, ainsi que de partager leurs frustrations et stratégies pour la réussite. L’ensemble du corps enseignant apprécie cette chance de pouvoir communiquer.

Nous voulions assurer des communications ouvertes entre tous les enseignants.

«Nous voulions adopter une approche cohérente avec ces élèves, explique Mme Lepage. Nous voulions assurer des communications ouvertes entre tous les enseignants, y compris les enseignants de la 6eannée qui avaient enseigné à ces enfants pendant toute une année.»

Chaque printemps, Mme St-Jean essaie de visiter les écoles d’origine. En tant qu’enseignante-ressource, elle siège aux réunions du comité d’identification, de placement et de révision, et recueille des informations à propos de chaque enfant qui sera à l’école Louis-Riel en 7e année. Elle obtient des informations à propos des besoins particuliers de certains élèves en difficulté et les défis auxquels d’autres font face, les élèves désorganisés et ceux qui ne peuvent se concentrer longtemps. De plus, elle s’informe sur les forces et les intérêts de tous les élèves.

«Nous voulons que leurs nouveaux enseignants sachent ce qu’ils aiment et les matières dans lesquelles ils sont forts afin de préparer des leçons captivantes», explique Mme St-Jean.

Chaque été, Mmes Lepage et St-Jean achètent des journaux pour leurs futurs élèves. Tout type de journal. Elles se sont rendu compte que les enfants qui fréquentent leur salle de réussite aiment écrire pour mettre de l’ordre dans leurs idées. Parfois, ils réfléchissent à ce qu’ils écrivent et disent : «Madame, j’ai réagi de façon excessive dans cette situation». D’autres fois, après un événement stressant ou dérangeant, il leur suffit d’écrire dans leur journal pour ne plus y penser. Les élèves mettent parfois un signet à une page en particulier et demandent à Mme Lepage ou à Mme St-Jean de la lire. Le succès de la salle de réussite repose aussi sur la confiance.

Peu importe les circonstances, le retrait d’un élève d’une classe ordinaire doit être considéré comme un dernier recours. L’objectif est que les élèves apprennent dans une classe ordinaire. Selon le système établi, Brigitte Lepage visite les classes et travaille avec les enfants qui éprouvent des difficultés pour terminer leurs travaux ou maintenir leur concentration sur le travail à faire. Si les élèves ont besoin d’aide supplémentaire pour comprendre les nouveaux concepts, terminer leurs devoirs ou organiser leurs cahiers de notes, Mme Lepage les appuie dans le milieu silencieux de la salle de réussite ou demande aux élèves d’aller à cette salle pendant l’heure du dîner ou après l’école.

«Notre travail consiste à enseigner aux élèves les compétences nécessaires pour assumer la responsabilité de leur propre apprentissage et de leurs propres actions, explique Mme Lepage. Et nous n’arrêtons pas lorsque le devoir est terminé.»

Mmes Lepage et St-Jean aident les élèves à organiser leurs cartables et à utiliser leurs compétences pour la prise de notes et l’étude.

Elles utilisent également les techniques d’impact visuel créées par Danie Beaulieu, psychologue spécialiste en méthodes pédagogiques et interventions multisensorielles, et enseignées à l’Académie Impact. Quand deux enfants sont turbulents, Mme Lepage ou Mme St-Jean agite une cannette de boisson gazeuse et s’assoit avec les élèves pour discuter du problème.

«Vous savez ce qui arrive lorsqu’on étouffe ses sentiments sans en parler?», demande Mme St-Jean. Les enfants font une grimace lorsqu’elle fait mine d’ouvrir la cannette. «Tout explose et ça fait un dégât. Mais si on laisse reposer pendant un certain temps, les choses se calment, n’est-ce pas?»

«Oui, madame.»

Une autre stratégie d’impact utilisée par Brigitte Lepage et Mélanie St-Jean consiste à se mettre à la place d’un autre, littéralement. Mme St-Jean s’assoit avec un enfant qui a manifesté un mauvais comportement en classe et lui demande de se mettre à sa place, littéralement. Elle demande à l’élève de mettre ses souliers et de marcher dans la pièce.

«Comment est-ce que tu te sens dans mes souliers? demande-t-elle. Comment est-ce que tu te sentirais à la place de ton enseignant si un élève avait agi de la sorte?»

La conversation se poursuit et l’élève continue à porter les souliers de Mme St-Jean.

«C’est simple et très efficace», explique-t-elle.

Mmes St-Jean et Lepage effectuent souvent la même activité avec deux élèves, en leur demandant d’échanger leurs souliers pour résoudre leur conflit.

Les parents sont essentiels à notre succès. Ils doivent prendre part à notre dialogue axé sur la réussite.

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Brigitte Lepage utilise une technique de gestion de classe qu’elle a apprise dans le cadre du PALPE. Cette méthode permet aux élèves de trouver des réponses à leurs problèmes eux-mêmes par le jeu de rôle. Dans cette photo, ils imaginent la réaction d’élèves plus jeunes, représentés par les petites chaises.

Les retards sont un problème à l’école Louis-Riel, en particulier à la première période. Les élèves ayant des difficultés au cycle intermédiaire sont envoyés à Mme Lepage ou à Mme St-Jean afin d’expliquer la raison de leur retard. Si le problème persiste, les élèves doivent eux-mêmes appeler leurs parents, à partir de la salle de réussite, et expliquer pourquoi ils sont en retard. On utilise la même solution dans le cas de devoirs incomplets ou manquants.

«C’est très efficace, explique Mme Lepage avec un sourire. La vérité est que les enseignants titulaires n’ont pas toujours le temps d’effectuer ces appels, et nous savons que téléphoner aux parents est une solution très efficace. Cela permet d’alléger leur charge et de garantir que ces appels importants sont faits.»

Mme St-Jean ajoute : «L’appel est toujours sur haut-parleur. De cette façon, nous pouvons entendre ce qui se dit de chaque côté de la conversation. Les parents disent souvent : “Tu es resté assis devant la télévision toute la soirée en disant que tu n’avais pas de devoirs à faire.” La responsabilité des devoirs incombe automatiquement à l’élève. Nous devons rarement effectuer un second appel.»

Chaque jour, elles parlent à une vingtaine de parents. Elles les tiennent informés sur les progrès et les problèmes de leurs enfants, et les encouragent à participer davantage à l’éducation de leurs enfants.

«Les parents sont essentiels à notre succès, insiste Mme St-Jean. Ils doivent être au courant de ce qui se passe à l’école et participer. Ils doivent prendre part à notre dialogue axé sur la réussite.»

La salle de réussite favorise et encourage les communications continues et régulières entre les pédagogues, les parents et les élèves. Chaque jour, des parents et des enseignants visitent la classe. Ils veulent savoir ce qui se passe, partager une histoire ou une stratégie de réussite ou discuter avec les deux enseignantes, qui ont un effet tellement positif sur la vie des élèves.

Le programme a permis de réduire grandement le nombre d’élèves envoyés au bureau de la direction pour des raisons disciplinaires. Brigitte Lepage et Mélanie St-Jean ont rapidement compris que la difficulté d’apprendre dans une classe bondée se transformait rapidement en problèmes de comportement, ce qui obligeait les enseignants à envoyer les élèves au bureau de la direction. Grâce à l’aide qu’ils reçoivent pour travailler avec les élèves présentant des difficultés d’apprentissage, les enseignants ne font plus face à autant de problèmes de discipline.

La cohérence est un facteur important du succès avec les élèves sous-performants.

Très rapidement, les élèves ont commencé à visiter la salle de réussite de leur plein gré pour rattraper leur retard et terminer leurs travaux. La motivation et le succès sont allés de pair.

Mmes Lepage et St-Jean ont créé des feuilles de suivi à l’intention des enseignants, des élèves et des parents pour surveiller le progrès, l’achèvement des travaux et l’assiduité des élèves. Elles se sont rappelé un de leurs objectifs : responsabiliser les élèves à l’égard de leurs propres difficultés.

Leur programme a suscité des améliorations dès le premier semestre. Mme Lepage, Mme St-Jean et leurs collègues ont rapidement observé un meilleur taux d’achèvement des travaux, une réduction du nombre de retards et l’envoi d’un moins grand nombre d’élèves au bureau de la direction. De plus, tous les enseignants ont déclaré être plus satisfaits de leur milieu d’enseignement et d’apprentissage.

Cette année, Mmes Lepage et St-Jean ont travaillé avec l’enseignante responsable de la réussite des élèves de 9e année de l’école Louis-Riel afin de continuer à surveiller et à appuyer les élèves. Elles ont utilisé les mêmes feuilles de suivi, les mêmes motivations, le même langage et les mêmes attentes.

«La cohérence, explique Brigitte Lepage, est un facteur important du succès avec les élèves sous-performants.» Les avantages de ce programme sont évidents. Le succès se poursuit.

«Cette année, moins d’élèves de 9e année sont arrivés en retard et un plus grand nombre d’entre eux ont réalisé leur potentiel, affirme M. Bertrand. De nombreux élèves qui risquaient, d’après leurs enseignants de 7e et 8e année d’avoir un rendement moins élevé, ont réussi en 9e année.»

L’automne dernier, après le bulletin de novembre, l’enseignante responsable de la réussite des élèves a rencontré tous les élèves sous-performants de 9e année et elle les a encouragés à adopter un plan d’amélioration et à le respecter. Elle leur a rappelé ce que Mmes St-Jean et Lepage leur ont enseigné en 8e année, en demandant à certains d’entre eux de recommencer à utiliser les feuilles de suivi utilisées l’année précédente. L’approche apprise dans la salle de réussite a permis à ces élèves de concentrer leurs efforts de nouveau.

M. Bertrand souligne fièrement la hausse significative des crédits accumulés à la fin du premier semestre, en comparaison des années précédentes. Plus important encore, il attribue au programme le mérite d’avoir créé une meilleure éthique du travail chez les élèves, car ils s’investissent davantage dans leur propre apprentissage.

«Cette année, un plus grand nombre d’élèves étaient prêts à demander de l’aide aux enseignants, aux conseillers en orientation et à l’enseignante responsable de la réussite des élèves, précise-t-il. Les élèves de l’école Louis-Riel ont appris qu’ils peuvent obtenir de l’aide et ont compris l’avantage de profiter de l’aide qui leur est offerte. Ils veulent réussir.»

En septembre, ce succès pourrait s’élargir. En effet, le CEPEO a été tellement impressionné par le programme de l’école Louis-Riel qu’il pense doter chaque école accueillant les élèves de la 7e à la 12e année d’une enseignante ou d’un enseignant à temps partiel pour développer une salle de réussite semblable dans chacune de ses écoles.

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Brigitte Lepage, EAO, et Mélanie St-Jean, EAO, toutes deux enseignantes à l’école secondaire Louis-Riel, ont mis au point un programme de réussite pour les élèves.

Un autre PALPE réussi

«Après avoir regardé des vidéos sur YouTube avec ma fille, je me suis dit que la meilleure façon d’aider les enseignantes et les enseignants chargés d’enseigner les arts serait d’enseigner les arts pour eux!»

Dans le sud-ouest de la province, Lisa Galvan, EAO, pense au PALPE qu’elle a mis en œuvre avec son collègue, Kevin Alles, EAO, à l’école publique Prince Andrew à LaSalle, tout près de Windsor. Elle explique que le projet scolaire, commencé il y a deux ans et ayant pour objectif d’accroître les ressources des enseignants d’art au cycle intermédiaire et de renforcer leur répertoire d’arts visuels, est désormais un programme offert en ligne pour appuyer les enseignants du Greater Essex District School Board et de toute la province.

«Le PALPE nous a permis de contrôler notre formation professionnelle et de créer un programme pour répondre aux besoins particuliers des enseignants d’art dans tout le conseil scolaire», explique Lisa Galvan.

Le PALPE de Mme Galvan, maintenant intitulé ArtSMart, a été lancé tout d’abord pour répondre aux conclusions obtenues dans le cadre de sa maîtrise en éducation à l’Université de Windsor et pour aborder la question de l’enseignement des arts qui, malgré leur statut de spécialité, sont rarement enseignés par des enseignants en art au cycle élémentaire. Elle a examiné les défis suscités par la restructuration de 1998 et l’augmentation de la rigueur dans les programmesd’arts visuels de 6e et de 8e année ainsi que la gamme élargie des connaissances et des compétences désormais requises des enseignants généralistes à l’élémentaire.

Après avoir mené une enquête auprès de 42 enseignants du Greater Essex District School Board, Mme Galvan a déterminé que les nouvelles exigences du Ministère en matière de normalisation et de cohérence de l’enseignement et de l’évaluation des arts visuels en 7e et en 8e année n’étaient pas satisfaites.

Elle a également remarqué que de nombreux enseignants possédaient une expérience minime, des connaissances et une compréhension limitées de la matière et que les occasions de perfectionnement professionnel étaient limitées.

«La plupart des enseignants généralistes de 7e et de 8e année devaient améliorer leur capacité à enseigner et à évaluer les arts visuels. Nombre d’entre eux n’avaient tout simplement pas reçu la formation qui leur aurait permis d’appuyer et de favoriser le développement de leurs élèves, en particulier des élèves fortement intéressés par la matière et possédant d’excellentes aptitudes dans ce domaine.»

Il est très bénéfique d’appuyer et de renforcer les compétences en littératie.

Lisa Galvan et Kevin Alles ont utilisé le financement du PALPE pour créer un programme d’arts visuels en ligne facile à utiliser pour soutenir les enseignants possédant peu ou pas d’expérience en arts visuels et pour les aider à acquérir la confiance et l’enthousiasme nécessaires pour enseigner les arts visuels.

Mme Galvan s’est dit que, si les enseignants voyaient comment une leçon pouvait être enseignée, ils utiliseraient cette leçon ou certaines de ses parties en classe.

«Nous nous sommes dit que ce serait une bonne façon d’améliorer l’apprentissage», explique-t-elle.

Ensemble, ils ont créé un blogue et publié des vidéos de leçons, des diapositives expliquant en détail les méthodes à suivre, des échantillons de travaux d’élèves et des résumés de leçons faciles à comprendre et à utiliser, basées sur le curriculum du cycle intermédiaire. De plus, le blogue présente un ensemble de méthodes, de rubriques et d’activités d’évaluation dans le but d’aider les enseignants à mettre les élèves au défi.

Trente-six enseignants du Greater Essex District School Board ont participé régulièrement au programme ArtSMart et utilisé les leçons créées par Lisa Galvan et Kevin Alles dans le cadre de leur PALPE.

«Le programme est rapidement devenu populaire, affirme Mme Galvan. Les enseignants étaient heureux de l’utiliser pour éveiller l’attention de leurs élèves. Lorsqu’on leur a proposé une ressource en ligne rapide et facile à utiliser, les enseignants généralistes en particulier ont rapidement acquis de la confiance et sont devenus enthousiastes à l’idée d’enseigner les arts visuels.»

Au début du programme, Lisa Galvan et Kevin Alles ont relevé 648 visites au site web et 1 719 consultations sur une période de six mois.

Voici certains commentaires qui ont été émis par des enseignants au cours de cette période.

«Je suis beaucoup plus confiant au moment d’expliquer des notions et d’évaluer des œuvres une fois terminées.»

«Cela m’a été très utile. Pour la première fois de ma carrière, je suis fière d’installer des œuvres sur un tableau d’affichage dans le corridor. Les élèves créent des ouvrages de différents niveaux, mais en tout point supérieurs à ce qu’ils créaient auparavant, car je possède les compétences nécessaires et des exemples d’œuvres que je peux leur montrer pour améliorer leur travail.»

«Inestimable. J’ai partagé cette ressource avec d’autres enseignants du cycle intermédiaire qui font face aux mêmes difficultés que j’avais dans le passé. Continuez le blogue!»

Bien que Kevin Alles ne fasse plus équipe avec elle, Lisa Galvan, désormais enseignante-ressource en littératie et numératie à l’élémentaire, est déterminée à continuer le projet. De concert avec les professionnels de TI, elle a transformé son modeste (et souvent lent) blogue en un site web interactif hébergé par le conseil scolaire. Les enseignants intéressés de partout en Ontario peuvent avoir accès au site pour soutenir leur programme d’arts visuels.

Le printemps dernier, Mme Galvan a formé une équipe pour accroître la portée d’ArtSMart. Elle a travaillé avec Nancy Johns, propriétaire d’une galerie d’art à Windsor, Sheryl Doherty, EAO, une autre enseignante-ressource en littératie et numératie sans antécédent en arts visuels et Vicki Papanastassiou, qui suit sa formation en enseignement et est également une artiste locale. L’équipe a élaboré des leçons interdisciplinaires pour les programmes de 7e et de 8e année, et créé de nouvelles leçons d’arts visuels pour la 2e et la 5e année. L’équipe espère offrir des leçons pour les programmes de 3e et de 6e année d’ici l’automne.

«La littératie est importante, explique Lisa Galvan. Selon moi, il est très bénéfique d’appuyer et de renforcer les compétences en littératie par tous les moyens, en particulier les arts, car il s’agit d’un de mes grands intérêts.»

Commencez votre propre PALPE

Ce ne sont que deux exemples qui illustrent les nombreuses histoires de succès du PALPE. Au cours de l’année scolaire 2009-2010, plus de 350 enseignants ont reçu un financement pour 75 projets de recherche partout dans la province.

Paul Anthony est directeur de la Direction des politiques et des normes en matière d’enseignement au Ministère. Selon lui, le leadership en enseignement et l’entraide entre les enseignants aux fins de l’amélioration de la pratique de l’enseignement servent de fondements au PALPE. Tant le processus que les résultats procurent de nombreux avantages.

«Quand les enseignants conçoivent et dirigent leur propre perfectionnement professionnel, qu’ils collaborent et partagent leurs expériences et les défis auxquels ils font face avec d’autres enseignants, qu’ils utilisent immédiatement en classe ce qu’ils ont appris et qu’ils observent de bons résultats chez leurs élèves, ils sont motivés.»

Il poursuit en expliquant que le PALPE a été conçu pour favoriser l’apprentissage des enseignants en utilisant d’autres méthodes de perfectionnement professionnel que les méthodes traditionnelles, en leur permettant d’utiliser ce qu’ils ont appris et de le mettre en pratique dans leurs classes, et ce, avec le soutien de collègues animés des mêmes idées.

Individuellement ou en groupe, les enseignants peuvent présenter une demande de financement pour obtenir des pauses d’enseignement et du matériel d’apprentissage pour entamer des projets de perfectionnement professionnel autodirigés.

Les membres de l’Ordre qui travaillent dans les écoles, les conseils scolaires ou les autorités scolaires financés par la province peuvent présenter une demande s’ils ont passé le cap de l’insertion professionnelle et si leur principale fonction est d’enseigner aux élèves. Les enseignants titulaires, les enseignants responsables d’un programme coopératif, les enseignants-bibliothécaires, les conseillers en orientation, les enseignants itinérants et les enseignants occasionnels sont admissibles. Les aides-enseignants, les travailleurs sociaux, les parents et d’autres membres de la collectivité sont également admissibles s’ils font partie d’un groupe dirigé par un enseignant admissible.

Les propositions doivent présenter des sujets de perfectionnement professionnel novateurs liés à des pratiques efficaces pour l’apprentissage et le développement des élèves. Les postulants doivent réfléchir à ce qui peut les aider à devenir de meilleurs professionnels de l’enseignement.

Voici des exemples de sujets :

Les postulants sélectionnés doivent assister à une séance de formation au leadership de deux jours offerte par la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et ses affiliés. Cette séance est conçue pour les aider à acquérir les compétences requises pour gérer leurs projets d’apprentissage et communiquer leur apprentissage avec d’autres enseignants. Ils sont également tenus de réaliser les activités décrites dans leur proposition, participer à un forum en ligne, partager leur apprentissage professionnel avec leurs collègues, analyser ce qu’ils ont appris, puis rédiger un compte rendu de leur apprentissage et le remettre au ministère de l’Éducation dans l’année suivant le début du projet.

Le comité de l’apprentissage professionnel du personnel enseignant, composé de représentantes et de représentants des fédérations et du ministère de l’Éducation, prend les décisions de financement.